La différenciation pédagogique

La différenciation pédagogique 

Retour sur ses débuts 

La pédagogie différenciée naît dans les années 1970 lorsqu’il apparaît indispensable de relever le niveau de qualification des Français pour lutter contre le chômage. A cette époque, il devient plus difficile de trouver un emploi sans être qualifié. Les élèves en difficultés doivent rester sur les bancs de l’école et les enseignants sont amenés à voir les difficultés des élèves comme provisoires et surmontables pour lutter contre l’échec scolaire. Ils ont l’obligation, désormais, de prendre en compte l’hétérogénéité des élèves. Louis Legrand, directeur de l’Institut Pédagogique National, est le fondateur de la pédagogie différenciée. En 1986, il rédige un livre de référence intitulé La pédagogie différenciée. A la même époque, trois grands auteurs André de Peretti, Philippe Meirieu et Philippe Perrenoud sortent à leur tour des ouvrages pour définir la fixation des principes essentiels de la pédagogie différenciée. Selon Philippe Perrenoud, « Différencier, c’est rompre avec la pédagogie frontale, la même leçon, les mêmes exercices pour tous ; c’est surtout mettre en place une organisation du travail et des dispositifs qui placent régulièrement chacun, chacune dans une situation optimale. Cette organisation consiste à utiliser toutes les ressources disponibles, à jouer sur tous les paramètres, pour organiser les activités de telle sorte que chaque élève soit constamment ou du moins très souvent confronté aux situations didactiques les plus fécondes pour lui. » .

La loi d’orientation de 1989, dite loi Jospin, prescrit la mise en place de la différenciation pédagogique comme moyen de prendre en compte les besoins particuliers des enfants. Depuis, tous les textes institutionnels la prennent en considération et témoignent de son importance.

Définition institutionnelle de la pédagogie différenciée 

En 2017, lors de la conférence du conseil national d’évaluation du système scolaire sur la différenciation pédagogique, une définition de cette dernière est donnée :

« La différenciation est la prise en compte par les acteurs du système éducatif des caractéristiques individuelles (besoins, intérêts et motivations ; acquis, non acquis et difficultés ; modes d’apprentissage (style, rythme, pouvoir de concentration, engagement…) ; potentialités à exploiter… de chaque élève en vue de permettre à chacun d’eux de maîtriser les objectifs fondamentaux prescrits et de développer au mieux leurs potentialités, et de permettre au système éducatif d’être à la fois plus pertinent, efficace et équitable. » .

Dans le livre d’Eric Battut et Daniel Bensimhon, Faire réussir les élèves avec la pédagogie différenciée en cycle 3, la différenciation pédagogique est décrite en 4 pôles :

◈ L’élève : ses besoins, ses difficultés, ses points d’appui
◈ Les mises en œuvre pédagogiques : des processus, des démarches, des procédés
◈ La classe : apprendre ensemble
◈ Les savoirs : les contenus des savoirs prescrits .

Un point de vigilance est à noter sur cette notion, la pédagogie différenciée ce n’est pas l’individualisation des parcours. Elle doit s’appuyer sur le groupe et vise à faire acquérir à tous les élèves des savoirs communs. D’après la définition donnée dans le livret Repères , l’individualisation est « un mode d’organisation pédagogique dans lequel l’élève travaille de manière individualisée, en fonction de ses acquis et de ses besoins, avec l’aide d’un plan de travail et des consignes lui permettant d’effectuer les tâches scolaires en autonomie, pendant un temps donné, avec si nécessaire des ressources qui lui sont fournies ou qu’il va chercher. » .

Quelles formes peut prendre la différenciation pédagogique ?

Si la pédagogie différenciée est très présente dans les demandes institutionnelles depuis la loi d’orientation de 1989, dans les recherches scientifiques et est vue comme indispensable, elle est encore trop peu mise en place dans les classes du fait que les enseignants ne savent pas toujours comment procéder pour son application.

♦ Il existe quatre variables de différenciation pédagogique :
♦ Les tâches (les supports, le parcours, la quantité, les actions et la prise en compte des styles d’apprentissages)
♦ Les dispositifs (les modalités de travail, les organisations sociales, l’autonomie et les routines)
♦ Les étayages (les démarches, les outils, les moyens, le temps, la coopération, le pilotage)
♦ Les contenus (adapter le curriculum, objets scolaires, les centres d’intérêts) .

Pourquoi différencier ?

Dans une classe, un enseignant peut rapidement se sentir démuni face à l’hétérogénéité des élèves. En effet, tous les élèves sont différents par leur statut social, leurs capacités, leur motivation, leurs attitudes, leur caractère… Les enseignants se doivent d’adapter leur pédagogie pour aider chaque élève dans leurs apprentissages et les amener vers la réussite. Afin d’aider au mieux les élèves et de proposer des activités adaptées à leur profil, nous pouvons nous appuyer sur les recherches de Dominique Bucheton. Elle relève cinq postures d’élèves concernant l’engagement dans la tâche :
❖ scolaire ;
❖ première ;
❖ ludique-créative ;
❖ réflexive
❖ et refus.

Lorsque la posture de l’élève est scolaire, cela ne signifie pas forcément que l’élève comprend, il respecte l’enseignant et sait qu’il doit travailler pour apprendre donc il se lance dans la tâche sans trop réfléchir. A l’opposé de cette posture, nous retrouvons la posture de refus, pour laquelle nous pouvons nous demander si l’enseignant doit faire preuve sans cesse d’autorité pour obliger l’élève à travailler.

Comme les enseignants ont pour mission de faire réussir tous les élèves et lutter contre le décrochage scolaire, la mise en place de la pédagogie différenciée semble être la solution à ces objectifs institutionnels. D’ailleurs, il s’agit d’une des compétences du référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation de prendre en compte la diversité des élèves.

Comment mettre en place une différenciation pédagogique efficace ?

La différenciation pédagogique peut avoir lieu à différents moments. D’abord, elle peut être envisagée en amont de la séance afin de préparer les élèves et de les mettre en situation de réussite. Par exemple, pour un élève ayant des difficultés de compréhension en lecture, il est possible de travailler avant les autres sur le texte qui sera étudié. Ensuite, la différenciation peut être mise en place pendant la séance d’apprentissage ou d’entraînement grâce à des documents simplifiés, moins d’exercices, du matériel de manipulation… Enfin, elle peut se penser en aval pour des réajustements sur des notions incomprises. Attention, la différenciation pédagogique peut amener l’enseignant à traiter les élèves différemment ce qui peut induire des effets négatifs sur les apprentissages et sur la motivation des élèves. Le fait de proposer des activités plus simples, moins stimulantes et d’avoir des attentes plus faibles envers les élèves en difficulté les pénalisent à terme. Les groupes de niveaux sur l’année scolaire stigmatisent les élèves en difficultés. Il faut être attentif à ne pas figer les groupes mais bien à proposer des groupes homogènes et hétérogènes. Les enseignants doivent faire attention à ne pas mettre en compétition les élèves, ne pas mettre en place des dispositifs qui engendrent la comparaison. Il ne faut pas oublier de valoriser les démarches plutôt que le résultat final ce qui pourrait avoir pour conséquence la démotivation des élèves. Chaque élève doit pouvoir mettre en avant ses compétences au profit des autres. Par exemple, un élève ayant des difficultés en français notamment en lecture pourra se faire aider mais ses compétences dans une autre matière pourront lui permettre d’aider à son tour.

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Table des matières

Introduction
1 Cadre théorique
1.1 La différenciation pédagogique
1.1.1 Retour sur ses débuts
1.1.2 Définition institutionnelle de la pédagogie différenciée
1.1.3 Quelles formes peut prendre la différenciation pédagogique ?
1.1.4 Pourquoi différencier ?
1.1.5 Comment mettre en place une différenciation pédagogique efficace ?
1.2 Présentation des élèves aux profils particuliers
1.2.1 L’élève dans le refus (ayant des troubles de l’attention)
1.2.2 L’élève en difficulté scolaire et sociale
1.2.3 Les élèves à haut potentiel
1.3 Le dispositif différencié des ateliers
1.3.1 Qu’est-ce que le travail en ateliers ? A quel moment le mettre en œuvre ?
1.3.2 Quelles plus-values apportent ce dispositif de travail ?
1.3.3 Des conditions à réunir
2 Méthodologie de recherche
2.1 L’engagement scolaire et social des élèves
2.2 La préparation d’une première matinée en ateliers
2.2.1 La composition des groupes
2.2.2 L’organisation temporelle et présentation des ateliers
2.2.3 L’organisation spatiale
2.2.4 La préparation du matériel
2.3 Une autre matinée en ateliers
3 Résultats des données recueillies
3.1 Analyse du déroulement de la première matinée pour les élèves
3.1.1 Niveau social
3.1.2 Apprentissages
3.1.3 Implication scolaire
3.2 Travailler en ateliers permet-il une réelle plus-value ?
3.2.1 Les points positifs
3.2.2 Les points à améliorer
3.2.3 Mon ressenti
3.2.4 Les représentations des élèves et leurs avis
3.3 Retour sur la deuxième matinée en ateliers
3.3.1 Le travail des élèves
3.3.2 Mon rôle au sein de la classe
3.3.3 Mon ressenti
4 Discussion
4.1 Les limites des recherches
4.2 Les poursuites envisageables
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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