La douleur (douleur et brûlure , douleur procédurale)

Considérées comme « les blessures les plus redoutables et les plus effrayantes qui soient» (Association américaine des techniciens médicaux d’urgence [NAEMT], 2012, p. 368), les brûlures sont la source d’un véritable enjeu sanitaire : selon l’Organisation Mondiale de la Santé [OMS] (2014), chaque année elles engendrent quelque 265’000 décès dans le monde. De plus, la NAEMT relève que « dans notre vie de tous les jours, nous avons tous subi une brûlure plus ou moins grave et expérimenté la douleur intense et l’anxiété qui sont associées à ce type de lésion, aussi mineure soit-elle » (2012, p. 368). En effet, les brûlures touchent une population très large : 77% des personnes brûlées ont entre 17 et 64 ans (Bureau de prévention des accidents [BPA], 2013, p. 19). Ces blessures sont généralement engendrées par des accidents de la vie quotidienne et/ou domestique.

L’OMS définit la brûlure comme « une lésion de la peau ou d’un autre tissu organique principalement causée par la chaleur ou les rayonnements, la radioactivité, l’électricité, la friction ou le contact avec des produits chimiques » (OMS, 2014).

En 2011, on estimait que chaque année, en Suisse, 16’700 personnes étaient brûlées (Flavie, 2011) et, en 2014, selon De Buys Roessingh & Jung, entre 150 et 200 patients bénéficiaient de traitements au Centre Romand des Grands Brûlés, à Lausanne. En effet, la Suisse possède deux centres de soins aux grands brûlés, l’un au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois [CHUV] et l’autre à Zurich. Le temps d’hospitalisation d’un grand brûlé est compris entre 0,7 à 1 jour par pourcentage de surface corporelle brûlée, soit presque 1 mois pour une personne brûlée à 30% (CHUV, 2007, p. 4). Cela implique un coût d’hospitalisation conséquent : en 2005, le montant total de la prise en soin d’un patient brûlé s’élevait à 24’793 CHF en moyenne (Office Fédéral de la Statistique [OFS], 2007) et le coût d’une journée à 4’000 CHF. Cela représente plus du double d’une journée d’hospitalisation en soins aigus (CHUV, 2007, p. 9).

Douleur

La douleur est une expérience subjective causée par les récepteurs sensoriels du derme et de l’épiderme appelés nocicepteurs. Ceux-ci répondent aux stimuli externes pouvant être dangereux pour l’organisme tel que « la chaleur intense, le froid extrême, la pression excessive » (Marieb & Hoehn, 2010, p. 557). Ces stimuli sont déchiffrés comme étant de la douleur via l’information sensorielle transmise au cerveau par les nocicepteurs. Selon l’Association Internationale d’Étude de la Douleur [IASP], la douleur est définie comme étant « une sensation et une expérience émotionnelle désagréable en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrites en ces termes » (Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur [SFETD], 2014).

En ce qui concerne les grands brûlés, les douleurs ressenties sont différentes en fonction du degré de la brûlure. Elles ont la particularité d’être considérablement intenses et difficiles à maîtriser, d’où la complexité de la prise en charge de la douleur des grands brûlés (Bordenave, 2012, p. 40).

Douleur et brûlure

Suite au choc de la brûlure, la douleur est dite aiguë car elle « est liée à une atteinte tissulaire brutale » (SFETD, 2014). En fonction du degré de cette dernière, les douleurs ressenties sont différentes : suite à une lésion du 1er et du 2ème degré, le ressenti de la douleur est intense (Fondation des brûlés, s.d.). Dans la croyance commune, la brûlure du 3ème degré est, dans un premier temps, peu douloureuse à cause de la destruction des fibres nerveuses sensitives (Meaume, Téot & Dereure, 2005, p. 91). Cependant, les zones périphériques des brûlures du 3ème degré sont également douloureuses puisqu’elles sont entourées de brûlures partielles et superficielles, zones où les fibres nerveuses sont toujours intactes (NAEMT, 2012, p. 370). De plus, le ressenti évolue avec le temps (Latarjet, 2002, p.3). Explicité ci-après :

L’hyperalgésie est une réponse inflammatoire exagérée, survenant presque immédiatement après la brûlure ; ce type de douleur exacerbe l’intensité de la souffrance au niveau de la lésion et de l’entourage de celle-ci (Latarjet, 2002, p. 2).

Les brûlures peuvent également engendrer une douleur de type neuropathique qui est déclenchée par l’atteinte des fibres neuronales périphériques. La douleur neuropathique entraîne une douleur continue au niveau des brûlures cicatrisées et est semblable à une sensation de broiement permanent ; elle peut également être accompagnée de dysesthésies, telles que des fourmillements (Meaume et al., 2005, p. 262). Ce type de douleur peut être dû à des anomalies de la régénérescence des fibres nerveuses ou à une insuffisance de l’innervation (Latarjet, 2002, p. 2).

Douleur procédurale

Il est important de se pencher sur la douleur induite par les soins chez les grands brûlés : la douleur procédurale est présente lors des prises en charge des grands brûlés et semble être sous-évaluée par le personnel soignant. En effet, suite à une étude menée dans trois hôpitaux parisiens, 30 à 65% des patients rapportent avoir souffert suite à un acte médical. (Coutaux & Collin, 2008, p. 127). Chez les grands brûlés, les actes thérapeutiques tels que le débridement (« décapage »), la réfection du pansement, la physiothérapie et les interventions chirurgicales, comme les greffes de peau, induisent de fortes douleurs. De telles sollicitations infirmières et médicales sont quotidiennes (deux fois par jour ou plus) et se font sur une longue période ; pourtant, dans de nombreux cas, ce type de douleur d’une extrême intensité est mal maîtrisé (Echinard & Latarjet, 2010 ; Latarjet, 2002, p. 3).

Cette mauvaise gestion de la douleur procédurale peut engendrer de nombreuses conséquences néfastes pour le grand brûlé. D’abord, la répétition de soins douloureux, sans antalgie satisfaisante pour le patient, peut provoquer une augmentation de son anxiété, ce qui est délétère pour son adhésion aux traitements. Un tel état anxieux peut également entraîner un épuisement physique et psychique, état pouvant même engendrer des douleurs chroniques car les fibres nerveuses enregistrent la douleur (Bordenave, 2009, p. 41). De plus, dans certains cas, ces douleurs procédurales peuvent mener à une perte d’espoir dans e processus de rétablissement du patient (Richardson & Mustard, 2009), voire même à des troubles psychiques sérieux, tels que des symptômes dépressifs. D’autre part, l’anticipation d’un soin douloureux accroît également le ressenti de la douleur et entraîne ainsi un cercle vicieux (Eunok, Hyunjin & Taiem, 2013, p. 1101). La gestion insuffisante de la douleur peut être expliquée par la crainte d’induire des effets secondaires suite à l’administration de dérivés morphiniques, comme la détresse respiratoire. En effet, nombreux sont les soignants qui semblent être réticents face à l’administration de doses morphiniques nécessaires pour les patients brûlés, surtout chez les enfants (Latarjet, 2002, p. 3). Par ailleurs, la crainte d’induire une dépendance et une accoutumance à de tels traitements est également présente chez certains soignants, malgré le fait qu’aucun cas de toxicomanie iatrogène n’ait été, à ce jour, objectivé (Latarjet, 2002, p. 3).

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Table des matières

INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
1.1. Contexte épidémiologique
1.2. Grand brûlé
1.3. Douleur
1.3.1. Douleur et brûlure
1.3.2. Douleur procédurale
1.3.3. Evaluation de la douleur
1.4. Approches pharmacologiques
1.5 Approches non-pharmacologiques
1.5.1 Relaxation
1.5.2 Analgésie par induction rapide
1.5.3 Réalité virtuelle
1.5.4 Stratégies de réduction de stress
1.5.5 Hypnose
2. MODELE THEORIQUE
2.1. Modèle théorique retenu
2.2. Ancrage disciplinaire
2.3. Métaconcepts
2.4 Modèle théorique et problématique
3. QUESTION DE RECHERCHE 
4. METHODE 
4.1. PICOT
4.2. Diagramme de flux
4.3. Critères d’inclusion
4.4. Critères d’exclusion
5. RESULTATS
5.1. Résultats par thème
5.1.1. Impact de l’hypnose sur la douleur
5.1.2. Impact de l’hypnose sur l’anxiété
5.1.3. Impact de l’hypnose sur l’administration d’antalgiques
5.1.4. Hypnose et niveau de réceptivité à l’hypnose
5.1.5. Impact de l’hypnose
5.1.5.1. Sur les coûts
5.1.5.2. Sur le souvenir du traumatisme
5.2. Tableau comparatif
6. DISCUSSION
6.1. Gestion des symptômes
6.2. Rôle infirmier vis-à-vis de l’hypnoanalgésie
6.3. Qualité de vie
7. CONCLUSION

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