Les domaines phytogéographiques
La végétation est intimement liée à la distribution de la pluviométrie. Trois grands domaines phytogéographiques se distinguent : Le domaine sahélien à végétation ouverte dominée par Acacia raddiana, Acacia senegal, Acacia seyal, Balanites aegyptiaca, Commiphora africana et des graminées annuelles formant un tapis plus ou moins continu Le domaine soudanien caractérisé par une végétation de type savane arborée /savane boisée à forêt sèche avec des essences telles que Bombax costatum Pellegr. & Vuill., Cassia sieberiana DC., Combretum sp, Cordyla pinnata (Lepr. ex A.Rich.) Milne-Redh., Daniella oliveri (Rolfe) Hutch. & Dalziel, Pterocarpus erinaceus Poir., Sterculia setigera Delile et un tapis herbacé dominé par des graminées vivaces. Le domaine guinéen caractérisé par une forêt semi-sèche dense à deux étages dont les espèces dominantes sont : Afzelia africana Sm. ex Pers., Detarium microcarpum Guill. & Perr., Elaeis guineense Jacq., Erythrophleum guineense G.Don, Khaya senegalensis (Desr.) A.Juss., Parinari curatellifolia Planch. Ex Benth. et un sous-bois dense formé d’arbrisseaux sarmenteux, de lianes et d’herbes. (CSE, 2010) .
La diversité des écosystèmes
Sur le plan écologique, le pays est subdivisé en six zones éco-géographiques : la vallée du fleuve Sénégal, la zone sylvopastorale du Ferlo, la zone des Niayes, le bassin arachidier, la Casamance et la zone du Sénégal oriental. Ces différentes zones abritent une diversité écosystémique relativement élevée qui peut être perçue à travers les écosystèmes forestiers, les écosystèmes agroforestiers, les écosystèmes fluvio-lacustres et les écosystèmes marins côtiers. (MEDD, 2015).
Les écosystèmes terrestres
Du nord au sud du pays, ils sont répartis dans trois domaines climatiques : sahélien, soudanien et guinéen. Ils sont représentés par diverses formations végétales notamment les steppes, les savanes et les forêts (MEDD, 2015).
Les écosystèmes fluvio-lacustres
Ces écosystèmes sont constitués par cinq grands fleuves et des lacs : le fleuve Sénégal, le fleuve Saloum, le fleuve Gambie, le fleuve Casamance, le fleuve Kayanga et le lac de Guiers (MEPN, 2014). A ces écoulements, s’ajoute le lac Rose qui est caractérisé par la présence d’une algue microscopique d’après le Centre de Suivi Ecologique (CSE, 2010). Dans ces écosystèmes, la flore est essentiellement constituée de plantes aquatiques dont certaines sont envahissantes (Typha australis, Pistia stratiotes, Salvinia molesta) (CSE, 2010). Dans ce grand ensemble d’écosystèmes, se retrouvent les zones humides artificielles qui ont été aménagées par l’Etat, les populations et le secteur privé. On y distingue principalement les réserves d’eau douce, les bassins de pisciculture, les zones d’épandage des eaux usées (agricoles, industrielles, urbaines), les étangs d’aquaculture, les zones aménagées pour la culture irriguée, les terres agricoles saisonnièrement inondées, les zones de stockage des eaux et les excavations, les mares artificielles et les bassins de rétention. Par exemple, dans la vallée du Fleuve Sénégal, un programme d’aménagement des rives du fleuve en réponse à un environnement de plus en plus défavorable a été mis en place avec l’OMVS (MEDD, 2015).
les écosystèmes marins et côtiers
Le pays présente une frange littorale d’environ 718 km de long et d’un espace maritime de 198 000 km². Le plateau continental, limité par l’isobathe des 200 mètres (Domain, 1980), s’étend sur 28 700 km². Les côtes sénégalaises sont caractérisées par une grande diversité morphologique. Les écosystèmes côtiers sont constitués par des côtes sableuses (la Grande Côte), des côtes rocheuses (la presqu’île du Cap Vert), des zones humides côtières (les Niayes), des mangroves, des îles sableuses et des bolons dans les deltas du Saloum et du Sénégal et des vasières au sud de l’embouchure de la Casamance (CSE, 2005). Cependant, les zones côtières et marines sont soumises à plusieurs contraintes qui affectent de façon négative la durabilité des ressources biologiques. C’est à dire, la forte valeur commerciale de certaines espèces, l’augmentation de l’effort de pêche dû en partie à la forte concentration humaine le long du littoral sont les principales causes de la surpêche (MEPN, 2014).
Les écosystèmes dits particuliers
De par leur caractère humide, l’importance de leur diversité biologique, leur rôle écologique et leur fragilité, la dépression du Djoudj, les Niayes et les mangroves sont considérés comme des écosystèmes particuliers (CSE, 2010). La dépression du Djoudj représente un échantillon unique du delta du fleuve Sénégal et un important site d’hivernage pour près de trois millions d’oiseaux migrateurs d’Europe et d’Afrique. Elle abrite le Parc National des Oiseaux de Djoudj (PNOD) qui est un site du patrimoine mondial naturel de l’UNESCO et un site Ramsar. Annuellement, des concentrations exceptionnelles d’oiseaux appartenant à près de 365 espèces (dont environ 120 migratrices afrotropicales et du Paléarctique), y sont observées. En janvier, plus d’un million et demi d’oiseaux d’eau fréquentent le parc (MEDD 2015). Les Niayes représentent une bande de terre située sur le long du littoral Nord entre Dakar et Saint Louis. La singularité de la zone provient des conditions bioclimatiques et hydrologiques exceptionnelles. Les Niayes intègrent des dépressions hydromorphes alimentées par des fluctuations de la nappe phréatique au cours de l’année. Cet affleurement périodique de la nappe provoque la formation de marais temporaires ou permanents qui caractérisent cette zone éco géographique (MEDD, 2015). Elles constituent ainsi des zones humides à fort potentiel de biodiversité qui abritent près de 419 espèces végétales, elles représentent près de 20 % de toute la flore sénégalaise. Au total, 27% des espèces végétales qui peuplent les Niayes sont originaires du domaine soudanien, 12% du domaine subguinéen et 10% du domaine sahélien ; tandis que l’ensemble de la flore est constitué plus de 42% d’espèces ayant une large distribution climatique. Ce niveau de richesse et de diversité ne se rencontre nulle part ailleurs au Sénégal, au nord de 13° de latitude soit 20% de la flore sénégalaise même si les densités sont faibles. (MEPN, 1997). La mangrove du Sénégal se retrouve dans les basses vallées des fleuves Sénégal, Sine-Saloum et Casamance. Dans ces différents espaces, se retrouvent essentiellement des espèces telles que Rhizophora mangle, R. racemosa, R. harrissonii, Avicennia africana, Laguncularia racemosa, Conocarpus erectus, etc. Dans la zone estuarienne du fleuve Sénégal du fait de l’action conjuguée de la sécheresse, des aménagements hydrauliques et de la pression humaine, la mangrove se caractérise par une forte dégradation. L’écosystème de mangrove du Delta du Saloum est le plus étendu et regorge une diversité de faune aquatique et aviaire assez remarquable, ce qui lui confère une grande importance écologique et socio économique. Cependant, avec la sécheresse, la zone a connu une dégradation continue de ses conditions climatiques, entraînant ainsi une augmentation de la salinité. La mangrove de l’estuaire de la Casamance est l’une des plus riches mais la moins étudiée du fait de l’insécurité qui règne dans la région (CSE ,2015).
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Table des matières
INTRODUCTION
I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. Cadre physique
1.1.1. Le climat
1.1.2. Les domaines phytogéographiques
1.1.3. La diversité des écosystèmes
a) Les écosystèmes terrestres
b) Les écosystèmes fluvio-lacustres
c) les écosystèmes marins et côtiers
d) Les écosystèmes dits particuliers
1.1.4. La diversité des espèces
1.1.5. Les formations végétales du Sénégal
1.2. Statut des espèces
1.2.1. Notion d’endémisme
1.2.2. Notion de menace et de rareté
1.2.3. Notion de protection
1.3. Stratégie de conservation
II. MATERIEL ET METHODES
2.1. Présentation de la zone d’étude
2.2. Matériel
2.3. Méthode
2.3.1. Diversité des espèces endémiques, menacées, rares et protégées du Sénégal
2.3.2. Caractérisation de la flore
2.3.3. Classification des espèces selon leur statut de conservation
III. RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1. Diversité des espèces endémiques, menacées (rares) ou protégées au Sénégal
3.2. Caractérisation de la flore
3.2.1. Spectre taxonomique
3.2.2. Spectre biologique
3.2.3. Spectre chorologique
3.3. Classification des espèces selon leur statut de conservation
3.3.1. Espèces endémiques
3.3.2. Espèces menacées (rares)
3.3.3 Espèces protégées par le code forestier
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES