La pêche est une activité liée à l’histoire de l’humanité tout comme la chasse et la cueillette. Aujourd’hui, la pêche est touchée par l’évolution de la technologie et des recherches scientifiques. C’est une activité qui marque la culture d’un pays ou d’une région surtout dans les régions littorales. La pêche se distingue en trois parties : pêche traditionnelle ou petite pêche, pêche artisanale, pêche industrielle. La pêche traditionnelle est celle qui est réalisée par des pêcheurs individuels ou associés par deux, ou occasionnellement par petits groupes, capturant les ressources halieutiques, à pied ou à bord de pirogues non motorisées ou motorisées moins de 25 CV, dans un rayon d’action limité à 15 km de la côte. Dans ce sous-secteur la pêche traditionnelle maritime représente la moitié des captures annuelles : 23.084 tonnes sur la production totale annuelle de 40 484 tonnes et apparaît ainsi comme un levier de développement à ne pas négliger.
La demande et le taux de consommation des produits de la pêche augmentent, mais les ressources diminuent de plus en plus à cause, entre autres, du contexte de la croissance démographique, du changement climatique, de la mondialisation, entraînant la dégradation sévère des environnements marins. La pêche est un secteur avec des défis importants pour la sécurité alimentaire mondiale et la réduction de la pauvreté, en raison de son dynamisme et de sa place dans le développement économique. Pour Madagascar, île-continent bordé par 5 000 km de côtes, incluant des zones de mangroves, des récifs coralliens, des herbiers et autres écosystèmes marins et côtiers , la potentialité en ressources halieutiques est apparemment non négligeable avec une estimation de 200 000 tonnes des produits marins et estuariens (2014).
PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET DEMARCHE D’ETUDE ADOPTEE
LE DISTRICT D’AMBANJA
Délimitation administrative et situation géographique
La région Diana se trouve à l’extrême Nord de Madagascar, elle est composée de cinq District dont Antsiranana I, Antsiranana II, Ambilobe, Ambanja et Nosy-Be et subdivisée en 61 communes. Elle a deux façades littorales, baignées à l’Ouest par le Canal de Mozambique et à l’Est par l’Océan Indien. En d’autres termes, une grande partie de sa population vit de la mer. Le district d’Ambanja est situé à 48°27 de longitude Est et 13°40 de latitude Sud. Il fait partie des cinq districts de la Région Diana et s’étend sur une superficie de 610 km2 soit 1,4 % de la superficie total de Madagascar. Le chef-lieu du District se situe à 250 km de la ville de Diego Suarez et est desservi par la RN6 qui est bitumée. Le district d’Ambanja est délimité :
– Au Nord par district d’Ambilobe
– Au Sud par le district Bealalana et Analalava
– A l’Est le district d’Andapa
– A l’Ouest par le Canal de Mozambique .
Il est composé de 23 communes dont la commune urbaine d’Ambanja. Sur ces 23 communes, les 15 sont des communes littorales notamment Antafiambotry, Maherivaratra, Antsakoamanondro, Ambalahaonko, Ambanja, Ambohimena, Antsatsaka, Ankatafa, Antranonkarany, Djangoa, Ankingameloka, Ambaliha, Antsirabe, Bemanevika Ouest, Anorontsangana.
Historique de la ville d’ambanja
Avant la colonisation, Ambanja portait le nom de « ANTANATSIMANAJA AMBODIMANGA», à cause des manguiers aux pieds desquels les bovins s’assoupissaient sous les ombrages quand il faisait chaud. A l’arrivée des Français dans le Sambirano vers le début du XXème siècle, ils ont découvert l’existence d’un gisement de « poudre de canon » et l’exploitèrent comme les arabes d’autrefois. Et jusqu’à nos jours, la poudre se trouve encore entre la résidence de la sous-préfecture et le bureau de la subdivision des travaux publics d’Ambanja. A cette époque, le chef-lieu de district, sous forme de fonction administrative, sociale et économique était à Ambato « Nosy Faly ».Lors d’une visite du chef district, dans le but d’évaluer les possibilités d’exploitation de la poudre, l’administrateur LAMAINDOR réalisait que le site avait un bon emplacement. Il décida donc d’y transférer le centre administratif. Les travaux d’aménagement commençaient dès 1896. Le chef du district LAMAINDOR baptisa alors le site : Ambanja qui signifie l’endroit où se trouve la poudre (vanja).
Contexte géographique d’Ambanja
Relief
Le relief est caractérisé par un ensemble de plaines alluviales et de montagnes : à l’Est, l’imposant Tsaratanana que domine le sommet de Maromokotra (2876 m), point culminant de Madagascar et à l’Ouest c’est le Manongarivo (1876 m). Mais en majorité, la zone est constituée par des plaines qui favorisent tous types de culture, et sa fertilité est considérable. D’où son appellation : « plaine du Sambirano ».
Géologie
La géologie de la zone du Sambirano fait partie du système de Vohibory avec ses schistes cristallins, gneiss à pyrogène, quartzites de Beankana migmatite. Parfois l’on rencontre des intrusions des roches volcaniques anciennes ou récentes : granites ou basaltes, phonolites. Ainsi le sous-sol n’est pas sensible à l’érosion.
Pédologie et formation végétale
La présence ou l’absence de couvertures végétales détermine le profil pédologique. En général, les sols dans cette région sont des ferralitiques jaunes et rouges assez peu profonds mais on distingue quatre types de sol dans cette région de Sambirano :
➤ Les sols ferralitiques : Ce type de sol se rencontre sur un socle, sur les zones montagneuses. Les sols fortement rajeunis sont plus riches en éléments minéraux mais plus sensibles à l’érosion une fois que la couverture végétale disparait. Il est des saturé en éléments minéraux à cause des fortes précipitations. On les rencontre dans les zones d’altitudes où on peut distinguer les sols ferralitiques sous forêts et sous savanes. On y trouve souvent des bananiers ou « katakata » après la dégradation de la forêt.
➤ Les sols hydromorphes : Fréquemment rencontrés dans les vallons encaissés du versant des massifs montagneux et dans la plaine d’Ifasy. Ce sol à texture argileuse est souvent utilisé pour la riziculture ; c’est le cas de la rizière d’Antsakoamanondro où presque toutes les rizières sont encore sous le statut de « réserves indigènes. »
➤ Sols de « Baiboho » : Ce sont des alluvions récemment apportées par le ruissellement et déposées sur les plaines sillonnées par le grand fleuve Sambirano. Ce type de sol est riche en éléments minéraux (sablo-limoneux, limono-sableux et limono-argileux). Ces sols sont intensivement exploités pour les cultures industrielles (cacao, café, ylangylang).
➤ Sols des mangroves : Ils se trouvent dans les dépressions littorales et sont caractérisés par l’abondance des matières organiques et par la présence de sulfure. Mais, ils deviennent des terrains agricoles et rizicoles à cause des pressions démographiques .
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET DEMARCHE D’ETUDE ADOPTEE
CHAPITRE I : LE DISTRICT D’AMBANJA
I.1. Délimitation administrative et situation géographique
I.2. Contexte géographique d’Ambanja
I.3. Contexte humain du District d’Ambanja
CHAPITRE II : DEMARCHE ET METHODE
II.1. La documentation et analyse bibliographique
II.2. La collecte d’informations
II.3. Les travaux de rédaction
PARTIE II : CONCEPT DU SECTEUR PECHE ET LEUR PLACE DANS LE DISTRICT D’AMBANJA
CHAPITRE III : CONCEPT DU SECTEUR PECHE A MADAGASCAR
III.1. Présentation générale de la pêche maritime traditionnelle à Madagascar
CHAPITRE IV : LA PECHE TRADITIONNELLE MARINE, UNE ACTIVITE PREPONDERANTE DANS LE DISTRICT D’AMBANJA
IV.1. Mode d’exploitation
IV.2. Zones de pêche
PARTIE III : RESULTATS DU DYNAMISME DE LA PECHE TRADITIONNELLE DANS CETTE REGION
CHAPITRE V : LES ENJEUX DE LA STRATEGIE DE LA POLITIQUE BLEUE
V.1. Cadre législatif et règlementaire existant sur la gestion durable de la pêche
V.2. Mise en œuvre du Plan d’Aménagement de la Pêcherie (PAP) par rapport à la politique bleue
CHAPITRE VI : LES RESULTATS DE L’APPLICATION DE LA POLITIQUE BLEUE DANS LE DISTRICT D’AMBANJA
VI.1. Les problèmes liés aux activités de pêche traditionnelle dans le district d’Ambanja
VI.2. Perspectives du cadre de développement de la pêche traditionnelle dans le District d’Ambanja
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE