La géologie et l’hydrogéologie du bassin versant

« L’eau fait la différence, c’est certain. Sans elle, rien ne pousse. Sans elle, la vie n’est pas possible pour une raison précise : c’est avec l’eau que les autres éléments de la terre s’associent pour constituer la matière vivante végétale, animale et humaine. » Par conséquent, « il n’y a pas de vie sans eau ; il n’y a pas d’activité agraire dans laquelle l’eau ne jouerait pas de rôle. » Dans la planète terre, elle est en quantité suffisante, 71% de sa superficie est occupée par les océans alors que les continents où s’écoule l’eau douce n’occupent que 29%. De l’eau totale de la planète, les 97,2% sont salées tandis que l’eau douce n’occupe que 2,8%.

Cette eau douce est devenue une convoitise au niveau international source de tension entre Etats et de contrainte de développement de certaines activités du fait de sa rareté dans certaine partie du monde notamment en Afrique. De ce fait comme explique un projet du gouvernement sénégalais « partout en Afrique, particulièrement dans les zones arides, l’accès à une eau de qualité et en quantité suffisante constitue l’une des principales contraintes au développement et à la protection de l’environnement. Par conséquent, l’utilisation efficiente des rares ressources en eau est déterminante pour promouvoir le progrès économique et un environnement de qualité. » .

Cette utilisation efficiente est l’un des défis dans certaines zones climatiques à cause de la variabilité du climat et de ses répercussions sur les activités socio-économiques. En ce sens « l’évolution des ressources en eau, pour les Etats africains de la zone soudano-sahélienne, est une question préoccupante, tant pour le développement économique (agriculture, énergie hydro-électrique) que pour le devenir des populations (santé, alimentation en eau potable, sécurité alimentaire) » (ARDOIN-BARDIN S., 2004). Ce changement devient fréquent en Afrique de l’Ouest ces dernières années. Et cela se justifie par la longue période sèche récente dans le sahel de 1970 jusqu’aux années 90. Certes nous notons, actuellement, une amélioration de la pluviométrie, néanmoins cette dernière la amoindrie. C’est ce qui fait que les activités économiques, comme l’agriculture, l’élevage, la pêche…, tributaires de la pluviométrie sont vulnérables.

Problématique

La maîtrise des ressources en eau est un enjeu de taille. Dans le bassin du fleuve Sénégal, divers efforts ont été menés à des échelles variées afin d’encourager une bonne gestion de ces dernières et de les mettre en valeur et/ou de maintenir toute activité y afférente. Cependant les résultats escomptés ne sont pas à l’ordre du jour surtout au niveau de la zone de Bakel.

DACOSTA H (1989) constate qu’en dehors des impacts sur la carence hydro-pluviométrique et ses influences sur l’agriculture et l’économie, causée par la longue durée de la sécheresse dans les pays du Sahel depuis 1968, nous notons des réalisations allant dans le sens de mieux gérer les ressources en eaux. Ce qui a favorisé la mise en place d’importants projets d’aménagement des ressources en eau afin de garantir les activités agricoles, l’élevage et la pêche et les préserver des caprices du climat.

Dans le bassin du fleuve Sénégal le cumul des surfaces irrigables projetées pour l’aménagement, par les pays membres de l’OMVS, n’équivalait pas 70.000 ha en 1980. Avec les barrages (Diama et Manantali) le potentiel irrigable est estimé à 375.000 ha dont 10.000 ha pour le Mali, 125.000 ha Mauritanie et 240.000 ha pour le Sénégal (OMVS., 2013). Cela offre un avantage très net pour la mise en valeur de grandes étendues de terres irrigables. De plus, le Rapport final de l’OMVS (février 2013) montre que : « d’après la base de données de la SAED , les superficies aménagés en 2007-2008 s’élèvent à 111.000ha, réparties entre les départements de Dagana (65%), Podor (24%), Matam (8%) et Bakel (3%). La part de Bakel, notre zone d’étude, est très faible. Par conséquent les trois types de culture (irriguée, pluviale, de décrue) pratiquées dans la haute vallée entrainent des rendements trop faibles. Ce qui amène la population à s’orienter vers d’autres activités et de se baser sur les transferts d’argent des émigrés .

D’autres études signalent que la vallée du fleuve n’est pas à l’abri des conséquences négatives du climat, environ 4 milliards de mètres cubes d’eaux sont perdus entre Bakel et Dagana. De 1988 à 1991 seulement 6% de ce volume a alimenté la nappe alluviale (DIAGANA A., 1994). Toutefois selon la Composante du Système Mondial d’Observation Hydrologique (WHYCOS), dans la vallée et le delta l’agriculture pluviale est moins importante que l’agriculture de décrue. Et cela du fait d’une relative pauvreté des sols et les pluies dépassant rarement 500mm/an.

En plus, les superficies inondées pour l’agriculture de décrue étaient évaluées à 312.000 ha, dont 108.000 ha cultivés (moyenne 1946-1971). Pour l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), ce sont les sols Diors qui sont les plus représentatifs (64%) en termes de superficies des exploitations familiales au niveau de Bakel. Contrairement aux autres départements, Kanel (91%), Dagana (78%) et Matam (71%), les périmètres irrigués devancent largement. Par conséquent, le département où se situe notre zone d’étude est dominée par la pratique de l’agriculture du Diéri qui est essentiellement pluviale.

En effet l’agriculture est la principale activité de la majorité des populations de la vallée du fleuve Sénégal. Cependant son exploitation demeure très faible, selon ISRA (2008) 1,72 hectares constitue seulement la moyenne cultivée par exploitation familiale. Par contre elle constate en moyenne une évolution dans le département de Bakel, 4,11 ha pour la culture du riz et 11,36 ha pour la pomme de terre, sachant qu’une parcelle par attribution dépasse rarement 0,5 ha. L’élevage est aussi développé dans le département de Bakel, elle constitue la deuxième activité la plus importante dans la communauté rurale de Moudéry non loin de la commune de Bakel. Cette activité est rendue favorable par l’existence de nombreux abreuvoirs et d’une zone de pâturage. Cependant ces éléments naturels ne sont pas disponibles durant toute l’année (assèchement des mares et pâturage limité). Les besoins en eau des animaux de la Communauté rurale sont périodiques. C’est ce qui conduit la migration des éleveurs vers la Falémé. (DIAKHABY F., 2004).

La pêche est l’une des activités les plus anciennes. Elle est pratiquée dans la vallée et le delta grâce au fleuve Sénégal et ses affluents et aussi aux cuvettes inondées. Toutefois, DIAKHABY F (2004) nous renseigne que ce secteur rencontre des difficultés liées à la disparition des espèces variées et à la faiblesse des prises des plans d’eau. En conséquence, SYLLA I (Janvier 2011) note à Bakel une conversion des pêcheurs en agriculteur à cause de la réduction de l’écoulement et de la profondeur du fleuve dû à l’ensablement durant les années 1970. Ainsi « C’est le remplissage du fleuve qui rendait les cours d’eau poissonneux et permettait les activités de pêche collective même en saison sèche » dit-il.

La Commune de Bakel, malgré le débit le plus important du fleuve Sénégal qui transite (676m3/s) et en plus de l’importance de sa pluviométrie comparée au reste de la vallée a un secteur primaire qui demeure faible en termes de revenus. Ainsi notre étude porte sur les rapports qui existent entre l’eau et l’économie rurale dans la Commune de Bakel. Cette relation met en exergue la problématique de la maîtrise de l’eau pour la mise en valeur de l’économie rurale.

La géologie et l’hydrogéologie du bassin versant

La géologie du bassin 

La région de Bakel est une partie intégrante du bassin inférieur du fleuve Sénégal. Il est long de 780 km entre Bakel et Saint-Louis, où les principales unités géographiques sont la vallée alluviale et le delta. De nombreuses études du point de vue géologique, géomorphologique et pédologique ont été réalisées dans ces entités territoriales. Les terrains anciens (du socle et du paléozoïque), les formations du Tertiaire et le Quaternaire constituent les formations géologiques du bassin inférieur du Sénégal (OMVS, 2013).
– Les terrains anciens sont subdivisés en quatre formations pour ce qui concerne la région de Bakel : le Cambrien inférieur au nord de Bakel, le Cambrien supérieur au Sud-est et au Nord-est de Bakel. L’Ordovicien est observé au Sud-est et au Nord de Bakel ainsi que dans l’Assaba et repose en discordance sur le cambrien supérieur. Et enfin nous retrouvons dans ces terrains anciens la Série de Bakel-Akjoujt dominée principalement par des roches vertes, des schistes et des quartzites à structure fine.
– Les formations Tertiaires se distinguent par l’Eocène moyen composé principalement par des calcaires, des dolomies et des argiles, du Continental Terminal dont les faciès les plus fréquents sont des sables argileux aux couleurs variées
– Les formations du Quaternaire avec le Quaternaire supérieur et les dunes actuelles constituent les derniers reliefs du Quaternaire du bassin inférieur du fleuve Sénégal.

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Table des matières

Introduction générale
1. Contexte de l’étude
2. Problématique
3. Analyse conceptuelle
4. Méthodologie
Première partie : Présentation du milieu
Chapitre I. Cadre physique et socio-économique
1. Cadre physique
2. Cadre socio-économique
Chapitre II. L’eau dans la vallée
1. Analyse des précipitations aux stations de Bakel et de Matam
2. Analyse des débits et du régime moyen aux stations de Bakel et de Matam
3. Etude comparative des débits des stations de Bakel, Kidira et Matam
Deuxième partie : Le rapport eau et économie rurale dans la Commune de Bakel de 1970 à 2014
Chapitre I. Les caractéristiques des ressources en eau
1. Les ressources en eau disponible et accessible pour l’usage des activités
Chapitre II. Eau et activités économiques
1. Les caractéristiques des secteurs d’activités de l’économie rurale
Conclusion générale

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