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La détermination du taux de change sur le marché financier
Le marché financier est le lieu de rencontre de l’offre et de la demande de capitaux sous forme de titres ou d’obligations à long terme pour financer des investissements. Tous les agents économiques qui ont besoin de financement interviennent sur le marché financier en émettant des titres pour financer leurs activités économiques. Quant aux agents économiques qui ont un excèdent de capitaux, ils achètent ses titres auprès du marché financier pour épargner en tirant des profits.
Comme le taux de change peut être déterminé sur le marché réel, il peut être aussi déterminé sur le marché financier par : l’approche monétaire du taux de change, par la parité du taux d’intérêt et selon la théorie du choix de portefeuille.
L’approche monétaire du taux de change
Par définition, le taux de change est le prix relatif de la monnaie nationale et de la monnaie étrangère. Et ce prix est obtenu sur le marché par la rencontre l’offre et la demande. Alors, le taux de change est déterminé à partir de l’offre et de la demande de la monnaie.
La théorie quantitative de la monnaie(TQM) qui est élaborée par Jean Bodin. Jean Bodin (1536-1596) est célèbre pour avoir montré que la montée des prix était liée à l’afflux des métaux précieux, pour avoir présenté les bases de la TQM. Ainsi, elle est aussi valable pour déterminer le prix d’une monnaie.
La TQM est formulée comme suit : MV=PY.
M : la quantité d’une monnaie demandée par un pays
V : la vitesse de circulation de la monnaie
P : le prix de la monnaie ou le taux de change
Y : la production totale d’un pays
Hypothèses :
La vitesse de circulation de la monnaie est constante et sa modification est un processus à long terme.
Tous les facteurs de production de ce pays sont en plein emploi
Considérons que M désigne la quantité de la monnaie étrangère demandée dans un pays donné. Quand une monnaie étrangère est fortement demandée dans un pays c’est-à-dire que sa quantité augmente, cela entraine une augmentation du prix de cette monnaie étrangère ou le taux de change et la dépréciation de la monnaie nationale. Quand la monnaie nationale est très demandée, son prix augmente et le taux de change s’apprécie.
La parité du taux d’intérêt
Le taux d’intérêt joue un rôle très important sur la détermination du taux de change. Avant de faire un investissement, les investisseurs vont comparer les gains ou les rendements de leurs investissements dans chaque pays.
Si le taux d’intérêt d’un pays est supérieur par rapport au taux d’intérêt des autres pays, cela attire les investisseurs à placer des capitaux dans ce pays. Les investisseurs injectent des devises dans ce pays et cela va conduire à l’appréciation de la monnaie.
Si le taux d’intérêt d’un pays est inferieur par rapport au taux d’intérêt des autres pays. Les investisseurs ne vont pas investir dans ce pays puisqu’en tant qu’agents rationnels, ils vont investir dans les pays où ils peuvent avoir plus de profit. Pourtant, l’insuffisance des devises détenus par un pays conduit jusqu’à la dépréciation de la valeur de la monnaie nationale.
L’écart du taux d’intérêt entre les pays équivaut à une variation du taux de change. Plus le taux d’intérêt est élevé, plus le taux de change s’apprécie. De plus, la différence entre le taux de change au comptant (le taux de change au moment immédiat) et le taux de change à terme(le taux de change dont un contrat peut être signé pour l’achat ou le vente des devises plus tard) est équivalent à l’écart du taux d’intérêt des investissements faites dans ce pays La maitrise du taux d’intérêt est cruciale pour stabiliser le taux de change mais aussi pour encourager les investissements.
La théorie de portefeuille
La théorie de portefeuille stipule que le taux de change est déterminé par l’offre et la demande des actifs financiers et non seulement par l’offre et le demande de monnaie.
L’agent économique en tant que rationnel a le choix entre la détention des actifs financiers du pays domestique ou les actifs financiers des pays étrangers. Ces actifs financiers peuvent être des actions, des obligations ou des capitaux. De ce fait, le portefeuille d’un agent varie aussi en fonction du rendement ou du risque associé au choix entre les deux types d’actifs. L’agent économique fait l’arbitrage entre le rendement ou le risque associé par son choix.
Le rendement d’un actif se caractérise par le gain obtenu en détenant cet actif et le risque est tout ce qui peut diminuer le gain obtenu et l’agent estime préalablement le rendement que son choix pourrait apporter.
Quant aux risques, ils doivent être déterminés aussi. Ces risques peuvent être subjectifs ou ils peuvent être spécifiques à chaque agent et ils peuvent être aussi objectifs ou les probabilités de ses avènements sont les mêmes pour tous les agents. Ces derniers sont connus à partir des informations parfaites et tous les agents économiques le connaissent
Ainsi, le taux de change s’ajuste sur le marché des actifs financiers. Si les actifs financiers des pays domestiques sont préférables que celui des étrangers, la monnaie nationale s’apprécie et si les actifs étrangers sont préférables que celui du pays domestique, la monnaie nationale se déprécie.
Le taux de change est déterminé sur tous les marchés : marché réel, marché monétaire et marché financier et sa détermination se fait en fonction de l’offre et de demande de monnaie. L’entrée des devises suit le rythme de la croissance économique du pays car plus le pays connait une croissance économique puis les investisseurs sont attirés par le pays.
Si tels sont les déterminants du taux de change, quels sont alors les différents types de régimes de change ?
Les régimes de changes
Apres le déclin du système de Bretton Woods en 1971, la recherche d’un régime de change idéal pour chaque pays devient le centre d’étude des économistes. Pour eux, chaque pays doit mettre en place un régime de change qui lui permettra d’apporter une croissance économique et aussi une stabilité de l’économie. Ainsi, le choix d’un régime de change adéquat à une économie donnée est une chose très importante, il peut entrainer une stabilité de l’économie s’il est convenable et une crise monétaire s’il est mal choisi. Ce deuxième chapitre nous fait savoir l’essentiel sur le régime de change : son histoire, comment le choisir ? Et quels sont ces différents types ?
Système monétaire international
Au début, la monnaie n’existait pas encore et c’est le système de troc qui régit le monde des échanges. Ce système de troc consiste à un échange d’un bien ou service contre un autre bien ou service. Mais le système de troc possède de grandes difficultés telles que les besoins des agents sont propres à eux, les biens sont indivisibles et que les valeurs des biens doivent être les mêmes. Cela induit à la création de la monnaie afin de faciliter les échanges et les transactions pour qu’il y ait opération d’achat ou de vente. Mais comme chaque pays a sa propre monnaie, le taux de change assure la conversion d’une monnaie à une autre. Comment s’évolue alors le système de change ?
Etalon-or (1870-1914)
Depuis les XIXème siècles jusqu’à la Première Guerre Mondiale, l’économie internationale et les économies nationales sont toutes sous le règne de l’or : « l’étalon-or ».C’est un système qui consiste à convertir toutes les monnaies existantes en or avec un taux de parité fixé en fonction du stock d’or de l’Etat souverain.
L’étalon-or est accompagné d’un dogme de l’équilibre spontanée de la balance commerciale ou les déséquilibres économiques sont tous absorbés automatiquement par le mouvement des capitaux ou de l’or dans le contexte du libre-échange et libre concurrentiel.
Dans une situation excédentaire de la balance commerciale où l’exportation est supérieure à l’importation, le stock d’or de l’Etat augmente et la masse monétaire connait un gonflement. L’augmentation de la masse monétaire ne produit que l’augmentation du niveau général de prix6 si le niveau de la production nationale n’a pas accru. Ce phénomène d’augmentation du prix à l’intérieur du pays conduit à l’augmentation du prix des biens à exporter et c’est ce qui va diminuer l’exportation et favorisera l’importation. Ainsi, la balance commerciale est en équilibre.
Pour une balance commerciale déficitaire, l’importation dépasse l’exportation. La sortie de l’or dans le pays est considérable, le stock d’or diminue et la masse monétaire se rétrécit. Alors, le niveau de prix à l’intérieur du pays diminue et le gain de la compétitivité au niveau du commerce international est élevé. L’exportation a tendance à augmenter et l’importation tend à ralentir. La balance commerciale devient à nouveau en équilibre.
La balance commerciale doit être toujours en équilibre mais dans le cas où cet équilibre n’est pas réservé, la Banque Centrale peut intervenir pour maintenir la parité de la monnaie en utilisant les réserves d’or.
L’inflation créée entre les deux guerres, les diverses crises comme le krach boursier de 1929, la surproduction en 1929 déstabilisent le système de l’étalon-or. En outre, certains pays font exprès de dévaluer leur monnaie pour gagner un meilleur niveau compétitivité et il y a aussi des pays qui font tout pour réduire les importations. Ces deux derniers faits sont des avantages des pays qui les pratiquent mais peuvent nuire l’économie des autres pays. La recherche des solutions pour que les politiques économiques d’un pays n’aient pas des effets néfastes sur l’économie des autres pays amène jusqu’à l’abandon du système de l’étalon-or et conduit à l’élaboration d’un nouveau système : le système de Bretton Woods.
Le système de Bretton Woods (1944-1973)
Après plus de 30ans d’études, une conférence à propos d’un nouveau système financier international avait lieu dans la ville de Carroll à New Hampshire le 1èr jusqu’au 22 juillet 1944. C’est un système appelé l’accord de Bretton Woods qui avait été mis en place en 1944.
La reconstruction économique des pays détruits après les guerres à travers une organisation monétaire internationale est le principal objectif de cet accord et il tente de corriger les imperfections causées par le système de l’étalon-or et les deux guerres. Cet accord est créé aussi pour maitriser et mener à bien les transactions internationales.
L’accord de Bretton Woods a prévu que le Dollar est la monnaie pivot de toutes les monnaies et toutes les monnaies, autres que le dollar, doivent avoir une parité fixe par rapport à celui-ci. Le taux de change est alors un taux fixe mais ajustable avec une marge de + 1% et -1%.
Tous les signataires de cet accord devraient adhérer auprès du Fond Monétaire International (FMI) pour enregistrer la parité de leurs monnaies. Le FMI contrôle le taux de change en fonction de la situation fondamentale de l’économie de chaque pays et octroie des crédits si nécessaire pour stabiliser le taux de change et pour éviter la dévaluation inutile.
Pour qu’il y ait augmentation de la liquidité internationale, les américains doivent accepter le déficit de leur balance de paiement. L’accroissement des réserves internationales en termes de dollar exige bien la sortie de dollars dans l’économie américaine. De plus, au début des années 70, l’économie mondiale s’intégrait progressivement dans le mouvement des capitaux qui apporte une grande modification de la nature des phénomènes monétaires internationaux. Cette mobilité des capitaux qui est sensible au taux d’intérêt entraine des changements au niveau du solde de la balance commerciale et nécessite un renouvelement du système financier international. En 1973, le système de Bretton Woods a été abandonné.
Apres l’abandon du système de Bretton Woods, tous les pays sont libres de choisir leur régime de change. Ainsi, il est si important de bien choisir le régime de change afin d’obtenir une situation économique stable et meilleure. Mais comment choisit-on le régime de change à adopter ?
Les critères du choix d’un régime de change
La recherche d’un régime de change à adopter devient le plus grand intérêt des débats au niveau international après l’effondrement de l’accord du Bretton Woods. Le régime de change d’un pays donné doit lui permettre d’avoir une croissance économique à moyen ou à long terme. La stabilité du taux de change assure ainsi l’équilibre extérieur du pays. Pourtant, « Aucun régime de taux de change ne convient à tout pays et à tout moment » selon Frankel en 1999.
Autres critères de choix de régime de change
Le choix d’un régime de change n’est pas une chose si facile, le régime de change à adopter doit répondre à des plusieurs critères. Pour assurer une croissance économique à un pays donné, il faut que le régime de chance ait des effets positifs sur les éléments déterminants de cette croissance et qu’il s’adapte à tous les divers chocs pouvant frapper le pays.
Les caractères de l’économie 1.
La connaissance des caractères de l’économie du pays est très indispensable avant de mettre en place un régime de change et c’est en fonction des situations économiques qu’on peut déduire quel régime de change est efficace.
Niveau d’ouverture de l’économie : Si on raisonne sur le cadre d’ouverture de l’économie, le taux de change fixe est favorable pour un pays ayant une économie peu ouverte pour encourager les investissements et les transactions avec les extérieurs. Pour une économie très ouverte, le taux de change flexible est utile pour que les perturbations internationales n’affectent pas le marché intérieur.
Concentration géographique du commerce extérieur : Le pays doit déterminer son taux de change à partir de la monnaie des pays avec qui il a une liaison très forte en termes d’échange pour avoir plus de compétitivité. La dépréciation de la monnaie pénalise la production ainsi que les investissements du pays car elle fait augmenter le poids de la monnaie étrangère Ecart d’inflation entre le pays et l’extérieur : le taux de change doit s’ajuster en fonction de l’écart d’inflation entre le pays et le reste du monde pour stabiliser la compétitivité.
La nature de chocs qui touche le pays : quand le choc est nominal c’est-à-dire qui influence l’offre, la demande ou la vitesse de circulation de la monnaie, le taux de change idéal est le taux de change fixe. Quand le choc est réel, c’est-à-dire qu’il influence la demande globale, le mieux est de mettre en place un taux de change flexible qui va stabiliser la situation de l’économie.
Pour une politique monétaire autonome, elle réclame le régime de change flexible. Pour une politique monétaire interventionniste, le régime de change fixe est le régime de change favori puisqu’il nécessite une intervention de la Banque Centrale pour maintenir le taux fixé.
Le choix de régime de change repose sur plusieurs critères et n’a qu’un seul objectif : c’est d’apporter la croissance économique du pays ainsi que la stabilité économique. Il faut réfléchir à toutes les mesures adéquates qui permettent d’atténuer les effets dus aux divers chocs et surtout l’inflation. Pourtant, la maitrise de tous ces critères n’est pas tout à fait suffisante pour savoir quel régime de change pour tel pays mais il faut aussi maitriser toutes les caractéristiques spécifiques de chaque type de régime de change.
Les différents types de régime de change
Le choix du régime de change à adopter reste la plus grande préoccupation des autorités monétaires on en tient compte dans les objectifs économiques ainsi que la position du pays au niveau international. Le régime de change doit être un élément porteur de la croissance économique et de stabilité économique. Le régime de change détermine le mode d’intervention des autorités monétaires sur le marché de change. Il existe trois grands types de régime de change : le taux de change fixe, le taux de change flexible et le taux de change intermédiaire.
Le taux de change fixe
Dans le régime de change fixe, la monnaie a une parité fixe. Cette parité de référence exprimée officiellement est la monnaie nationale par rapport à une autre (devise ou panier de devises). La Banque Centrale met en place une fourchette de fluctuation du taux de change et dans le cas où le taux de change fixé n’est pas maintenu et sort de cette marge, elle doit intervenir en utilisant les réserves de change. La Banque Centrale fait un achat de la monnaie nationale s’il y a une menace de dévaluation du taux de change et elle vend de la monnaie nationale s’il y a réévaluation de la monnaie nationale.
L’incertitude ainsi que la volatilité du taux de change décourage le commerce international et l’investissement. Il est difficile de calculer les rendements des activités liant le pays et le reste du monde. En plus il a une forte probabilité de risque de dépréciation ou appréciation du la monnaie nationale. Cette flexibilité du taux de change peut aussi entrainer une inflation.
Le taux de change intermédiaire
C’est le régime de change qui cherche le degré d’intervention des autorités monétaires optimales sur le marché de change et il est donc placé entre le taux de change fixe et taux de change flexible. Il y a intervention des autorités monétaires afin de soutenir la monnaie nationale contre toute fluctuation. Le régime de change intermédiaire a comme but de réunir tous les avantages obtenus par les deux autres régimes de change et de se débarrasser de tous ses désavantages. Ce système de régime de change est représenté sous deux formes. La parité glissante (crawling peg) qui consiste à la modification régulière de la parité de référence dans un régime du taux de change fixe selon les paramètres prédéterminés .Le flottement impur ou administré qui est caractérisé par un taux de change flottant c’est –à-dire le taux de change est déterminé sur le marché de change mais il y a une intervention de la Banque Centrale ponctuellement sur le marché de change . La Banque Centrale injecte des devises sur le marché de change quand il y a dépréciation de la monnaie nationale et elle ponctionne des devises quand il y a appréciation de cette monnaie.
Il est difficile de déterminer les avantages et les inconvénients du taux de change intermédiaire puisqu’il est ajusté en fonction des situations économiques du pays. S’il y a menace de perte de valeur de la monnaie nationale, les autorités monétaires mettent en place des politiques qui peuvent diminuer la sortie des devises et peuvent augmenter la demande de la monnaie nationale.
Madagascar et son régime de change
Le choix du régime de change à mettre en place n’est pas une chose si facile, le régime de change d’un pays doit avoir une cohérence avec la caractéristique individuelle du pays, ses objectifs ainsi que les problèmes économiques que ce pays peut rencontrer.
Le régime de change à Madagascar est actuellement le régime de change flexible c’est-à-dire qu’il y a un marché où les échanges d’une monnaie nationale contre une devise ou l’échange d’une devise contre une monnaie nationale se passent, ce marché s’appelle le Marché interbancaire de devises ou le MID. Le cours de change alors se détermine sur ce marché. Ainsi, pour mieux connaitre ce régime de change malgache, la connaissance de l’histoire de la monnaie malgache ainsi que celle de sa Banque Centrale est nécessaire et après, on va voir pourquoi Madagascar adopte-t-il ce régime flexible ?
Historique de la monnaie et de la Banque Centrale de Madagascar
Le régime de change est un élément d’une politique monétaire et si on parle de la politique, deux éléments doivent être tenus en compte : la monnaie et le Banque Centrale. Madagascar a une monnaie spécifique qui est l’Ariary et il a aussi une banque d’émission qui est la Banque Centrale. Mais avant d’arriver sur ce point, la monnaie malgache ainsi que sa banque d’émission traversent plusieurs étapes.
Historique de la monnaie malagasy
Avant l’arrivée des Européens, Madagascar adoptait le système de marché de troc qui est caractérisé par l’échange d’un bien contre un bien. De plus, Madagascar n’a connu sa propre monnaie qu’en 1925.
A partir du XVIème siècle, des monnaies étrangères commençaient à circuler dans la Grande Ile. La piastre espagnole, qui est une pièce en argent qui pèse 27grammes ; est la monnaie la plus utilisée dans le pays. Les Malgaches avaient appelé cette piastre sous le nom :
NGITA et elle avait comme poids de référence 1ariary. La reine RANAVALONA II, pendant son règne avait autorisé la circulation des monnaies suivantes dans son royaume : les piastres espagnoles (ngita), les piastres mexicaines (tanamasoandro), les piastres françaises (tsangan’olona) et les piastres boliviennes (tokazo).
La colonisation de Madagascar par les Français apporte des changements dans le monde de la monnaie. Les billets de la Banque de France obtiendraient des cours légaux à Madagascar depuis le Janvier 1900. Ces billets varient entre 5 centimes à 2 Francs et ils restent en circulation jusqu’à l’année 1922. Une fois retirés de la circulation, ces billets de banque de France avaient été remplacés par des jetons de la Chambre de Commerce de France en bronze d’aluminium ou en pièce de nickel. Suite à la création de la première banque d’émission de Madagascar en 1925, une monnaie propre aux Malgaches fut émise : c’est le « Franc » qui est convertible en franc Métropolitain. En 1962, le Franc devient le franc CFA ou franc de la Communauté Financière Africaine.
Apres son indépendance, Madagascar obtenait le droit d’émettre sa monnaie nationale et le 30 Juin 1963 était promulgué le décret qui donnait à cette monnaie nationale le nom de « Franc Malgache » ou FMG. Ce Franc Malgache était convertible en Franc Français puisque Madagascar faisait encore partie de la zone Franc jusqu’en 1973.
Le 31 Juillet 2003, l’unité de la monnaie Malgache devient l’ARIARY. Elle est accompagnée du sigle MGA ou Malagasy Garanti en Ariary lorsqu’il y a lancement de l’ariary fiduciaire et 1 Ariary est équivalent à 5 Francs malgache.
Historique de la Banque Centrale de Madagascar
A travers une loi promulguée en 22 Décembre 1925, la première banque d’émission de Madagascar fut créée. Elle porte le nom de « Banque de Madagascar » et elle a comme statut d’émettre des billets ainsi que des monnaies portant le nom : Franc. Ce Franc émis par la Banque de Madagascar a un taux de change fixe par rapport à la Franc Métropolitain.
Le 29 Mars 1950, une loi modifiant le statut de la Banque de Madagascar fut promulguée et elle est dénommé « Banque de Madagascar et des Comores » ou BMC. La BMC assurait la création de le Franc CFA ou Communauté Financière Africaine et elle comportait 14 conseillers dont 4 doivent être de nationalité Française, 03 de nationalité malgache et 1 de nationalité comorienne.
Aprés son indépendance, le 18 Mai 1962, une Banque d’émission fut installé à Madagascar, c’est « l’Institution d’ Emission Malgache » ou l’IEM. Cette création est due à un accord de coopération entre la France et Madagascar le 27 Juin 1960. Pendant cette période, l’IEM avec la BMC créait encore le Franc CFA mais c’était en 1963 que la BMC cessait ses activités et devient une Banque Commerciale.
Selon le décret n° 63-397 BIS du 30 Juin 1963, l’IEM commençait à émettre une monnaie nommée Franc Malgache ou FMG. C’est le premier billet portant l’inscription « Famoaham-bolan’ny Repoblika Malagasy » qui a été émis officiellement en 1964 et ce sont des billets de 50 FMG et de 100 FMG.
Le 2 Juillet 1973, un changement de nom de l’IEM avait été permis par l’ordonnance n°73-025 et elle devenait la « Banque Centrale de la République de Madagascar » ou la BCRM. Elle avait un statut d’organisation et de fonctionnement :
o Un établissement public dirigé par un Conseil d’administration composé de 6 membres de nationalité malgache.
o Orienter la politique monétaire de l’Etat (les crédits, le taux d’intérêt, le régime de change,….).
o Assure la gestion les avoirs extérieurs.
o Monopolise le contrôle de change ainsi que l’émission des billets de banque.
Le 10 Juin1994, le BCRM changeait de nom à travers la loi n°94-004 et elle est devenue « la Banque Centrale de Madagascar » ou BCM et elle reste BCM jusqu’à nos jours. Seulement son mon qui change mais son statut reste identique à celui de la BCRM.
La colonisation de Madagascar par les Français n’a pas seulement perturbé la vie sociale malgache mais a perturbé aussi la vie économique et la monnaie ainsi que la Banque d’émission malgache. C’est à partir de la colonisation que l’histoire économique malgache connait la Banque d’émission.
Si telles sont alors l’histoire de la monnaie malgache et de sa Banque Centrale, il convient d’examiner son régime de change.
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Table des matières
Partie I : Approche théorique du taux de change : La détermination du taux de change
Section 1 : Quelques définitions des mots clés
Paragraphe 1 : La définition de la monnaie, monnaie nationale et devises
Paragraphe 2 : La définition de la convertibilité, cotation certaine et cotation incertaine
Paragraphe 3 : Les différents types de taux de change
Section 2 : La détermination du taux de change sur le marché réel
Paragraphe 1 : Théorie de la parité de pouvoir d’achat (PPA)
Paragraphe 2 : La balance des paiements
Section 3 : La détermination du taux de change sur le marché financier
Paragraphe 1 : L’approche monétaire du taux de change
Paragraphe 2 : La parité du taux d’intérêt
Paragraphe 3 : La théorie de portefeuille
Chapitre 2 : Les régimes de changes
Section 1 : Système monétaire international
Paragraphe 1: Etalon-or (1870-1914)
Paragraphe 2 : Le système de Bretton Woods (1944-1973)
Section 2 : Les critères du choix d’un régime de change
Paragraphe 1 : Le triangle d’incompatibilité de Mundell (triangle impossible)
Paragraphe 2 : Autres critères de choix de régime de change
Section 3 : Les différents types de régime de change
Paragraphe 1 : Le taux de change fixe
Paragraphe 2 : Le taux de change flexible
Paragraphe 3 : Le taux de change intermédiaire
Chapitre 1: Madagascar et son régime de change
Section 1 : Historique de la monnaie et de la Banque Centrale de Madagascar
Paragraphe 1 : Historique de la monnaie malagasy
Paragraphe 2 : Historique de la Banque Centrale de Madagascar
Section 2 : Le choix de régime de change à Madagascar
Paragraphe 1 : Historique de l’évolution du régime de change à Madagascar
Paragraphe 2 : Les raison pour lesquelles Madagascar a choisi le régime de change flexible
Chapitre 2: Situation macroéconomique de Madagascar
Section 1 : Situation économique de Madagascar en 2004 et en 2018
Paragraphe 1 : Situation économique en 2004
Paragraphe 2 : La situation économique en 2008
Section 2 : L’origine et les effets de la dépréciation de l’Ariary par rapport à sa valeur en 2004
Paragraphe 1 : L’origine de cette dépréciation
Paragraphe 2 : Les effets de la dépréciation de la monnaie malgache
Paragraphe 3 : Quelques recommandations pour atténuer la dépréciation de l’Ariary
Conclusion
Bibliographie
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