La fertilisation organique de la culture de Centella asiatica

Centella asiatica

Classification botanique
Règne : Plantae
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsyda
Ordre : Apiales
Famille : Apiaceae
Genre : Centella
Espèce : asiatica
Nom binominal : Centella asiatica (L.) Urban
Synonymes : Hydrocotyle asiatica
Variétés : typica, abyssinica, floridana
Noms vernaculaires : Talapetraka, hydrocotyle, gotu
Caractéristiques morphologiques Centella asiatica (L.) Urb. est une plante vivace, rampante et semi-aquatique, qui affectionne les régions marécageuses. Cette herbe polymorphe émet de nombreux stolons qui permettent une diffusion rapide. Parfois une racine pivotante importante se développe au niveau de ces stolons. D’une manière générale, le cycle biologique de C. asiatica dure huit (8) semaines (TERES, 2007).
Appareils végétatifs Centella asiatica possède des nombreuses racines fasciculées avec une longueur allant jusqu’à 20cm. La tige est rampante, fine et de forme cylindrique. Elle est formée d’une succession de nœuds et d’entre-nœuds. Elle est de couleur verte à rouge violacée et forme les stolons. Les feuilles vertes sont réniformes avec un limbe à texture douce et à nervures palmées. Le limbe est régulièrement crénelé et marginé au sommet ou suborbiculaire ou encore oblongue elliptique à sinus basal très obtus. Les feuilles, ayant un diamètre de 2 à 5cm, sont longuement pétiolées (20cm) et disposées en rosette par groupe de quatre ou cinq.
Appareils reproducteurs Les petites fleurs (inférieures à 3mm) hermaphrodites sont roses et vertes, disposées en ombelles près de la surface du sol, apparaissent à l’aisselle des feuilles. Chaque fleur est partiellement contenue dans une bractée. Elle comporte 5 étamines et 2 styles. La pollinisation est de type entomophile. La plante fleurit entre août et octobre. Les fruits de Centella asiatica sont des fruits secs indéhiscents ou akènes de très petite taille. Les graines présentent deux à trois côtés courbées et saillantes. La plante se propage le plus souvent par voie asexuée (à l’aide des stolons) et rarement par voie sexuée (à l’aide des graines).
Types et classification Trois (3) variétés principales de Centella asiatica existent dans le monde (BOITEAU & RATSIMAMANGA, 1956 ; RAKOTONDRALAMBO RAOSETA, 2006). Il s’agit de :
– La variété Typica : feuilles à limbes nettement réniformes, bien dentées, plus ou moins molle suivant l’habitat et l’époque de récolte, à pilosité plutôt faible.
– La variété Abyssinica : feuilles à limbes presque arrondis, avec des dents plus atténuées et une pilosité relativement forte. Le genre est répandu au Kenya.
– La variété Floridana : à feuilles souvent plus longues que larges, à dents nettement marquées, à faible pubescence et des feuilles presque glabres.
A Madagascar, deux grands groupes morphologiques sont définis à partir de la forme des feuilles (Figure 5). La distribution de ces deux groupes présente une séparation franche entre le groupe de l’Est avec des feuilles à limbe réniforme et le groupe de l’Ouest avec des feuilles à limbe orbiculaire ou arrondi (RAKOTONDRALAMBO RAOSETA, 2006). Le groupe de l’Est est encore constitué de deux sous-groupes (Annexe 1).
Ecologie Centella asiatica pousse dans un environnement relativement humide. Il apprécie tous les types de sol mais la croissance et la production de la plante sont maximales sur les sols sablo-limoneux (DEVKOTA & JHA, 2009). La plante se développe sur une altitude de 0 à 2.500m (RAKOTONDRASOA, 2013). A une température de 25°C, les feuilles restent de couleurs vertes alors qu’aux températures de 20°C et surtout de 15°C les feuilles deviennent très rapidement rouges (TERES, 2007). La plante s’adapte à toutes les lumières même si elle préfère les situations ombragées jusqu’à 85% (MATHUR et al., 2000). Une forte luminosité (supérieure 200 μmol/m²/sec) entraine un enroulement des feuilles sur elles-mêmes et une faible lumière engendre l’allongement du pétiole jusqu’à 2-3cm de plus qu’à une forte luminosité (TERES, 2007).
Partie utilisée de la plante Les feuilles de Centella asiatica sont les parties les plus utilisées surtout en phytothérapie et en cosmétologie. Elles contiennent les principes actifs qui sont des substances chimiques se trouvant en quantité faible dans la plante mais qui lui confèrent son activité thérapeutique. Il s’agit de métabolites secondaires.
Constituants chimiques Après une analyse d’un extrait de Centella asiatica par la méthode HPLC (High Performance Liquid Chromatography), les principes actifs de la plante ont été mis en évidence (INAMDAR et al., 1996 ; PATRI et al., 2002). Il s’agit de :
– Génines ou aglycones avec une teneur de 0,5 à 1% : l’acide asiatique et l’acide madécassique.
– Hétérosides (8%) : l’asiaticoside et le madécassoside.
D’après, ROUILLARD-GUELLEC et al., (1997), les espèces de Centella asiatica provenant de Madagascar présentent une concentration largement supérieure à celles d’origine indienne (3 à 7 fois supérieur).
Usages
a. En médecine : Centella asiatica est utilisé depuis longtemps dans la médecine ayurvédique (ancien système de médecine indienne pour diverses affections), la médecine traditionnelle chinoise et la médecine indienne. L’une de ses propriétés la plus importante est son action contre les ulcères gastriques. Une étude a montré l’activité antiulcéreuse du jus frais de Centella asiatica (CAJ). Elle a permis de conclure que le CAJ renforce les facteurs de défense de la muqueuse (SAIRAM et al., 2001). La deuxième propriété essentielle de l’hydrocotyle est son activité cicatrisante. La plante peut être utilisée dans le traitement des plaies car ses triterpènes (acide madécassique et acide asiatique) font ressortir ses activités cicatrisantes et antibactériennes (SCHELZER & GURIBFAKIM, 2008). En outre, l’asiaticoside accélère la guérison des blessures parce qu’il possède un effet activateur sur l’épiderme et stimule la kératinisation (MAY, 1968). L’extrait aqueux de feuilles de Centella asiatica peut être utilisé comme adjuvant aux médicaments antiépileptiques avec un avantage supplémentaire de prévenir la déficience cognitive. Ses feuilles possède donc des propriétés antiépileptique, cognitive et anti-oxydante (GUPTA et al., 2003).
b. En cosmétologie : Le secteur cosmétique se réfère aux qualités thérapeutiques de Centella asiatica. Il utilise l’extrait résultant de l’extraction des parties aériennes, notamment dans des produits aux propriétés adoucissantes, calmantes, réparatrices et antirides (ROUILLARD-GUELLEC et al., 1997). Le décocté des feuilles vertes ou des feuilles sèches pilées est utilisé pour la régénération du derme. Il possèderait également une propriété particulière de lutter contre l’apparition des rides (RANARIJAONA et al., 2009 ; PATRI et al., 2002). A Madagascar, l’infusion aqueuse des feuilles sert à guérir toutes les affections dermatologiques, y compris la lèpre, à accélérer la cicatrisation des blessures, à traiter les problèmes capillaires. Elle stimule également la régénération des tissus (production de collagène) et anti-vergeture pour les femmes enceintes (BOITEAU & RATSIMAMANGA, 1956). Ses extraits peuvent être employés avec profit dans les produits anticellulites. Leur activité capillaire et leur action antibactérienne n’ont pas encore été utilisées (LOISEAU, 1998). Les cosmétiques à base de C. asiatica sont utilisés pour purifier, adoucir et calmer les irritations de la peau. Ces produits se présentent sous forme de lotions, gels, crèmes de massage, dentifrice et bain de bouche (PATRI et al., 2002).
Variété utilisée pour l’expérimentation Une accession locale de Centella asiatica a été utilisée. Elle appartient à la variété typica et au groupe morphologique de l’Est : feuilles à limbes réniformes, bien dentées et petites. C’est l’une des variétés actuellement récoltées, utilisées et exportées. Cette accession s’adapte aux conditions du milieu et elle est résistante aux aléas climatiques (Figure 6). La plante a été multipliée végétativement avec des stolons portant deux (2) ou trois (3) nœuds racinaires (Figure 7).

Evaluation quantitative du rendement

a. Pour l’expérimentation sur la fumure de fond : La méthode directe est utilisée pour savoir le rendement de chaque parcelle. Une plate-bande de 20cm a été dégagée autour des parcelles pour éviter les effets de bordure. Toutes les feuilles en dehors de cette plate-bande sont récoltées sauf les très jeunes feuilles. Le rendement réel par parcelle est ensuite ramené à l’hectare.
b. Pour l’expérimentation sur la fumure d’entretien : Une plate-bande de 20cm a été dégagée autour des parcelles pour éviter les effets de bordure. Ensuite sur chaque parcelle, 5 carrés de rendement de 30cmx30cm ont été tracés (Annexe 7) en dehors de la plate-bande. Les feuilles à l’intérieur de ces carrés de rendement ont été récoltées et pesées puis une extrapolation du rendement sur toute la parcelle a été faite.

Traitements statistiques des données

              Après la collecte des données sur les paramètres observés (nombres de nœuds, de stolons et de feuilles par plante) et les rendements (quantitatifs et qualitatifs), des traitements statistiques ont été faites. Tout d’abord, un test de normalité (test de Khi-Deux) au seuil de 5% a été effectué car c’est une condition requise pour effectuer les autres tests. Ensuite, les données ont été traitées statistiquement par analyse de la variance ou ANOVA (Test de Tuckey) afin de faire des comparaisons multiples par paires des différentes moyennes. Afin de connaître les corrélations entre les différents paramètres quantitatifs (le rendement et les 3 paramètres de croissance), une analyse en composante principale ou ACP a été effectuée. Le logiciel utilisé pour les traitements statistiques est XLSTAT 2015.

Expérimentation sur la fumure de fond

                 Pour l’expérimentation sur la fumure de fond, les rendements moyens en biomasse foliaire et en extraits pour les 2 récoltes ont une même tendance : le traitement témoin présente les plus petits rendements et les meilleurs rendements correspondent au traitement T6 (Compost 40t/ha). Pour le dolique, les rendements maximums en feuilles et en extraits bruts sont obtenus avec le traitement T1 (écartement de 10x10cm). Pour le compost, le traitement T6 a donné des rendements en biomasse foliaire et en extraits bruts très importants et des teneurs en extraits stables. Mais la préparation et l’application de 40t/ha de compost serait difficile sur une grande superficie de culture. De même, la quantité de semences utilisée en T1 serait importante si la superficie de culture est grande et le semis nécessiterait beaucoup de mains d’œuvres. Or, les rendements en biomasse foliaire et en extraits bruts obtenus en T2 (dolique 20x20xm) et T5 (compost 20t/ha) ne présentent pas de différences significatives par rapport aux rendements de T1 et T6. Et les teneurs en extraits bruts de T2 et T5 sont également élevées. Donc, même si les traitements T2 et T5 ne donnent pas la production maximale en quantité et en qualité en feuilles, leur application serait plus facile et réaliste que T6. De plus, les rendements obtenus avec ces engrais sont importantes même si ils sont inférieurs à T6. Alors, d’après les résultats obtenus, les engrais de fond qui conviennent à la culture de Centella asiatica sont le dolique avec un écartement de 20cmx20cm (T2) et le compost solide avec une dose de 20t/ha. Il serait néanmoins préférable de jouer sur la qualité du compost au lieu de sa quantité. La nature des matières premières est donc primordiale. Il faudrait utiliser des matières végétales plus riches en N. Si la teneur en éléments nutritifs du compost solide augmente, la dose utilisée serait la quantité minimale mais avec un apport maximal. Les avantages du dolique sont la facilité de son utilisation. Les graines sont seulement semées sur les parcelles et la culture ne nécessite pas de soins particuliers. Toutefois, la biomasse obtenue est faible et leur enfouissement est difficile. Les avantages de l’utilisation du compost solide sont la proximité des matières premières. Le compost donne des rendements en biomasse foliaire et en extraits bruts supérieurs aux rendements obtenus avec le dolique. Mais le rassemblement des matériels végétaux et le compostage nécessitent beaucoup de mains d’œuvre journalières. Son enfouissement présente aussi une certaine difficulté mais il pourrait être facilité s’il est répandu sur le sol avant le labour et enfoui mécaniquement. Les résultats obtenus sur les rendements en feuilles sèches ont montré que plus les doses d’engrais sont élevées, plus les rendements ont augmenté pour les 2 types de fumure de fond. Toutefois la différence entre les rendements diminue au fur et à mesure que les doses d’engrais ont augmenté. Ces résultats confirment la loi des accroissements moins que proportionnels énoncée par MITSCHERLICH (1909) : « Quand on apporte à un sol des quantités croissantes d’éléments fertilisants, les excédents de récolte obtenus sont de plus en plus faibles ». En comparant les résultats de cette étude avec ceux d’autres auteurs, on peut conclure que la production en biomasse foliaire dépend de plusieurs facteurs (MATHUR et al., 2000 ; DEVKOTA & KUMAR, 2009 ; MULLER et al., 2013). Il s’agit principalement de :
 la zone de culture,
 la composition du sol,
 la fertilisation du milieu de culture,
 du degré d’exposition au soleil,
 de l’accession cultivée surtout

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Table des matières

INTRODUCTION
I. GENERALITES
I.1. Centella asiatica
I.1.1. Classification botanique
I.1.2. Caractéristiques morphologiques
I.1.3. Types et classification
I.1.4. Ecologie
I.1.5. Partie utilisée de la plante
I.1.6. Variété utilisée pour l’expérimentation
I.2. FERTILISATION ORGANIQUE
I.2.1. Généralités
I.2.2. Engrais verts
I.2.3. Compost
I.2.4. Compost liquide
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. ZONE D’ETUDE
II.1.1. Localisation du site d’expérimentation
II.1.2. Caractéristiques du milieu
II.2. ANALYSE DU SOL
II.2.1. Analyses effectuées
II.2.2. Echantillonnage du sol
II.3. ENGRAIS ORGANIQUES UTILISES
II.3.1. Fumure de fond
II.3.2. Fumure d’entretien : extrait liquide de compost
II.3.3. Analyses des engrais organiques
II.3.4. Calculs des quantités d’éléments minéraux apportés par les engrais
II.4. DISPOSITIFS EXPERIMENTAUX
II.4.1. Essai sur la fumure de fond
II.4.2. Essai sur la fumure d’entretien
II.5. CONDUITE DES EXPERIMENTATIONS
II.6. COLLECTE ET ANALYSE DES DONNEES
II.6.1. Paramètres observés sur l’expérimentation sur la fumure de fond
II.6.2. Evaluation des rendements sur les deux expérimentations
II.6.3. Traitements statistiques des données
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. CARACTERISTIQUES DU SOL
III.2. COMPOSITION CHIMIQUE DE Centella asiatica ET EXPORTATION DE LA CULTURE EN ELEMENTS MINERAUX
III.2.1.Caractéristiques chimiques de Centella asiatica
III.2.2. Exportation en éléments minéraux de la culture
III. 3. CARACTERISTIQUES DES FUMURES ORGANIQUES UTILISEES
III.3.1. Engrais vert : Dolique
III.3.2. Composts
III.4. TAUX DE SURVIE ET PARAMETRES DE CROISSANCE
III.4.1. Taux de survie des boutures
III.4.2. Paramètres de croissance
III.5. RENDEMENTS
III.5.1. Rendements en biomasse foliaire sèche
III.5.2. Teneurs et rendements en extraits bruts de Centella asiatica
III.6. RELATION ENTRE LE RENDEMENT EN BIOMASSE FOLIAIRE ET LES PARAMETRES DE CROISSANCE
III.6.1. Lors de la première récolte
III.6.2. Lors de la deuxième récolte
IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1. ZONE D’ETUDE
IV.2. COMPOSITION CHIMIQUE DE LA PLANTE
IV.3. PARAMETRES DE CROISSANCE
IV.4. QUANTITE DE LA BIOMASSE FOLIAIRE PRODUITE
IV.4.1. Expérimentation sur la fumure de fond
IV.4.2. Expérimentation sur la fumure d’entretien
IV.5. QUALITE DE LA BIOMASSE FOLIAIRE PRODUITE
IV.5.1. Expérimentation sur la fumure de fond
IV.5.2. Expérimentation sur la fumure d’entretien
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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