La téléphonie
a. Le téléphone fixe : La libéralisation du secteur des télécoms a débuté en 1994 avec la séparation entre services postaux et services de télécoms. En 1995, la société Télécom Malagasy SA (TELMA) a été constituée en société dotée d’un monopôle pour la fourniture des services de base de télécommunications pour une durée de 10 ans. France Câble et Radio (FCR) détenait 34% du capital de TELMA contre 66% à l’Etat malgache. Une nouvelle législation adoptée en 1996 envisageait l’entière libéralisation du secteur, y inclus l’introduction d’un second opérateur national. Les infrastructures de télécommunication exploitées par TELMA mettent essentiellement à la disposition de ses abonnés : la téléphonie fixe, les services télex, les services de télégraphie, les services de revente de capacité, y compris la fourniture de lignes et circuits loués ou spécialisés, le service publiphone, la location, l’installation et l’entretien des matériels et équipements de communication, la fourniture des réseaux à usage privé à des tiers. L’année 1998 est marquée par la numérisation du réseau téléphonique avec le RNIS (Réseau Numérique à Intégration de Service). TELMA avait comme objectif d’atteindre 170 000 lignes branchées au réseau public la fin 2002 et d’installer 240 taxiphones à cartes fin 1998. Mais il n’y en avait que 60 000 abonnements en téléphonie filaire en 2004 et 150 000 en 2006. TELMA offre les infrastructures nécessaires au lancement d’Antaris (Orange) en 1996 et de Madacom (Celtel) en 1997. Par ailleurs, GULFSAT Téléphonie a obtenu le 30 novembre 2001 sa licence en téléphonie par réseau VSAT pour la desserte des onze localités enclavées (Ankazobe, Ambilobe, Bealanana, Belo/Tsiribihina, Fandriana, Mananara Avaratra, Mandritsara, Maroantsetra, Sakaraha, Tsaratanana, Vangaindrano). Le programme de desserte comprenait la desserte avec des points d’accès publics et l’adjonction d’un réseau local pour chacune des onze localités.
b. Le téléphone mobile : Six opérateurs ont des licences de téléphonie même si certains ont disparu du marché au fil des années. Le premier opérateur à entrer en activité a été Telecel Madagascar, une filiale de Telecel Inc. des USA. Elle a obtenu en janvier 1994, l’accord du gouvernement malgache pour l’exploitation de la téléphonie cellulaire à Madagascar. Une licence lui a été délivrée par le Ministère des Postes et Télécommunications pour une durée de 10 ans, renouvelable par tranches de 5ans. Telecel a exploité le réseau AMPS dans les bandes de fréquence de 824-849 MHz. Elle disposait de sa propre passerelle utilisant une station satellite terrestre implantée à Madagascar. Telecel est devenu Intercel Madagascar en 2001 mais se voit évincé par la suite par les nouveaux opérateurs. La Société réunionnaise de radiotéléphonie de Madagascar, filiale d’un opérateur de la Réunion et Samen Cellular (Sacel) une joint venture entre Telma à 34% et un investisseur de Malaisie à 66% ayant un réseau GSM à Antananarivo n’avaient opéré que pour une brève durée à Madagascar. Puis deux concurrents potentiels sont successivement apparus sur le marché en l’espace de quelques mois. Orange a vu le jour au Royaume-Uni en 1994. En août 2000, France Télécom, créateur du premier réseau mobile grand public « Radiocom 2000 » de 1985 devient Orange. En juin 2003, la Société Malgache de Mobile (SMM) devient à son tour Orange. La SMM a obtenu sa licence en téléphonie cellulaire de norme GSM en octobre 1996 et a exploité sous le nom Antaris. Cette licence a été renouvelée le 12 avril 2005 pour une durée de dix ans suivant la décision 05/05-OMERT/DG/L. Elle est autorisée à utiliser les bandes de fréquence de :
898,2 – 906,4 MHz et 943,2 – 951,4 MHz pour la bande de 900 MHz
1730,4 – 1738,4 MHz et 1825,4 – 1833,4 MHz pour la bande de 1800 MHz
Madacom, filiale du groupe DISTACOM a eu sa licence en téléphonie cellulaire de norme GSM en juin 1997. Cette licence a été renouvelée le 21 septembre 2005 pour une durée de dix ans suivant la décision 05/06 – OMERT/DG/Let elle est rachetée par Celtel International en décembre 2005. Les activités commerciales de Celtel Madagascar ont officiellement débuté en juin 2006. La société de téléphonie cellulaire en question est autorisée à utiliser les bandes de fréquence de :
906,4 MHz à 914,4 MHz pour la bande de 900 MHz
1710,2 – 1718,2 MHz et 1805,2 – 1813,2 MHz pour la bande de 1800 MHz
Le dernier né des opérateurs GSM est TELMA MOBILE. En effet, depuis fin 2006, elle est devenu le troisième opérateur de téléphonie mobile à Madagascar.
c. Le téléphone communautaire : Pour les téléphones fixes, TELMA est le premier à mettre au point des Télécentres Communautaires Multiservices. C’étai un projet permettant aux population les plus défavorisées l’accès aux TIC. Par la suite EVA CALLING a obtenu en février 2005 une autorisation de prestations de services de télécommunication pour l’offre au public par le biais des télécentres POINT TELMA de divers services de télécommunication. Parallèlement pour les téléphones mobiles, les points d’appels utilisant les deux opérateurs Madacom et Orange ont été lancés dans l’informalité en 2003. Cette activité gagne du terrain puisqu’elle profite aussi bien à ceux qui les exercent qu’aux clients. En effet, que ce soit sous des parasols, dans des cabines, sous un véranda ou tout juste sous l’ombrage d’un arbre, le nombre de taxiphones ne cesse d’augmenter et il y a de la concurrence dans l’air. Les modalités d’appels ont varié de mobile à mobile à tarif variable selon l’opérateur en 2005 – 2006, à fixe vers mobile à tarif unique de 300 Ariary, voire même 200 Ariary. Ce depuis la promotion des Pack TELMA et les appels gratuits le soir et fin de semaine. Néanmoins l’utilisation des GSM reste pratique car il est possible d’envoyer des SMS, souvent gratuits pour certains exploitants des taxiphones. Ce système fait le bonheur de ceux qui n’ont pas de téléphones portables ou ceux qui sont à court de crédit mais ont besoin de passer un appel urgent. Bref, il profite au budget de tout un chacun. Néanmoins une réglementation est nécessaire de la part du ministère des télécommunications. Actuellement, il existe des taxiphones tous les dix mètres en moyenne. Et le propriétaire enregistre une moyenne de quinze appels par jour. Ce qui est très intéressant comme source de revenu que oisifs et chômeurs involontaires s’y rabattent pour subvenir à leurs quotidiens au lieu d’être délinquants.
d. Les centres d’appels : Après la privatisation de Telma en 2004, le premier centre d’appel Vocalys est apparu sur le marché en 2005. Quelques autres se sont depuis crées, limités dans leur développement par l’interdiction légale d’utiliser l’Internet pour le transport de la voix, ce qui entraîne des coûts de production extrêmement élevés. Les entreprises malgaches commencent à utiliser régulièrement les services des centres d’appels que ce soit pour du télémarketing (prospection commerciale ou diffusion d’informations, produits et services) ou de la gestion et traitement d’appels (services après vente, permanence téléphonique). Ces entreprises apprécient les analyses approfondies et reporting précis qui accompagnent les prestations. Bon nombre d’entités étrangères utilisent les services des centres d’appels malgaches qui travaillent régulièrement à l’exportation.
Après la 3G, la 4G ?
L’industrie mondiale des télécommunications y pense déjà, et la quatrième génération de téléphonie mobile serait prévue pour un lancement à l’horizon 2007-2010 au Japon. Des tests sont d’ores et déjà conduits sur une technologie intitulée OFDM (Orthogonal Frequency Division Multiplexing) permettant d’atteindre des pics de débits de 300 mégabits/s. Dans un avenir plus proche, les spécialistes s’intéressent déjà à une évolution de l’UMTS, la technologie HSDPA (High Speed Downlink Package Access) qui garantirait enfin les 2 Mbps de débit réel initialement espérés par l’UMTS. Le déploiement de réseaux 3,5G serait planifié pour 2005 au Japon et un an plus tard en Europe. La technologie UMTS ou 3G n’aura fait qu’une courte apparition dans l’univers de la téléphonie mobile. Les trois quarts des 105 opérateurs mondiaux à avoir lancé des services commerciaux en 3G sont déjà en passe de faire évoluer leur réseau vers la 3,5G ou HSDPA (High Speed Dowlink Packet Access). «Aujourd’hui, le déploiement de 79 réseaux HSDPA sont prévus ou en cours dans 43 pays», révèle une étude de la GSA (Global mobile Suppliers Association). Cet organisme, basé en Suisse, regroupe des fournisseurs de composants pour combinés ou réseaux GSM/3G tels que Nokia, Ericsson ou Broadcom. Son étude indique que quatorze réseaux HSDPA sont ouverts commercialement, notamment en Autriche, Finlande, Allemagne, Israël, sur l’île de Man (UK), au Portugal et au États-Unis. La plupart des réseaux 3G devraient avoir évolué vers le HSDPA d’ici à la fin 2006, estime la GSA. Techniquement, la 3,5 G est à l’UMTS ce que la technologie EDGE est au GSM, une simple évolution du réseau. Le déploiement nécessite principalement une mise à niveau logicielle des équipements. Théoriquement, le HSDPA permet d’atteindre un débit de 14,4 mégabits par secondes (Mbps). Pour l’instant, les réseaux déjà ouverts proposent une gamme de débits de 1,3 à 3,6 Mbps. Malgré toute cette illustre évolution dans le monde des télécommunications, Madagascar suit timidement la vague et nous verrons dans la partie suivante les grandes innovations à venir, déjà en fin de gestation.
Le Ministère chargé des télécommunications
Il élabore la politique sectorielle de l’Etat en matière de télécommunications ainsi que la planification des réseaux avec l’assistance de l’autorité réglementaire. Il est chargé des fonctions de coordination internationale dans les télécommunications. Il s’appuie sur l’autorité réglementaire pour accomplir ses fonctions. Il peut, de sa propre initiative ou sur demande, ordonner des enquêtes, des études sectorielles et des rapports à l’autorité réglementaire. Le Ministère peut, de sa propre initiative, ou après consultation d’une ou plusieurs collectivités territoriales décentralisées, demander à l’autorité réglementaire de préparer un appel d’offre visant à l’octroi d’une licence. Si le Ministère est saisi, pour l’extension des services, par l’Etat ou les Collectivités territoriales décentralisées, il consultera l’autorité réglementaire sur l’opportunité d’utiliser une subvention.
Les caractéristiques associés à la pauvreté
La pauvreté constitue un indicateur important pour évaluer l’impact des investissements du gouvernement, des bailleurs de fonds et du secteur privé sur le bienêtre de la population. Une personne pauvre est une personne qui n’a pas les moyens de consommer le panier alimentaire et certains biens non-alimentaires jugés essentiels pour mener une vie active et sociale. Le seuil de pauvreté est de 542 Ariary par personne par jour soit 197720 Ariary par personne par an (équivalent à 0.42 US $ par jour). La pauvreté semble s’être accentuée à Madagascar malgré sa progression dans le rang des pays pauvres. D’après le constat du Programme des Nations Unies pour le Développement, dans la treizième édition de son rapport annuel intitulé « Rapport mondial sur le développement humain » : Madagascar est classé en 2002, 147è sur 173 pays en matière de développement humain. Placé en quatrième position des pays les plus pauvres en 2001, en partant de la queue, la Grande île a fait un bond non négligeable dans son rang mais il faut reconnaître que la situation a empiré au niveau de la population. Le taux d’incidence de la pauvreté au niveau national est de 69,6 en 2001, 2 Malgaches sur 3 sont pauvres. La pauvreté reste plus un phénomène rural que urbain puisque 85% des pauvres résident à la campagne. Le taux de pauvreté en milieu rural se situe autour de 80% tandis que la situation en milieu urbain est plus diversifiée Antananarivo et Antsiranana ont 30% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté ; à Fianarantsoa et Toamasina, 60% de la population sont pauvres. Par ailleurs, la structure et la taille du ménage malgache joue un rôle important dans la pauvreté. La proportion d’enfants augmente la probabilité d’être pauvre. Ce qui n’implique pas nécessairement qu’avoir plus d’enfants dans le ménage est une cause de pauvreté. Un découpage de la population selon le niveau d’éducation atteint par le chef de ménage révèle : plus d’éducation, moins de pauvreté. L’incidence de la pauvreté pour les ménages dont le chef a fini le niveau d’éducation primaire est inférieure à 10% de celle dont les chefs sont sans éducation. De plus, on constate une pauvreté vraiment moindre parmi les ménages dont les chefs ont accompli des études supérieures. Donc, l’accomplissement du niveau primaire réduit la probabilité d’être pauvre de 5%, du niveau lycéen et universitaire 17%. De plus, parmi seulement 14 % de la population totale est connecté au réseau électrique et autour de 95 % des pauvres n’ont pas d’accès à l’électricité. La majorité de la résidence en milieu rural accentue cette inaccessibilité. Le pétrole lampant est la seule source de lumière pour la plupart des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté. Néanmoins la résidence en milieu rural n’est pas le déterminant de la pauvreté : le niveau d’éducation, le secteur d’activité ou le capital sont des facteurs plus importants que la résidence géographique.
Comparaison internationale
Cette série vise à modéliser les conséquences de la répartition géographique des TIC, en visant particulièrement le déséquilibre entre l’Europe et les Etats-Unis par exemple. Dans une première étape, le raisonnement conduit à la conclusion classique : « Comme les échanges permettent de transférer les gains d’efficacité d’un pays à l’autre, peu importe que l’Europe n’innove pas dans les TIC puisqu’elle tire parti des innovations américaines » Les produits des TIC ne sont pas, pour l’essentiel, des biens de consommation mais des biens intermédiaires utilisés par les entreprises qui produisent les biens de consommation. La comparaison entre divers pays doit donc tenir compte non seulement de la spécialisation dans la production des TIC, mais aussi du savoir-faire de leurs utilisateurs. Or le pays le plus avancé dans leur conception sera aussi naturellement, toutes choses égales d’ailleurs, le plus habile dans leur utilisation. Si l’on prend en compte le savoir faire des utilisateurs, on obtient des conclusions nouvelles. Le retard des entreprises européennes dans l’utilisation des TIC peut entraîner un appauvrissement relatif de l’Europe, et même sous certaines conditions, un appauvrissement absolu. L’effet des TIC sur l’économie peut être représenté selon un modèle à trois couches :
1) A la source se trouvent les technologies fondamentales, qui recouvrent d’une part la maîtrise des propriétés physiques et procédés d’ingénierie qui fondent la production des microprocesseurs et mémoires, d’autre part les systèmes d’exploitation, langages et outils de programmation. Ces deux sous-ensembles sont reliés entre eux (on n’utilise pas le même langage de programmation selon la nature des ressources physiques disponibles).
2) En aval de cette source se trouvent les équipements qui mettent en œuvre les technologies fondamentales (ordinateurs, réseaux, équipements périphériques etc.) ainsi que les logiciels et progiciels applicatifs qui permettent de diversifier les utilisations.
3) En aval des équipements et logiciels, on trouve leur mise en œuvre par les entreprises, associée à la maîtrise des processus de production, à la redéfinition de la relation avec les clients, fournisseurs et partenaires, ainsi que leur adaptation à des formes spécifiques de concurrence et d’équilibre des marchés. Pour étudier les effets des TIC sur l’économie, on doit tracer une frontière entre ce qui sera appelé « TIC » et ce qui sera appelé « reste de l’économie ». On peut la placer de deux manières : la plus courante consiste à considérer que les ordinateurs, réseaux et logiciels utilisant les technologies fondamentales relèvent des TIC, et que la frontière se situe au niveau B dans le graphique ci-dessus. Ce choix correspond à une évidence pratique : personne ne nie que les ordinateurs, commutateurs etc. ne soient des représentants éminents des TIC. Cependant leur évolution résulte, pour l’essentiel, des progrès des technologies fondamentales ; par exemple l’évolution exponentielle des performances des microprocesseurs et mémoires dont la « loi de Moore2 » rend compte est déterminante pour l’évolution des performances des ordinateurs. Si l’on souhaite isoler la source de l’évolution, qui réside dans les technologies fondamentales, il faut placer la frontière au niveau A. C’est ce que nous ferons ici. Le flux d’innovation provenant des TIC est continu et durable : depuis 1959, la densité des circuits intégrés, composants essentiels des ordinateurs, double tous les 18 mois sans augmentation du coût (Loi de Moore). Il en résulte à performance égale une baisse de prix rapide des ordinateurs. Par ailleurs les progrès des langages de programmation ont permis depuis 1950 un gain de productivité régulier de 4 % par an ; cette évolution, plus lente que celle du coût du matériel, s’accélère avec les langages orientés objet. De cette évolution de l’offre résulte, pour les entreprises, un changement rapide, continu et profond des services qu’elles utilisent tant pour leur fonctionnement interne (avec ce que l’on regroupe sous le nom d’Intranet : messagerie, agenda partagé, workflow, documentation électronique, rédaction coopérative etc.) que pour leur activité commerciale (Extranet, « e-commerce » etc.) et les relations avec leurs partenaires. Dans la couche finale, celle des utilisations, il s’agit de tirer le meilleur parti des évolutions permises par les ordinateurs, réseaux etc. ; dans la couche intermédiaire des logiciels et équipements, il s’agit de tirer le meilleur parti des ressources offertes par les technologies fondamentales. Si chacune de ces deux couches obéit à une logique propre, le moteur de leur évolution se trouve en amont, dans la couche initiale des technologies fondamentales. Or il ne s’agit pas dans cette couche initiale d’utiliser des ressources produites encore en amont, mais de créer des ressources nouvelles par le progrès de la maîtrise des propriétés physiques du silicium, ainsi que des conditions mentales de production et d’utilisation des langages informatiques, le terme « mental » recouvrant ici l’ensemble des dimensions intellectuelles, psychologiques et sociologiques que comporte la mise au point des commandes de l’automate. Ainsi, alors que les deux autres couches doivent résoudre un problème économique (il s’agit de faire au mieux avec les ressources dont elles disposent), la couche initiale considère la nature elle-même, sous les deux aspects de la physique du silicium et de la « matière grise » des êtres humains dont elle vise à faire fructifier la synergie. Élargir, par des procédés de mieux en mieux conçus, les ressources que fournit la nature, c’est une tâche analogue à la découverte puis à l’exploration progressive d’un continent que des pionniers transformeraient et équiperaient pour lui faire produire des biens utiles. Or découvrir un continent, puis l’explorer pour le mettre en exploitation, c’est modifier les prémisses de l’action économique : tout raisonnement économique est en effet fondé sur des exogènes (technologies, ressources naturelles, fonctions d’utilité, dotations initiales) dont il tire les conséquences et élucide les conditions d’utilisation optimale, mais il n’est pas de sa compétence d’expliquer leur origine. Si la recherche du profit n’est pas pour rien dans l’ardeur des pionniers ni dans celle des chercheurs, elle se dépenserait en pure perte si elle ne disposait pas d’une ressource naturelle fertile (ici le silicium, la « matière grise » et leur synergie). On rencontre donc dans les technologies fondamentales un phénomène qui n’est pas essentiellement économique même s’il a des conséquences économiques : un changement du rapport entre les êtres humains et la nature. L’innovation qui se déverse dans l’économie à partir des technologies fondamentales est analogue à un phénomène naturel, donc extérieur à l’action humaine qu’il conditionne comme le font le climat, la reproduction des êtres vivants, les gisements légués par l’histoire géologique de la Terre etc. Il existe ainsi entre la couche initiale et les deux autres couches une différence essentielle. C’est pourquoi nous plaçons la frontière des TIC au niveau A du graphique. Est-ce à dire que l’économie n’a rien à voir avec les TIC ? Non, car elle doit résoudre les problèmes que pose leur utilisation. La tâche de l’économiste n’est pas facile ; jugeons-en par les changements que doivent réaliser les entreprises : modifier les processus et conditions de travail des opérationnels ; adapter les périmètres des directions, les missions et espaces de légitimité des dirigeants, les indicateurs de pilotage ; outiller et faire évoluer les relations avec les clients, partenaires et fournisseurs. Devions nous conserver la distinction entre les deux autres couches, ou encore distinguer les utilisations des TIC par les entreprises de leurs utilisations par les ménages? Nous avons choisi de ne pas le faire ici, car il est plus simple pour notre propos, et donc plus clair, de regrouper toutes les autres activités productrices (y compris la production d’ordinateurs etc.) dans un seul secteur dont le rôle est de fournir des biens utiles aux consommateurs. Dans le modèle, et pour qu’il soit aussi simple que possible, nous nommerons « TIC » la couche des technologies fondamentales, et « secteur des biens de consommation » le reste de l’économie : la production de biens d’équipement est une étape intermédiaire, sa finalité étant de produire les biens qui contribueront à l’utilité du consommateur final.
Une croissance de 10 à 15% du marché des portables en 2006
L’arrivée sur le marché d’un certain nombre de magasins semble confirmer le développement du secteur. L’entrée en lice du troisième opérateur mobile du pays a provoqué une véritable ruée vers ces outils de communication. Mais le marché a été moins mouvementé qu’en 2005, malgré cette croissance, selon certains revendeurs de téléphones portables. Une responsable de magasin de téléphone portable a confié : « C’était au mois de décembre que nous avons connu la plus forte croissance de nos ventes ». Elle a fait remarquer que les initiatives des opérateurs mobiles, qui proposent périodiquement des offres promotionnelles sur leurs produits sont louables et font du bien au secteur. Et de poursuivre : « Ces types de campagnes accélèrent le développement du secteur, les promotions intéressent surtout les gens qui souhaitent acquérir leur premier téléphone ». Malgré tout cela, certains promoteurs affirment qu’il y a eu léger fléchissement du marché durant l’année 2006. Une baisse de régime qui aurait rapport avec ces mêmes opérateurs, avec le niveau du pouvoir d’achat de la population. L’année 2006 a aussi confirmé la vulgarisation, que l’on pourrait qualifier d’effective, des téléphones portables. En effet, les téléphones portables ne sont plus ces produits de luxe que seule un frange de la population pouvait s’offrir. Le développement des cabines mobiles témoigne par ailleurs que les demandes sont loin d’être satisfaites dans le secteur. Un autre fait marquant qui mérite d’être mentionné est que même les plus jeunes sont également devenus consommateurs de ces types de produits.
|
Table des matières
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION
PARTIE I : PRESENTATION GENERALE
CHAPITRE I : Généralités sur les TIC
Section I : Définitions
Section II : Aspect social des TIC
Section III : Les technologies potentiellement disponibles à Madagascar
§1 La Téléphonie mobile
a. Le téléphone fixe
b. Le téléphone mobile
c. Le téléphone communautaire
d. Les centres d’appel
§2 L’informatique
§3 La connectabilité à l’Internet
§3 Radios, télévisions
CHAPITRE II : La téléphonie mobile
Section I : Les constructeurs
Section II : Aspect techniques du GSM
§1 Le réseau cellulaire
§2 L’évolution des réseau ou les générations de mobiles
a. 1G ou la première génération
b. 2G
c. 2,5G
d. 2,75G
e. 3G
f. Après la 3G, la 4G ?
§3 Les opérateurs de réseaux
a. Orange Madagascar
b. Celtel Madagascar
c. Telma Mobile
Section III : Aspect physique du GSM
§1 Les fonctions d’un téléphone mobile
a. Les fonctions de base
b. Les fonctions multimédia
§2 Les critères de choix d’un mobile
a. Le prix de l’appareil
b. La marque
c. Les performances
d. L’ergonomie
e. La richesse fonctionnelle
CHAPITRE III : Réglementation du secteur
Section I : Institutions chargées des télécommunications
§1 Le Ministère chargé des Télécommunications
§2 L’OMERT et le cadre réglementaire régissant les Télécommunications à Madagascar
Section II : Evolution du nombre d’abonnés et chiffres d’affaires
PARTIE II : ESSOR DE LA TELEPHONIE MOBILE ET SES IMPACTS SUR L’ECONOMIE DE MADAGASCAR
CHAPITRE I : Description de la situation économique à Madagascar
Section I : Le niveau de pauvreté
§1 Généralités
a. La démographie
b. Les caractéristiques de la pauvreté
c. L’intensité de la pauvreté
§2 Politique économique et politique commerciale
a. Politique économique
b. Les objectifs de la politique commerciale
Section II : Accessibilité des Malgaches à la téléphonie mobile
§1 Modes d’acquisition et d’utilisation
§2 Etroitesse d’un marché extrêmement concurrentiel
a. Les contraintes
b. Le GOTICOM
CHAPITRE II : Le modèle économique des NTIC
SECTION I : Suivant le modèle de Ricardo
SECTION II : Les effets économiques des NTIC
§1 Comparaison internationale
§2 Conclusions pratiques
§3 Avantages de l’investissement dans les TIC
a. Au niveau du système d’information
b. Au niveau de la structure de l’Entreprise
c. Au niveau commercial
SECTION III : Les NTIC, notamment la téléphonie et l’Internet en terme de croissance
§1 Une croissance de 10 à 15% du marché des portables en 2006
§2 Madagascar suit le pas des géants en Afrique
§3 La vulgarisation de l’Internet et la révolution Haut Débit
CHAPITRE III : L’avenir des NTIC à Madagascar
SECTION I : Les limites des NTIC
§1 Madagascar navigue entre le monde des rêves et de la réalité
§2 Les problèmes fréquents dans l’utilisation des NTIC
§3 Le fossé numérique a besoin de financement
SECTION II : Les promesses des NTIC
§1 La fibre optique et le câble EASSy
a. Description de la fibre optique
b. Le câble EASSy
c. L’introduction de la fibre optique à Madagascar
d. Les avantages du chantier
§2 Les NTIC, moteur de développement rural
a. Le domaine agricole
b. Le domaine sanitaire
c. La connexion des zones rurales
d. Une intervention de l’Etat ?
§3 Les opérateurs de réseau dans les œuvres sociales
a. Le mécénat Orange et les septième Jeux des Iles de l’Océan Indien
b. Les programmes sociaux de Celtel
c. Les actions sociales de Telma Mobile
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet