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L’œsophage
L’œsophage est un « conduit flexible » d’environ 25 cm de long et 2 à 3 cm de large qui permet l’acheminement des aliments du pharynx vers l’estomac. Il traverse le cou, le thorax et finit dans l’estomac. Sa paroi est composée de muscles lisses semblables à des anneaux et qui, par péristaltisme, permettent au bol alimentaire de progresser dans l’œsophage.
À sa jonction supérieure, il possède une valve, le sphincter supérieur de l’œsophage et à sa jonction inférieure, il y a un sphincter qui empêche le reflux gastroœsophagien-.
De l’œsophage au gros intestin, la paroi des organes du tube digestif comprend les quatre mêmes couches concentriques fondamentales de tissus ou tuniques (annexe II).
La couche la plus profonde qui tapisse la cavité est la muqueuse. Elle est épaisse, résistante et constituée d’un épithélium de revêtement en contact direct avec les aliments, d’un tissu conjonctif appelé chorion, et une couche de tissu musculaire lisse. La couche suivante est une sous-muqueuse, couche de tissu conjonctif lâche contenant des vaisseaux sanguins et lymphatiques et des nerfs. La musculeuse, tissu suivant, se compose de fibres musculaires circulaires internes et longitudinales externes. La tunique externe est un adventice ou séreuse, composée de tissu conjonctif lâche recouvert d’un épithélium simple.
L’estomac
Première dilatation du tube digestif, l’estomac est une poche musculeuse en forme de J d’environ 25 cm, à paroi triple. Sa surface intérieure contient des glandes qui sécrètent le suc gastrique. L’estomac est en rapport anatomique avec le foie, la rate, le pancréas, le diaphragme et les intestins.
L’estomac présente une ouverture en haut, le cardia, qui permet la jonction avec l’œsophage, et se termine par le sphincter pylorique qui permet la communication avec l’intestin grêle. L’estomac se compose de trois parties : le fundus, partie supérieure qui assure la réception des aliments ingérés, le corps assurant le stockage et l’antre pylorique, partie inférieure horizontale dont le rôle est de réaliser le brassage des aliments ainsi que l’évacuation du chyme.
Quand l’estomac est vide, la muqueuse forme des replis, les plis gastriques.
La paroi gastrique se compose de quatre tuniques : une tunique séreuse ; une tunique musculaire lisse puissante ; une tunique sous-muqueuse et une tunique muqueuse glandulaire.
La musculeuse de la paroi de l’estomac se compose de muscles lisses. Les fibres musculaires sont disposées obliquement, ce qui permet de propulser la nourriture et de la malaxer pour réduire la nourriture en fragments.
La muqueuse de l’estomac est un épithélium qui produit une grande quantité de mucus. Les cellules épithéliales s’enfoncent et forment des cellules sécrétrices appelées glandes gastriques qui débouchent dans les cryptes de l’estomac.
Au cours de son passage dans l’estomac, la nourriture est transformée en chyme qui passe ensuite dans l’intestin grêle par l’orifice pylorique lorsque l’acidité est suffisante.
L’intestin grêle
L’intestin grêle est le principal site de la digestion puisque c’est là que la nourriture ingérée est rendue utilisable pour les cellules. C’est la partie la plus longue du tube digestif (de 5 à
8 m).
Les trois régions de l’intestin grêle
Le premier tronçon de l’intestin forme l’anse duodénale dans laquelle débouche le tronc commun du canal pancréatique et du canal cholédoque.Ce tronçon initial fixe s’appelle le duodénum et mesure environ 20 cm de long. C’est un carrefour où arrivent les sécrétions bilio-pancréatiques. Le segment suivant est le jéjunum, partiecentrale de l’intestin. Le dernier segment, l’iléon, est relié au gros intestin par la valve iléocæcale.
La paroi
La paroi de l’intestin grêle possède les quatre tuniques communes à la plupart des sections du tube digestif. Cependant, elle a la particularité d’être couverte par de nombreux replis qui augmentent considérablement sa surface, et permettent une augmentation de l’absorption des substances solubles. Il existe trois structures différentes : les microvillosités, les villosités intestinales et les plis circulaires.
Les microvillosités sont des prolongements microscopiques de la membrane plasmique des cellules de la muqueuse et elles donnent à la surface de la muqueuse un aspect velouté. L’ensemble des microvillosités d’une cellule forme une bordure en brosse qui permet d’augmenter la surface d’absorption mais aussi de porter des enzymes participant à la dernière étape de la digestion des sucres et des protéines à l’intérieur de la lumière intestinale.
Les villosités intestinales, d’environ un millimètre, confèrent à la muqueuse son aspect « pelucheux ». Au centre de chaque villosité se trouve un réseau de capillaires sanguins et un vaisseau chylifère. Chaque villosité, en se contractant, permet d’augmenter le contact entre la surface de la villosité et le chyme, ce qui augmente la capacité d’absorption.
Les plis circulaires sont des replis profonds de la muqueuse et de la sous muqueuse. Ces crêtes ont une hauteur d’environ 1cm et obligent le chyme à se déplacer en spirale, ce qui le ralentit pour faciliter et terminer l’absorption des nutriments par la muqueuse intestinale.
Le gros intestin
Le gros intestin, également appelé colon, mesure environ 1,5 m de long et 6,5 cm de diamètre. C’est la portion terminale du tube digestif. Il s’étend de la valve iléocæcale à l’anus et a pour fonction principale d’absorber l’eau provenant des résidus alimentaires non digérés, et d’évacuer ces aliments non digérés sous forme de fèces.
Le gros intestin se compose de plusieurs parties : le cæcum, l’appendice vermiforme, le côlon, le rectum et le canal anal terminé par l’anus. Le côlon est lui-même composé de différents segments : le côlon ascendant, qui se termine par un angle droit appelé courbure colique droite ; le côlon transverse, mobile, qui travers horizontalement la cavité abdominale avant de former l’angle colique gauche ; et le côlon descendant qui devient le colon sigmoïde en arrivant dans le bassin. L’anus se compose d’un sphincter volontaire et d’un sphincter involontaire qui restent fermé jusqu’à la défécation.
Les organes digestifs annexes
Les aliments ne passent pas dans ces organes mais ceux-ci sécrètent des substances par l’intermédiaire de canaux.
Les glandes salivaires
Trois principales paires de glandes salivaires s’ouvrent dans la cavité orale : les glandes parotides (les plus volumineuses), au niveau de la joue ; les glandes submandibulaires (ou sous-maxillaires), sous la langue ; et les glandes sublinguales, au niveau du plancher buccal.
Ces glandes sont composées soit de cellules séreuses, qui sécrètent une salive sans mucine, soit de cellules muqueuses, qui sécrètent une salive visqueuse et riche en mucines.
Il y a également un grand nombre de glandes salivaires accessoires dans la langue, les joues, les lèvres, le palais…
Le pancréas
Le pancréas est une glande molle de forme triangulaire qui s’étend de la rate au duodénum. Il synthétise des enzymes qui dégradent tous les types de composés alimentaires. Le pancréas assure aussi une fonction endocrine puisqu’il produit l’insuline et le glucagon, sécrétés dans la circulation sanguine, pour la régulation de la glycémie. Les îlots de Langerhans, amas de cellules dispersés dans tout le pancréas, sécrètent ces hormones. Le pancréas est donc une glande mixte puisque c’est à la fois une glande endocrine et une glande exocrine.
Le foie et la vésicule biliaire
Le foie est la plus grosse glande de l’organisme (environ 1,5 kg). Il est situé sous le diaphragme, vers la droite du corps, il surmonte l’estomac et le recouvre partiellement. Il comprend deux lobes : le lobe droit et le lobe gauche qui ont la même fonction. Ces lobes sont faits de nombreux lobules, unités fonctionnelles avec des cellules épithéliales spécialisées appelées hépatocytes.
La seule fonction digestive de l’estomac est la production de bile qui sort du foie par le conduit hépatique et entre dans le duodénum par le canal cholédoque.
La vésicule biliaire est une petite poche à paroi mince dont la fonction est le stockage de la bile. Elle se trouve dans une fossette peu profonde à la surface du foie. Quand le duodénum est vide, la bile reflue dans le conduit cystique puis dans la vésicule biliaire où elle est stockée. Puis lorsque les aliments gras arrivent dans l’intestin, un stimulus hormonal provoque la contraction de la vésicule biliaire et l’éjection de la bile dans le duodénum.
Physiologie et processus digestifs
Les activités principales du système digestif sont l’ingestion (introduction de nourriture dans la bouche), la propulsion (avancement de la nourriture dans le tube digestif), la digestion mécaniqueet chimique, l’absorption (passage des nutriments de la lumière du tube digestif au sang ou à la lymphe) et la défécation (évacuation des substances non digérées).
Activités se déroulant dans la bouche, le pharynx et l’œsophage
La mastication
Le rôle essentiel de la bouche dans la digestion est la mastication. C’est le premier acte mécanique permettant la réduction des grosses particules alimentaires. Il y a un mouvement rythmique d’ouverture et de fermeture de la bouche, par contraction des muscles masticateurs, qui sert à broyer les aliments. Ce processus sert à « découper » la nourriture en petits morceaux, ce qui est particulièrement important pour les substances difficiles à digérer. C’est le rôle des dents de couper et déchiqueter les aliments. Les incisives servent à couper, les canines servent à déchiqueter, et les prémolaires et molaires servent à broyer. La bouillie obtenue est imprégnée de salive.
La salivation
La salive, première sécrétion digestive, se compose de substances minérales (99,5% d’eau pour humidifier le bol alimentaire), d’amylase salivaire (pour amorcer la digestion chimique de l’amidon), de mucine (pour lubrifier et faciliter la déglutition), d’une solution tampon permettant de neutraliser l’acidité, de lysozymes (action antibactérienne qui protège la muqueuse de la bouche) et de lipases (action dans l’estomac).
La salive est produite par les glandes salivaires, puis elle est libérée dans la cavité buccalepar des canaux excrétoires. La salive est produite à raison de 0,5 à 1,5 litre par jour. Sa production est stimulée par les odeurs, la vue, le goût… La production est continue mais elle s’intensifie quand des aliments sont présents dans la bouche.
La salive remplit trois rôles essentiels : elle commence la digestion, lubrifie la nourriture pour faciliter l’avalage, et elle a un rôle bactéricide car elle contient des substances qui détruisent certaines bactéries.
Le mucus contenu dans la salive humecte les aliments et contribue à les agglomérer en une masse appelée bol alimentaire, ce qui facilite la mastication et la déglutition.
La déglutition
Quand la mastication est terminée, il faut déglutir, c’est-à-dire avaler la nourriture. Le bol alimentaire passe alors de la cavité buccale au pharynx grâce à la langue. Ce bol alimentaire passe ensuite dans l’œsophage qui la conduit dans l’estomac. Il s’agit d’un phénomène réflexe déclenché par le contact des aliments dans l’arrière-gorge.
La déglutition se fait donc en trois étapes : le temps buccal – volontaire, au cours duquel la langue pousse le bol alimentaire de la bouche vers le pharynx -, le temps pharyngien – réflexe, avec fermeture des fosses nasales par élévation de l’épiglotte – et le temps œsophagien, avec ouverture du sphincter œsophagien.
La digestion dans l’estomac
La durée de la digestion dans l’estomac varie entre trois et sept heures. L’estomac joue trois rôles : recevoir les aliments pour les stocker provisoirement, assurer le début de la digestion des protéines, et évacuer les aliments vers l’intestin grêle.
L’activité motrice
Avant d’entreprendre le malaxage des aliments, le sphincter gastro-oesophagien se referme afin d’empêcher le reflux de nourriture vers l’œsophage.
Grâce à ses muscles, l’estomac va malaxer les aliments avec le suc gastrique et les transformer en chyme, masse liquide partiellement digérée.
Une fois que la nourriture est bien mélangée, une onde de péristaltisme s’amorce dans l’estomac grâce aux cellules pacemakers pour permettre la progression du chyme vers le pylore. Le pylore agit alors comme un filtre et ne laisse passer que les liquides et les petites particules par l’orifice pylorique. A chaque contraction du muscle de l’estomac, 3ml de chyme passent dans l’intestin par le sphincter pylorique partiellement fermé. Ce qui ne peut pas passer reflux dans l’estomac où il est de nouveau mélangé. L’onde de brassage suivante pousse de nouveau le chyme vers le duodénum.
Les sécrétions gastriques
Le suc gastrique est un liquide biologique produit par les glandes gastriques et qui permet la transformation des aliments en chyme acceptable par l’intestin grêle. Les sécrétions gastriques proviennent de glandes présentes au niveau de la muqueuse. Ces sécrétions ont deux rôles: commencer la digestion acide des aliments (rôle du suc gastrique) et protéger l’estomac de l’acidité gastrique en formant une barrière entre les cellules de l’estomac et le suc gastrique (rôle du mucus).
Le suc gastrique se compose principalement de substances minérales comme l’eau, les sels minéraux et l’acide chlorhydrique et de substances organiques comme le pepsinogène, le mucus et un facteur intrinsèque.
Une fois les aliments solides transformées en chyme, ils se déversent dans le duodénum, par contractions des muscles, en passant pas le sphincter pylorique.
La digestion dans l’intestin grêle
A son entrée dans l’intestin grêle, la nourriture n’est que partiellement digérée. Les glucides et les protéines sont en partiedégradés, mais les lipides n’ont encore subi aucune transformation ou presque. Le processus de digestion chimique des aliments s’intensifie durant les trois à six heures que dure le cheminement du chyme dans l’intestin grêle. Dans l’intestin grêle, la digestion est sous la dépendance de trois sécrétions: intestinale, pancréatique et hépatobiliaire.
A l’extrémité de l’intestin grêle, la digestion est terminée et l’absorption achevée. L’intestin grêle est donc le siège des processus ultimes de la digestion,et le lieu de l’absorption.
La digestion mécanique
Le péristaltisme est le principal mécanisme de propulsion des aliments dans le tube digestif et donc dans l’intestin grêle. Il consiste en des ondes de contraction qui avancent le long de l’intestin, suivies d’ondes de relâchement. Ces mouvements rythmiques provoquent des constrictions locales de l’intestin qui mélangent le chyme aux sucs digestifs et contribue à la propulsion de la nourriture dans l’intestin.
Le suc intestinal
La sécrétion principale est celle de mucus protecteur par les glandes duodénales et les glandes caliciformes de la muqueuse. Les sécrétions enzymatiques se font à la surface des cellules intestinales. Il s’agit de lactases (hydrolyse du lactose en glucose et galactose), d’invertases (hydrolyse du saccharose en glucose et fructose), de maltases (hydrolyse du maltose en glucose), de peptidases (hydrolyse des peptides en acides aminés), de nucléosidases (hydrolyse des nucléotides)…
Le suc pancréatique
Le pancréas produit le suc pancréatique qui achève de fragmenter les dernières particules alimentaires. Ce suc contient des enzymes comme l’amylase pancréatique, qui termine la digestion de l’amidon ; la trypsine, la chymotrypsine et la carboxypeptidase, qui accomplissent une partie de la digestion des protéines ; des lipases, qui assurent toute la digestion des lipides ; et des nucléases (ribonucléase et désoxyribonucléase), qui catalysent la dégradation des acides nucléiques. Le suc pancréatique comporte aussi du bicarbonate qui rend ce suc basique (pH 8). Ainsi, en arrivant dans l’intestin grêle ce suc neutralise l’acidité du chyme venant de l’estomac, ce qui permet une meilleure action des enzymes digestives intestinales et pancréatiques.
Les sécrétions hépatobiliaires
L’intestin grêle reçoit également des sécrétions venant du foie. La bile, libérée par les cellules hépatiques, pénètre ainsi dans le duodénum par le sphincter d’Oddi.
La bile est un liquide biologique jaune verdâtre qui fragmente les lipides. Sa production est permanente, et son stockage se fait dans la vésicule biliaire. Elle se compose de sels biliaires, de pigments biliaires (notamment la bilirubine), du cholestérol, des phospholipides et des électrolytes. Cependant, seuls les sels biliaires et les phospholipides contribuent à la digestion. La bile ne contient donc pas d’enzyme mais des sels qui permettent d’émulsifier les graisses, c’est-à-dire de fragmenter des gros globules lipidiques pour former des suspensions de petits globules de lipides.
«La digestion » dans le gros intestin
Les déchets, aliments non digérés, passent ensuite dans le gros intestin. Celui-ci a deux fonctions : absorber l’eau pour compacter les résidus de la digestion sous forme de selles et stocker les matières fécales jusqu’à leur élimination. De plus, le gros intestin abrite une foule de microbes, la flore intestinale, qui achève de transformer les aliments, notamment la cellulose, en décomposant les résidus hydrocarbonés présents dans les matières non digérées. La fermentation des glucides restants par ces bactéries entraine un dégagement d’hydrogène, de dioxyde de carbone et de méthane. Ces dernières transformations contribuent à la formation de flatuosités dans le côlon et sont responsable de l’odeur des selles.
D’un point de vue mécanique, on distingue des mouvements lents et des mouvements de masse. Ces mouvements permettent le déplacement du contenu intestinal vers le rectum et sont à l’origine du besoin de défécation. Les déchets sont ensuite évacués par l’anus via le rectum, par relâchement des sphincters anaux.
Le rôle des organes dans les différentes étapes de la digestion sont récapitulées dans l’annexe III.
La digestion chimique des aliments
Il s’agit de l’hydrolyse des grosses molécules alimentaires en composés plus simples dont la taille finale permettra leur passage à travers les membranes cellulaires de la barrière intestinale. Ainsi, les glucides sont transformés en monosaccharides, les lipides, en monoglycérides, glycérol et acides gras, et les protéines en acides aminés, di- et tripeptides.
Puis, après digestion, les nutriments passent de la lumière du tube digestif au sang. C’est ce que l’on appelle l’absorption. Les nutriments seront alors distribués aux différents organes.
La digestion des glucides par les carboxyhydratases et leur absorption
Les glucides couvrent environ les 2/3 des besoins énergétiques. L’amidon représente la moitié des glucides ingérés dans les aliments, suivi par le saccharose et le lactose. La digestion des glucides commence dans la bouche grâce à l’amylase salivaire. Celle-ci scinde l’amidon, polymère de glucose, en oligosaccharides comme le maltose. La digestion des glucides se poursuit alors dans l’intestin grêle (à 95%) grâce aux sécrétions pancréatiques. Les enzymes permettant la digestion des glucides sont les carboxyhydrases. Sous l’action de ces enzymes, les polymères du glucose comme l’amidon, le glycogène, la cellulose, se transforment en disaccharides (maltose, saccharose et lactose). Ces disaccharides subissent ensuite une autre transformation. Sous l’action de maltase, saccharase ou lactase, ils se scindent pour former des monosaccharides (glucose, fructose et galactose) dans la bordure en brosse des cellules épithéliales de l’intestin.
Après transformations, les monosaccharides peuvent être absorbés pour être utilisés par les cellules. Ils passent alors vers le sang à travers les cellules muqueuses et les capillaires. Ils sont transportés par la veine porte jusqu’au foie.
Le glucose est absorbé dans la cellule muqueuse. Cette absorption nécessite un co-transport actif secondaire avec du Na+ (symport). Ensuite, le glucose est transporté passivement dans le sang par un transporteur du glucose. Il s’agit d’une diffusion facilitée (Annexe IV). L’absorption du galactose est la même que celle du glucose. Il y a donc compétition quand ils sont présents simultanément.
En revanche, le fructose pénètre dans les cellules épithéliales par diffusion facilitée. Il est transporté à travers la membrane luminale des entérocytes par transport passif.
Par la suite, les monosaccharides sont transportés vers le foie par la veine porte hépatique, puis passent par le cœur et sont acheminés à la circulation générale.
La digestion des protéines par les protéases et leur absorption
Les protides présents dans l’intestin grêle ont deux origines : les protéines alimentaires (60 à 90 g/j) et les protéines endogènes provenant des sécrétions salivaire, gastrique, pancréatique et biliaire (20 à 40 g/j). La digestion des protéines commence seulement dans l’estomac (Annexe V). L’hydrolyse des protéines est catalysée par les protéases, enzymes protéolytiques nécessaires à leur digestion. Sous l’action de ces enzymes, il y a libération d’acides aminés, de dipeptides et de tripeptides.
Parmi les protéases, on distingue les exopeptidases (aminopeptidases et carboxypeptidases) et les endopeptidases (pepsine, trypsine et chymotrypsine), selon qu’elles attaquent une liaison peptidique à l’intérieur ou à l’extérieur de la chaine peptidique. Les proenzymes protéolytiques sont des enzymes synthétisées, stockées et libérées sous une forme moléculaire inactive appelée proenzymes.Elles nécessitent une activation (par HCl ou par un autre enzyme). C’est le cas de la pepsine. Son précurseur est le pepsinogène, et son activation nécessite la présence d’acide chlorhydrique. Les pepsines sont à nouveau inactivées dans l’intestin grêle.
En revanche, d’autres endopepdidases sont activées dans l’intestin. C’est le cas de la trypsine qui nécessite du trypsinogène et une entérokinase pour devenir actif. Ces endopeptidases transforment et fragmentent les molécules protéiques en peptides plus courts. Finalement, l’hydrolyse terminale a lieu dans la bordure en brosse lorsque les di- et tri peptides sont hydrolysés en acides aminés.
Quelque soit leur source, la plupart des protéines sont scindées dans l’estomac en fragments peptidiques par la pepsine, puis dans l’intestin grêle par la trypsine et la chymotrypsine. Ces fragments sont ensuite scindés en acides aminés libres par la carboxypeptidase pancréatique et l’aminopeptidase, localisée sur les membranes luminales des cellules épithéliales de l’intestin grêle.
Une fois digérées, les protéines sont absorbées sous forme d’acides aminés libres et de di- et tripeptides, principalement dans le duodénum et le jéjunum. Les acides aminés sont absorbés par plusieurs systèmes de transport selon l’acide aminé transporté. Il s’agit d’un transport actif secondaire : les transporteurs utilisent un co-transport avec le sodium.
Les chaines courtes, di- et tripeptides, peuvent être absorbés directement sans transformation par un système de cotransport avec H+. Il s’agit alors d’un symport actif tertiaire.
L’absorption luminale des acides aminés est donc un processus qui requiert de l’énergie sous forme d’ATP.
Les acides aminés et les peptides absorbés sont ensuite dirigés vers le foie via la veine porte hépatique. S’ils ne sont pas retenus par les hépatocytes, ils passent dans la circulation générale. Les cellules de l’organisme les utiliseront alors pour la synthèse des protéines et la production d’ATP.
La digestion des lipides par les lipases et leur absorption
La quantité de lipides ingérés (sous forme de beurre, d’huile, de margarine, de lait, de charcuterie…) varie selon les individus, de 60 à 150 g/j en moyenne. C’est une source majeure d’énergie pour l’homme (30 à 40%). Parmi les lipides, on distingue les triglycérides, les phospholipides, les esters du cholestérol et les vitamines liposolubles.
C’est dans le foie que débute le métabolisme des lipides grâce à la sécrétion de la lipase pancréatique qui hydrolyse les triglycérides à chaine courte en acides gras et glycérol (Annexe VI).
Les lipides sont insolubles dans l’eau. Le milieu intestinal étant aqueux, les lipides nécessitent donc une digestion particulière en 3 étapes,à commencer par l’émulsion des graisses grâce aux acides biliaires. Cette phase est gastrique et duodénale. Les graisses sont rendues hydrosolubles par mise en solution sous forme de fines gouttelettes lipidiques. Puis il y a un brassage mécanique et une absorption de sels biliaires en surface. Ensuite, il y a action des lipases pancréatiques qui dégrade chaque molécule de triacylglycérol, ce qui engendre la libération de monoglycérides, de glycérol et d’acides gras libres.
Enfin, il y a formation de micelles, petits disques contenant des sels biliaires, des phospholipides, des acides gras, du cholestérol et des glycérides, tous rassemblés autour des extrémités polaire de chaque molécule. Les micelles sont amphiphiles: le cœur est hydrophobe alors que la membrane est hydrophile. Ces structures permettent le passage en milieu hydrophile des lipides. Les micelles migrent alors vers la bordure en brosse de la membrane des cellules bordantes de l’épithélium intestinal, où ils libèrent leur contenu.
L’absorption des micelles se fait donc par un mécanisme de diffusion. Dans les entérocytes, il y a une « recombinaison » des triglycérides qui passeront des entérocytes à la circulation périphérique, sous forme de chylomicrons, via le système lymphatique. Leschylomicrons sont alors transportés jusqu’au foie où les triglycérides sont associés à deslipoprotéines et transportés vers le tissu adipeux où ils sont stockés.
Quand le chyme atteint l’iléon, la majorité des sels biliaires est réabsorbée dans le sang et retourne
au foie pour y être recyclés.
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Table des matières
Introduction
I/ Cadre conceptuel
A)Introduction
B) Anatomie de l’appareil digestif
1) Le tube digestif
a. La cavité buccale
b. Le pharynx
c. L’œsophage
d. L’estomac
e. L’intestin grêle
f. Le gros intestin
2) Les organes digestifs annexes
a. Les glandes salivaires
b. Le pancréas
c. Le foie et la vésicule biliaire
C)Physiologie et processus digestifs
a. Activités se déroulant dans la bouche, le pharynx et l’œsophage
b. La digestion dans l’estomac
c. La digestion dans l’intestin grêle
d. «La digestion » dans le gros intestin
D)La digestion chimique des aliments
a. La digestion des glucides par les carboxyhydratases et leur absorption
b. La digestion des protéines par les protéases et leur absorption
c. La digestion des lipides par les lipases et leur absorption
II/ Cadre théorique
A)Définitions
B) L’émergence des représentations
1) Intérêt de les faire émerger et de les prendre en compte
2) Méthode de collecte et d’émergence des représentations
C) Les origines des conceptions
D)La difficulté à dépasser les conceptions
1) La notion d’obstacle
2) La notion d’objectif
3) La notion d’objectif-obstacle
E) La prise en compte didactique
1) Que faire avec les représentations ?
2) La notion de conflit socio-cognitif
3) La notion de situation-problème
F) Le savoir scientifique
1) Qu’est ce que le savoir scientifique ?
2) L’acquisition des savoirs à l’école primaire
a. Le travail de l’enseignant en amont : la transposition didactique
b. L’élève acteur de ses apprentissages
c. La construction d’un concept à l’école élémentaire
G)Transposition didactique : du savoir savant au savoir enseigné
I) Les conceptions habituelles des enfants à propos de la digestion
III/ Mise en pratique en classe : recueil de données
A)Cadre du recueil de données
B) Contenu des séances
C) Analyse globale des séances
D)Evaluation de novembre 2012
Conclusion
Bibliographie
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