La dynamique territoriale : transformations scioeconomiques et spatiales

Le Sénégal a hérité d’une organisation territoriale marquée par des déséquilibres économiques et des disparités territoriales très fortes. Situation qui a conduit le gouvernement à se doter d’un plan national d’aménagement du territoire, comme principal instrument de notre système national de planification dans le but de corriger les déséquilibres majeurs, c’est- à- dire procéder à un ajustement territorial par une nouvelle organisation spatiale au service de la croissance et du développement durable.

Alors il est nécessaire de tenir compte de la situation en zone rurale ou nous consacrons notre étude, notamment sur la dynamique territoriale. Cet espace qui renferme des écosystèmes variés et diverses attire à travers les activités économiques (pêche, tourisme, agriculture). Et donc dans ce milieu rural la croissance économique dépend dans une grande mesure des ressources de l’environnement qui constituent les éléments fondamentaux aux quels est basé le développement durable. Les problèmes inhérents à l’occupation de l’espace territorial, aux risques industriels à l’appauvrissement de la biodiversité exigent la prise en compte des questions d’environnement et de gestion des ressources naturelles dans toute action de développement. Les lignes d’action suivantes doivent être explicitement prises en compte dans tous les programmes économiques et sociaux :
❖ La gestion des espaces ruraux ;
❖ La meilleure gestion des ressources naturelles ;
❖ Le développement de l’éducation environnemental ;
❖ L’élaboration et la mise en œuvre de plan et schéma d’action environnementaux aux niveaux national, régional et local.

Problématique

Contexte 

Les régions littorales et côtières sont des milieux complexes, sensibles et fragiles qui ont retenu l’attention de la communauté scientifique en raison des dynamiques en cours. La préservation de l’espace littoral et côtier an plan national et sous régional est un véritable enjeu de développement. La gestion de l’espace est au cœur des préoccupations majeures des études sur l’aménagement du territoire.

« La migration de la population est un phénomène permanent dans l’histoire de l’humanité » p197. C’est à partir d’elle que se sont forgées les différentes moles de peuplement de la planète qui servent désormais de base d’appartenance territoriale à plusieurs groupes socioculturels. Ce déplacement des populations sur la planète est tributaire de beaucoup de facteurs dont nous allons nous nous intéresser à certains notamment physique et socio-économiques. Le motif économique : les mouvements migratoires à caractère économique comprennent à la fois le nomadisme pastoral, le développement de l’agriculture, de la pêche, du commerce et la recherche d’un emploi bien rémunéré. De ce faite les populations quittent les zones dépourvues de potentialités ou d’infrastructures vers les zones qui regorgent de ressources naturelles considérables.

TINE (M) dans son mémoire de Master1 de géographie, intitulé « analyse des impacts socioéconomiques et du P APA-Sud dans la petite cote : le cas de Mbour et Joal »affirme aussi bien à Mbour qu’à Joal, la pêche est devenue un phénomène « d’excroissance ». Elle joue un rôle capital dans l’occupation du littoral, la mobilité spatiale dans cet espace, entre autre. La raison fondamentale qui a attiré les Lébous et les Sérères le long de la petite côte est la richesse halieutique de cette zone.

Aussi les conditions favorables de vie ont été à l’origine de l’affluence qui a marqué les communes et la multiplicité des infrastructures dans tous les domaines. Selon Tine, le développement des activités de pêche permet non seulement de fixer la population locale mais aussi il contribue au peuplement et au développement économique et social dans ces zones.

« Les disparités régionales sont des inégalités de toutes natures qui apparaissent entre différentes zones d’un même espace ». BUGNICOURT (1991). Le Sénégal comme la plupart des pays côtiers d’Afrique, est fortement marqué par des disparités qui opposent deux grandes parties du territoire national : Les franges littorales situées à l’Ouest qui sont les plus développées car bénéficiant des plus grands investissements et des infrastructures.

❖ Les régions périphériques qui accusent de sérieux retard en matière d’investissement et des infrastructures bien qu’elles aient de grands atouts par leurs richesses en ressources naturelles et minières.
❖ L’étude de la dynamique territoriale dans la commuté rurale de Fimela confine à celle des zones littorales et côtières et de la petite cote.
❖ La situation géographique de la communauté rurale de Fimela entre le continent et la mer explique les conditions de son milieu physique.

La communauté rurale de Fimela est un sous ensemble du département et de la région Fatick. Elle constitue la limite nord de la région des iles du Saloum. Elle fait partie d’un ensemble de quatre communautés rurales : Djilas, Loul Séssene et Palmarin Facao constituant l’arrondissement de Fimela. Elle est limité au nord par la communauté rurale de Djilas, à l’ouest par la région de Thiès et la communauté rurale de Palmarin, au sud par les iles du Saloum constituant la limite sud du département, à l’est par le département de Foundiougne, situé entre 14° et 14° 10’ de latitude Nord et entre 16° 30’ et 16° 45’ de longitude ouest.

Cet espace côtier est de plus en plus convoité en raison de son potentiel sur le plan écologique et socio-économique. Ainsi le tourisme occupe une place privilégiée dans l’économie. Ce secteur est favorisé par des conditions environnementales et climatiques propices :

➤ La multiplication de centre d’accueil (hôtels, campements, restaurants), sur toute la frange maritime ;
➤ La présence de sites historiques : Mbissel, Simal, Faboura (amas coquiller), Djilor ayant abrité un peuplement très ancien. En effet ces sites constituent le royaume d’enfance du Président poète L. S. Senghor qui donne un caractère particulier à cette localité.
➤ Des conditions climatiques favorables caractérisées par un ensoleillement aux aspects positifs multiples (température comprise entre 20et 34°) ;

La réserve de biosphère de Samba Dia avec 752 ha de rôniers et la grande variété d’arbre fruitiers de Yayéme qui en fait le village le plus arboré de la communauté rurale et renommé village des cocotiers par les touristes. Ce riche potentiel touristique pourrait créer une dynamique de développement local comme la promotion de l’emploi et des produits locaux. Malgré l’énorme possibilité qu’offre ce secteur, l’établissement touristique engendre quelques problèmes :
❖ L’absence de plan d’aménagement touristique dans la C R a pour conséquence l’occupation anarchique des sites ;
❖ La spéculation foncière par la vente de terrains de culture aux privés du tourisme et la dégradation des mœurs (drogue, prostitution).

La petite côte est aussi le siège d’écosystèmes complexes et hautement productifs en ressources biologiques. Son économie traditionnelle connait aujourd’hui un processus de mutation au profit du tourisme qui bouleverse son organisation. L’attirance se manifeste à travers les activités de pêche, l’exploitation des salines, le maraichage dans les dépressions inter dunaires littorales, la riziculture des estuaires et espaces deltaïques, le transport fluviomaritime par cabotage et les activités les plus récentes, relatives au tourisme et au développement industriel.

En effet comme l’affirma DIOP (A) dans sa thèse de doctorat du troisième cycle que les qualités du paysage du littoral de la petite cote sont remarquables et constituent un puissant attrait pour le développement touristique : disponibilité en plage, microclimat et pratiques balnéaires favorables. Ceci explique l’émergence de cette activité économique qui va engendrer des transformations dans le vécu quotidien des populations de cette localité, particulièrement dans leurs activités socioéconomiques et dans leur cadre de vie.

Table des matières

INTRODUCTION
I. Problématique
I.1.Contexte
I.2.Justification de l’étude
II. Etat de l’art
II.1.Discussion Conceptuelle
II.1.1.Dynamique territoriale
II.1.2.L’espace
II.1.3Terroir
II.1.2.1.Zone
II.1.2.2 Littoral
II.1.2.3.Le foncier
II.2.Objectif de l’étude
II.3.Objectif général
II.3.1. Objectifs Spécifiques
II.3.2. Hypothèses
II.3.3. Hypothèse Générale
II.3.3.1. Hypothèses spécifiques
III. Méthodologie
III.1. Revue documentaire
III.2. Guide d’entretien et interrogation des personnes ressources
III.3. Enquête auprès des ménages
III.4 Méthode d’échantillonnage
III.5.L’observation
III.6.Analyse et traitement des données
III.6.7.Difficultés
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE
CHAPITRE I : LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
I .Le cadre physique
I.1. Etude de situation
I.1.1.Le relief
I.1.1.1- Les sols
I.1.1.2.La végétation
I.1 .1.3. L’hydrologie
I.1.2.Le climat
I.1.2.1.Les vents
I.1.2.2.La température
I.1.2.3.L’humidité relative et l’évaporation
CHAPITRE II : L’OCCUPATION HUMAINE
I .Historique
II. L’évolution et la répartition de la population
II.1.L’évolution
II.2.La répartition
II.2.1.Les structures de la population
II.2.2. L’Age des chefs de ménage
II.2.3.La composition selon le sexe
III.2.4. La répartition démographique selon la situation matrimoniale
III.2.5.La situation démographique selon le niveau d’instruction
DEUXIEME PARTIE : LES ACTIVITES DE PRODUCTION
CHAPITRE I : L’AGRICULTURE, L’ELEVAGE ET LA PECHE
I-L’agriculture et l’élevage
II-La pêche
CHAPITRE II : LE TOURISME, LE COMMERCE, L’ARTISANAT
I. Le Tourisme
II. Le Commerce
III.L’artisanat
IV. Le cadre organisationnel de la Commune Rurale de Fimela
TROISIEME PARTIE : LES FACTEURS DES MUTATIONS SOCIOECONOMIQUES ET LEURS EFFETS SUR L’ENVIRONNEMENT
CHAPITRE I : LES FACTEURS
I. Les migrations
II. Le Développement touristique
III. Les services sociaux de base
CHAPITRE II : LES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT
II. Les impacts socio-économiques
II. Les impacts spatiaux
III. Les impacts sur l’environnement
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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