Les accords de Cotonou du Juin 2000 favorisent les relations commerciales entre l’Union européenne et les pays d’Afrique – Caraïbes – Pacifique (ACP) ; jusqu’à présent ces derniers bénéficient d’un accès au marché européen, plus favorable que les autres pays en développement. Actuellement, Madagascar détient la plus grande part de marché européen du litchi, en particulier le marché des fêtes de fin d’année, allant du mois de novembre jusqu’en janvier. Ce marché est devenu très exigeant, notamment sur la traçabilité et l’hygiène des marchandises. Des règlementations relatives à ces dernières sont apparues : CE 178/2002 et CE 852/2004. Aussi, les clients exigent l’application des normes et de certains référentiels mis en vigueur au sein de leur pays. Aujourd’hui, Global Good Agricultural Practice (GLOBALGAP) est le référentiel le plus en vogue. Il acommencé à toucher le litchi malgache en Allemagne ; et maintenant c’est le premier passeport pour livrer dans l’Europe du Nord ; puis il va s’élargir dans d’autres pays.
La filière litchi
La filière donne un aperçu sur les contextes existant. Sa connaissance nous permet d’analyser la situation actuelle du sujet.
Historique
Aire d’origine et diffusion
L’aire d’origine exacte des litchis est difficile à préciser. Mais d’après la littérature, la première découverte se faisait en Chine du Sud (région de Canton). Selon LIANG In [PATHELLIER P.], ce fruit existait déjà à l’état sauvage au Sud du Wuling (Guangxi) avant que les Hommes le connaissent ; et d’après MENZEL In [PATHELLIER P.], dans l’île d’Hainan (Nord du Vietnam), des pieds sauvages poussent en abondance, ce qui indiquerait que l’aire d’origine du litchi se situerait plutôt dans la péninsule malaise et le Nord-Vietnam. Le litchi fut introduit au Japon et aux Etats-Unis au XVIIIe siècle. [ZHANWEI Z. et al In CTHT ] Actuellement, la culture du litchi se développe dans des endroits éloignés de son pays d’origine, particulièrement en Asie, mais également en Afrique de l’Est et du Sud, en Australie, aux Philippines, en Israël où elle occupe une place importante dans les productions des fruits.
Domestication de l’espèce [PATHELLIER P.]
Les formes sauvages du litchi n’existent ailleurs que dans le sud-ouest de Guangdong, dans le sud-est de Guangxi, dans le sud du Yunan, dans la presqu’île de Lei Zhou, dans la région de Wu Chi Shan, dans l’île de Hainan et dans les autres régions de forêts vierges. La forme cultivée du litchi existe en Chine depuis des siècles. La culture semble remonter à environ 3000 ans, et même 4000 ans [Wikipédia]. . La multiplication s’est faite par semis jusqu’au IIe siècle, puis par marcotte.
Description botanique
Le litchi appartient à la famille des Sapindaceae (famille des Savonniers), qui contient environ 2000 espèces d’arbres tropicaux et subtropicaux, d’arbustes, d’herbes et de lianes classés en 140 genres selon CHAPMAN, In [PATHELLIER P.].
Systématique
Voici la classification du litchi :
REGNE : VEGETAL
EMBRANCHEMENT : PHANEROGAMES
SOUS-EMBRANCHEMENT : ANGIOSPERMES
CLASSE : DICOTYLEDONES
ORDRE : TEREBINTHALES
FAMILLE : SAPINDACEES ou SAPINDACEAE
SOUS-FAMILLE : EUSAPINDOIDEES
GENRE : EUPHORIA ou NEPHELIUM LITCHI
ESPECES : Nephelium litchi Cambess ou Litchi chinensis ou Lichi sinensis Sonn .[MAMITIANA]
Situation actuelle
La répartition géographique
On peut trouver le litchi sur chaque hémisphère. La majorité de la culture mondiale du litchi se focalise dans deux zones :
– Au nord, elle comprend Taiwan ; le sud-est de la Chine (berceau de la production); le nord du Vietnam, de la Thaïlande et du Bengale ; l’est de Delhi en Inde ; le Bangladesh ; Israël ; l’Amérique Centrale et la Floride.
– Au sud, elle inclut l’Australie, l’île Maurice, La Réunion, Madagascar, le nord du Mozambique, le Zimbabwe, le Transvaal et le Natal en Afrique du Sud, les régions de Pétroleras et de Sao Paulo au Brésil.
La production mondiale
La majeure partie de la production se concentre dans l’hémisphère nord du fait de la présence de chine et de l’Inde. A titre d’exemple, la chine produit annuellement entre 200 et 250.000 tonnes du litchi sur un total de 600.000 au niveau mondial [ADELPH]. L’hémisphère sud malgré une petite production, fait l’objet, depuis quelques années, d’un commerce international. Les échanges se sont organisés notamment avec Madagascar qui possède un leadership en termes de tonnage sur les importations européennes du litchi .
Cas de Madagascar
Historique de la filière
Le litchi a été introduit à Madagascar en 1764 par l’Ingénieur Joseph-François CHARPENTIER COSSIGNY de Palma. A partir de cette année, 6 événements caractérisent la filière litchi de la Grande Ile :
➤ 1764-1962 : La production est consommée localement notamment à Tamatave et à Tananarive.
➤ de 1962 à 1986 : Madagascar a commencé l’exportation du litchi en 1962. Cette époque était marquée par de tonnage faible (moins de 600 tonnes), faute des techniques de conservation ; les fruits étaient expédiés frais par avion.
➤ de 1987 à 1993 : En 1987, l’Union Européenne délivrait une autorisation provisoire d’utiliser l’anhydride sulfureux comme moyen de conservation de litchi. Le texte précise que les teneurs maximales de résidus à l’entrée en Europe ne dépassent pas : 10 ppm dans la pulpe et 250 ppm dans la coque. Le litchi apparaissait sur les marchés européens comme un produit de luxe réservé à une clientèle d’origine asiatique. A partir de cette année le transport par bateau est entré dans la filière. Les fruits sont arrivés un peu plus tard à destination, d’où une diminution importante du prix à l’importation. Par contre les quantités exportées ont commencé à augmenter et que le litchi est entré dans la grande distribution. De la campagne 1987-1988 à la campagne 1992-1993 le tonnage expédié était passé de 893 tonnes à 6.600 tonnes.
➤ de 1994 à 1997 : En 1994, pour des raisons économiques, les importateurs ont fait recours au bateau conventionnel (type reefer ou à cave frigorifique). Avec ce dernier, le coût de transport a diminué et la quantité embarquée a augmenté. Mais l’utilisation de ces bateaux engendrait un bouleversement de la filière litchi malgache ; les principales raisons sont les suivantes :
– les exportateurs ne disposaient pas d’équipements adaptés à la vitesse de chargement imposée par ce type de bateau,
– ces bateaux ont permis l’exploitation des litchis du Sud-Est et du Sud du pays et entraîné à une compétition entre zones de production,
– l’adaptation de la technique de soufrage à la logistique de chargement de ces bateaux n’avait pas été parfaitement étudiée, ce qui a conduit à de nombreuses avaries. Cependant, les coûts de transport des litchis ont diminués de moitié et les quantités commercialisées sur les marchés européens ont accru d’une manière importante.
➤ de 1998 à 2004 : A partir de 1998, l’exportation du litchi malgache progresse constamment du point de vue quantité ; et la distribution s’élargit à travers l’Europe. Et Contrairement aux litchis exportés par conteneurs, ceux qui sont expédiés par bateaux conventionnels ont connu une hausse importante de pourcentage.
➤ A partir de 2005 EUREPGAP apparait dans la filière. Des sociétés exportatrices malgaches ont commencé à changer leur système. En 2006, deux d’entre elles ont obtenu la certification EUREPGAP.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. Contexte général
I.1. La filière litchi
I.1.1 Historique
I.1.1.1.Aire d’origine et diffusion
I.1.1.2.Domestication de l’espèce [PATHELLIER P.]
I.1.2.Description botanique
I.1.2.1.Systématique
I.1.2.2.Morphologie
I.1.3.Situation actuelle
I.1.3.1.La répartition géographique
I.1.3.2.La production mondiale
I.1.4.Cas de Madagascar
I.1.4.1.Historique de la filière
I.1.4.2.0rganisation
I.1.4.3.Commercialisation et activités induites
I.2. La société MCO Trade
I.2.1.Historique
I.2.2.Activités
I.2.3.Contexte actuel
I.2.4.Problématique
CONCLUSION PARTIELLE
II. LE REFERENTIEL ET LA METHODOLOGIE
II.1. Le référentiel EUREPGAP
II.1.1.Historique et définition
II.1.1.1.Historique [Doc EUREPGAP]
II.1.1.2.Définition [Doc EUREPGAP]
II.1.2.Contenus et exigences
II.1.2.1.Les documents normatifs conformes à EUREPGAP
II.1.2.2.Niveaux de conformité nécessaires à la certification
II.1.2.3.Options et vérification en vue de la certification
II.1.2.4.Exigences
II.1.3.Intérêt
II.2. La méthodologie
II.2.1.Information sur le sujet
II.2.2.Descente sur terrain
II.2.3.Implantation des normes exigées par EUREPGAP
II.2.4.Rédaction du livre de mémoire
II.2.5.Résumé de la méthodologie
CONCLUSION PARTIELLE
III. Les résultats
III.1. Descente sur terrain
III.1.1. Création des groupements de producteurs
III.1.1.1.Approche
III.1.1.2.Formation des associations
III.1.1.3.Elaboration et signature de contrat
III.1.2. Encadrement et Installation des infrastructures
III.1.2.1.Encadrement des producteurs
III.1.2.2.Installation des infrastructures
III.1.2.3.Les affichettes parcelles
III.1.2.4.Les hangars
III.1.2.5.Les points d’eau
III.1.2.6.Les latrines
III.1.3. Station de conditionnement
III.1.3.1.Choix de l’emplacement
III.1.3.2.Bâtiment
III.1.4. Formation du personnel
III.1.4.1.Organigramme
III.1.4.2.Recrutement et formation du personnel
III.2. Montage des documents
III.2.1. Le Système de Gestion de la Qualité ou SGQ
III.2.1.1.Gestion et Structure
III.2.1.2.Gestion et Organisation
III.2.1.3.Compétences et formations du personnel
III.2.1.4.Manuel Qualité
III.2.1.5.Contrôle des Documents
III.2.1.6.Enregistrements
III.2.1.7.Traitement des Réclamations
III.2.1.8.Audit et Contrôle interne
III.2.1.9.Traçabilité et Isolement des Produits
III.2.1.10.Sanctions
III.2.1.11.Procédure de Retrait d’un Produit Certifié
III.2.1.12.Exploitation de la Marque Commerciale EUREPGAP
III.2.1.13.Sous-traitants
III.2.2. Fruits et Légumes ou F&L
III.2.2.1.Itinéraire technique
III.2.2.2.Traçabilité
III.2.2.3.Historique et Gestion des sites
III.2.2.4.Gestion du sol et du sous-sol
III.2.2.5.Récolte
III.2.2.6.Manutention
III.2.2.7.Gestion des déchets, recyclage et réutilisation
III.2.2.8.Santé, sécurité et protection sociale des ouvriers
III.2.2.9.Problèmes liés à l’environnement
III.2.2.10.Formulaire de Réclamations
III.2.3. Traçabilité
III.2.3.1.Historique [WIKIPEDIA]
III.2.3.2.Définition et intérêt
III.2.3.3.Contraintes et limites
III.2.3.4.Traçabilité MCOTRADE
CONCLUSION PARTIELLE
IV. Etude financière et impact socio-économique
IV.1. Etude financière
IV.1.1 Limites et contraintes de l’étude
IV.1.1.1.Au niveau de la Société
IV.1.1.2.Les autres contraintes
IV.1.2 Trésorerie
IV.1.2.1.Avec EUREPGAP
IV.1.2.2.Sans EUREPGAP
IV.2. Les critères de choix d’investissement
IV.2.1.Avec EUREPGAP
IV.2.1.1.Le Cash-flow ou Marge Brute d’Autofinancement (MBA)
IV.2.1.2.La Valeur Nette Actualisée ou VAN
IV.2.1.3.Indice de profitabilité IP
IV.2.1.4.Taux de Rentabilité Interne ou TRI
IV.2.2 Sans EUREPGAP
IV.2.2.1.Le Cash-flow ou Marge Brute d’Autofinancement (MBA)
IV.2.2.2.La Valeur Nette Actualisée ou VAN
IV.2.2.3.Indice de profitabilité IP
IV.3. Discussions
IV.3.1.Désavantages de l’EUREPGAP
IV.3.2.Avantages
IV.4. Impact social
IV.4.1.Vie quotidienne
IV.4.2.Economie
IV.4.3.Cas général pour la filière à Madagascar
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES