La fibromyalgie et les soins infirmiers

La fibromyalgie et les soins infirmiers

ÉTAT DES CONNAISSANCES

La fibromyalgie et les soins infirmiers Bien que l’on retrouve de la littérature à ce sujet, la fibromyalgie reste encore approximativement méconnue des soignants, alors qu’ils ont un rôle important dans la prise en soins de cette population. De plus, sa non-reconnaissance en Suisse n’est pas propice à faire évoluer la situation. Selon Cranford et King (2011), les soignants sont sceptiques face au syndrome de la fibromyalgie. La difficulté de diagnostiquer cette maladie ainsi que les attitudes, croyances et préjugés ont pour conséquence d’influencer les soins et les traitements auprès de cette population, et par la même occasion, d’empêcher certains patients de recevoir un traitement adapté à leurs besoins (pp. 170-171). Quant à Cranford et King (2011), ils relèvent que les infirmiers ont besoin d’une formation plus centrée sur les douleurs dues au syndrome de la fibromyalgie, afin de se sentir mieux préparés pour gérer ce symptôme (p. 176). De ce fait, il semblerait que les infirmiers n’aient pas assez d’informations et par conséquent les outils nécessaires pour une prise en soins de qualité auprès de ces patients. D’où l’importance de faire de la recherche afin d’apporter des outils et ainsi être dans une pratique fondée sur des preuves. En ce qui concerne la nomenclature de la fibromyalgie, il existe à ce jour plusieurs termes pour parler de celle-ci. Comme il n’existe pas d’examen à l’heure actuelle pour diagnostiquer cette maladie, elle repose donc sur un ensemble de symptômes, d’où le terme de « syndrome » de la fibromyalgie. Or, dans ce travail et afin d’harmoniser cette nomenclature, le terme de « syndrome » sera utilisé pour faire référence à la personne présentant les signes et symptômes de la fibromyalgie, mais sans que le diagnostic ait été établi. Le terme « maladie » fera quant à lui référence à la pose du diagnostic. 2.1. La gestion de la douleur chez les personnes atteintes de fibromyalgie Selon l’European League Against Rheumatism [EULAR] (2016), la prise en soins de cette population doit viser à améliorer la qualité de vie et à équilibrer les avantages et les risques thérapeutiques. De ce fait, une combinaison de différentes sortes de traitements médicamenteux et non médicamenteux pourra être convenue entre le médecin et le patient. En lien avec la médication, selon l’étude « Nurse Practitioners’ Education, Awareness, and Therapeutic Approaches for the Management of Fibromyalgia » de 15 Hughes et al. (2016), parmi les trois médicaments les plus prescrits aux USA, les antiinflammatoires non stéroïdiens [AINS] se trouvent en tête avec un taux de prescription de 70%. Il représente la classe thérapeutique la plus prescrite par les infirmiers praticiens, qui rappelons-le, peuvent diagnostiquer et prescrire des traitements dans ce pays, en fonction de leurs formations post-graduées. Pourtant, selon Carville et al. (2008), cité par Hughes et al. (2016), les AINS se montrent peu efficaces (p. 318). En revanche, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline [IRSNA] qui arrivent en seconde place avec un score de 61% montrent des résultats très positifs selon la revue systématique et méta-analyse de Hauser, Wolf, Tolle, Uceyler et Sommer (2012) (Hughes et al., 2016, p. 318). En troisième position, se trouve les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine [ISRS] prescrits dans 51% des cas. Or, les résultats de ce traitement n’apparaissent pas dans l’étude de Hughes et al. (2016). Le prix de ces différents traitements varie en fonction du pays et de la marque. Néanmoins, au niveau helvétique, les prix d’une boîte sont compris dans une fourchette de 6 à 20 CHF pour les AINS, de 16 à 46 CHF pour les IRSNA, et de 9 à 100 CHF pour les ISRS (Compendium, 2018). Cependant, d’après l’ASFM (2013), les traitements médicamenteux pour traiter les symptômes de cette pathologie sont peu efficaces et dans certains cas, ils ne semblent pas démontrer d’effets bénéfiques sur certaines personnes atteintes. Néanmoins, il existe plusieurs thérapies complémentaires qui complètent les traitements pharmacologiques. Selon l’étude « Optimizing fibromyalgia management » de Firestone et al. (2012), il faut souvent une approche pluridisciplinaire et collaborative dans la gestion du syndrome de la fibromyalgie, comprenant des médicaments, de l’exercice, des stratégies cognitives et un esprit ouvert. D’ailleurs, les interventions non pharmacologiques sont suggérées pour soulager les symptômes de la fibromyalgie telles que le tai-chi, le yoga, l’acupuncture, la chiropratique et la massothérapie. Toutefois, ces thérapies complémentaires et alternatives justifient une recherche plus approfondie chez les patients atteints de fibromyalgie (Crofford, 2013, cité par Hughes et al., 2016).

MODÈLE THÉORIQUE

Modèle théorique retenu Plusieurs théories pourraient s’associer avec le thème de la douleur chronique chez la personne atteinte de fibromyalgie. Cependant, un modèle donne une orientation de la problématique centrée sur l’expérience et les forces de la personne : l’Approche des Soins Fondée sur les Forces [ASFF] de Gottlieb et Gottlieb (2014). 3.2. Ancrage disciplinaire En effet, dans le cadre de ce travail, il serait pertinent d’avoir un apport théorique qui appuie la réflexion suivante : lorsque la personne est atteinte de douleurs chroniques telles que dans la fibromyalgie, elle a déjà toute une expérience en lien avec sa maladie. Cela inclut des actions qu’elle a pu mettre en place et qui se sont avérées positives ou négatives. Dans ce cas, il serait judicieux que l’infirmier soit dans une prise en soins individualisée et qu’il travaille avec le patient à partir des connaissances et des expériences spécifiques de ce dernier. Autrement dit, il est donc essentiel que patients et infirmiers collaborent. Le rôle de l’infirmier dans cette situation serait d’accompagner le patient à travers sa maladie et d’éviter de lui donner des solutions toutes faites qui ne seront pas adaptées à ses besoins. Cette approche permet de promouvoir la décision du patient, ce qui laisse de l’autonomie et donc l’empowerment à la santé de celui-ci. De plus, dans ces situations chroniques, il semble important que l’infirmier ait également un regard et une approche positive. Dans cette optique, une approche basée sur les forces et les ressources propres à la personne face à lui semble être la plus adaptée pour y parvenir. Ainsi il pourra mettre en place des interventions avec le patient, en fonction des objectifs et des priorités de ce dernier. D’ailleurs, selon Gottlieb et Gottlieb (2014), l’ASFF est composée de quatre approches : des soins centrés sur la personne, un mouvement d’autonomisation, la promotion de la santé et le partenariat de collaboration. En effet, ce modèle met en avant le fait qu’il faut valoriser la personne et ses forces, dans le but de « créer un système de santé plus humain, qui place la personne au tout premier rang et qui répond à ses besoins » (Gottlieb & Gottlieb, 2014, p. 25). L’ASFF place donc le patient au cœur de ses propres soins, donnant à la personne le pouvoir d’agir de façon à ce qu’elle puisse atteindre ses propres buts et trouver un nouveau sens à sa vie. Elle s’appuie sur une 20 relation de collaboration entre le professionnel de la santé et la personne, en tenant compte des forces et ressources de cette dernière sur les plans biologiques, intrapersonnel, interpersonnel et social de façon à ce qu’elle puisse relever les défis, atteindre ses buts et fonctionner comme une personne entière et intègre (Gottlieb & Gottlieb, 2014). 3.2.1. Hiérarchie des connaissances L’approche des soins fondée sur les forces peut être utilisée dans plusieurs situations différentes, par le fait qu’elle ne soit pas très spécifique à un domaine. Néanmoins, certains concepts seront plus exploités que d’autres, en fonction de la situation. De ce fait, ce modèle se situerait dans les modèles conceptuels, selon la hiérarchie de Fawcett et DeSanto-Madeya (2013). 3.2.2. Paradigme Parmi les trois grands paradigmes selon Pepin, Kérouac et Ducharme (2010), soit : la catégorisation, l’intégration et la transformation, l’ASFF pourrait se situer entre celui de l’intégration et de la transformation. Le paradigme de l’intégration est basé sur une relation circulaire et interactionnelle incluant la notion d’expérience de la personne, la famille et des soins psychosocioculturels. Le soignant fait avec le patient (Pepin, et al., 2010). Le paradigme de la transformation, lui, décrit qu’un phénomène est unique et ne peut ressembler à un autre et qu’il est en interaction avec le monde qui l’entoure. Le soignant doit comprendre le patient et ne pas l’influencer. Il est avec ce dernier (Pepin et al., 2010). Selon Gottlieb et Gottlieb (2014), par l’évolution de cette approche, plusieurs changements ont eu lieu. L’ASFF a une orientation vers la santé, la capacité de faire face à la situation et le développement plutôt que vers la maladie et les problèmes. Elle met un accent sur la personne et sur son intégralité plutôt que sur le praticien et l’organisation. Elle reconnaît que la personne est un être humain unique qui a le droit d’être traité respectueusement et dignement. Chaque personne, famille et communauté possède des forces réelles et potentielles. De ce fait, l’ASFF est centrée sur les forces et non pas sur les problèmes à résoudre avec une approche holistique de la personne. L’infirmier l’accompagne en fonction de ses besoins, ses buts, ses priorités, ses attentes et ses objectifs et surtout, c’est la personne qui prend des décisions. Ces éléments 21 tendent à mettre l’ASFF dans le paradigme de la transformation ou de l’action simultanée selon Fawcett et DeSanto-Madeya (2013).

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Table des matières

Déclaration
Remerciements
Résumé
Liste des abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
Table des matières
Introduction
1. Problématique
1.1. Épidémiologie
1.2. Contexte et impacts clés
1.3. Question de recherche initiale
2. État des connaissances
II.3 La fibromyalgie et les soins infirmiers
2.1. La gestion de la douleur chez les personnes atteintes de fibromyalgie
2.2. Les approches non médicamenteuses
3. Modèle théorique
3.1. Modèle théorique retenu
3.2. Ancrage disciplinaire
3.2.1. Hiérarchie des connaissances
3.2.2. Paradigme
3.2.3. École de pensée
3.2.4. Métaconcepts
3.2.5. Postulats
3.3. Question de recherche finale
4. Méthode
4.1. Sources d’information et stratégie de recherche documentaire
4.2. Diagramme de flux
5. Résultats
5.1. Analyse critique des articles retenus
5.2. Tableau comparatif
6. Discussion
6.1. Fibromyalgie et soins infirmiers
6.2. Gestion de la douleur chez la personne atteinte de fibromyalgie
6.2.1. Les interventions non pharmacologiques
7. Conclusion
7.1. Limites du travail
7.2. Recommandations
8. Références
9. Annexes
9.1. Les critères de l’ACR 2010
9.2. Historique de recherche documentaire
9.3. Fiche de lecture
9.3.1. Démarche descriptive
9.3.2. L’objet de l’article et le cadre théorique
9.3.3. Méthodologie de la recherche
9.3.4. Présentation résultats
9.3.5. Éthique
9.3.6. Démarche interprétative

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