La réussite de l’économie malgache repose en premier lieu sur sa capacité à mobiliser ses ressources humaines à la hauteur des tâches et des attributions qui leur incombent. Si l’amélioration de la performance du capital humain en passant par l’éducation en général joue un rôle important dans l’élévation du bien-être de la population, la formation technique et professionnelle y tiendra une large part. A ce titre, le problème posé est de savoir dans quelle condition cette formation peut vraiment contribuer à la croissance économique et la lutte contre la pauvreté à Madagascar ?
Aperçu sur la situation de l’économie et de l’éducation à Madagascar
Tout le monde sait intuitivement qu’il y a un lien fort entre le développement et l’éducation. Pour déterminer le cas de Madagascar, nous allons offrir une vision synthétique permettant entre autre d’analyser la faiblesse de son économie et la situation de son système d’éducation afin de tirer l’importance de la mise en place d’une formation technique et professionnelle nécessaire.
Aperçu sur la situation économique de Madagascar
la structure économique de Madagascar
Madagascar est un pays qui se trouve encore dans une pauvreté massive . L’économie de Madagascar, comme dans la plupart des pays à faible revenu, est caractérisée par une dualité dans laquelle cohabitent un secteur agricole et informel important et un secteur moderne peu développé. En effet, environ 82% de la main d’œuvre se trouvent encore au niveau du secteur rural .
a) Structure traditionnelle et informelle dominante
La proportion 82% indique que l’activité de la plus grande partie de la population est encore représentée par l’agriculture. Alors que ce secteur, pour un pays pauvre, est parmi ceux qui génèrent le moins de profit à cause de la faiblesse de productivité. Ce qui peut rendre les pauvres de plus en plus démunis. En effet, un problème majeur de pauvreté se produit et peut s’aggraver dans le milieu rural si aucune mesure n’est pas mise en exergue. L’explication peut se présenter comme suit : soit une famille composée de 5 individus qui possède 3Ha de terrain cultivable, et supposons que l’utilisation maximale de leur terrain sans amélioration de technique est atteinte. A cause de l’incapacité de faire ou de trouver d’autre emploi (manque de compétence et de qualification spécifique) et l’incapacité de trouver d’autres terrains cultivables (acheter ou demander des terrains auprès de l’Etat), les 3 descendants vont hériter la petite parcelle de leurs parents, donc ils auront chacun 1Ha ; une famille va donc vivre et produire sur une part inferieure à celle de ces premiers. Et le phénomène va se reproduire de génération en génération ; ainsi, la pauvreté va de plus en plus amplifier.
Ainsi, la grande part de la population rurale semblent employer ou occuper à travailler ; mais en réalité, elles sont classées parmi les sous-employés. La main d’œuvre est abondante mais non qualifiée .
b) Structure moderne moindre et moins performante :
A coté de cette vaste structure traditionnelle se trouve une structure moderne moindre et moins performante. Moins performante parce que dans ce milieu, en matière d’emploi, le système économique est encore largement dominé par le secteur informel . Si le milieu rural est dominé par le sous-emploi du facteur travail, le milieu urbain quant à lui est le plus qu’on trouve la situation de chômage .
c) Transfert de main d’œuvre difficile
La production basée sur l’agriculture est contrainte de la capacité quantitative et qualitative de la terre, et étant déjà affirmé auparavant, le milieu rural connait un phénomène de sous-emplois que nous pouvons assimiler à un surplus de mains d’œuvres. Ce sont des causes de l’immigration des paysans vers les grandes villes. Les impacts de cet exode étant une urbanisation grandissante de la vulnérabilité, un accroissement du secteur informel et de la surpopulation du milieu urbain. De plus, en référant au model néoclassique de changement structurel qui stipule que la référence de développement est le changement de la structure dualiste dominée par le secteur traditionnel vers une économie basée sur la production moderne ; pour Madagascar, ce transfert reste difficile car tout d’abord, le travail dans la société moderne nécessite de compétence spécifique, et que les mains d’œuvres transférées semblent non qualifiées. De plus, le taux de chômage dans le milieu urbain est relativement élevé, d’où la difficulté porte sur la recherche d’emploi. Les ruraux veulent alors rester dans leur situation initiale de subsistance. Cette situation peut se traduire par « une pauvreté ». D’après toutes ces analyses, une conclusion à tirer est que, dans le milieu rural comme dans le milieu urbain, le problème de pauvreté persiste toujours. Aussi, plusieurs cas au niveau de l’économie nationale méritent une réflexion.
Le revenu national et le PIB par habitant
En 2008, l’estimation du PIB9 en PPA de Madagascar a donné une valeur de 19 191 498 411 US$ courant. Durant la période de 1961 à 2006, la statistique a enregistré une hausse annuelle moyenne de 1.8% . Ce taux indique que la croissance économique demeure encore très lente. Par contre, le taux d’accroissement de la population est en moyenne de 2.8% . Ce qui fait que la hausse de la production n’est pas proportionnelle à celle de la population, ou théoriquement à la hausse du facteur travail. On assiste donc à une situation de croissance non équilibrée qui peut se traduire par une crise de chômage (insuffisance d’emploi, sous-emploi…). Par ailleurs, le revenu moyen d’un individu, ou en d’autre terme le PIB par habitant à Madagascar n’a jamais dépassé le 450 US$ et qui a connu une chute de 39% en 46ans . Madagascar est classé parmi les pays à faible revenu. 68,7% de la population vivent encore en dessous du seuil de pauvreté .
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie 1 : LA FORMATION TECHNIQUE ET PROFESSIONNELLE ET LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE : 2 VOLETS INDISSOCIABLES
Chap.1 : Aperçu sur la situation de l’économie et de l’éducation à Madagascar
Chap. 2 : Appréciations des théoriciens
Chap.3 : Les rôles de la formation technique et professionnelle dans l’économie de Madagascar
Partie 2 : QUELQUES IDEES SUR L’UTILITE ET LA BONNE POLITIQUE DE LA FORMATION TECHNIQUE ET PROFESSIONNELLE A MADAGASCAR
Chap. 4 : L’utilité d’une politique d’enseignement technique et professionnel
Chap. 5 : Suggestions pour une formation technique et professionnelle adéquate pour Madagascar
CONCLUSION
TABLE DES MATIERES
SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
LISTE DES ANNEXES
ANNEXES