Le côlon
Généralités
Le côlon fait suite à l’intestin grêle au niveau de la valvule iléocæcale et se termine au niveau de la jonction recto-sigmoïdienne. Sa longueur varie de 1,45 m à 1,65 m selon la taille de l’individu. Seul le transverse et le sigmoïde sont mobiles dans la cavité péritonéale. Les côlons ascendant et descendant, sont fixes, plaqués au plan postérieur par le fascia de Toldt.
La division anatomique du côlon
Le côlon comprend deux portions [111] :
– le côlon droit : irrigué par les vaisseaux mésentériques supérieurs. Il comprend le cæcum, le côlon ascendant, l’angle colique droit et la partie droite du côlon transverse ;
– le côlon gauche : irrigué par les vaisseaux mésentériques inférieurs. Il comprend la partie gauche du côlon transverse, l’angle colique gauche, le côlon descendant, le côlon iliaque et le côlon sigmoïde .
La configuration externe du côlon
– Les bandelettes (Tenia coli): La couche musculaire externe, longitudinale, forme 3 bandelettes musculaires séparées qui convergent toutes vers la base de l’appendice. L’une antérieure large, l’autre postéro‐externe ou omentale, de largeur moyenne, enfin, la dernière postéro‐interne ou mésocolique ;
– les haustrations: Le côlon apparait divisé en segments successifs par des incisures circulaires, profondes mais incomplètes, les haustrations. Elles sont volumineuses et longues au niveau du côlon droit, bien marquées au niveau du côlon transverse, elles peuvent s’estomper ou disparaître au niveau du côlon gauche et le sigmoïde ;
– les appendices épiploїques: houppes graisseuses implantées le long des bandelettes, plus développés sur le côlon gauche ;
– les diverticules : siègent le plus souvent sur le côlon pelvien, de préférence à l’intérieur de l’appendice épiploїques.
La configuration interne du colon
La paroi colique comporte quatre couches, avec de dehors en dedans [80] :
● Une séreuse péritonéale sur ses surfaces libres, en dehors des zones d’accolement. Elle présente de petites protubérances, des sortes de pendeloques, constituées de tissu adipeux : ce sont les appendices épiploiques ;
● Une musculeuse en deux couches : une couche superficielle longitudinale formant les bandelettes et une couche circulaire profonde ;
● Une sous-muqueuse traversée par des vaisseaux et des nerfs ;
● Une muqueuse comportant des cryptes profonds d’environ 0,5mm très étroitement rangés, avec à sa surface de nombreuses cellules caliciformes, d’autres cellules épithéliales munies d’une bordure en brosse (microvillosités) et follicules lymphoïdes solitaires par endroits.
La vascularisation et innervation du côlon
Vascularisation
● La vascularisation artérielle [71] :
Elle est assurée, pour le côlon droit, par l’artère mésentérique supérieure, pour le côlon gauche par l’artère mésentérique inférieure, branches de l’aorte abdominale. Leurs collatérales forment une arcade anastomotique le long du bord mésentérique du côlon. L’anastomose entre la colique moyenne (branche de la mésentérique supérieure) et la colique gauche (branche de la mésentérique inférieure) forme l’arcade de Riolan .
● La vascularisation veineuse : Les veines suivent les artères. Elles se drainent dans le système veineux porte .
● La vascularisation lymphatique : Les lymphatiques coliques suivent les pédicules artérioveineux. Ils sont drainés dans 5 groupes ganglionnaires successifs :
❖le groupe épicolique au contact de la paroi intestinale;
❖le groupe paracolique le long de l’arcade anastomotique ;
❖le groupe intermédiaire le long des vaisseaux coliques principaux ;
❖le groupe central, péri‐aortico‐cave, à l’origine des artères mésentériques ;
❖le groupe principal à l’origine des artères coliques .
L’innervation
L’innervation dépend du système nerveux autonome (fibres sympathiques et parasympathiques du nerf pneumogastrique). Elle se fait à partir du:
● plexus mésentérique crânial (supérieur) destiné à l’innervation du côlon droit, situé autour de l’origine de l’artère mésentérique supérieure.
● plexus mésentérique inférieur destiné à l’innervation du côlon gauche. Situé autour de l’artère mésentérique inférieure.
● Entre les 2 plexus, se situe un riche réseau anastomotique : le plexus inter mésentérique. Toutes ces fibres nerveuses aboutissent au niveau de la paroi colique au plexus d’Auerbach et Meissner.
Les rapports
Rapports péritonéaux
– Le caecum est entièrement péritonisé dans 80% des cas. Les deux ligaments pariéto-caecaux prolongent vers le bas l’accolement du mésocôlon ascendant et limitent la fossette rétro-caecale ;
– l’appendice, entièrement péritonisé, est relié à l’iléum terminal et au caecum par un méso triangulaire ;
– le colon ascendant, l’angle droit et la partie du colon transverse située à droite du bord médial de la partie descendante du duodénum sont fixés à la paroi abdominale postérieure par le mésocôlon ascendant ;
– le colon transverse situé à gauche du bord médial de la partie descendante du duodénum est libre, relié à la paroi postérieure par le mésocôlon transverse. Le segment gauche du transverse ;
– l’angle gauche et le colon descendant: Ils sont fixés à la paroi abdominale postérieure par le mésocôlon descendant ;
– le colon sigmoïde est relié à la paroi postérieure par le méso-sigmoïde.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. ANATOMIE
1.1. Le côlon
1.1.1. Généralités
1.1.2. La division anatomique du côlon
1.1.3. La configuration externe du côlon
1.1.4. La configuration interne du colon
1.1.5. La vascularisation et innervation du côlon
1.1.5.1. Vascularisation
1.1.5.2. L’innervation
1.1.6. Les rapports
1.1.6.1. Rapports péritonéaux
1.1.6.2. Rapports avec les organes et avec les parois
1.2. Le rectum
1.2.1. Généralités
1.2.2. La configuration interne du rectum
1.2.3. La vascularisation et innervation du rectum
1.2.3.1. Vascularisation
1.2.3.2. L’innervation
1.2.4. Rapports
1.2.4.1. Rapports de l’ampoule rectale ou rectum pelvien
1.2.4.2. Rapports de la courbure péritonéale ou cap du rectum
1.2.4.3. Rapports du canal anal ou rectum périnéal
II. EPIDÉMIOLOGIE, FACTEURS DE RISQUES ET FACTEURS PROTECTEURS DU CCR
2.1. Incidence
2.2. Facteurs de risques
2.2.1. Facteurs endogènes
2.2.1.1. Facteurs héréditaires
2.2.1.1.1. Syndromes polyposiques
2.2.1.1.2. Syndrome du cancer familial de Lynch
2.2.1.1.3. Syndromes héréditaires rares
2.2.1.2. Lésions pré disposantes
2.2.1.2.1. Les polypes
2.2.1.2.2. Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI)
2.2.1.2.3. Autres facteurs
2.2.2. Facteurs exogènes
2.2.2.1. Facteurs favorisants
2.2.2.1.1. Mode de vie
2.2.2.1.2. Facteurs socio-économiques
2.2.2.2. Facteurs protecteurs
2.2.2.2.1. Activité physique
2.2.2.2.2. La consommation de fibre
2.2.2.2.3. La consommation de poisson
2.2.2.2.4. Autres facteurs
2.3. Mortalité
III. DIAGNOSTIC
3.1. Diagnostic positif
3.1.1. Circonstances de découverte
3.1.1.1. Cancer du côlon
3.1.1.2. Cancer du rectum
3.1.2. Examen clinique
3.1.2.1. Interrogatoire
3.1.2.2. Examen physique
3.1.2.2.1. Cancer du colon
3.1.2.2.2. Cancer du rectum
3.2. Examens paracliniques
3.2.1. Examens endoscopiques
3.2.1.1. Coloscopie
3.2.1.2. Rectosigmoidoscopie souple
3.2.2. Examens radiologiques
3.2.3. Examens biologiques
3.2.3.1. Numération de la Formule Sanguine (NFS)
3.2.3.2. Les marqueurs tumoraux
3.3. Examens anatomo-pathologiques
3.3.1. Macroscopie
3.3.2. Microscopie
IV. BILAN PRETHERAPEUTIQUE
4.1. Bilan d’extension
4.2. Bilan d’opérabilité
V. CLASSIFICATION – CRITERES HISTO- PRONOSTIQUE
5.1. Classification de DUKES – ASTLER et COLLER
5.2. Classification TNM
CONCLUSION