La fiscalité pétrolière
Les principaux soldes de la balance des paiements
L‘analyse de la balance des paiements permet de dégager plusieurs soldes, qui ont une relation étroite avec le niveau des réserves de change et le cours de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangers. Ainsi, quand le solde commerciale est excédentaire, c’est-à-dire que le solde commerciale à un signe positif, on peut dire que les exportations en valeur couvrent le montant des importations. Cela signifie que le pays n‘a pas utilisé d‘autres sources pour financer une partie de ses importations.
L‘analyse de solde commercial doit être complétée par l‘analyse de solde courant. En effet, quand un pays est fortement endetté, le service de la dette, auquel il doit faire face annuellement, est élevé. Le solde de services de la dette peut absorber tout l‘excédant commercial. Pour cette raison il est privilégié d‘utiliser le solde courant dans l‘analyse par l‘approche de la balance de paiements.
Bien que le solde courant reste un des principaux soldes de la balance des paiements d‘un pays, son calcul ne prend pas en considération l‘amortissement de la dette. Pour cela, un excèdent de solde courant peut conduire à des résultats trompeurs. Donc, l‘analyse de solde courant doit être complétée par l‘analyse de solde de capital. L‘amortissement de l‘emprunt est inscrit au débit de compte de capital. Cet amortissement constitue une part de service de la dette. Le solde de capital agit négativement sur l‘équilibre global de la balance de paiement. De ce fait l‘analyse de l‘équilibre la balance des paiements doit passer par l‘étude des différents soldes.
Pour cette raison, les opérations qui constituent une balance de paiement, peuvent être regroupées de plusieurs manières, pour faire apparaître les différents soldes. Ces derniers s’articulent de la manière suivante :
– transactions courantes = solde des biens +solde de services +solde de revenus +solde de transferts courants.
– besoin ou capacité de financement de la nation = transaction courantes+ compte de capital.
– solde à financer = besoin où capacité de financement + investissement directs.
– solde de la balance globale = solde à financer + investissement de portefeuille + autres investissement – opérations bancaires – avoirs de réserves.
Les liens entre balance des paiements et taux de change
En régime libéral, on admet que le prix des devises se fixe sur le marché selon la loi générale de l’offre et de la demande:
– l’offre provient des transactions inscrites à l’actif de la balance des paiements.
– la demande représente les transactions inscrites au passif de cette même balance des paiements.
D’où, selon la théorie de la balance des comptes, « le taux de change nominal provient de la confrontation de l’offre et de la demande découlant des opérations de la balance des opérations courantes ».
Seulement, les importations et les exportations sont dépendantes des rapports entre le niveau général des prix interne et le niveau général des prix externe et par voix de conséquence, du taux de change.
Mundell (1960) et Fleming (1962), deux auteurs d’inspiration Keynésienne, ont développé un modèle dans lesquels la dynamique de taux de change est principalement fonction de l’état du solde des échanges extérieurs. .
Cette théorie néo-keynésienne soutient que les cours de change sont déterminés par l’équilibre sur le marché de bien, où le cours est déterminé par l’offre et la demande de devise.
D’après cette théorie, les devises sont demandées, essentiellement, pour acheter des biens et services étrangers. L’offre de devises correspond aux revenus d’exportation. Cette théorie est basée sur les paiements courants avec l’étranger.
Le taux de change est le prix auquel s’échangent les monnaies nationales entre elles. Les achats et ventes des monnaies, les unes, contre les autres, résultent des opérations sur biens, services et actifs financiers entre pays. Il existe, donc, un lien étroit entre l’évolution du taux de change et celle de la balance des paiements qui enregistre l’ensemble de ces opérations.
Cette vision du taux de change a prévalu dans le système de Bretton woods. Celui-ci établit, implicitement, un lien étroit entre les ajustements des cours de change et les déséquilibres des opérations courantes, recensées dans la balance des paiements.
L‘observation empirique montre, en effet, qu’en moyenne période, les pays à monnaie faible sont ceux dont la balance courante à tendance à être déficitaire. De manière symétrique, les pays à devises fortes sont ceux dont le solde extérieur est positif. On peut dire que le taux de change est un concept ex-post. Il s’apprécie en cas d’excédant de la balance des opérations courantes et se déprécie en cas de déficit de cette même balance.
Les différentes analyses théoriques privilégient des soldes variés des balances des paiements pour expliquer la détermination de taux de change. Le rôle du taux de change, dans ce cadre théorique, est d’équilibrer la balance des paiements à long terme, en maintenant les réserves à un niveau minimale requis, pour pallier aux inévitables fluctuations de la balance commerciale à court terme.
En plus de déficit où excédent de la balance, il est important de souligner que c’est avant tout son évolution et ses tendances qui sont à prendre en compte.
Une évolution structurelle de la balance interne d’un pays peut jouer fortement sur la tendance des taux de change. Par exemple, lorsque les Etats -Unis, dans les années 1955-2000 était en plein essor d‘investissement, cela donna lieu à une révision à la hausse de taux de change d‘équilibre.
De même une évolution structurelle de la balance externe d’un pays peut influencer le taux de change. Par exemple, un accroissement de la productivité et des innovations technologiques d’un pays, dans les secteurs des biens de consommation, peut engendrer l’augmentation de la balance courante de ce pays, et ainsi jouer sur le taux de change à la hausse qui conduit à une valorisation du monnaie de ce pays.
Beaucoup d’économistes considèrent que la croissance de la productivité américaine comparé à la croissance mondiale, au début de la seconde moitié des années 1990, est l’un des facteurs clés expliquant la valorisation du dollar par rapport à la majeur partie de monnaie mondiale.
Selon Alan Greens : « la hausse évidente de demande du dollar par rapport à l‘euro, a réfléchit les anticipations du marché concernant une plus importante productivité américaine par rapport à la productivité européenne des années à venir ».
Une évolution des conditions commerciales d’un pays peut aussi influencer la direction que prendra le taux change à long terme. Par exemple, pour les économies orientées marchandises industrielles, telles l‘Australie, la Nouvelle Zélande et le Canada où l’exportation de marchandises représente une part relativement importante du PIB domestique, il est possible de trouver une forte relation entre la tendance de l’indice de prix de marchandises et celles du taux de change australien, canadien et de la nouvelle Zélande.
Dans le cas de l‘euro, le prix de pétrole s’avère être une variable explicative importante de la variation de taux de change. Une étude récente de la banque de canada, trouve une relation très étroite entre le prix des énergies et le dollar canadien.
Les limites de La théorie de la balance de transaction courante :
Cette théorie prend en considération seulement les flux sur les biens et les services, elle ignore les flux de capitaux(les investissements étrangers) qui peuvent aussi compenser les excédents ou les déficit des transactions courantes
Conclusion
L‘objet de la section 1 était de présenter les différents définitions et concepts du taux de change, et pour la deuxième section était de présenter les fondements théoriques relatifs à la détermination de taux de change réel d‘équilibre. Nous avons classé les déterminants de taux de change selon trois groupes de modèles selon le cycle: modèles fondés sur le court terme, modèles axés sur le moyen terme et enfin les modèles fondés sur le long terme.
Le premier groupe est à l‘inverse de la détermination des taux de changes à long et moyen terme, nous avons vu qu‘il n‘existe pas de réelle théorie explicative des mouvements cambiaires à court terme. De surcroît les outils présentés ci-dessus sont relativement nouveaux, et ont un nombre limité de données disponibles pour tester leur pouvoir de prédiction.
Ce que l‘évidence empirique suggère néanmoins, est que dans la plupart des cas ces indicateurs sont plus utiles en tant que confirmateurs de tendances qu‘outils de prédiction des mouvements du taux de change.
Ils peuvent aussi être associés aux outils fondamentaux à moyen terme et ainsi affiner les stratégies d‘investissements court terme des investisseurs.
Un élément particulièrement prépondérant sur la détermination des taux de change à court terme qui n‘apparaît pas sur les autres horizons est le facteur humain. En effet il apparaît que les fluctuations à court terme soit beaucoup plus corrélées aux stratégies des agents, et à leurs réactions aux nouvelles économiques qui peuvent conduire à de brutaux réajustement de leur anticipations. La rationalité des agents, l‘efficience du marché à court terme s‘avèrent être les deux déterminants principaux des mouvements cambiaires à court terme.
Le deuxième groupe a été consacré aux tendances à moyen terme sont généralement influencées par l‘évolution de variables économiques touchant directement les marchés financiers, avec des vitesses d‘ajustement pouvant être assez rapide voir instantanées, comme par exemple une hausse des taux d‘intérêt directeur. A moyen terme, c‘est l‘évolution de l‘activité économique qui sera la plus pris en compte par le taux de change. L‘évidence empirique quant au réel succès qu‘ont eu les variables présentées, pour expliquer l‘évolution à moyen terme du taux de change, sont mitigées.
Dans l‘ensemble, nous avons vu que les politiques monétaires jouent un rôle majeur dans la détermination du taux de change à moyen terme, pour lesquelles la plupart des cycles des années 1990 leurs sont attribués.
Le troisième groupe a été consacré aux modèles fondés sur les déterminants à long terme. Nous avons vu que celui-ci est constitué des modèles suivants : modèle de la théorie de la balance des paiements, modèle de l‘approche de la parité de pouvoir d‘achat(TPPA) et enfin le modèle de Balassa- Samulson .
L‘étude du modèle de la balance de paiement, nous a permis de conclure qu‘il existe une relation étroite entre le taux de change et le solde de paiement. Il s’apprécie en cas d’excédant de la balance de paiement et se déprécie en cas de déficit de cette même balance.
La théorie de pouvoir d‘achat constitue une référence utile à long terme pour les taux de change nominaux. Cette théorie définie le taux de change comme étant le rapport entre le niveau de prix domestique et étranger. La TPPA a été examiné selon deux versions, la première était la version absolue et la deuxième était la version relative. Nous avons déduit que cette approche présente des inconvénients, lorsque l‘on raisonne en termes de taux de change réel.
En particulier cette théorie, postulant la constance ou la stationnarité du change réel, fait abstraction de toute considération d‘équilibre macroéconomique.
L‘examen du modèle de Balassa et Samulson, nous a conduit à la conclusion qu‘il existe une relation entre la productivité et le taux de change. La productivité entraîne une appréciation de taux de change.
Politique de change et évolution des variables macroéconomiques en Algérie
Introduction
Après l‘indépendance les pouvoirs publiques Algériens ont commencé directement de récupérer les droits du pouvoir tels que le droit de créer la monnaie et avoir une monnaie nationale, c‘est ainsi qu‘on a créer la banque centrale Algérienne en 1963, et le Dinar Algérien en 1964 , ce qui concerne le taux de change, il a été constitué un taux de change du Dinar pour une longue durée comme un élément qui profite de la stabilité de la structure économique qui était caractérisée par un système de gestion planifié et centralisé et grand développement qui marque des considérables investissements, et dans ce parcours le taux de change fixe n‘était pas une contrainte lorsqu‘il était associé a un système efficace de contrôle de change d‘un côté et d‘autre côté l‘encouragement des exportations hors hydrocarbures et du tourisme n‘était pas parmi les priorités, et cela due au stabilité du taux de change par rapport au régime de change adopté, taux de change fixe par rapport au franc français et lié aussi à un panier de devises .
La gestion de taux de change du Dinar de cette façon et le rôle qui il‘a joué a conduit à des coûts administratifs aux devises étrangères, c’est-à-dire sans aucune relation avec l‘activité économique du pays, et enfin déviation du taux de change peu à peu de la réalité économique, ce qui a poussé cette situation à suivre la politique de dévaluation du Dinar ce qui n‘était pas possible de l‘éviter pour faire face à la crise économique issu du chute du prix de pétrole en respectant les procédures visant à construire une économie basée sur les règles de marché libre.
On veut étudier dans ce chapitre trois sections, dans la première section on étudie le système de change en Algérie et son évolution, dans la deuxième section comment agir sur le taux de change du dinar Algérien, et la troisième section évolution de taux de change et les variables macroéconomiques de l‘Algérie 1990-2008.
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Table des matières
Introduction Générale
Chapitre 1 : Les concepts et fondements théoriques des déterminants du taux de change et ses régimes
Introduction
Section 1 : Les fondements théoriques des déterminants du taux de change
§1-A Définition et Types du Taux de Change
§1-A-1-1 Définition
§1-A-1-2 Types de Taux de Change
§1-A-1-2-1 Les Taux de Change Bilatéraux
§1-A-1-2-2 Le Taux de Change Effectifs
§1-B. La détermination à horizon court terme
§1-B.1 L‘analyse technique
§1-B.2 Indicateurs de sentiment et de position
§1-B.3 Les flux d‘informations : effecience vs ineffecience
§1-C. La détermination à horizon moyen terme
§1-C.1 Les relations de parités internationales
§1-C.1.a la théorie de parités des taux d‘intérêt (PTI)
§1-C.1.b la théorie de parités couverte des taux d‘intérêt (PCTI)
§1-C.1.c la théorie de parités non couverte des taux d‘intérêt (PNCTI)
§1-C.2. Le modèle de Mundell-Fleming
§1-C-2-1) L‘équilibre sur le marché des biens et services
§1-C-2-2) L‘équilibre sur le marché de la monnaie et des changes
§1-C-2-3) L‘effet de la politique économique sur l‘activité économique
§1-C-2-5) l‘effet de la politique budgétaire
§1-C.3. L‘approche monétariste
§1-C-3-1 Le modèle monétaire à prix flexibles
§1-C-3-2 Le modèle monétaire à prix rigides et surréaction
§1-C.4. Les méthodes de choix de portefeuille
§1-D. La détermination à horizon long terme
§1-D.1. La théorie de PPA
§1-D.1.1 Définitions et fondement théoriques
§1-D.1.2 Le choix d‘indice des prix
§1-D.1.3 La PPA sous différentes forme
§1-D.2. La théorie de balance de paiements
§1-D.2. 1. Les principaux soldes de la balance des paiements
§1-D.2. 2. Les liens entre balance des paiements et taux de change
Conclusion
Chapitre 2 : Politique de change et évolution des variables macroéconomiques en Algérie
Introduction
Section 1 : La politique du taux de change en Algérie
§1-A) Les étapes historiques de la Politique du taux de change en Algérie
§1-A-1) Première phase de 1962 à 1970
§1-A-2) Deuxième phase de 1971-1988
§1-A-3)Troisième phase de1988 à 1994
§1-A-4) De 1994 à nos jours
§1-B) La politique de Contrôle des changes
§1-B-1 Contrôle de change
§1-B-2 Système de contrôle de change en Algérie
Section 2 : La situation économique de l’Algérie
§2- dévaluation de la monnaie nationale et déséquilibres macroéconomiques
§2-A- Les facteurs émanant à apprécier le taux de change du Dinar
§2-A -1 Un déficit de la balance des paiements
§2-A -2- Surévaluation de la monnaie nationale
§2-A-3 – Le déficit budgétaire comme cause de la dévaluation
§2-B-Déséquilibre monétaire
§2-C Dévaluation
§2-C-1 Le premier accord stand-by (31 mai 1989)
§2-C-2 Le deuxième accord stand-by (3 juin 1991)
§2-C-3 Le troisième accord stand-by (mai 1994)
§2-C-4 La ―facilité élargie‖ (mai 1995-avril 1998)
§2-C-5 Les coûts de l‘ajustement
Section 3 : Evolution du taux de change et importantes variables macroéconomiques en Algérie (1990-2008)
§3-1 Evolution du taux de change
§3-2 Evolution de la masse monétaire
§3-3 Evolution de L‘indice Des Prix A La Consommation
§3-4 Les taux d’intérêt
§3-5 Le taux de réescompte
§3-6 Production industrielle Conclusion
Chapitre 3 : L’économie algérienne est-elle victime du « syndrome hollandais » ?
Introduction
section 1 : la théorie du syndrome hollandais
§1.1Les concepts de Dutch disease et de Booming sector
§1.2.Les modèles de base du syndrome hollandais
§1.2.1 Le modèle de Gregory
§1.2.2 Le modèle de Corden et Neary
§1.3 Les effets du boom pétrolier dans l‘économie
§1.3.1 L‘impact d‘un boom dans le court terme
§1.3.1.1 Impact d‘un boom sur la profitabilité du secteur manufacturier à court terme
§1.3.1.2 Les effets statiques monétaires d‘un choc externe positif
§1.3.1.3 Hypothèses supplémentaires
§1.3.1.4 Représentation de l’effet de liquidité
§1.3.2.L‘impact d‘un boom dans le long terme
Section 2 : l’économie algerienne se reconnait-elle dans le dutch disease ?
§2.1 Le dutch disease et l‘appréciation du taux de change effectif réel
§2.2 la dépendance vis-à-vis les hydrocarbures
§2.3 Le recul de l‘‘industrialisation
§2.4 la fiscalité pétrolière
§2.5 Blocage de la transformation de l‘épargne en investissement
§2.6 Du comportement des acteurs de l‘accumulation comme facteur de blocage
§2.7 la politique d‘ouverture aux investissements directs étrangers
Section 3 : Etudes précédentes
§3.1 Analyse
§3.2 interprétation des résultats Conclusion
Chapitre 4 : Etude économétrique des facteurs déterminants le taux de change du Dinar Algérien
Introduction
Section 1 : Une revue de la littérature et présentation du modèle théorique
§1.1 Une revue de la littérature sur le comportement du TCR à long terme
§1.2 Présentation du modèle théorique et des variables retenus
Section 2 : Etude Econométrique
§.2 Application empirique du modèle
§.2.1 Spécification du modèle
§.2.2 Étude de la stationnarité des séries
§.2.2.1Test de racine unitaire
§.2.2.2 Etude de la stationnarité de la série TCR par la méthodologie de Dickey – Fuller
§2.3 Test de la relation de cointégration
§.2.3.1 Etude de la cointégration par l’approche d’Engle et Granger
§.2.3.1.1 Estimation de la relation de long terme
§.2.3.1.2 Estimation du modèle à correction d‘erreur
§.2.4 Etude de la cointégration multivariée (L’approche de Johansen)
§.2.4.1 Test de Johanson
§.2.4.2 Estimation du modèle VECM
§2.5 Test de stabilité de la relation Conclusion
Conclusion Générale
Bibliographie
Annexe
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