La Domestication du henne (lawsonia intermis L.)

L’utilisation d’une diversité d’arbres et d’arbustes a forgé chez les populations paysannes depuis des générations un savoir traditionnel extrêmement riche, portant sur divers aspects (biologie, gestion, écologie, propagation, etc.) et d’amélioration (Vernooy, 2003 ; FIDA/ICRAF TAG 799, 2006). Ces connaissances ont été exploitées pour développer des stratégies de domestication des espèces végétales, particulièrement des espèces forestières fruitières prioritaires par le centre national de recherche forestière (C.N.R.F) de l’ISRA au Sénégal. Par conséquent Salifou (2002) trouve que la maîtrise des techniques de production de plants passe nécessairement par la domestication des espèces. Si pour de nombreuses espèces forestières les techniques de pépinière (Gaye et al, 2004) sont maîtrisées, les retombées économiques (Sall et al ,1997) connues de même que le circuit de commercialisation, il n’en est pas de même pour les espèces émergentes comme le henné (Lawsonia inermis L, Lythraceae). C’est une espèce bien connue au Nord du bassin arachidier, cultivée pour ses feuilles vendues au niveau local, régional et international et constituant par conséquent une source de revenu pour les ménages. Cependant des investigations ont montré que dans les communautés rurales concernées par la plantation de henné la contrainte essentielle est constituée par la fourniture insuffisante de jeunes plants.

DESCRIPTION DU HENNE 

Systématique et taxonomie

Embranchement : Spermaphytes
Sous embranchement : Angiospermes
Classe : Dicotylédones
Sous classe : Rosidae
Ordre : Myrtales
Famille : Lythraceae ; la famille regroupe 31 genres (Adenaria, Capuronia, Lawsonia,…) et compte 620 espèces qui sont des arbres ou des herbes vivaces ou annuelles aquatiques ou terrestre. Les lythracées ligneuses n’existent que dans la zone intertropicale.
Genre : Lawsonia
Espèce : inermis

Le genre Lawsonia renferme une seule espèce (Watson et Dallwitz, 1992). Plusieurs synonymes sont parfois rencontrés dans la littérature : Lawsonia alba lam, Lawsonia purpurea lam, Lawsonia spinosa L.

Au Sénégal, plusieurs noms vernaculaires sont employés par les différentes ethnies :
Bambara : dabé, dabi, dédé,
Diola : du dol, fudal
Mandingue : dabé
Serer : fuden, fudând
Wolof : fuden, fudÖn.

Caractéristiques botaniques

Lawsonia inermis est un arbuste de 2 à 4m de haut (Fortin et al. ,2000 ; Berhaut, 1979).Ces feuilles sont opposées (Berhaut, 1979 ; Roberty, 1954) (planche 1 photo a, b, c).Le limbe est petit 2 à 3cm de long. Il est large de 5 à 10 mm vers le milieu. La base est atténuée en coin, présente un sommet en coin aigu (planche 1 photo c). Parfois les plus grandes feuilles sont elliptiques ou obovales, longues de 5cm et larges de 15 mm, parfois aussi, sur toute la plante, les feuilles ne dépassent pas 4mm de long et 2mm de large. Les feuilles possèdent 4 à 5 nervures latérales et sont glabres (Berhaut, 1979). Le pétiole, long de 1 à 2mm est parfois peu distinct. Les rameaux sont gris blanchâtres, un peu quadrangulaires dans le jeune âge, devenant cylindriques. Quelques ramifications sont courtes et raides plus ou moins épineuses (Berhaut, 1979). Fleurs blanches, à odeur parfumée, en panicule terminale (Berhaut, 1979 ; Aubreville, 1950) longues de 10 à 15cm (planche 1 photo e).Corolle blanche large de 6-7 mm, a 4 pétales plus larges et un peu plus longs que les sépales ; 4 sépales au sommet en coin aigu, les bases réunies dans le tiers inférieur.8 étamines un peu plus longues que les pétales (Berhaut, 1979). Le fruit est une capsule cylindrique (globuleux) de la grosseur d’un grain de poivre, gardant le calice appliqué sur la base (planche1 photo f). Il renferme de nombreuses graines pyramidales (Aubreville, 1950), en moyenne 40-45 graines de 1-2 mm (Cartwright Jones, 2004) (planche 1 photo g).

Répartition et écologie

Originaire d’Arabie ou de Perse (Berhaut, 1979 ; Aubreville, 1950),le henné est fréquemment cultivé (Letouzey, 1970) dans la plupart des villages sahéliens du Sénégal, plus rarement en zone soudanienne (Fortin et al., 2000). Selon Marche-Marchad (1972), elle est plantée dans toute l’Afrique tropicale surtout dans les pays musulmans .Elle se développe principalement le long des cours d’eau et dans les régions semi-arides. Elle peut résister à la baisse de l’humidité et à la sécheresse de l’air. Le henné exige des températures élevées pour la germination, la croissance et le développement (I.C.R.A.F). L’arbuste se développe à des températures moyennes annuelles comprises entre 19 et 27°C, des précipitations annuelles comprises entre 200mm et 4200mm. Le sol peut avoir un pH variant de 4,3-8 (I.C.R.A.F ; Hekimian Lethève, 1968 ; Simon et al., 1984).Il préfère les sols arénacés mais peut tolérer des argiles, des sols pauvres, pierreux, des sols de sable (I .C.R.A.F).Pour bien se développer le henné a besoin d’un sol fertile et bien drainé (F.A.O., 1995a). Elle se multiplie facilement par semis ou par bouturage (Dalziel et Hutchinson, 1936).

Ethnobotanique

Le henné est une plante à usages multiples (Levasseur, 2003). Il est connu depuis fort longtemps. Dans l’ancienne Egypte, il est utilisé déjà pour ses propriétés tinctoriales. Au Sénégal, ce sont surtout les femmes lébou, wolof et peul qui l’emploient pour orner les pieds, les mains et le visage (Fortin et al., 2000). Le henné est principalement exploité pour ses feuilles qui, une fois séchées à l’ombre et réduites en poudre, sont à la base de nombreux cosmétiques et de teintures pour les cheveux (Aubreville, 1950 ; Berhaut, 1979 ; Letouzey, 1970 ; Hekimian Lethève, 1968….).On s’en sert pour teindre en rouge, orange et en rouge flamme les ongles et les cheveux. On peut aussi, par cette usage, appliquer en cataplasme les feuilles séchées et pilées (Berhaut, 1979).On s’en sert également pour teindre la queue et la crinière des chevaux (Berhaut, 1979 ; Marche-Marchad, 1972). Les feuilles de henné sont aussi indiquées en teinture, en prévention ou curativement dans les maladies de la peau (Fortin et al., 2000). En usage externe, les feuilles, en cataplasmes ou en teinture, ont la réputation de soulager, voir de guérir les foulures de membres et d’empêcher l’ankylose des articulations meurtries.

La plante possède des propriétés emménagogues et abortives (Kerharo et Adam, 1974 ; Berhaut, 1979 ; Fortin et al., 2000). Les fleurs ont une odeur forte et pénétrante. Elles contiennent une huile volatile d’agréable odeur forte et pénétrante, on en retire une essence qui entre dans la préparation des cosmétiques. A cause de leur parfum pénétrant, on les utilise souvent dans les veillées mortuaires. Les feuilles en décoction (30g de feuilles pour 1000g d’eau) sont employées comme anthelminthiques,emménagogues,stimulantes, et contre les affections cutanées, les ulcères et la lèpre (Berhaut, 1979 ; Fortin et al.,2000). La décoction des feuilles serait conseillée aussi dans le traitement de la jaunisse, l’hépatite, des affections granuleuses et des maladies de la moelle épinière (Berhaut, 1979). Les feuilles, pulvérisées et mélangées à l’huile donnent une pâte utilisée en cataplasme contre les migraines et les douleurs de la tête (Berhaut, 1979 ; Fortin et al. ,2000). L’extrait fluide, en usage interne, permet de traiter l’épilepsie, les dartres, les blessures, l’ictère, la lèpre, l’éléphantiasis .Une demi cuillerée à café d’extrait le matin et le soir (Berhaut, 1979 ). Le suc des feuilles se donne avec l’eau et du sucre contre la spermatorrhée. Les feuilles fraîches, mises en pâte avec du vinaigre, sont employées comme topique contre les ulcères et les affections de la peau. Les feuilles, en infusion ou en décoction sont utilisées contre les affections hystériques (Berhaut, 1979). Les fleurs, les feuilles, l’écorce et les racines font un bain antispasmodique employé contre l’épilepsie et les autres maladies nerveuses. L’écorce est employée en décoction pour soigner les maladies du foie et dans les maladies de la moelle épinière. Elle serait active également contre la lèpre. Les graines, réduites en poudre, auraient un effet stimulant sur le cerveau. La racine est utilisée comme masticatoire. Elle est encore regardée comme vermifuge. Les racines sont aussi considérées comme diurétiques, prises en tisane contre la blennorragie,et comme pectorales dans les bronchites. L ‘écorce de la racine est emménagogue et abortive. Les racines et les feuilles seraient anthelminthiques et emménagogues. Elles sont employées dans les maladies de la peau (mpita en wolof) (Berhaut, 1979). Le henné est aussi source de bois de chauffe. Le bois du henné est très bien granuleux, dur, et est employé pour faire des chevilles de tente et des manches d’outil en Inde. Au Kenya, dans le Turkana, les tiges sont employées pour faire des paniers de pêche (I.C.R.A.F).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : DESCRIPTION DU HENNE
1-1-Systématique et taxonomie
1-2-Caractéristiques botaniques
1-3-Répartition et écologie
1-4-Ethnobotanique
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET METHODE
2-1-Matériel végétal
2-2- milieu de culture
2-3-Substrat
2-4-Méthodologie
2.4.1. Essai sur pot ou sachet en polyéthylène
2.4.2. Essai sur planche
2.4.3. Les paramètres enregistrés et expression des résultats
2-4-4-Matériel de mesure
2-5-Analyse des données
CHAPITRE III : RESULTATS
3.1.1. Sur le taux de reprise
3.1.2. Sur le nombre de rejets
3.1.3. Sur la longueur des rejets
3.1.4. Sur le nombre de feuilles
3.2. Effet du type de bouture
3.2.1. Sur taux de reprise
3.2.2. Sur le nombre de rejets
3.2.3. Sur la longueur des rejets
3.2.4. Sur le nombre de feuille
3.3. Effet de la taille du segment sur le taux de reprise
3.4. Effet du substrat
3.4.1. Sur le taux de reprise
3.4.2. Sur le nombre de rejets
3.4.3. Sur le nombre de feuilles
3.5. Synthèse
3.5.1. Influence des types de bouture et de la taille sur le taux de reprise
3.5.2. Influence des types de bouture et de la taille sur le nombre de rejet
3.5.3. Influence des substrats, des types et de la taille sur le nombre de rejets
CHAPITRE IV : DISCUSSION
4.1. Effet de l’âge sur la reprise et la croissance
4.2. Effet des types de boutures
4.3. Effet de la taille des boutures
4.4. Effet du substrat sur la reprise et la croissance
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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