La sociรฉtรฉ postmoderne, le pessimisme et les psychopathologies
Les alcaloรฏdes
L’industrie pharmaceutique est un domaine en constante รฉvolution qui demande รฉnormรฉment de temps et de ressources afin ยท de fabriquer de nouveaux mรฉdicaments. Parmi tous ces produits portant un espoir de guรฉrison, seule une minoritรฉ a un rรฉel potentiel pharmaceutique. Par ailleurs, les produits naturels sont en constante รฉtude afin de dรฉterminer si l’on peut y trouver des propriรฉtรฉs pharmacologiques utiles. Une grande famille comprenant des composรฉs biologiquement actifs est celle des alcaloรฏdes qui compte plus de cinq cents molรฉcules naturelles que l’on retrouve chez les animaux et les plantes [1]. Initialement, les alcaloรฏdes รฉtaient nommรฉs en fonction de l’organisme dans lequel ils avaient รฉtรฉ isolรฉs en ajoutant le suffixe ยซย -ineย ยป afin d’indiquer qu’il s’agissait d’une amine [2, 3]. Aujourd’hui, toutes ces molรฉcules sont regroupรฉes en prรจs de vingt classes structurelles. Parmi les particularitรฉs que l’on retrouve chez ces molรฉcules, toutes sont biosynthรฉtisรฉes ร partir d’acides aminรฉs [2]. La coniine (1), la morphine (~), la nicotine (~) et la strychnine (~) sont les premiers alcaloรฏdes ร avoir รฉtรฉ dรฉcouverts (figure 1.1) [4]. La coniine (1), aussi connue sous le nom de poison de Hemlock, est le poison contenu dans la cigรผe qui a รฉtรฉ utilisรฉ dans l’exรฉcution du philosophe Socrate. C’est aussi le premier alcaloรฏde synthรฉtisรฉ en 1866 par Ladenberg [5]. La morphine (~), dont le nom provient du dieu grec des rรชves nommรฉ Morpheus, a รฉtรฉ isolรฉe en 1803, mais c’est seulement en 1952 que Marshall Gates en fait la synthรจse [6]. Une grande majoritรฉ d’alcaloรฏdes sont toxiques, par contre, certains sont utilisรฉs dans la mรฉdecine d’aujourd’hui. ร titre d’exemple, la codรฉine (ยง) est utilisรฉe en tant qu’antidouleur efficace [3]. Que l’on pense ร la cocaรฏne (2), la morphine (~), la cafรฉine (1) ou encore ร la nicotine (~) qui sont toutes dans des classes structurelles diffรฉrentes, chacune prรฉsente au moins une autre similitude intรฉressante: un hรฉtรฉrocycle azotรฉ. Seuls quelques alcaloรฏdes ne possรจdent
pas d’azote.
La famille indolizidine et la monomorine
Les indolozidines sont trรจs prรฉsentes dans la nature, autant dans les bactรฉries, les champignons et les plantes que dans les vertรฉbrรฉs et invertรฉbrรฉs, aquatiques et terrestres . Plusieurs de ces molรฉcules ont un effet au niveau des nerfs et des muscles des tissus buccaux des prรฉdateurs en agissant comme systรจme de dรฉfense de l’animal attaquรฉ . La structure chimique du squelette indolizidine est formรฉe d’un cycle ร 6 membres fusionnรฉ ร un cycle ร 5 membres ayant un atome d’azote commun ร la jonction de cycle (figure 1.2). Plus prรฉcisรฉment, il s’agit de molรฉcules 1-aza-bicyclo[4,3,O]nonanes. Parmi cette famille, nous nous intรฉressons aux molรฉcules 3,5-disubstituรฉes comme la monomorine (ยง). Les groupements substituant la monomorine (ยง) sont un groupement butyle en position 3 et un mรฉthyle en position 5. L’isomรจre (+ )-monomorine (ยง) est une phรฉromone que l’on retrouve chez la fourmi Pharaon et qui lui sert de repรจre spatial dans son environnement . Cet isomรจre a รฉtรฉ dรฉcouvert en 1993 en mรชme temps que trois autres stรฉrรฉoisomรจres que l’on retrouve plutรดt dans la peau de grenouille Melanophryniscus stelzneri [14]. Ces informations ont menรฉ ร plusieurs รฉtudes afin de dรฉterminer l’organisme d’origine dans lequel les molรฉcules seretrouvent. En effet, malgrรฉ leur dรฉcouverte originale dans la peau des grenouilles, de nombreux alcaloรฏdes sont prรฉsents dans d’autres organismes comme les fourmis [15]. Plusieurs รฉtudes avancent que la prรฉsence de certains alcaloรฏdes dans la peau de grenouille provient de leur capacitรฉ ร conserver ces molรฉcules aprรจs l’ingestion des fourmis. Les observations dรฉmontrent d’ailleurs une corrรฉlation entre le rรฉgime et l’environnement de certaines grenouilles et la prรฉsence ou non d’alcaloรฏdes dans leur organisme. Si une certaine espรจce de grenouille se nourrit d’une certaine espรจce de fourmis ayant un alcaloรฏde prรฉcis, il y aura prรฉsence de cet alcaloรฏde chez la grenouille alors que la mรชme espรจce de grenouille qui ne mangera pas de la mรชme espรจce de fourmis n’aura pas l’alcaloรฏde en elle.
ย Synthรจse de la monomorine ล) dans la littรฉrature
On retrouve plusieurs synthรจses menant ร la monomorine ล) dans la littรฉrature. En analysant certaines d’entre elles, on remarque que les moyens pour parvenir ร la structure finale de la monomorine ล) sont trรจs vastes. Par contre, la plupart des synthรจses se terminent par une rรฉaction clรฉ commune qui est l’amination rรฉductrice. De cette maniรจre, il est possible d’effectuer des fermetures de cycles menant au squelette indolizidine. C’est donc au niveau de la construction de la molรฉcule prรฉcurseur de cette rรฉaction clรฉ que les synthรจses diffรจrent. Voici quelques exemples de synthรจses qui utilisent l’amination rรฉductrice afin de former le squelette indolizidine.
Lesma [17] utilise la mรฉtathรจse croisรฉe afin de construire la molรฉcule prรฉcurseur qui, une fois mise en condition d’amination rรฉductrice, donnera le squelette indolizidine (schรฉma 1.1). ร partir de l’amine protรฉgรฉe ~, prรฉparรฉe ร partir de l’acide L-pyroglutamique commercial, on effectue une allylation pour obtenir l’amine allylique 10. La stรฉrรฉochimie impliquรฉe n’est pas clairement expliquรฉe par les auteurs. Voici notre proposition: l’รฉtat de transition menant ร l’ajout du groupement allyle passe par un รฉtat de transition ouvert [18]. Suite ร la formation de l’iminium induite par l’acide de Lewis, le groupement tert butyle du groupement protecteur se retrouve orientรฉ sous le cycle ร 5, bloquant donc l’attaque du groupement allyle de ce cรดtรฉ, ce qui mรจnerait ร la formation du produit tfans. Ainsi, en conditions cinรฉtiques, l’attaque la plus rapide est celle oรน le groupement allyle s’ajoute en orientation cis par rapport ร l’ester en position C1 de l’iminium. Cela justifie donc l’utilisation d’un groupement tert-butoxycarbonyle (BOC), induisant la stรฉrรฉosรฉlection menant ร la molรฉcule 10. Le BOC est ensuite remplacรฉ par un groupement protecteur carboxybenzyle (Cbz). Ce dernier pourra plus tard รชtre retirรฉ ร l’aide d’une hydrogรฉnation catalytique alors que le BOC aurait rรฉsistรฉ ร ces mรชmes conditions. Une fois que le groupement protecteur Cbz est ajoutรฉ ร l’azote de la molรฉcule 10, une rรฉaction de mรฉtathรจse croisรฉe est effectuรฉe afin d’ajouter un groupement cรฉtone sur la partie allylique. De cette maniรจre, l’amine protรฉgรฉe est obtenue avec une ramification carbonyle a,[3-insaturรฉe 11. Par la suite, il suffit de mettre le prรฉcurseur 11 en condition d’amination rรฉductrice oรน il se produit d’abord une hydrogรฉnation de l’alcรจne et une dรฉprotection de l’amine. Il y a ensuite formation de l’imine de faรงon intramolรฉculaire et rรฉduction de cette derniรจre pour obtenir l’amine tertiaire et ainsi former le squelette de la monomorine 12. Quelques rรฉactions subsรฉquentes sur ce dernier permettent d’arriver ร la structure finale, la monomorine ล).
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Table des matiรจres
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES SCHรMAS.
LISTE DES SPECTRES
LISTE DES ABRรVIATIONS, SIGLES ET ACRONyMES
LISTE DES SYMBOLES ET DES UNITรS DE MESURE
RรSUMร
CHAPITRE 1 INTRODUCTION
1.1 Les alcaloรฏdes
1.2 La famille indolizidine et la monomorine ล)
1.3 Synthรจse de la monomorine ล) dans la littรฉrature
CHAPITRE Il LA CHIMIE DES COUPLAGES CATALYSรS AU CUiVRE
CHAPITRE III TRAVAUX ANTรRIEURS SUR LES RรACTIONS DE COUPLAGES AU CUIVRE
CHAPITRE IV SYNTHรSE DE LA MONOMORINE ล)
CHAPITRE V RรSUL TATS
5.1 Synthรจse de la lactame modรจle
5.1.1 Synthรจse de la lactame 75 ร partir de la 2-carboรฉthoxycyclopentanone (82)
5.1.2 Synthรจse de la lactame 75 ร partir de la 2-carbomรฉthoxycyclopentanone (83)
5.1.3 Synthรจse de la lactame 75 ร partir du glutarimide ~)
5.2 Premiรจre รฉtape de la sรฉquence clรฉ: vinylation d’amide via couplage au cuivre intramolรฉculaire
5.2.1 รtude de l’impact du catalyseur dans la rรฉaction
5.2.2 รtude de rรฉgiosรฉlectivitรฉ en fonction du ligand utilisรฉ
5.2.3 รtude du couplage en fonction de la base utilisรฉe
5.2.4 รtude du couplage en fonction de l’halogรจne
5.3 Alternatives envisagรฉes pour augmenter la formation de 5-endoiode
5.4 Deuxiรจme รฉtape de la sรฉquence clรฉ: allyloxylation d’รฉnamide via couplage au cuivre intermolรฉculaire
5.4.1 Allyloxylation d’รฉnamide via couplage au cuivre intermolรฉculaire ร partir de la molรฉcule 5-endo-brome (104)
5.4.2 Allyloxylation d’รฉnamide via couplage au cuivre intermolรฉculaire ร partir de la molรฉcule 5-endo-iode (73)
5.5 Voie alternative: inversion des rรฉactions de couplages au cuivre
5.5.1 Protection de la lactame 75
5.5.2 Dihalogรฉnation de la lactame protรฉgรฉe 114
5.6 Couplage au cuivre intermolรฉculaire sur la molรฉcule 4-exo-iode 93 suivi du rรฉarrangement de Claisen
CHAPITRE VI CONCLUSiON
CHAPITRE VII PARTIE EXPรRIMENTALE
7.1 Remarques gรฉnรฉrales
7.2 Protocole expรฉrimentaux
APPENDICE SPECTRES RMN-1H, RMN-13C ET RMN 13C DEPT
RรFรRENCES
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