Le paludisme
Définition
Le paludisme se définit comme une infection parasitaire ou protozoose due à des hématozoaires du genre Plasmodium.
Historique de la lutte contre le paludisme à Madagascar
Le paludisme est une maladie parasitaire qui affecte l’Homme [8] et sévit à Madagascar depuis 1800 [9]. En 1998, Madagascar a réintroduit le programme national de lutte contre le paludisme et a élaboré une politique nationale de lutte contre le paludisme [1].
– Prévention
Des mesures préventives ont été réalisées à Madagascar telles que la distribution des Moustiquaires Impregnées de Longue Durée d’Action (MILDA) depuis 2007, les Campagnes d’Aspersion Intra-Domiciliaire (CAID) dans les hautes terres en 2009 et ainsi que des CAID dans les zones endémiques des districts de la côte Est, à partir de 2014.
– Prise en charge
Avant 2005, tous les cas présumés et confirmés ont bénéficié d’un traitement par la chloroquine, mais à partir de 2006, un nouveau médicament antipaludique a été introduit à Madagascar. Il s’agit d’une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (ACT).
– Le plan stratégique national
A partir de 2008, deux plans stratégiques nationaux (PSN) ont été élaborés après une révision du PSN précédent, notamment le PSN 2008-2012 et le PSN 2013 2017.
– Etude des indicateurs du paludisme
Cette étude (MIS : Malaria Indicator Survey) a été réalisée pour la première fois en 2011.
– Les partenaires financiers
En 2002, Madagascar adhère au mouvement du Roll Back Malaria (RBM).
Madagascar a été exclu de la communauté internationale jusqu’en Mai 2014. Plusieurs bailleurs de fonds interviennent dans le financement de la lutte contre le paludisme à Madagascar. Les plus importants sont le Fonds mondial de lutte contre le sida la tuberculose et le paludisme (FMSTP) depuis 2003 et l’Initiative Présidentielle américaine contre le Paludisme (PMI) à partir de 2004 .
La filariose lymphatique
Définition
Les filarioses sont des nématodoses tissulaires dues à des vers filiformes blancs, transmises par des arthropodes. Elles sont largement répandues dans le monde [10]. Les filarioses pathogènes sont :
– les filarioses lymphatiques à Wuchereria bancrofti (la plus représentée), à Brugia malayi (important parasite d’Asie) et Brugia timori (île de Timor et îles voisines),
– l’onchocercose à Onchocerca volvulus
– la filariose à Loa loa (loaose ou loase) .
Historique
Jusqu’à très récemment, la filariose lymphatique n’a fait l’objet d’aucun programme de santé publique. Cependant, des interventions chirurgicales sur hydrocèles dont probablement une partie est d’origine filarienne, ont toujours été effectuées dans les services de chirurgie tant au niveau des centres hospitaliers publics que des cliniques privées. Le coût inabordable des interventions pour une certaine frange de la population a limité le nombre de malades opérés [11]. En 2003, dans le cadre des œuvres dites humanitaires, des actions périodiques (annuelles) ont été réalisées dans le District de Mananjary, par l’Association Multi Aide Réunion (AMAR), concrétisées sous forme de distribution de médicament type ivermectine et de chirurgie de l’hydrocèle [11]. Le succès d’un programme de lutte contre la filariose repose sur une connaissance approfondie de la distribution et de la dynamique de la maladie au sein des populations cibles. L’exercice de programmation a commencé sous le pilotage de l’équipe du Programme de l’Éradication de la Filariose Lymphatique et conduit de manière participative selon une approche de planification stratégique. Aussi, l’analyse de la situation, première étape de l’exercice, vise à identifier et caractériser les problèmes prioritaires afférents à la maladie et au domaine de la lutte .
La démarche analytique a permis d’identifier les principaux problèmes rencontrés et les opportunités qui s’offraient .
Les problèmes rencontrés se rapportent à :
– La capacité limitée de l’Etat dans l’allocation de ressources aux services de soins de santé de base,
– La faible couverture des services de santé associée à l’insuffisance de services de qualité en matière de prise en charge des patients affectés par la filariose lymphatique,
– La distribution étendue de la maladie,
– La forte prévalence de la morbidité liée à la maladie dans les districts du littoral Est du pays,
– Le coût inabordable des interventions chirurgicales sur hydrocèle, pour la plupart des malades,
– L’insuffisance de conscience nationale sur l’ampleur de la maladie [11]. En effet, comme le témoigne la situation dramatique des malades qui sont laissés-pour compte, les leaders, à différents niveaux, ne sont pas suffisamment conscients des enjeux. Les doléances des populations transmises par les notables du sud-est constituent une sorte de sonnette d’alarme,
– La connaissance erronée de la maladie, attribuée à d’autres causes, et la fatalité de la population face à la maladie.
Pour asseoir un programme national, des opportunités doivent être exploitées :
● Existence d’un système de santé orienté vers la décentralisation,
● Expériences positives acquises en matière de responsabilisation communautaire au cours de la mise en œuvre du projet conduit par Reggio Terzo Mondo (RTM),
● Mise en œuvre de projets de prise en charge intégration d’autres pathologies,
● Disponibilité des médicaments qui sont :
▶ soit fournis gratuitement par la firme GlaxoSmithKline (GSK), tels que l’albendazole
▶ soit ayant un coût abordable comme le citrate de diéthylcarbamazine (DEC).
● Un début de prise de conscience des autorités et de la communauté sur la maladie.
Cadre d’étude
Caractéristiques des sites d’étude
Cette étude a été réalisée au niveau des 5 régions endémiques du paludisme et de la filariose à Madagascar . Pour la filariose, il existe des «sites sentinelles» et des «sites contrôles» selon les recommandations de l’OMS sur le contrôle de la filariose. Ces sites ont été établis par la Direction de Lutte contre les Maladies Négligées à Madagascar.
– Sites sentinelles : ces villages ont été suivis depuis le début des Distribution de Masse de Médicaments (DMM) en 2006. Il s’agit d’une zone géographique sélectionnée, avec une population d’au moins 500 personnes, afin de recueillir des données parasitologiques pour suivre le succès du programme. Ces sites devraient rester identiques tout au long du programme.
– Sites contrôles: ce sont de villages avec une zone géographique avec au moins 500 habitants. Ils ont été sélectionnés par le Direction de Lutte contre les Maladies Négligées (DLMN) pour collecter des données parasitologiques afin de compléter la collecte sur des sites sentinelles. Lors de la sélection des sites de surveillance ponctuelle au cours de l’évaluation, les sites ont changé au fil du temps mais sont toujours sélectionnés dans leur district respectif. Pour le paludisme, l’étude a été menée dans les mêmes sites que celles de la filariose sans tenir compte que les sites soient sentinelles ou contrôles.
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Table des matières
INTRODUCTION
GENERALITES
I. 1. Le paludisme
I.2. La filariose lymphatique
MÉTHODOLOGIE
II.1. Cadre d’étude
II.2. Type d’étude
II.3. Durée d’étude
II.4. Période d’étude
II.5. Population d’étude
II.6. Mode d’échantillonnage et taille de l’échantillon
II.7. Variables étudiées
II.8. Mode de collecte et analyse des données
II.9. Considération éthique
II.10. Limite de l’étude
RÉSULTATS
III.1. Le profil sociodémographiques de la population d’étude
III.2. Le profil épidémiologique du paludisme et de la filariose lymphatique dans les 5 régions endémiques
III.3. Co-infection paludisme-filariose
III.4. Facteurs associés au paludisme et à la filariose lymphatique
DISCUSSION
IV.1. Le paludisme
IV.2. La filariose
IV.3. Co-infection paludisme-filariose
IV.4. Facteurs associés au paludisme et à la filariose lymphatique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE