Comparaison sommaire de bibliothèques similaires
Le but premier était d’avoir une comparaison très sommaire des horaires d’ouverture et des pratiques de la MM avec quelques bibliothèques similaires. Proposent-elles des bornes ? Combien de personnes assurent le service au public ? Notre critère principal était de comparer les horaires de bibliothèques de villes de taille plus ou moins semblable (en population), avec du personnel parlant français pour davantage de facilité, et situées dans différents cantons. Pour ce faire, nous avons consulté les statistiques de l’OFS concernant les bibliothèques pour l’année 2014 (OFS, 2015b) (OFS, 2015d). Nous avons porté notre choix sur deux bibliothèques publiques communales et mixtes (communales et scolaires) : Médiathèque Valais-Martigny10 (VS), Bibliothèque de Blonay-St-Légier (VD) (OFS, 2015b). Il est à noter que Blonay-St-Légier compte, si l’on se base sur les portraits des communes faits par l’OFS, 11 134 habitants en 2013 (OFS, 2015d). Nous avons aussi sélectionné cette bibliothèque parce qu’elle a été régulièrement citée comme exemple de dynamisme lors de nos études et que nous l’avions visitée pour l’état de l’art. De même, la commune de Martigny compte 17 215 habitants (OFS, 2015c), et nous paraissait intéressante en raison de sa proximité géographique avec la MM.
Nous avons sélectionné aussi cinq bibliothèques publiques des villes/communes suivantes : Bibliothèque de Bulle (FR), Bibliothèque-Médiathèque Sierre (BMS) (VS), Bibliothèque municipale de Morges (VD), Bibliothèque municipale de Vevey (VD) (OFS, 2015c), Bibliothèque de la ville de Meyrin (GE) (OFS, 2015d). À partir des réponses obtenues, nous avons calculé l’orientation du service de ces institutions (voir chapitre 5.2), obtenu des informations sur la fréquentation (voir chapitre 5.2) et l’utilisation d’une éventuelle borne, entre autres (voir annexe 8). Il nous importait d’avoir des informations très récentes11, c’est la raison pour laquelle nous avons demandé aux responsables des bibliothèques les chiffres de l’année 2016. Nous en avons profité pour calculer le nombre d’heures de jours d’ouverture pour l’année 2016, sans devoir attendre les derniers chiffres de l’OFS. Afin de comprendre leur gestion de l’ouverture du public, nous avons choisi un indicateur d’orientation du service. C’est un indicateur de performance (efficience et production) qui permet de comparer la répartition entre le front office (FO) et le back office (BO) pour ces bibliothèques et les comparer ensuite. Il s’agit du pourcentage du temps du personnel passé en FO. Le calcul était (total du temps passé au FO/total du temps disponible)*100 (Pettenati, 2014). Les résultats sont présentés sous forme de graphiques. Dans une phase plus tardive de notre travail, il nous a semblé pertinent, sur les conseils de nos mandantes, de rajouter quelques indicateurs. Ceux-ci nécessitaient des informations que nous ne pouvions obtenir qu’à partir des chiffres de 2014 de l’OFS, comme le nombre d’utilisateurs actifs par exemple (OFS, 2015a).
Ces indicateurs sont les suivants : le niveau des moyens en ressources humaines et l’accès au public. Le niveau des moyens en ressources humaines permet de connaître le volume du personnel (EPT12) par utilisateur actif ; le calcul est le nombre d’EPT disponible divisé par le nombre d’utilisateurs actifs (Pettenati, 2014). L’accès au public est un indicateur de qualité qui se base sur le nombre d’heures d’ouverture ou de jours d’ouverture au public par an pour chaque bibliothèque. Nous avons comparé ces indicateurs. Un résultat élevé est considéré comme bon car la bibliothèque dispose alors du personnel nécessaire pour assurer toutes les tâches (Bezençon, 2009, p. 102). Nous avons ajouté la Bibliothèque communale d’Écublens (VD) (OFS, 2015c) pour avoir davantage de données. Les résultats sont également présentés textuellement et sous forme de graphiques. 3.3.2.4 Questionnaire La première étape a été de déterminer l’objectif et le contenu du questionnaire. Pour cela, nous avons tenu compte du souhait de nos mandantes (Fenneteau, 2015, p. 42). Celles-ci voulaient uniquement prendre « la température », sonder les usagers afin d’avoir une idée de leur préférence en matière d’horaires et leurs pratiques. Le but était donc de dégager des tendances et de tester notre hypothèse, à savoir que les usagers désiraient un élargissement des horaires d’ouverture. Le questionnaire devait être court pour être rempli rapidement par les usagers (une page A4 maximum), tout en recueillant quelques informations démographiques16. L’occasion était aussi de récolter des réponses qualitatives quant aux services et aménagements de la MM.
Les questions étaient donc majoritairement fermées et à choix unique, pour pouvoir faire des comparaisons statistiques, à savoir ici par exemple le jour d’ouverture le plus plébiscité (voir annexe 16), et pour pouvoir traiter rapidement les données (Fenneteau, 2015, p. 74). Le questionnaire était complété par quatre questions ouvertes pour cerner les attentes des usagers et découvrir des aspects auxquels nous n’aurions pas pensé (Fenneteau, 2015, p. 67). La deuxième étape a été de tenir compte de la contrainte du temps. Nous voulions mener des entretiens exploratoires afin de cerner plus finement les réponses à recueillir. Mais la contrainte liée au temps nécessaire pour contacter des usagers avec lesquels nous entretenir était trop grande et il fallait relativiser l’importance du questionnaire, qui n’était pas au coeur de notre travail. Cela écartait aussi d’emblée le questionnaire d’administration indirecte (Van Campenhoudt, Quivy, 2015, p. 168). Les mandantes ne pouvant nous donner les mails ou adresses des usagers17, le questionnaire auto- administré a été déposé au bureau de prêt pour une durée de quinze jours. Il était aussi disponible sur le site web de la MM pour ceux qui désiraient répondre en ligne ; le lien était communiqué sur la version imprimée, sur le site et sur la page Facebook. Nous dépouillions les résultats au fur et à mesure pour recenser les profils18 afin, dans un second temps, de proposer le questionnaire en administration indirecte à des usagers dont le profil nous manquait (dans notre cas, les étudiants). Cela a été réalisable puisqu’il s’agissait d’un petit nombre de questionnaires. Le post-codage a été utilisé pour le traitement des questions ouvertes, ce qui nous a permis d’obtenir des résultats synthétiques et exploitables comme les questions fermées (Fenneteau, 2015, p. 66).
Une fraction des réponses s’avère inutilisable en cas d’utilisation de questions ouvertes (Fenneteau, 2015, p. 68). Néanmoins, nous avions une contrainte : celle de proposer un questionnaire court, prenant seulement la « température ». Pour une question de place, nous avons ainsi choisi de demander sous forme de question ouverte celle portant sur l’habitude de fréquentation : proposer des jours à cocher rendait le questionnaire trop long. Les questions ouvertes mais dont on prévoit le post-codage permettent en effet « d’alléger le questionnaire » (Fenneteau, 2015, p. 70). Lors de la collecte des questionnaires en version imprimée, nous avons remarqué que certains ne respectaient pas certaines consignes imposées, notamment pour le nombre de réponses à cocher. Nous avons donc choisi de traiter ces questionnaires à part, car même si certaines données n’étaient pas exploitables, d’autres restaient entièrement valables. Le nombre de ces questionnaires s’élève à 30. Enfin, les données, présentées sous forme de graphiques et de texte, rendent compte des tendances constatées et de la validité de notre hypothèse19 qui s’est trouvée confirmée.
De ce tour d’horizon des pratiques et innovations en matière d’aménagement de l’espace en bibliothèque, nous retenons plusieurs points essentiels pour améliorer la situation de la MM. Premièrement, de par la tendance vers le troisième lieu, les bibliothèques se centrent désormais davantage sur l’usager et ses besoins, et moins sur les collections comme c’était le cas par le passé. En conséquence, les espaces doivent se faire plus fluides, allégés et flexibles pour s’adapter aux changements rapides que connaît notre société ces dernières décennies, grâce notamment aux nouvelles technologies. Le confort de l’usager est également primordial, pour l’inviter à venir à la bibliothèque et à y rester. Son séjour doit devenir une expérience positive –sensorielle, et émotionnelle-qui passe notamment par l’ambiance que renvoient les espaces et l’agencement des lieux. Pour ce faire, la scénographie peut aider à travailler l’espace, notamment en termes de lumières et de couleurs. Pour être au plus près des réels besoins et envies de ses usagers, la bibliothèque doit inviter ces derniers à participer activement à la vie de leur établissement, en les impliquant et en les sollicitant autant que possible. Cela est tout particulièrement vrai pour les plus jeunes, et les adolescents, afin de leur signifier qu’ils font également partie de notre public. Cette co-création rejoint par ailleurs une des nouvelles tendances de la société, où les différentes crises économiques ou écologiques ont favorisé des actions davantage participatives et communautaires. Celles-ci permettent à l’empowerement des personnes de s’affirmer de plus en plus. Comme le dit le glossaire de La bibliothèque troisième lieu « pour les nuls » : « La bibliothèque est un lieu par lequel la collectivité se construit. Ce faisant, elle construit les citoyens qui, en retour, lui donnent son visage. » (Jacquet 2015 p.148). Elle s’inscrit donc intimement dans cette mouvance sociale, et doit s’adapter à ces nouveaux usages, en proposant notamment des espaces adaptés à ces pratiques.
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Table des matières
Liste des abréviations
1. Introduction
1.1 Introduction générale
1.2 La démarche de bibliothèque troisième lieu
2. Présentation de l’institution mandante
2.1 Contexte de la ville de Monthey
2.2 La Médiathèque de Monthey
2.3 Missions et objectifs
2.4 Ressources
2.5 Lieu
2.6 Les usagers
3. Méthodologie
3.1 Dynamique de groupe
3.2 Etat de l’art
3.3 Analyse de l’existant
3.3.1 Comparaison sommaire de bibliothèques similaires
3.3.2 Enquête
3.3.2.1 Question de départ et objectif de recherche
3.3.2.2 Publics cibles
3.3.2.3 Phase préparatoire
3.3.2.4 Questionnaire
3.3.2.5 Entretiens semi-directifs
3.3.2.6 Observations
3.3.3 Partenariats et SWOT
3.4 Recommandations
4. Etat de l’art
4.1 Espaces
4.1.1 L’usager au centre de l’espace
4.1.2 Expérience sensorielle et émotionnelle
4.1.3 Co-création
4.1.4 Confort, scénographie, lumière et couleurs
4.1.4.1 Luminosité
4.1.4.2 Couleurs
4.1.5 Zoning et flexibilité
4.1.5.1 Zones
4.1.5.2 Noms de zones
4.1.6 Faire plus avec moins : alléger l’espace
4.1.7 S’inspirer ailleurs
4.1.8 La création d’un espace adolescent
4.1.8.1 L’implication
4.1.8.2 Flexibilité et renouvellement
4.1.8.3 Unicité
4.1.9 Four space model
4.1.10 The Model Programme for Public Librairies
4.1.10.1 Les quatre espaces du Four model space
4.1.10.1.1 Learning space (espace d’apprentissage)
4.1.10.1.2 Inspiration space (espace d’inspiration)
4.1.10.1.3 Meeting space (espace de rencontre)
4.1.10.1.4 Performative space (espace de création)
4.1.10.2 Les zones
4.1.10.2.1 La zone entrée
4.1.10.2.2 La zone jeunesse
4.1.10.2.3 Le café
4.1.10.2.4 La zone atelier (flexible)
4.1.10.2.5 La scène
4.1.10.2.6 L’espace commun
4.1.10.2.7 Zone pour enfants et jeunes ados
4.1.10.2.8 La zone d’étude
4.1.10.2.9 Présentation de la collection
4.1.10.3 Connexion avec l’espace urbain
4.1.11 Conclusion
4.2 Services innovants
4.2.1 Remarque préliminaire sur le numérique
4.2.2 Faire
4.2.3 Être
4.2.4 Apprendre
4.2.5 Rencontrer
4.3 Horaires
4.3.1.1 La bibliothèque troisième lieu et la question des horaires d’ouverture au public
4.3.1.2 Des exemples à l’étranger
4.3.1.3 Gérer un projet d’extension ou de réaménagement des horaires
4.3.1.3.1 Territoire
4.3.1.3.2 Responsables des collectivités et budget
4.3.1.3.3 Les publics
4.3.1.3.4 Espaces
4.3.1.3.5 La lisibilité
4.3.1.3.6 Services en ligne
4.3.1.3.7 Le personnel
4.3.1.3.8 Répartition du FO/BO
4.3.1.3.9 Externalisation ou rationalisation des tâches
4.3.1.3.10 Bornes de prêt automatique et autres instruments
4.3.1.3.11 Des services en plus ?
4.3.1.4 Des propositions de méthodologie et des outils
4.3.1.5 Conclusion
5. Analyse de l’existant
5.1 Services et espaces
5.1.1 Résultats du questionnaire
5.1.1.1 Ce que les usagers préfèrent
5.1.1.2 Conclusion
5.1.1.3 Les souhaits des usagers
5.1.1.4 Conclusion
5.1.1.5 Hors-consignes
5.1.2 Observations panoramiques
5.1.2.1 Premier niveau
5.1.2.2 Deuxième niveau
5.1.2.3 Troisième niveau
5.2 Horaires
5.2.1 Comparaison sommaire de bibliothèques similaires
5.2.1.1 Les normes
5.2.1.2 Des indicateurs de moyens et de qualité
5.2.1.3 L’orientation du service
5.2.2 Résultats du sondage
5.2.2.1 Satisfaction
5.2.2.2 Les habitudes de fréquentation
5.2.2.3 Les adultes en emploi : « horaires de bureau » versus horaires changeants et irréguliers
5.2.2.4 Les souhaits des usagers en matière d’horaires
5.2.2.5 Des suggestions libres
5.2.2.6 Conclusion
5.2.2.7 Résultats du questionnaire des hors-consignes
5.2.3 Résultats des entretiens
5.2.3.1 Entretien avec les usagers
5.2.3.2 Entretien avec le personnel
5.3 Critères d’une bibliothèque troisième lieu et analyse SWOT
5.4 Partenariats
5.5 Synthèse
5.5.1 Espaces
5.5.2 Services et collections
5.5.3 Horaires actuels
5.5.4 Bibliothèque troisième lieu
6. Recommandations
6.1 Scénario idéal
6.1.1 Horaires
6.1.2 Plans idéaux
6.1.2.1 Espace urbain
6.1.2.2 Escaliers entrée
6.1.2.3 Étage 1
6.1.2.3.1 Entrée
6.1.2.3.2 Cafétéria
6.1.2.3.3 Espace Expo
6.1.2.3.4 Espace Bricole
6.1.2.3.5 Espace Aventures (7-12)
6.1.2.3.6 Île au trésor (0-6)
6.1.2.4 Étage 2
6.1.2.4.1 Espace Ado
6.1.2.4.2 Espace BD
6.1.2.4.3 Espace musique
6.1.2.4.4 Espace Fiction
6.1.2.5 Étage 3
6.1.2.5.1 Espace silence absolu
6.1.2.5.2 Espace co-working
6.1.2.5.3 Espace détente
6.1.2.5.4 Documentaires
6.2 Scénario réaliste
6.2.1 Horaires
6.2.2 Environnement urbain
6.2.3 Entrée
6.2.4 Plans réalistes
6.2.4.1 Étage 1
6.2.4.1.1 Accueil
6.2.4.1.2 Cafétéria
6.2.4.1.3 Espace expo
6.2.4.1.4 Espace Faire
6.2.4.1.5 Espace 7-12
6.2.4.1.6 Espace 0-6
6.2.4.2 Étage 2
6.2.4.2.1 Coin ado
6.2.4.2.2 Espace Fiction
6.2.4.3 Étage 3
6.2.4.3.1 Espace de travail
6.2.4.3.2 Espace détente
6.2.4.3.3 Espace Documentaire
7. Critiques et difficultés
7.1 Globalement
7.2 Etat de l’art
7.3 Analyse de l’existant : enquête
7.3.1 Questionnaire
7.3.2 Observations
7.3.3 Horaires
7.3.4 Partenariats et SWOT
7.3.5 Eclairage
7.4 Scénarii
7.5 Recommandations
8. Conclusion
Bibliographie
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