LA FORMATION DES AGRICULTEURS
Lโorganisation des producteurs
Les groupements de producteurs
Les organisations paysannes sont รฉtablies ร quatre niveaux, la confรฉdรฉration, la fรฉdรฉration, lโunion de groupement dโinitiative commune (GIC) et le GIC. A Talba, trois niveaux dโorganisation sont prรฉsents, la fรฉdรฉration, lโunion de GIC et le GIC. Ils ont รฉtรฉ crรฉรฉs ร diffรฉrentes รฉpoques et avec des rรดles diffรฉrents (Figure 2). Les GIC permettent aux producteurs de se regrouper selon leur production et leur localitรฉ. Cette structure est libre dโaccรจs et nโexerce pas de contrainte sur les producteurs sur la qualitรฉ, les pratiques culturales et la vente. Les producteurs appartenant ร ces GIC sont reprรฉsentรฉs par des dรฉlรฉguรฉs de GIC. Les GIC sont regroupรฉs en union ร une รฉchelle gรฉographique plus grande. Les unions ont souvent un magasin de stockage et sont responsables de la vente du cacao. Les dรฉlรฉguรฉs des unions nรฉgocient et gรจrent les ventes auprรจs des acheteurs de cacao. Les ventes sont transparentes mais les dรฉlรฉguรฉs des unions ne sont pas en contact avec les producteurs de faรงon permanente. Les unions de GIC sont regroupรฉes au sein dโune fรฉdรฉration qui est reprรฉsentรฉ par des dรฉlรฉguรฉs de la fรฉdรฉration, ร Talba elle regroupe quatre unions de GIC. La fรฉdรฉration des unions de GIC a un rรดle de reprรฉsentation des producteurs.
Lโensemble des unions appartenant ร la fรฉdรฉration commercialise 1.000 tonnes de fรจves de cacao par an. Ce chiffre est ร prendre avec du recul, en effet les dรฉlรฉguรฉs ne savent pas combien de membres appartiennent ร lโunion et parmi les membres lesquels commercialisent via lโunion de GIC. Il sโagit dโun problรจme dโarchivage des donnรฉes administratives. Les GIC crรฉรฉes suite de la disparition des coopรฉratives dโEtat en 1985, sont des structures avec peu de contraintes administratives. Il sโagit dโune adhรฉsion libre cโest ร dire que le producteur est libre de vendre son cacao au GIC ou individuellement. Le producteur membre dโun GIC ne sโengage pas ร vendre sa production via le GIC ni ร participer aux rรฉunions, il peut รชtre totalement passif. A Lomรฉ en 2010, le ministre dรฉlรฉguรฉ ร la justice Maurice Kamto a signรฉ un acte uniforme relatif au droit des sociรฉtรฉs coopรฉratives dans le cadre de la politique dโharmonisation du droit des affaires de la CEMAC, lโorganisation pour lโharmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA). De plus, suite de nombreux dysfonctionnement des GIC, le gouvernement camerounais a formulรฉ le souhait en mars 2013 que les producteurs sโorganisent en coopรฉratives. Il sโagirait dโune structure reconnue au niveau international et avec des contraintes de gestion et dโorganisation plus importantes. Par exemple la coopรฉrative devra avoir un registre prรฉcis des producteurs adhรฉrents, un compte bancaire de la coopรฉrative et chaque producteur aura son compte bancaire en nom propre afin de limiter les dรฉtournements de fonds. Ces coopรฉratives devraient naรฎtre des GIC ou des unions de GIC (Figure 2). Fin aoรปt 2013, aucune dรฉcision nโa encore รฉtรฉ prise ร Talba et le projet a pris du retard car les producteurs manquent dโinformations et des lacunes existent. En effet, les organisations paysannes nโont pas de trรฉsoreries et ne sont pas formรฉes en gestion pour dรฉmarrer un tel projet de coopรฉrative sans aide.
Les bรฉnรฉfices et les contraintes de la participation ร ces organisations professionnelles pour les producteurs
La vente groupรฉe dans les unions de GIC permet aux producteurs dโavoir du poids dans les nรฉgociations du prix de vente du cacao. Les pesรฉes et les contrรดles de qualitรฉ des sacs se font de maniรจre plus transparente et les producteurs ne prennent pas le risque de se faire voler des kilogrammes de cacao par une balance truquรฉe. En effet, les acheteurs ambulants utilisent des balances faussรฉes et soustraient des kilogrammes de cacao aux producteurs en justifiant que le cacao est de mauvaise qualitรฉ. Mais ces organisations souffrent de nombreux maux. La corruption est importante, les acheteurs corrompent les dรฉlรฉguรฉs de GIC pour obtenir des contrats ร prix bas et il arrive que les producteurs ne soient jamais rรฉmunรฉrรฉs. Les recours sont trรจs limitรฉs et les producteurs prรฉfรจrent quitter lโorganisation plutรดt quโintenter une procรฉdure de justice coรปteuse et longue.
Lorsque les unions de GIC et les acheteurs nรฉgocient le marchรฉ le cacao est stockรฉ en magasin. Ces dรฉlais de stockage peuvent aller de deux semaines ร trois mois. Or le producteur est souvent en manque de liquiditรฉ et ne peut pas attendre un tel dรฉlai. Il est donc poussรฉ ร vendre son cacao ร un acheteur ambulant pour avoir des liquiditรฉs rapidement.
Il existe des discriminations de la part des dรฉlรฉguรฉs de GIC autochtones vis ร vis des nouveaux migrants anglophones. De ce fait, les migrants se dรฉsintรฉressent des groupements de producteurs. De plus, le manque de formation des producteurs les limite dans la gestion des organisations et dans la communication avec les autres membres. De ce fait aucun projet de groupe ne rassemble la majoritรฉ des membres.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
1. ORGANISME DโACCUEIL ET PROJET DE RECHERCHE
2. CONTEXTE GรOGRAPHIQUE ET SOCIO-รCONOMIQUE
LโรTUDE
1. PROBLรMATIQUE ET HYPOTHรSES DE TRAVAIL
2. LES OBJECTIFS ET LES RรSULTATS ATTENDUS
MATรRIEL ET MรTHODES
1. ORGANISATION DE LโรTUDE
2. LES ACTEURS EN AVAL DE LA FILIรRE
3. LES ACTEURS EN AMONT DE LA FILIรRE
4. MรTHODE DโANALYSE
5. RESTITUTION ET RETOUR AUPRรS DES ACTEURS
RรSULTATS
1. LโORGANISATION DES PRODUCTEURS
2. LES MOYENS DE PRODUCTIONS
3. LA VENTE DES PRODUITS
4. LA CERTIFICATION
5. LA TRAรABILITร DES PRODUITS DANS LA FILIรRE
6. LA FORMATION DES AGRICULTEURS
7. ETAT DES LIEUX DE LA FILIรRE : LE POINT DE VUE DES ACTEURS
ANALYSE DES RรSULTATS
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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