La fonction sociale du beko antandroy

Notre étude qui s’inscrit dans le cadre de ce présent projet de thèse s’effectue dans le domaine de la littérature orale. En effet, nous étudions des paroles de chansons populaires, c’est-à dire le Beko Antandroy qui s’est transmis de génération en génération. Comme il s’agit du Beko Antandroy, nous signalons que le Beko Antandroy n’a pas d’auteurs particuliers. Ce sont des chansons très connues partout dans toute la région de l’Androy. Il peut présenter une production particulière dans des conditions spatio-temporelles précises suivant les lieux et sa spécificité.

Cette recherche nous donne un aperçu général de la littérature orale et la valeur culturelle traditionnelle. Cette étude est intéressante du fait que le Beko met en exergue les chansons nostalgiques, incantatoires. Le Beko parle de l’amour, de la vie, de la nature et de la société dans son ensemble. Le Beko étant une œuvre traditionnelle, il a pour fonction d’apaiser et de guérir l’esprit suivant la perspective annoncée par Jacques GENINASCA dont voici les expressions :

« Tout réel n’est jamais que le résultat d’une saisie, et le spectacle du monde varie en fonction des Discours dont relèvent les différents sujets ». 

Mais déjà, en parlant de sujet ici, il faut accepter que dans le cas de la littérature orale traditionnelle dont le Beko n’est qu’une partie d’un vaste ensemble allant des mythes au Kabary en passant par les Talily . C’est un style musical qui se présente comme un outil de communication et de communion pratiqué d’une manière particulière pendant les veillées mortuaires. La musique occupe une grande place dans la société actuelle étant donné que les jeunes restent indifférents à la lecture. Mireille Mialy RAKOTOMALALA n’a pas tellement tort lorsqu’elle a dit :

« L’homme ne peut pas être insensible à la musique car l’existence de la multitude d’expressions musicales dans la vie socioculturelle suppose  que la musique autant que le langage comme la religion est une nécessité, c’est-à dire un trait spécifique à l’être humain ». 

Les chanteurs, à travers leurs musiques racontent la vie quotidienne et essaient de sensibiliser le public sur la situation sociale et économique des malgaches, sur la famine et la disette subies par la population du Grand Sud. A travers le Beko, les Sairy (chanteurs) racontent tout dans leurs chansons : problèmes sociaux, économiques, les richesses, etc. Toutefois, le langage musical sert à communiquer et exprimer autant que la religion qui peut être source de création littéraire sous une autre forme. Le Beko s’invente et suit l’évolution de la technologie par l’utilisation des instruments musicaux. Non seulement, il y a cette adaptation à la technologie mais au niveau de la parole ou de la thématique le Beko intègre des éléments nouveaux qui relèvent d’une pratique technique comme le téléphone portable.

Dans la mesure où le Beko est un fait social et non un fait individuel, il se présente tout d’abord comme une mémoire collective qui fixe les événements du groupe social en même temps qu’il se comprend comme la manière humaine de faire face à la contradiction de la vie. Il y a donc lieu de croire que le Beko est une littérature engagée dans ce sens qu’il préserve la cohésion du groupe par le seul fait de communion dans son exécution.

APERÇU GENERAL DU BEKO ANTANDROY 

DEFINITION DU BEKO

Le Beko est avant tout une coutume héritée des ancêtres. C’est une chanson pratiquée lors des rites funéraires, bilo, sabo (moment d’intronisation d’un esprit à un individu). Le Beko est un chant typiquement traditionnel de la région Androy qui définit la vie quotidienne du peuple et se pratique lors des funérailles. C’est aussi une manière de parler, une manière de s’exprimer se rapportant à la teneur d’un discours sous forme de chant. D’après Jean – Claude MOUYON :

« Le Beko est un chant polyphonique a capella généralement interprété par un groupe d’hommes, nommés Sahiry, composé d’un récitant et de choristes ». 

LA CREATION LITTERAIRE DU BEKO

ORIGINE DU BEKO SELON LE MYTHE

Le mythe, d’après son sens étymologique est un récit populaire qui fait intervenir des êtres humains et des êtres surnaturels et des actions imaginaires pour expliquer l’origine d’un fait. C’est un récit mettant en scène des êtres surnaturels et des fantastiques collectifs en vue d’une explication de l’origine d’un fait . Selon nos informateurs, le mythe vient des anciens. Ce sont des récits collectifs qui ont créé et organisé selon le temps et l’époque bien déterminés. On peut dire que le mythe a trouvé son origine par les vécus des anciens dans le passé. Ce sont les grands pères et grand-mères qui le font pour ses petits enfants. A leur tour, ces derniers le font entre eux. En effet, il est évident que c’est par l’apprentissage et non quelques choses héritées qu’on acquiert le mythe si on se réfère à la tradition orale. Le moment spécifique de la narration du mythe se déroule après le repas du soir et la préparation pour le coucher. C’est un moment de détente pour toute la famille. Pour commencer, le narrateur dit : « Il était une fois un tel », et pour finir il dit : « Ce n’est pas à moi mais c’est pour les anciens ». Pour éviter le dérangement aux différentes activités dans la journée, on a dit que c’est tabou de raconter le mythe au cours de la journée sous peine de la disparition des grands parents. Généralement, le mythe n’a pas de titre et on entame tout de suite en disant : « il était une fois » et souvent, le conteur commence par une phrase persuasive pour attirer l’attention et pour faire une distinction entre les mythes.

D’après le Père BENOLO, le mythe est une « sagesse Ntandroy». En effet, le mythe est la base de l’éducation orale. C’est pour attirer l’esprit des enfants à se concentrer et d’accumuler des connaissances. La plupart du temps, les Antandroy éduquent leurs descendants à travers le mythe malgré son aspect de détente familiale et pour influencer les enfants à réfléchir et s’exprimer. D’après le mythe, un homme s’est égaré tout seul sur une vaste plaine. Finalement, il a eu un grand problème et il ne savait pas à qui demander conseil, ni pour demander secours pour l’aider. A cause de cette difficulté, il devenait comme un fou. A chaque fois qu’il se souvient de ce problème, il commence à chanter. C’est cette chanson qui est devenue « Beko » et s’est répandue dans toute la région où il était.

DU POINT DE VUE TRADITIONNEL

D’après la tradition, à chaque fois que les guerriers partent pour attaquer des villages riverains, ils se servent le « Beko » afin de réconforter l’équipe. C’est ainsi que le Beko est devenu quelques choses appropriées chez les Antandroy, tout comme le Zafindraony chez les Betsileo et le Hira gasy en Imerina.

Les acteurs du Beko 
Nombreux sont les différents types de Beko. Ce sont le Beko source, le Beko Tsikidola, le Bekon-dokanga (avec violon), le Beko avec accordéon et le Bekon-tsabo que nous allons plus détailler un peu plus tard. Le Bekon-dokanga ou Beko avec violon est le Beko dont nous tenons à porter beaucoup plus d’explication car c’est le Beko que nous avons eu la possibilité de collecter. Cela n’empêche pas de faire un survol du Beko selon la tradition Antandroy.

Les acteurs du Beko sont au nombre de trois à quatre personnes. L’un d’entre eux entonne et le reste chante les couplets. On les appelle : accompagnateurs (chez les Antandroy).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : APERÇU GENERAL DU BEKO
APERÇU GENERAL DU BEKO ANTANDROY
1.1. DEFINITION DU BEKO
1.1.1.LA CREATION LITTERAIRE DU BEKO
1.1.1.1. Origine du Beko selon le mythe
1.1.1.2. Du point de vue traditionnel
1.1.1.3. Les acteurs du Beko
1.1.2.LES DIFFERENTS TYPES DE BEKO
1.1.2.1. Le Beko bey
1.1.2.2. Le Beko telo
1.1.2.3. Le Bekon-dokanga
1.1.2.4. Le Bekon-gorodao
1.1.2.5. Le Beko tsikidola
1.1.3.LE BEKO ET LA SOCIETE
1.1.3.1.Spécificité du Beko
1.1.3.2. Influence sociale du Beko
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE DETRAVAIL
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
2.1. METHODES D’APPROCHES APPLIQUEES AU BEKO
2.1.1. CONCILIATION DE LA VIE ET DE LA MORT (MOTIVATION)
2.1.2. CENSURE ET POSTULATION DE LA VIE (METHODOLOGIE ET PROBLEMATIQUE)
2.1.3. APPROCHE SOCIOLOGIQUE DU BEKO
2.1.3.1. La société et le Beko
2.1.3.2. La place du Beko dans la société Antandroy
2.1.3.3. Permanence du Beko
2.1.4. APPROCHE SEMIOTIQUE DU BEKO
TROISIEME PARTIE : BIBLIOGRAPHIE DE LA FUTURE THESE
3.1. BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE
3.2. PROPOSITION BIBLIOGRAPHIQUE DE LA FUTURE THESE
3.2.1. OUVRAGES THEORIQUES SUR LA LITTERATURE
3.2.2. OUVRAGES RELATIFS AU BEKO ET A LA MUSIQUE
3.2.3. OUVRAGES D’ETUDES SUR L’ANDROY
QUATRIEME PARTIE : PLAN DE LA THESE
LE PLAN DE LA THESE
PREMIERE PARTIE : LA REALITE ET L’ART MUSICAL DU BEKO
DEUXIEME PARTIE: LA RELIGION CHRETIENNE ET LE BEKO
TROISIEME PARTIE : CONTEXTUALISATION DU BEKO ANTANDROY
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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