La culture vivrière
a° Définition : Par définition l’agriculture vivrière est une agriculture essentiellement tournée vers l’autoconsommation. La production n’est destinée ni à l’industrie agroalimentaire ni exportée. Elle est en grande partie autoconsommée par les paysans eux-mêmes et la population locale. Elle demeure très présente dans les Pays du sud, souvent à forte densité de population active agricole (les paysans) comme Madagascar. Elle est depuis des temps immémoriaux, la forme d’agriculture la plus répandue dans le monde la plus pérenne. L’agriculture vivrière, visant à l’autosuffisance alimentaire des populations, est le plus souvent de l’agriculture dite polyculture-élevage
b° Types et localisation : A Madagascar, les vingt-deux (22) régions ont chacune leurs produits spécifiques. Plusieurs types d’agriculture vivrière se trouvent dans la grande île, mais la plus dominante est la rizicole qui peut se rencontrer dans presque tous les provinces, malgré qu’on qualifie les régions d’Alaotra-Mangoro comme le grenier de Madagascar. Le riz constitue l’alimentation de base des malgaches. Après le riz, le manioc, la patate, le maïs sont des cultures substituts potentiels du riz et sont localisés presque dans toute l’île. En général, la production des principaux des produits vivriers a enregistré une baisse en 2006 par rapport en 2005 : -4,5% pour le maïs, -20,4% pour le Manioc, -1,1% pour la patate douce.
c°) Mode d’exploitation : Le système le plus répandu est le mode de faire-valoir direct par lequel les propriétaires exploitent eux-mêmes à leurs terres avec l’aide de leur famille. Ce régime d’exploitation tend actuellement diminuer, notamment dans les grandes zones rizicoles à forte immigration (Ambatondrazaka, Amparafaravola) au profit du système fermage et métayage. Le métayage est un mode indirect de faire-valoir des terres où les propriétaires mettent leurs terres à la disposition d’exploitants moyennant un contrat. Généralement, dans la zone de planification, la teneur de ce contrat est le système de partage de récolte en deux (misasaka). Parfois, le propriétaire fournit les semences. Le fermage-location est une autre forme d’exploitation des terres par un système de location annuelle, moyennant une redevance en nature ou en espèce selon les termes du contrat. Ce système est très répandu dans la sous-préfecture de Vatomandry. A Ambatondrazaka, le coût annuel à l’hectare de location d’une rizière varie de 10 000 ariary à 30 000 ariary selon la productivité de cette rizière. (INSTAT) D’une façon générale, les données statistiques actuelles sont des estimations. Toutefois, on peut les recouper à partir des enquêtes menées auprès de différents responsables de l’agriculture. (source : Enquêtes DIRASSET /PNUD septembre 1990) : Pour conclure, la culture vivrière s’est très développée dans les pays moins avancés et moins industrialisés comme Madagascar. Elle vise à la plupart du temps à une économie de subsistance. Elle a sa place dans l’économie malgré la prolifération des autres secteurs d’activité à Madagascar. Les Malgaches admettent plusieurs moyens et mode d’exploiter pour garder leur terre.
La production agricole
En 1993, la production agricole malgache est évaluée à 282.6 Milliards d’ariary. Cette évaluation a été obtenue à partir des prix moyens régionaux (par province) par produit déclarés par les producteurs ayant effectué des ventes durant la campagne 1992/1993. En terme de valeur de production agricole, trois provinces Antananarivo, Fianarantsoa et Toamasina ont dégagé plus des deux tiers de la production totale. Entre eux, le niveau de la production est assez équilibré : 24% pour Antananarivo, 21% pour Fianarantsoa et 22% pour Toamasina. La province de Toliary se place en dernière position avec seulement 7% de la production totale. Domination des cultures vivrières et part non négligeable des fruits dans la production La structure par type de culture de la production agricole à Madagascar met en lumière l’importance des cultures vivrières en général et de la riziculture en particulier. En 1993, les cultures vivrières représentent plus des trois quarts (77%)12 de la production totale en volume ou en valeur. Ceci confirme le grand rôle joué par l’agriculture dans la satisfaction directe de la consommation finale des ménages. Ce phénomène est très marqué dans les provinces d’Antananarivo, Mahajanga et Toliary où le poids des cultures vivrières atteint respectivement en volume 98%, 82% et 79% et en valeur 94%, 85% et 79%. Il faut noter aussi que les « fruits » occupent une part non négligeable de l’ordre de 15% en volume dans la production agricole. Dans la province d’Antsiranana, ce poids s’élève plus de 43%. Les autres types de cultures ont des poids en volume relativement faibles : 6% pour les cultures industrielles (arachide, coton, sisal, etc.) et seulement 2% pour les cultures d’exportation. L’analyse plus détaillée de la structure par type de culture de la production agricole montre la domination de la riziculture qui constitue l’aliment de base des malgaches malgré le développement des cultures substituts potentiels du riz telles que le maïs et le manioc surtout dans les hauts plateaux. Le riz représente 48% de la valeur de la production totale. Cette proportion atteint même jusqu’à 63% et 61% respectivement dans la province de Mahajanga et Toamasina où se trouvent les deux principaux greniers à riz de Madagascar (Marovoay et lac Alaotra).
La riziculture pluviale
La riziculture pluviale qui est aussi la riziculture sur tanety ou labour à l’angady, semis direct, repiquage en foule, fumure organique, sans sarclage ou sarclage manuel. A l’instar des cultivateurs de la côte Est qui opèrent par le semis direct juste après piétinement du champ, sans labour ni entretient, tandis que le système de repiquage est très usité sur les Hautes Terres. D’autres ont été plus perméables aux techniques modernes ou, en d’autres termes le Système de Riziculture Amélioré (SRA) : repiquage en ligne, utilisation de semences améliorées, adoption de jeunes plants, sarclage mécanisé et apport de fertilisants minéraux. Ce système est adopté sur près du quart des superficies emblavées de Madagascar, surtout sur les Hauts Plateaux. Dans tous les cas, il est observé que les paysans cherchent à minimiser leurs apports en travaux. Ce qui entrave quelque peu l’application du système de riziculture intense (SRI) qui requiert un volume de travail assez volumineux et une assiduité sans faille.
Les effets d’entraînement sur les autres secteurs économiques
La filière génère peu d’effets indirects sur l’économie nationale. En tenant compte du riz d’importation acheté par les commerçants et en faisant l’hypothèse que les engrais/pesticides et les carburants/lubrifiants sont essentiellement importés et que les autres services et consommables sont produits à Madagascar (sacherie, semences, fumier/compost, entretien, location de matériel, transport…), plus de 60% des achats directs hors filière sont importés. La valeur ajoutée indirecte s’élève à 78.2 milliards d’ariary. Elle se répartit en :
– 19 milliards d’ariary de taxes à l’importation sur le riz et les consommables,
– 13.4milliardsd’ariary de marges commerciales sur ces mêmes marchandises,
– 44.8 milliards d’ariary de salaires et résultats d’exploitation distribués par la filière en amont.
La valeur ajoutée (directe et indirecte) s’élève donc à 592.4 milliards d’ariary.
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Table des matières
Partie I : SURVOL SUR LA PRODUCTION AGRICOLE
Chapitre I : bref aperçu de l’agriculture Malgache
Section I : Etat des lieux de la filière agricole et rizicole
Section II : les principaux acteurs
Chapitre II : réalité de la filière RIZ à Madagascar
Section I : Production
Section II : Système de consommation et de commercialisation
Partie II : LE RIZ ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Chapitre I : Rôle du Riz dans la réduction de la pauvreté à Madagascar
Section I : de l’impact sur le PIB à l’impact au développement
Section II : les défis majeurs à surmonter pour la croissance économique et à l’autosuffisance alimentaire
Chapitre II : Perspectives de développement de la filière Riz.
Section I : Initiatives gouvernementales : politiques mis en œuvre pour le développement de la filière
Section II : maîtrise de l’instabilité du prix au niveau du marché locale : nationalisation ou libéralisation ?
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