La dispensation, l’administration des médicaments et le conseil pharmaceutique

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Les bénéfices sociaux d’Uber peuvent le faire devenir un monopole.

Uber a plusieurs stratégies pour pouvoir attirer sa clientèle. Il va d’abord jouer sur le fait d’économiser de l’argent. Il encourage les clients à utiliser ses services et soutient le fait que l’utilisateur dépensera moins de frais que d’utiliser sa propre voiture. Il va également jouer la carte de l’environnement par le fait que si les clients utilisent ses services, ils achèteront moins de voitures, consommeront moins d’essence, ils utiliseront moins de place de stationnement, ce qui permettra de supprimer des parkings et de les transformer en nouvel espace respectueux de l’environnement. Il joue également la carte de la santé publique par le fait que bon nombre de personne n’utiliseront plus leur voiture et cela permettra de diminuer un grand nombre d’accidents sur la route causé par des conduites en état d’ébriété, dangereuses ou avec des facultés affaiblies.

La sécurité.

La compagnie Uber n’est pas plus insécuritaire que les compagnies de taxis. Néanmoins, l’entreprise assure ses chauffeurs lorsqu’ils transportent des passagers et légalise le service en échange de nombreux contrôles de sécurités, d’assurances, et vérification des antécédents des conducteurs. Uber prend en compte la responsabilité causale et morale des agressions qui ont été effectuées par ses chauffeurs. Uber montre que le droit pénal peut réussir à éviter un grand nombre d’agression par le fait qu’ils peuvent obtenir des informations sur les conducteurs responsables de l’agression grâce au système de profil des conducteurs sur l’application mobile Uber. Uber peut identifier tous ses conducteurs à la différence des taxis.

Protection de la vie privée

Certains utilisateurs ont arrêté d’utiliser les services d’Uber car ils ne veulent pas que des informations les concernant comme leur carte de crédit ou leur nom soient utilisées par ce service. Si certains journalistes ou investisseurs décident de ne plus utiliser Uber pour protéger leurs données personnelles, alors l’entreprise risque de faire un grand pas en arrière et cela peut ouvrir les portes pour d’autres concurrents d’applications mobile de co-voiturage.

Discrimination

Il existe une discrimination concernant les chauffeurs Uber. En effet, l’application exige que les chauffeurs maintiennent une note minimale sur le profil de la plateforme pour ne pas être expulsé du service. Les clients sont les rois et peuvent choisir de mettre une bonne ou une mauvaise critique sur le conducteur de leur course. Certaines critiques peuvent être déplacées voir racistes. Les conducteurs peuvent prendre la décision de sélectionner leur passager en fonction des quartiers plus riches et mieux fréquentés. C’est le cas également pour les compagnies de taxis qui subissent de nombreuses discriminations racistes. Cette discrimination n’est pas nouvelle et certains taxis refusent d’autoriser des courses dans certains quartiers pauvres à cause de ces situations, ce qui est totalement illégal. Cependant ce phénomène s’améliore avec Uber. Le service d’Uber a un avantage également, grâce à son système de collecte des données sur son application, il peut les utiliser pour dissiper et atténuer cette discrimination.

Non-respect des normes du travail

Uber exerce le même métier que les taxis mais ne respecte pas les normes régulatoires qui s’appliquent aux taxis (27). Uber craint que son activité ne cesse à cause des normes réglementaires qu’il ne respecte pas, ce qui amènerait les consommateurs à devoir se priver des avantages d’Uber. Cette situation n’est pas équilibrée pour les deux. Les autorités publiques ont donc le rôle de trouver des solutions équitables qui peuvent satisfaire les deux concurrents. Uber à trouver des solutions pour contrer le marché de régulation traditionnel par une diminution des coûts de recherche des conducteurs par les clients, par des normes de sécurité établies, par des systèmes de e-réputations qui permettent d’éliminer un mauvais conducteur ou un mauvais véhicule, par la suppression du choix d’un secteur de la ville ce qui permet à l’entreprise d’envahir tous les secteurs et par la suppression du numerus clausus de 1300 voitures (18). Mais tout ceci demanderait en échange un dédommagement de la licence des chauffeurs de taxis et de revoir le statut fiscal et social des services de transport qui ne font pas partie du réseau de « co-voiturage » (27). Le système doit également être revu au niveau des avantages concernant la circulation des taxis, leur stationnement et leur point d’embarquement.
En ce qui concerne la fiscalité, on soupçonne l’entreprise Uber de transférer une partie de ces bénéfices en effectuant des montages financiers dans des paradis fiscaux possédant de nombreuses filiales comme le Delaware (Etat situé sur la côte Est des Etats-Unis) qui lui permettrait d’être exonéré d’impôts (16).

Concept applicable à la pharmacie d’officine

En France actuellement, une pharmacie ferme ses portes tous les 2 jours environ. L’ubérisation peut-elle toucher le secteur de la santé ? C’est une question que se pose Xavier Pavie, professeur d’innovation à l’ESSEC (40). Pour lui l’ubérisation de la pharmacie est en marche, mais celle-ci a du mal à s’imposer par le fait qu’elle ne touche pratiquement que des métiers à faible valeur ajoutée et facilement reproductible. Par exemple, Uber a réussi a remplacé les chauffeurs de taxis car la seule valeur ajoutée de ces taxis était la mobilité. C’est un métier facile à reproduire, qui ne demande pas de compétence particulière mis à part savoir conduire un véhicule. Un autre exemple est Airbnb qui demande comme critère de proposer des logements ayant confort et propreté. Pour le métier de pharmacien d’officine, l’ubérisation totale de la profession sera difficile. La profession est constituée d’un maillage solide avec une réglementation stricte qu’il faut respecter, le numérus clausus, les règles sur l’installation de la profession dans les villes et surtout les compétences requises.
Xavier Pavie, définit néanmoins que l’activité principale de la profession est « de distribuer des boites » et il cite que ce secteur est totalement ubérisable et que certaines plateformes comme Amazon, grandes surfaces (Cdiscount Leclerc, Carrefour) arriveraient à digitaliser la délivrance du médicament et il pense qu’ils auraient de meilleures compétences que certains pharmaciens car ce sont des spécialistes de la distribution. Il imagine un concept de distribution de médicaments par Amazon où celui-ci recevrait la prescription du médecin dans un service sécurisé, et la plateforme traiterait la demande et effectuerait la livraison en une heure au domicile du patient. Le livreur serait un pharmacien permettant de pouvoir jeter un coup d’oeil dans la trousse à pharmacie du patient, de lui donner des conseils sur son ordonnance, d’envoyer un SMS pour rassurer sa famille et ses proches et d’inspecter son domicile pour le risque de chute des personnes âgées. Pour ne pas finir totalement ubérisée, il faut que offrir des services supplémentaires à forte valeur ajoutée (41). Pour cela, il ne faut pas avoir peur de la concurrence et déployer tous les moyens permettant de crédibiliser notre profession. Notre avantage est que les patients ont une réelle confiance envers le pharmacien et c’est à nous de cultiver, d’entretenir cette avantage pour pouvoir nous développer. D’une part, les services que l’on peut apporter serait de réaliser de véritables entretiens thérapeutiques avec les patients atteints de maladie chronique mais aussi, pour des cas particuliers comme le sevrage tabagique, d’effectuer un véritable suivi de ces patients en les appelant régulièrement, de donner des conseils associés lors de la délivrance des médicaments et de ne pas se contenter de dispenser uniquement des boîtes. D’autre part, on peut digitaliser la pharmacie par la mise à disposition de tablette tactile comportant des fiches conseils, par la réalisation d’une application mobile servant de catalogues pour l’ensemble des produits parapharmaceutiques et médicaments conseils présent dans l’officine, par la mise en ligne de nombreuses fiches conseils sur les pathologies les plus communes et par la création d’un espace réservé aux envois d’ordonnance par photographie avec le smartphone permettant à l’officine de préparer la commande à l’avance.
De nombreuses applications santé et objets connectés se développent également et peuvent devenir une nouvelle source de rémunération pour le pharmacien. La disparition progressive des médecins dans les zones rurales peut également faire évoluer la profession par la mise en place de télémédecine à distance. Nous ne pouvons plus faire semblant de croire que la technologie ne se répercutera pas sur la délivrance de soins.

L’ubérisation perçue par la coopérative Welcoop

La coopérative Welcoop (42) est une coopérative détenue uniquement par des pharmaciens. Leurs missions sont d’accompagner les pharmaciens dans leur quotidien, les aider à défendre leur profession en intégrant le pharmacien au système de santé, et enfin de leur faire bénéficier de quelques stratégies financières permettant aux pharmaciens d’optimiser au mieux la gestion de son officine.
Lors d’une conférence réalisé par Welcoop à laquelle j’ai pu assister lors de mon stage officinal de 6ème année, cette coopérative a présenté une vidéo d’un concept d’ubérisation de l’officine (5). Cette vidéo montre un médecin en fin de consultation proposant à son patient de se faire livrer les médicaments qu’il lui a prescrit. Il lui explique que la livraison est effectuée par un centre spécifique. Il lui fait choisir l’heure de livraison des médicaments, et, après accord du patient, le médecin saisit directement son ordonnance sur l’application mobile du centre spécifique avec l’heure de livraison ainsi que les coordonnées du patient. Une étudiante en pharmacie reçoit la notification de la livraison via l’application mobile et va livrer le patient après ses heures de cours. Quand l’étudiante arrive chez le patient pour lui délivrer ses médicaments, elle lui donne tous les conseils associés à l’interprétation de son ordonnance car elle a les connaissances médicales pour pouvoir dispenser ces conseils. Elle lui propose également des audits (Expertise professionnelle) pour vérifier son domicile afin de voir si le patient arrive à être suffisamment autonome et mobile. A la fin de la vidéo, Xavier Pavie, président de l’Essec, évoque la crainte qu’AmazonFresh puisse réaliser ce concept de livraison de médicaments. Il dit que l’activité principale du pharmacien est la délivrance des médicaments et la seule valeur ajoutée pour le pharmacien est le service. Il cite que « personne ne rentre dans une pharmacie pour venir chercher une boite de médicament. On y rentre pour venir chercher la santé ». D’où la réalisation de cette vidéo et l’imagination de ce concept de livraison. Il pense qu’il faut réussir à faire évoluer notre profession de pharmacien d’officine en bien tant que l’on est encore protégé par la législation. Cette évolution passe par la dématérialisation du conseil, par la création de logiciels d’officine ayant comme options le suivi d’observance et le suivi des patients, la mise en place d’application mobile permettant de transmettre son ordonnance au pharmacien, de rappeler les posologies et de mettre des alertes de non-oubli de traitement, la vente de pilulier électronique.

L’avenir de la pharmacie

Lors du salon national des pharmaciens et autres professionnels de santé, une étude a été réalisé par Satispharme, une société spécialisée dans l’expérience patient et Opinion Way, une autre société spécialisée dans les sondages politiques et études marketing (43). Elle a été réalisée entre le 20 janvier et le 17 février en questionnant près de 4043 patients, 521 pharmaciens et 197 équipes officinales et parle de l’avenir de la pharmacie en 2017. Une nouvelle édition 2018 est en train d’être réalisé. Cette étude informe sur ce que les patients attendent de notre profession dans le futur. C’est une étude qui permet d’aborder certains sujets comme la livraison des médicaments, les prix des médicaments, le développement de la profession, ainsi que les spécialités qui s’offrent au métier de pharmacien d’officine. Ces résultats indiquent que les patients pensent que le pharmacien à un rôle fondamental dans le secteur de la santé et 96% pensent qu’il est primordial pour eux d’avoir une pharmacie dans leur quartier. Néanmoins, 43% de la nouvelle génération des 18-24 ans sont pour acheter leurs médicaments sur le web sans ordonnance auprès des sites internet ayant l’agrémentation des pharmacies françaises.

Perçu par les pharmaciens

Ce que les pharmaciens pensent de l’avenir de la pharmacie en 2017 :
– Soixante-dix % des pharmaciens sont heureux dans leur profession, en particulier les plus jeunes pharmaciens qui ont aux alentours de 25-34 ans. Ils pensent que la société actuelle est instable pour leur profession mais ils sont quand même plutôt pessimistes concernant l’avenir de la pharmacie : 42% pensent que le meilleur de la profession nous attend dans le futur contre 58% qui sont négatifs.
– Quatre-vingt-huit % des pharmaciens sont pour la préparation de pilulier électronique auprès de leur patient au moins une fois par mois et ils seraient pour la réalisation d’entretien de 15 minutes pour effectuer un bilan des traitements de leurs patients et leur donner des conseils associés en contrepartie d’une rémunération.
– D’après les chiffres de l’étude, le pharmacien peut effectuer un service de livraison à domicile et 1 patient sur 2 serait pour que le service soit payant. Il peut également mettre à disposition un service d’envoi d’ordonnance par internet et il peut également mettre en place un service de gestion des papiers administratifs santé des patients.
– Les pharmaciens veulent avoir plus de responsabilité car 9 pharmaciens sur 10 sont pour l’autorisation de pouvoir prolonger les prescriptions et 2/3 veulent obtenir une autorisation de pouvoir prescrire.

Perçu par les patients

Ce que les patients pensent de l’avenir de la pharmacie en 2017 :
– Le nombre de patients observant diminue fortement. Ils sont un tiers à vouloir obtenir des services supplémentaires de la part du pharmacien pour pouvoir améliorer la prise quotidienne de leur traitement comme par exemple la préparation d’un pilulier chaque semaine par le pharmacien et, pour lequel un quart d’entre eux serait prêt à payer.
– Quatre-vingt-dix-neuf % des patients atteints de maladies chroniques font confiance aux pharmaciens afin de prendre correctement leur traitement. Parmi eux, 2 patients sur 3 veulent obtenir un entretien avec le pharmacien de 15 minutes et la majorité des patients veulent que cet entretien soit réalisé au moins une fois par trimestre en particulier lors des retours d’hospitalisation.
– Un patient sur 2 veut confier à sa pharmacie le droit d’effectuer les prises de rendez-vous avec les professionnels de santé qui les suivent.
– En ce qui concerne les services que le pharmacien peut effectuer, 1 patient sur 2 est réceptif par la réalisation de service de livraison à domicile, et 2/3 pour l’envoi d’ordonnance par internet ainsi que la récupération des médicaments sans faire la queue. Ils sont également pour la gestion des papiers administratifs de santé par le pharmacien car un tiers trouve que c’est assez complexe et ils sont prêts à payer ce service.
– Les patients sont moins d’un quart à vouloir acheter leurs médicaments sur internet ce qui est plutôt positif pour la conservation des pharmacies de proximité.
– Un tiers des patients veulent que le pharmacien réalise la vente d’assurance santé.
– Enfin, 78% des patients sont pour la conservation de la pharmacie de quartier.
Une enquête qualitative a été effectuée par Hélène Charrondière (44) (directrice du pôle pharmacie-santé du journal Echos Etudes) auprès des pharmaciens d’officine titulaires sur leur vision de la profession en 2017. Dans cette étude, elle énonce que le développement de nouveaux services associés aux médicaments comme la mise en place de services d’accompagnements des patients (observance, apprentissage, éducation thérapeutique, information), ainsi que la vente et le conseil de dispositifs digitaux (pilulier électronique, applications mobiles, objets connectés, réseaux sociaux) sont responsables de la croissance du marché officinal en 2017.
Enfin, la chaine pharmaceutique française (Well and Well (45)) a été questionnée sur l’avenir de la pharmacie, et pour elle, l’évolution du métier passe par la digitalisation de la pharmacie (46). Ils ont créé un site de vente en ligne et un blog de conseils. Ils sont très présents sur les réseaux sociaux, ils ont digitalisé le point de vente et ils envisagent de commercialiser des objets connectés. Grâce à cela ils ont multiplié par dix la fréquentation de leurs officines. Pour eux, l’avenir de la pharmacie passe l’offre de services à forte valeur ajoutée, par l’accompagnement des patients et par le développement des gammes de produits qui permet de les identifier.

L’ubérisation de l’officine

L’ubérisation de l’officine passe par la digitalisation de la profession. De nombreux articles et études parlent de ce phénomène et il faut s’en préoccuper. L’acte de délivrance des médicaments est de plus en plus digitalisé et il peut devenir dans le futur, totalement ubérisable, si les pharmaciens n’amènent pas une réelle valeur ajoutée à leur profession. Cet acte de délivrance peut être réalisé par d’autres grands distributeurs comme Amazon, Leclerc ou encore Cdiscount. Ils effectueraient la livraison à domicile ou en point relais après avoir mis en place des sites internet de commande de médicaments sans ordonnance, voir même avec ordonnance après vérification par un pharmacien. Sur la vente des objets connectés, de nouveaux acteurs sont également présents comme Fnac Connect ou encore Mood. Il faut faire attention à ne pas se faire concurrencer. L’ubérisation du métier peut se limiter par la réelle valeur ajoutée que le pharmacien peut apporter tout en la digitalisant. Le pharmacien doit crédibiliser sa profession en offrant de nombreux services comme le conseil, le suivi patient, la vérification et la validation de l’ordonnance (effets indésirables, interactions médicamenteuses, contre-indications), la mise en place d’aide au remboursement, mais aussi en offrant de nouveaux services incluant le digital.

La digitalisation de l’officine

Un consultant marketing Santé Digital, Hélène Decourteix, a réalisé une thèse professionnelle sur la digitalisation de l’officine (2). Elle résume son travail par quelques diaporamas et a interrogé un grand nombre d’internautes afin de demander leur avis sur le sujet. Elle énonce que l’internaute à l’heure actuelle possède de nombreux appareils numériques, utilise en moyenne 5 applications connectées dont les objets connectés et les montres connectées.
Quarante-six % des français trouvent que le smartphone a changé leur façon d’effectuer leurs achats, et en effet, 68% des français pratiquent le « click and collect ». Cependant, l’internaute souhaite faire des économies, tout en gagnant du temps et prendre les meilleures décisions pour ses achats. Quarante-neuf % souhaitent que les points de ventes en ville augmentent leurs horaires d’ouvertures.
Les consommateurs sont très connectés via les réseaux sociaux car 85% les ont consultés au cours des 30 derniers jours. Elle note également que les consommateurs ont soif d’informations car près de 87% d’entre eux font des recherches sur internet et d’informations médicales sur la santé, et 20% ont déjà téléchargés une application santé.
Les pharmaciens sont aptes à effectuer de nombreux services d’après les internautes qu’elle a questionnés. Les internautes attendent du pharmacien qu’il effectue de nouveaux services comme la vente d’objets connectés santé, la pratique du e-commerce de médicaments conseils et parapharmacie, la recommandation de sites internet santé et des applications santé.
Elle remarque également que les pharmaciens ont du mal à évoluer et à se mettre dans l’ère du temps car ils ne sont pas présents sur internet et sur les sites de e-commerce. Pourtant, l’ARS (Agence régionale de la santé) ne leur met pas « des bâtons dans les roues » car celle-ci a autorisé 320 sites de vente en ligne de santé en 2016, mais seulement 1,5% sont des sites venant de pharmacie d’officine et la place des sites officinaux de vente en ligne de parapharmacie n’est que de 1,4% s’opposant une concurrence rude représentée par 1001pharmacie.com, doctipharm.fr, Leclerc, Amazon, newpharma.fr.

Les composants e-santé

L’e-santé a permis d’établir un lien entre les différents acteurs (professionnels de santé et patients) et ce système est né grâce aux ordinateurs, aux appareils connectés et aux objets connectés. Celle-ci est composée de 7 secteurs (50) :
– La télémédecine qui est définie par l’utilisation de la télécommunication pour pouvoir transmettre des informations médicales émises par des médecins via une webcam afin d’obtenir à distance un diagnostic de maladie, un avis d’un spécialiste, une surveillance étroite et continue d’un patient malade ou alors une autorisation de décision thérapeutique.
– Les systèmes d’informations qui comprennent des logiciels d’aide à la dispensation, à la prescription, le DMP (dossier médical partagé), le DP (dossier pharmaceutique), le PACS (logiciel d’examens d’imageries médicales) ou encore les dossiers de réunions de prises de décisions. Tous les systèmes d’informations permettent d’échanger, de partager, d’analyser, d’obtenir des données relatives aux patients.
– Le big data qui correspond à l’ensemble des données numériques concernant la santé et se retrouvant dans les bases de données publiques ou privées (données d’assurance maladie, réseaux sociaux…) afin de les utiliser pour assurer une meilleure gestion de notre système de santé et pour pouvoir assurer plus de prévention.
– Le e-learning qui permet de dispenser des formations à distance aux professionnels de santé via internet.
– Le serious game qui se compose d’un jeu vidéo dans le domaine de la santé permettant de transmettre un message et d’informer à travers le caractère ludique et divertissant que procure le jeu.
– Le MOOC qui permet d’accéder gratuitement à des cours en ligne par les plus grandes universités du monde dans tous les secteurs notamment la santé.
– La m-santé ou santé mobile qui utilise les smartphones (applications mobiles, internet mobiles, appel, SMS) et les matériels connectés (objets connectés) dans le domaine de la santé et permettant d’obtenir des informations de santé via ce support.

Les producteurs e-santé

Les acteurs de l’e-santé sont responsables de la création de ce secteur et permettent d’alimenter son contenu (50). Ils sont divisés en 6 catégories :
– L’industrie pharmaceutique qui doit faire face à la perte de brevets. Pour cela elle doit utiliser le numérique pour renforcer son business model. Cela passe par la mise en place de nombreux services comme des systèmes de communication digitale et des dispositifs médicaux connectés. Le développement e-santé de ce secteur est encore trop lent à cause des nombreuses contraintes réglementaires qui s’appliquent aux laboratoires.
– Le gouvernement est impliqué dans l’e-santé. En effet, le ministre des affaires sociales et de la santé et l’hôpital numérique s’occupe de ce secteur en réalisant de nombreux travaux dans la e-santé comme l’accompagnement des professionnels et des établissements de santé dans la mise en place de l’informatisation des dossiers patients, leurs compétences en e-santé, la vérification de la sécurité des données et le soutien de la recherche dans ce domaine.
– Les start-ups et objets connectés qui succèdent aux idées innovantes comme par exemple les balances, les auto-tensiomètres et les montres connecté(e)s. assurant de manière simplifiée le suivi des patients atteints de maladies chroniques et les personnes âgées.
– Les patients par leur volonté de vouloir avoir accès aux informations de santé via internet et de partager leurs expériences sur une maladie qu’ils ont eue par l’intermédiaire des réseaux sociaux.
– Les professionnels de santé qui utilisent ce système dans leur quotidien par l’intermédiaire d’internet, d’applications mobiles de santé et de nombreux autres domaines.

Les enjeux et freins de la e-santé

Concernant les enjeux, l’e-santé est là pour permettre d’accéder à des soins dans des zones subissant des désertifications médicales comme les zones rurales par exemple (50). Les patients deviennent dans ce cas des acteurs de leur santé.
Dans un deuxième temps, elle permet aux professionnels de santé d’obtenir un gain de temps au travail car ces outils permettent d’avoir une aide pour le diagnostic des maladies et pour prendre des décisions.
Enfin, elle apporte un gain financier pour l’hôpital par rapport aux nombreuses ressources qu’elle propose comme les dossiers médicaux, la prise de rendez-vous, la gestion de l’espace dans l’hôpital ou l’aide à la prescription.
Les freins au développement de l’e-santé sont dans un premier temps qu’il y a une difficulté de coordination des professionnels et des établissements de santé sur l’utilisation des logiciels. Le fait qu’ils utilisent tous des logiciels différents ne permet pas de pouvoir accéder à toutes les données d’e-santé. Les logiciels ne peuvent pas se synchroniser et échanger leurs données lorsqu’ils sont différents. C’est pour cela que l’ASIP, a voulu mettre en place un système d’échange des données de santé. Ce système peut être consulté par tous les acteurs de l’e-santé.
Dans un second temps, la France est très stricte dans le domaine de la protection des données personnelles, alors que l’e-santé comprend le big data correspondant à l’ensemble des données numériques concernant la santé et se retrouvant dans les bases de données publiques ou privées (Données d’assurance maladie, réseaux sociaux…) et le big data est parfois utiliser pour assurer une meilleure gestion de notre système de santé et assurer plus de prévention. Il est donc difficile pour le système français de faire la part des choses entre protection des données et utilisation de ces données pour le big data.
Troisièmement, la certification de certains sites internet qui ne sont pas valides au point de vue qualitatif et sécuritaire dans le domaine de la santé.
Enfin, la m-santé possède un frein par rapport au fait que ces applications mobiles sont utilisées afin de saisir des données manuelles et ceci peut engendrer un certain ennui de la part des patients qui peuvent décider d’abandonner leur utilisation.

Exemples d’entreprises e-santé

CATEL est la première entreprise e-santé (53). Crée en 1997, elle a eu pour mission de participer au développement de la télésanté, de la e-santé et de la télémédecine. Didier Robin étant le président et Pierre Traineau étant le co-fondateur de cette entreprise, ils ont mis en place un système d’accompagnement permettant à différents projets dans le secteur de l’e-santé de pouvoir se développer. Ils aident les projets à plusieurs étapes de leur développement comme la formation, l’information, le conseil stratégique, la mise en relation ou l’accompagnement méthodologique. Elle joue également un rôle dans l’épanouissement de ces projets au niveau international. C’est un acteur de l’e-santé en France. Il rassemble un grand nombre d’acteurs dans le domaine de la santé, du service à la personne, du social et de la formation.
E-Health France représentent les entreprises réalisant des solutions e-santé. Cette institution est très récente et a fait son apparition en 2017. Elle a pour objectif de faire croître une entreprise créatrice d’emplois dans le secteur de l’e-santé et dont son évolution peut moderniser le système de santé.
Une filière du numérique dans le secteur de la santé et du bien-être a été créé et s’appelle E-Health Tech. Celle-ci a pour but de développer des jeunes start-ups dans le secteur de la e-santé et du bien-être en France et elle touche tous les secteurs : réseaux sociaux, plateformes internet, applications mobiles, objets connectés, big data ou encore conversation via des plateformes numériques. Elle permet également aux plus grandes entreprises d’e-santé de pouvoir se développer à l’international afin de faire croître l’économie du pays dans le secteur de la santé. Afin de booster ce secteur, il y a eu l’apparition d’hackatons e-santé permettant aux participants de pouvoir trouver une idée innovante en 48h dans le domaine de l’e-santé (54). L’ordre national des pharmaciens a de ce fait, créé son propre hackaton qu’il nomme « HackingPharma ». Le hackaton le plus important étant HackingHealth créant des événements dans de nombreuses villes et dans près de 5 continents.

La m-santé et les applications mobiles santé

La m-santé est apparue après l’e-santé. Elle fait partie d’un des secteurs de l’e-santé. C’est pendant l’année 2000 que deux professeurs d’université en Angleterre, Mr Istepanian et Mr Laxminarayan ont pu définir le terme de santé mobile comme un « e-med non câblé » (55). Le terme « Mobile-Health » est réellement apparu en 2003 et une première définition est apparue comme « l’utilisation des communications mobiles émergeantes en santé publique » (48). En 2006, les deux professeurs réalisèrent une étude de l’impact des systèmes e-santé déjà existants (55). Ils ont présentés les nouveautés m-santé ainsi que leurs impacts avec les réseaux 2.5G, 3G et 4G. Ce travail a permis également d’évaluer l’impact de la m-santé vis à vis de la sécurité des dispositifs et a, ou servir de base de données aux futurs services de m-santé. En 2007, le PDG d’Apple a sorti l’iPhone 2G avec un système d’exploitation IOS. Cette évolution a été le point de départ de l’évolution des smartphones et des applications mobiles. L’OMS a défini plus tard ce terme par « l’utilisation des communications mobiles (SMS, Voix) et des nouvelles technologies apparues avec les smartphones (applications et internet mobiles, systèmes de localisation…) dans le domaine de la santé » (50). La santé mobile peut s’utiliser par l’intermédiaire de différents supports comme les ordinateurs portables ou les ordinateurs fixes : 8 habitations sur 10 en possèdent un. Cependant les plateformes les plus utilisées pour avoir accès à internet à l’heure d’aujourd’hui sont les tablettes numériques tactiles et les smartphones. En octobre 2012 (56), on estime que la moitié des français de plus de 13 ans possédaient un smartphone. Concernant les tablettes tactiles, leurs utilisations ne cessent d’augmenter. Toutes ces nouvelles technologies touchent en particulier les nouvelles générations qui peuvent se connecter à internet facilement et peuvent partager leurs données et expériences sur les réseaux sociaux. Les chercheurs en technologies pensent que nous serons tous connectés par l’intermédiaire de vêtements possédant des capteurs permettant de mesurer le pouls d’un individu, leur taux de déshydratation, leur stress par exemple, ou par de nombreux objets connectés comme des lunettes (Google Glass par exemple) ou bien des montres (Apple Watch par exemple). Dans l’avenir, une société d’étude de tendance « Trendwatching » pense que la population sera munie de dispositifs permettant de pouvoir identifier et d’obtenir de nombreuses informations instantanément d’un objet ou d’une personne que l’on croise dans la rue. Tout ceci, nous permettra de nous enrichir et de connaître de plus en plus ce qui nous entoure. Toutes ces technologies de communications ont permis et permettront de développer des applications santé.
Les applications santé les plus utilisées sont classées en 9 catégories :
– Bases de données (médicaments, plantes, pathologies).
– Conseils et suivis de traitements de maladies chroniques.
– Règles et conseils hygiéno-diététiques.
– Conseils sur une maladie en particulier.
– Relation et établissement d’un contact avec un professionnel de santé.
– Auto-mesure des données de santé afin de pouvoir faire évoluer et améliorer son état de santé.
– Amélioration de l’observance aux traitements.
– Outils de mesure et de diagnostics de maladies.
– Conseils d’un état de santé (Diabète, HTA…).
Toutes ces applications mobiles santé peuvent être téléchargées dans les stores d’applications en ligne selon le type de système d’exploitation (Apple store et Android (48). Un des problèmes majeurs en santé est l’observance des patients. En effet, les personnes âgées ont très souvent de nombreux médicaments à prendre tous les jours. Il est possible que ces personnes oublient parfois de prendre un ou deux comprimés durant la journée. L’OMS a mis en place un système de rappel téléphonique ou d’envoi de message SMS aux personnes voulant bénéficier d’un service d’aide à la prise de médicaments afin d’améliorer l’observance (56). Ces services coûtent cher à l’Etat car il faut mettre en place un système automatisable, il faut pouvoir payer également les différents intervenants de ce système et les communications. En revanche, l’utilisation et la mise en place d’applications mobiles est beaucoup moins coûteuse. Ce genre d’application permet de mettre en place un pilulier virtuel rappelant à l’utilisateur de cette application le moment où il peut prendre son traitement. Lorsque la personne n’a pas confirmé la prise de son traitement, l’application envoie un message d’alerte sonore à l’utilisateur ou un autre membre que la personne a désigné vouloir prévenir en cas d’oubli.
D’un point de vue économique : la santé est en pleine croissance pour la mise en place de nouveau projet mobile santé (50). Elle est reconnue comme faisant partie des 3 principaux champs de croissance économique avec le secteur financier des services de l’industrie et les biens de consommation.
Enfin, au niveau juridique, il faut que ces dispositifs soient réglementés pour ne pas rentrer dans l’illégalité du système de santé. Aux Etats-Unis, la FDA (Food and Drug administration) a intégré une certaine catégorie de ces applications santé dans le domaine des dispositifs médicaux. En Europe, le système n’est pas encore totalement contrôlé et de nombreuses applications n’ayant pas eu la certification de dispositifs médicaux circulent à l’heure actuelle. Il n’y a pas de réglementation définitive concernant cette certification et la commission européenne essaie de remédier à ce problème.

Un secteur en plein expansion et avis sur le sujet

La start-up « dmd santé » a effectué une étude sur la santé mobile (57). Cette entreprise évalue des applications santé pour pouvoir aider les professionnels de santé et la population à choisir des applications pertinentes. Elle a évalué en 3 ans près de 1000 applications mobiles destinées à la santé.
Son étude énonce qu’il existait en 2013 plus de 100 000 applications médicales au sens américain du terme (bien être, médecine, sport, soin) et plus de 40 000 applications médicales au sens français du terme dans le monde entier. Le chiffre d’affaire de cette nouvelle économie ne cesse d’augmenter, allant jusqu’à plusieurs milliards de dollars.
Pour la population, les applications santé servent à obtenir des informations de santé, effectuer de la prévention, assurer un meilleur suivi et une meilleure prise de traitement, établir un lien différent entre médecin et patient et faire partie intégrante de sa santé.
Pour les professionnels de santé, ces applications permettent de se former en continu, de pouvoir se déplacer en dehors de son cabinet, de chez soi, de l’hôpital… Elles permettent également d’être utilisées comme un outil, afin d’obtenir des bases de données, des calculs, des mesures… Elles permettent d’assurer un meilleur suivi des patients atteints de maladies chroniques et elles établissent un lien entre le médecin et le patient. Ces applications ont toutes des objectifs différents. On remarque que les applications mobiles santé pour la population et pour les professionnels de santé sont plus disponibles avec le système d’exploitation Apple IOS. Ce sont grâce à ces systèmes d’exploitation (Android, IOS…) que les inventeurs peuvent développer toutes sortes d’applications mobiles gratuites ou payantes (55). Ces marchés ouvrent des opportunités nouvelles de projets de recherches et de développements. On peut noter que les applications mobiles santé payantes destinées aux professionnels de santé sont plus chères que celles destinées aux grands publics.
Plusieurs avis ont été recueillis concernant la santé mobile et connectée :
Dans un premier temps, des avis ont été recueillis par des étudiants de la SMEREP (Sécurité et mutuelle étudiante) (58). Cette étude permet de montrer comment les jeunes utilisent ces dispositifs connectés et comment ils voient l’avenir de la santé connectée. Parmi les étudiants qui ont été questionnés, 90% pensent que la santé connectée est l’avenir en termes de prévention. Ils sont 60% à dire que ces dispositifs nous rendent acteurs de notre santé et provoque de nouveaux comportements. Trente % pensent que les applications santé permettent de nous stimuler et seulement 2% pensent que ce nouveau marché peut remplacer la médecine classique. Cela veut donc dire que les étudiants croient encore aux compétences des professionnels de santé et que ces nouveaux services digitaux sont là uniquement pour mieux gérer leur santé sans aucune concurrence avec les professions de santé. Néanmoins, ils avouent que la majorité des applications santés qu’ils utilisent sont dans le domaine de l’activité physique et sportive et dans le suivi de leur sommeil. La moitié les utilise pour obtenir des conseils de nutrition et un tiers pour le suivi des règles menstruelles. Le domaine d’applications santé concernant les médicaments, maladies et traitements, envoi d’ordonnance, suivi de prescription, ne concerne pas ce type de population et ils l’avouent. Cette situation n’est pas étonnante car c’est une population en général en bonne santé avec rarement des traitements lourds. Ils n’ont donc pas besoin d’obtenir de conseil sur ce terrain-là.
Dans un deuxième temps, le conseil national de l’ordre des médecins a effectué un sondage sur les utilisateurs d’applications mobiles dans un livre blanc concernant la santé connectée (59). Les résultats obtenus sont de 2014 par CCM Benchmark (société d’édition de sites internet et magazines web) auprès d’un grand nombre d’internautes. Ce sondage a été confirmé par l’IFOP (Institution Française d’Opinion publique) qui est la première société de sondages d’opinions et d’études marketing en France dans le domaine de la m-santé. Cette étude estime que la France compte plus de 7 millions d’utilisateurs de smartphones, tablettes tactiles mais seulement 10% utilisent des applications tous les jours. Ils les trouvent pour un peu moins de la moitié, inutile et sans intérêt et se lassent vite de les utiliser et d’autres avouent les télécharger pour ensuite ne pas s’en servir. Près de 79% des personnes de ce sondage déclarent qu’ils ne connaissent pas d’applications santé et la moitié d’entre eux ne sont pas très confiants envers celles déjà existantes sur le marché. Cela montre bien qu’il y a un manque de communication par les professionnels de santé concernant ces dispositifs, et que la sécurité n’est pas clairement définie.
Les internautes qui ont téléchargé des applications santé et qui sont potentiellement intéressés par celles-ci, ont en règle générale une seule application gratuite qu’ils ont trouvé eux même par une recherche sur le web ou par l’intermédiaire d’un magasin d’applications. Seulement 7% d’entre eux ont été conseillés par un professionnel de santé. Cela montre doublement à quel point, un nouveau service effectué par les professionnels de santé peut se développer, d’autant plus que 88% sont satisfaits par les applications qu’ils ont chargées. Au niveau des attentes des internautes, il faut pouvoir les rassurer sur les données qu’elles contiennent. Parmi ceux qui n’utilisent pas d’applications mobiles, 44% ont peur que leurs données collectées sur l’application soient utilisées à des fins inappropriées et 31% ne voient pas l’utilité de les utiliser.
Enfin, un sondage en 2014 a été réalisé auprès des pharmaciens par téléphone par Direct Medica (société élaborant des solutions innovantes pour améliorer les relations entre professionnels de santé, patients ou encore établissement hospitaliers) sur ce qu’ils pensent des applications santé (60). Cinquante-six % des pharmaciens possédant une tablette tactile ou un smartphone avouent avoir déjà téléchargé une application santé. L’ensemble des pharmaciens (même ceux n’ayant pas de smartphone ou tablette tactiles) pense que ce nouveau service peut apporter un réel atout pour le patient et sa santé. Seulement 11% des pharmaciens conseillent des applications mobiles santé et ils ne le font pas de leur propre initiative car la moitié avoue avoir été poussée par certains laboratoires ou autres moyens de communication. Cela montre bien qu’il faut évoluer dans ce secteur. La principale difficulté des professionnels de santé pour conseiller une application santé est qu’ils ne se renseignent pas assez sur le fonctionnement et l’utilité de celles-ci. Il faut qu’ils les téléchargent eux-mêmes, qu’ils les testent et après qu’ils puissent les conseiller. Cependant, lorsqu’ils prennent l’initiative de conseiller une application santé, un quart des patients n’invoquent pas le fait qu’ils utilisent des applications santé et 19% des patients n’ont pas besoin d’eux pour les télécharger, ils se débrouillent seul par l’intermédiaire de plateformes de téléchargements. Certains professionnels de santé manquent de conviction et 6% pensent même que ce nouveau service ne fait pas partie de leur mission, 8% que la majorité de leur clientèle est constituée de personnes âgées n’utilisant pas les nouvelles technologies, et 2% que les applications santé n’intéressent pas leur clientèle. Pour qu’ils puissent d’avantage conseiller ces applications santé, 68% pensent qu’il faut qu’ils soient poussés par un organisme qui les motive. De plus, ils reconnaissent avoir une certaine méfiance sur la qualité et la sécurité de ces applications. L’objectif clé pour pouvoir améliorer le conseil de ces applications santé est de réussir à rassurer la clientèle sur leur aspect qualitatif et sécuritaire. Les pharmaciens sont néanmoins ouverts aux changements et à l’évolution de leur profession car 74% sont d’accord pour utiliser des tablettes tactiles lorsqu’ils réalisent des entretiens thérapeutiques.

La télémédecine en zone rurale

La télémédecine est une discipline qui pourrait lutter contre la désertification médicale qui se retrouve surtout dans les zones rurales. Une étude a été réalisée dans la région Lorraine où il y a un déficit important de médecins généralistes et spécialistes et qui nécessite donc l’implantation de cette discipline (102). L’étude a été réalisée entre juin 2014 et juillet 2015 répartis en 5 groupes composés de 32 médecins dans la région Lorraine (4 dans la Meuse et 1 dans le sud-toulois). Cette région a été choisie à cause du manque d’effectif de médecins et de leur éloignement par rapport à l’hôpital de Nancy. Le fait de pouvoir prendre contact avec un professionnel de santé à distance pour répondre aux besoins de santé de manière plus rapide que le système habituel permettrait de pallier aux problèmes des déserts médicaux mais également aux inégalités territoriales d’accès aux soins qui ne sont pas équitables, que ce soit en zones urbaines, rurales ou encore semi-rurales.
Cette étude a permis de savoir ce que pensent les médecins de cette région au sujet de la télémédecine.
Les 32 médecins (moyenne d’âge de 51 ans) ont répondu à un questionnaire d’une heure par téléphone sur la télémédecine et sur la téléconsultation. Il s’est avéré qu’aucun médecin ne connaissait la définition exacte de cette discipline mais qu’ils arrivaient néanmoins à développer les 5 axes qui la composent (Télé expertise, téléconsultation, téléassistance médicale, télésurveillance et régulation médicale).
Avec les différentes idées des médecins, l’étude a permis d’identifier les éléments positifs et négatifs dans cette discipline. Concernant les aspects positifs, ils reconnaissent que ce modèle est déjà présent partout dans le monde, que c’est l’évolution logique de la pratique médicale à cause de l’empressement des personnes pour utiliser de nouvelles technologies et qu’il permettrait de faciliter l’accès aux soins.
En ce qui concerne les aspects négatifs, les médecins ne connaissent pas intégralement le concept de la télémédecine, ils ne veulent pas perdre la relation qu’ils ont avec leurs patients et la consultation physique par peur d’établir des sous diagnostics. Ils pensent également qu’il y a peu de spécialités médicales qui peuvent être réalisées en téléconsultation mise à part la dermatologie qui semble être la plus réalisable. Les autres spécialités médicales nécessitent d’effectuer des gestes techniques qui semblent difficilement reproductibles par téléconsultation.
L’étude a pu également mettre en évidence leurs avis sur l’organisation d’une téléconsultation : Ils pensent que cette discipline doit être très encadrée en conservant le médecin généraliste comme pilier central, et qui doit avoir un rôle d’interprète des téléconsultations en conservant les liens qu’il a avec ses patients. Il faut que cette discipline soit réalisée à proximité du médecin généraliste qui réalise la téléconsultation.
Il faut que les professionnels de santé réalisant cette discipline aient suivi une formation complète et certifiée.
Il faut pouvoir également former les patients à la télémédecine (explication du concept, les avantages, les inconvénients…). Ils ont du mal à imaginer que les spécialistes puissent se rendre disponible à la caméra pour une téléconsultation alors qu’ils manquent de temps déjà dans leur profession sans effectuer ce genre de service.
Pour l’aspect financier, les médecins veulent qu’un cadre réglementaire sur la discipline soit bien établi concernant la rémunération de l’acte, le coût du matériel peut être financé par les institutions publiques comme l’HAS (Haute Autorité de Santé) ou par les assurances privées et les mutuelles.
Enfin pour l’aspect juridique, un cadre législatif doit être mis en place pour le partage des responsabilités entre les différents professionnels de santé impliqués. Il faut également pouvoir préserver le secret médical.
Les médecins ne se sentent pas prêt à vouloir faire évoluer leur profession dans cette voie, ils veulent préserver la relation qu’ils ont avec leurs patients.
Concernant la télémédecine en pharmacie, un article paru dans le moniteur des pharmaciens décris une pharmacienne tentant l’expérience de la télémédecine par le programme de Télémédinov dans une officine d’un village de Vendée (103).

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Table des matières

ABREVIATIONS ET ACRONYMES
INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE
I. Qu’est-ce que l’ubérisation ?
1.Définition par différents auteurs
2.Définition retenue
3.Conséquences
3.1. Conséquences pour les clients
3.2. Conséquences pour les prestataires
3.3. Conséquences pour l’Etat
4.Quelques grandes entreprises ubérisées
4.1. Uber
4.1.1. Historique
4.1.2. Concurrence
4.2. Airbnb
4.2.1. Historique
4.2.2. Concurrence
4.3. Alloresto
4.3.1. Historique
4.3.2. Concurrence
4.4. Autres entreprises d’ubérisation
5.Concept applicable à la pharmacie d’officine
5.1. L’ubérisation perçue par la coopérative Welcoop
5.2. L’avenir de la pharmacie
5.2.1. Perçu par les pharmaciens
5.2.2. Perçu par les patients
II.L’ubérisation de l’officine
1.La digitalisation de l’officine
1.1. La e-santé
1.1.1. Les composants e-santé
1.1.2. Les producteurs e-santé
1.1.3. Les enjeux et freins de la e-santé
1.1.4. Exemples d’entreprises e-santé
1.2. La m-santé et les applications mobiles santé
1.2.1. Un secteur en plein expansion et avis sur le sujet
1.2.2. Label qualité
1.2.3. Concours
1.2.4. Quelques applications santé au comptoir
1.2.4.1. Patient
1.2.4.2. Pharmacien
1.3. Les objets connectés
1.3.1. Cardiologie
1.3.2. Diabète
1.3.3. Personnes âgées
1.4. La télémédecine
1.4.1. Concept
1.4.2. La télémédecine en zone rurale
2.La pharmacie à distance
2.1. A l’étranger
2.1.1. Etats-Unis
2.1.2. Japon, Chine
2.1.3. Royaume-Uni
2.2. En France
2.2.1. La livraison
2.2.2. Le e-commerce
2.2.3. La dématérialisation de l’ordonnance
2.2.4. La pharmacie drive
III.Les limites de ce néologisme
1.La législation pharmaceutique
1.1. Le CSP : Code de Santé Publique
1.1.1. La déontologie du pharmacien
1.1.2. Le monopole pharmaceutique
1.1.3. Le médicament et la parapharmacie
1.2. Le numérus clausus
1.3. La loi HPST
2.La réglementation du numérique
2.1. Logiciels, applications mobiles et objets connectés qualifiés de DM : Dispositifs Médicaux
2.1.1. HAS : Haute Autorité de Santé
2.1.2. ANSM : Agence Nationale de Sécurité du Médicament
2.2. Logiciels, applications mobiles et objets connectés santé sans finalité médicales
2.2.1. HAS
2.2.2. ANSM
2.3. Sécurisation et protection des données personnelles
2.3.1. CNOM : Conseil National de l’Ordre des Médecins
2.3.2. CNIL : Comité Nationale de l’Informatique et des Libertés
2.4. CNNum : Conseil National du Numérique
3.La valorisation de la profession
3.1. Le métier de pharmacien d’officine
3.1.1. La prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement et le suivi des patients
3.1.2. La dispensation, l’administration des médicaments et le conseil pharmaceutique
3.2. ETP : Entretiens Thérapeutiques
3.3. Le suivi d’observance
CONCLUSION
LISTE DES FIGURES
BIBLIOGRAPHIE

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