La détoxification du plomb par les plantes
L’ail
L’ail commun ou ail cultivé est une plante aromatique connue depuis l’antiquité. Bien que de nos jours elle soit principalement utilisée pour ses vertus culinaires, en prêtant sa saveur piquante à divers mets, on lui a attribué diverses fonctions au cours du temps. Considérée aussi bien comme sacrée, magique ou protectrice selon certains, elle a aussi été méprisée à cause de sa forte odeur. Bon nombre de propriétés pharmacologiques et thérapeutiques lui sont encore aujourd’hui attribuées. Il est intéressant de revenir sur son histoire pour comprendre l’origine de ces croyances, mais aussi d’observer ce que la science a pu mettre en évidence.
D’un point de vue botanique, la plante que nous connaissons sous le nom d’ail est en réalité une des 300 espèces du genre Allium. Son nom complet est l’ail cultivé, de son nom scientifique Allium sativum (Le réseau des botanistes francophones 2000-2009), il s’agit d’une plante herbacée bulbeuse de la famille des Alliaceae (anciennement classée sous les Liliaceae) où sont aussi classés les oignons, l’échalote, la ciboulette ou encore le poireau. La plante présente de nombreuses feuilles de 10 à 50 centimètres de hauteur selon les espèces . Ses fleurs blanches à rougeâtres sont réunies en ombelle arrondie. Sa racine se compose de plusieurs bulbilles (gousses), qui sont recouvertes d’une enveloppe blanchâtre constituée par les bases des feuilles (Bruneton, 1999) .
Il existe un très grand nombre de variétés différentes d’ail selon leur taille, leur couleur et leur saveur. On distingue principalement deux sous-espèces d’ail, en fonction de la saison où les plants sont mis en terre, l’une en automne, l’autre au printemps. On parlera fréquemment d’ail blanc pour celui cultivé en automne et de rose pour celui du printemps. L’ail s’adapte aux différents climats, mais il le préfère plutôt doux. La plante se cultive dans tous les potagers avec une affinité pour les terres argilo-siliceuses, qui sont riches en matières organiques et en calcaire. La plante ne nécessite pas beaucoup d’eau. D’ailleurs, les bulbes redoutent les terres trop lourdes, trop humides et glaiseuses, dans lesquelles ils pourrissent. Les plants sont enterrés entre 2 et 5 centimètres de profondeur et espacés d’une quinzaine de centimètres. Quel que soit la période de plantation (automne ou printemps), la récolte a lieu de juillet à août. Une fois arraché, il faudra le conserver dans un endroit sec et à l’abri de la lumière pour éviter qu’il ne germe (Bruneton, 1999). L’ail serait originaire d’Asie centrale. De nos jours, l’ail est cultivé partout à travers le monde. Selon les données de L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la production mondiale a atteint en 2004 environ 4’300’000 tonnes (Bruneton, 1999). La Chine est le premier producteur mondial, mais il est aussi massivement produit aux États-Unis et dans les pays méditerranéens.
Les principaux constituants de cette plante sont: 64 % d’eau, 27,5 % de glucides, 6 % de protéines, 3 % de fibres, prostaglandine, acide phénols, phytostéroïdes, polyphénols … Des vitamines (mg par 100 g) : B1 (0,2), B2 (0,08), B3 (0,65), B5 (0,6), B6 (1,2), C (30) et E (0,1). Des minéraux (mg par 100 g) : Potassium (446), Soufre (200), Phosphore (144), Calcium (38), Magnésium (21), Sodium (10), Chlore (30)… Des oligo-éléments : Fer (1,4), Zinc (1), Manganèse (0,46), Bore (0,4), Cuivre (0,15), Nickel (0,01), Molybdène (0,07), Iode (0,003), Sélénium (7 à 20 ppm), (Jean Michel, 2001). La gousse d’ail renferme des polysaccharides (cellulose et fructane), des acides aminés et des enzymes (aliinase, myrosinase et peroxydase). Il y a au moins 100 composés bioactifs soufrés volatils et non-volatils avec valeurs médicinales qui contribuent à ses usages pharmacologiques, certains des composants bioactifs de l’ail inclure l’alliine, Sallylcystéine, saponines, ajoène, les flavonoïdes et les composés phénoliques (Chen et al., 2013). Il contient de l’inuline qui est un prébiotique (stimule le développement des bactéries bénéfiques de la flore intestinale) et des huiles essentielles tel que Disulfure de diallyle, Trisulfure de diallyle, Tétrasulfure de diallyle, Sulfure de diallyle, Trisulfure de méthyl-allyle, Disulfure d’allyl-propyle, Disulfure de méthyl-allyle (Bruneton, 1999). Les plus importants constituants caractéristiques de l’ail cultivé sont les composés soufrés qui sont responsables de la majorité des propriétés pharmacologiques (Bruneton, 1999).
L’allicine est un composé instable et fera l’objet d’autre forme de réaction à d’autres produits dérivés en fonction de l’environnement et les conditions du traitement dont il peut se condenser et/ou se décomposer pour donner d’autres composés soufrés tels que le diallyl sulfide (DAS), le diallyl disulfide (DADS), le diallyl trisulfide (DATS) (les constituants majoritaires de l’huile essentielle d’ail à odeur également marquée), le dithiins et l’ajoène. En parallèle l’y-glutamylcystéine est converti en S-allycystéine (SAC) avec une autre voie complètement différente à celle de l’alliine (Bruneton, 1999 ; Amagase, 2001).
De manière générale, l’ail est utilisé depuis plusieurs centaines d’années pour traiter divers problèmes de santé. Un très grand nombre d’études ont été réalisées afin de mieux connaitre les principes actifs de l’ail et leurs effets physiologiques. Dans ces études, l’ail est utilisé sous différentes formes: frais, déshydraté, ainsi que sous forme d’extrait, d’huile ou de teinture.
L’ail et ses constituants bioactifs jouent des effets thérapeutiques tels que diminuait le risque des maladies cardiovasculaires (l’hypercholestérolémie, anticoagulantes et anti hypertensif) (Krishnaraju et al., 2006; Shouk et al., 2013), la prévention de l’artériosclérose, effet protecteur contre certains cancers de l’estomac et de l’intestin (Bianchini et Vainio, 2001), l’ail possède une capacité antioxydante protégeant les cellules contre les radicaux libres (Willcox et al., 2004), une activité anti-tumorale (Kim et al., 2014) et il est utilisé traditionnellement pour ses propriétés antimicrobiennes, pour le traitement de certaines infections (Tattelman, 2005) et un effet antiparasitaire (Riad et al., 2013). L’ail aurait aussi des vertus antifongiques et agirait contre les mycoses digestives (Bruneton, 1999).
Plusieurs études ont démontré que l’ail cru aurait plus de propriétés que l’ail cuit. Cela serait dû à la dégradation, par la chaleur, de l’enzyme responsable de la production d’allicine et d’autres composés sulfurés, ainsi qu’à la diminution de la quantité d’antioxydants (Tattelman, 2005; Gorinstein et al., 2006). L’allicine serait responsable du pouvoir anti-microbien de l’ail, principalement sur les entérobactéries et sur certains streptocoques et staphylocoques. Il est donc couramment conseillé pour lutter contre les troubles digestifs.
Le pissenlit (dent de lion)
Le pissenlit prend son nom à sa réputation de favoriser la miction. En anglais: Dandelion, lion’s tooth. Le nom «dandelion» vient du français « dent de lion» et fait sans doute référence aux grosses dents qui bordent les feuilles (Fernald, 1948). Le pissenlit est une plante herbacée vivace produisant une rosette de feuilles irrégulièrement dentées et lobées, prenant naissance au sommet d’une longue racine pivotante, épaisse et charnue, qui peut pénétrer jusqu’à un mètre de profondeur dans le sol. Les feuilles peuvent aussi être presque entières, dentées en scie ou profondément divisées. Le pédoncule floral est creux et se termine par un capitule de petites fleurs jaunes, dont l’ensemble est ce que les non-botanistes appellent «fleur» (figure 4 et 5). Le pédoncule continue d’allonger avec l’âge, atteignant parfois 50 cm de hauteur. Le capitule produit finalement de petits akènes bruns (les graines), dont l’aigrette blanche et duveteuse assure la dispersion par le vent. Lorsque la plante est brisée ou meurtrie, elle exsude un jus laiteux blanc et amer qui laisse sur les mains des taches brunes difficiles à nettoyer (Martinkova et al., 1997).
Le pissenlit est une plante commune dans toutes les régions tempérées de la planète. Il pousse souvent dans les prés, les champs, les jardins et les terrains vagues ainsi qu’au bord des chemins (Hegi, 1987). La floraison principale a lieu vers le milieu du printemps, mais une deuxième floraison, beaucoup moins abondante, a lieu en automne et se termine avec les premières gelées (Martinkova et al., 1997).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1: ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
1- Le plomb
2- La détoxification du plomb par les plantes
2-1- L’ail
2-2- Le pissenlit (dent de lion)
Références
CHAPITRE 2: MATÉRIELS ET MÉTHODES
1-Matériel biologique
1-1-Matériel animal
1-2- Matériel végétal
1-2-1- L’ail
1-2-2 – La dent de lion
1-3- Traitement des rats
1-4- Prélèvements
1-4-1- Prélèvement sanguin
1-4-2 -Prélèvement des organes
2- Dosages
2 -1- dosage biochimique
2-1-1- Dosage du cholestérol
2-1-2-Dosage d’Alanine aminotransférase (ALT/TGP)
2-1-3-Dosage d’Aspartate aminotransférase (AST/TGO)
2-1-4-Dosage de la phosphatase alcaline (PAL)
2-1-5-Dosage de la créatinine
2-1-6-Dosage de l’urée
2-1-7-Dosage de l’acide urique
2-1-8-Dosage de testostérone
2-2-Dosage des paramètres du stress oxydant
2-2-1-Préparation de l’homogénat
2-2-2-Dosage du glutathion (GSH)
2-2-3- Dosage des protéines
2-2-4-Dosage du malondialdéhyde (MDA)
2-3- Mesure des paramètres sanguins
2-4- Technique histologique
3- Exploitation statistique des résultats
Références
CHAPITRE 3 : RÉSULTATS
1-Les paramètres hématologiques
2-Dosage du cholestérol
3-La fonction hépatique
4-La fonction rénale
5- La fonction testiculaire
6- Les paramètres du stress oxydant
6-1- Le glutathion tissulaire
6-2- Le malondialdéhyde
7- L’étude histologique
7-1- Le foie
7-1-1 Chez les males
7-1-2 Chez les femelles
7-2- Les reins
7 -2-1 Chez les males
7-2-2 Chez les femelles
7-3- Les testicules
CHAPITRE 4: DISCUSSION
Les paramètres hématologiques
Le cholestérol
La fonction hépatique
La fonction rénale
La fonction testiculaire
Les paramètres du stress oxydatif
Références
CONCLUSION
Annexes