La demarche clustering : outil de developpement local

La croissance, en particulier dans les pays les moins avancés, est une condition nécessaire, même si elle n’est pas suffisante à la réduction de la pauvreté et singulièrement à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

A Madagascar depuis les années 1990, on a connu l’émergence et la succession des concepts de développement local et de décentralisation, de la gestion locale, de la participation de la population et des acteurs locaux en général comme une condition nécessaire au développement. Actuellement, beaucoup d’effort sont effectués quant à l’application du processus de développement local, les pays en développement comme Madagascar sont donc invités à trouver des démarches performantes pour la réussite dudit processus qui est nécessaire pour le développement.

Les facteurs d’ordre économique sont les éléments importants dans le processus de développement local, les facteurs d’ordre non économique jouent actuellement un rôle tout aussi important tels quel la qualification individuelle et collective, l’ouverture à la concertation et au partenariat, …. Des facteurs qui renvoient à la capacité d’un milieu à innover, c’est-à-dire les aptitudes d’un territoire à produire son développement.

Les petites et micro entreprises tiennent un rôle déterminant dans les dynamiques de développement local surtout si ils sont regroupés en cluster ou grappes d’entreprises. Ces derniers peuvent favoriser durablement le développement local. Il appartient donc au pays en développement comme Madagascar de saisir les opportunités sur les avantages de la concentration et des spécialisations des territoires afin de percevoir des bénéfices procurer par les clusters.

DÉVELOPPEMENT LOCAL 

Origines et définition théorique du concept

C’est vers la fin des années ’50 que prend forme la théorie du développement endogène, par John Friedmann et Walter Stöhr. C’est une approche volontariste, axée sur un territoire restreint, qui conçoit le développement comme une démarche partant du bas, privilégiant les ressources endogènes. Elle fait appel aux traditions industrielles locales et insiste particulièrement sur la prise en compte des valeurs culturelles et sur le recours à des modalités coopératives. Le développement local possède une référence politique et économique qui prend son essor avec les politiques de décentralisation. Cette expression  » développement local  » utilisée depuis quelques décennies en Europe (France, Italie, etc.), est d’un usage récent en Afrique Noire et à Madagascar, usage largement impulsé du Nord, qui tend à supplanter celle de  » gestion de terroirs  » sans qu’il s’agisse en tout point de la même réalité. Le couplage des deux termes  » développement  » et  » local  » appelle l’articulation de deux caractéristiques essentielles : la durée qui doit marquer toute démarche de développement, et l’espace, c’est-à-dire le territoire local concerné par cette démarche. Il existe une multitude de définition accordée au développement local, suivant le domaine de préoccupation de son auteur, entre autres :  » une intervention structurée, organisée, àvisée globale et continue dans un processus de changement des sociétés locales en proie à des déstructurations et des restructurations « .

« C’est une démarche volontaire d’acteurs se réunissant sur un territoire à taille humaine pour envisager l’avenir de leur territoire. Cela en perspective avec d’autres niveaux d’administration et d’autres échelons politiques de la nation. C’est une vision du local dans le global, qui voit le territoire comme un système en relation avec d’autres systèmes et d’autres acteurs. Les acteurs œuvrant à l’amélioration des conditions de vie de leur territoire, ce qui passe, notamment, par le développement et l’emploi. » .

La notion de développement 

Dans le parler populaire, on mêle souvent la croissance et le développement. Or, ce ne sont pas de synonymes. Le développement implique l’accroissement de bien-être et le changement dans la structure économique et sociale. Il engage une société sous tous ses aspects. La croissance se réfère à un accroissement des activités de production de biens et services mais n’implique pas nécessairement des changements dans la structure, ni un engagement d’une société sous tous ses aspects. Le concept de développement contiendrait donc l’idée de croissance. Ainsi, la notion de développement englobe une multitude de composantes économiques, sociales et politiques et doit tenir compte des valeurs et attitudes d’une population.

La notion de local

Elle repose sur la notion de territoire, et les polémiques sur l’échelle de pertinence d’un territoire sont riches, car elles ont plusieurs entrées:
– le découpage administratif,
– l’appartenance identitaire, qui peut entrer en conflit avec « l’espace vécu »
– le champ d’action, autour d’une coalition d’acteurs du développement
– le système ouvert, qui porte à dire que « l’action ne s’exerce pas sur le territoire, elle le crée ».

Le territoire d’action du développement local

A Madagascar comme par ailleurs, nombre de plans d’aménagement et de projets de développement sont décidés de l’extérieur en fonction d’un prêt obtenu des bailleurs de fonds pour un territoire défini. Dans ce cas, plans et projets peuvent produire des effets matériels bénéfiques, mais on peut douter que ces effets soient durables dans la perspective d’un développement à long terme, progressivement maîtrisé par la population. La tentation est souvent de s’appuyer sur les délimitations administratives. Quitte à retarder le démarrage du processus, la voie souhaitable serait plutôt d’initier le développement local dans des territoires correspondant à un espace de solidarité, dans lequel les habitants ont une histoire commune, à laquelle ils sont attachés individuellement et collectivement, dans lequel enfin ils ont envie de construire un avenir commun. L’expérience montre que c’est une condition nécessaire à la pérennité d’une telle démarche, même si elle ne paraît pas suffisante.

Le rôle de la Région dans le développement local 

La Région est un des échelons territoriaux du découpage juridique de l’espace national. Elle joue un rôle primordial dans la planification et dans l’aménagement du territoire. Leur impact sur le développement local est réel. La région s’affirme dans les faits comme l’échelon de référence du développement industriel, comme niveau administratif de coordination et d’action. L’intervention économique locale est donc considérée comme étant de la compétence de la région, à laquelle les districts et les communes auront vocation à s’associer. Les régions ont acquis en la matière une légitimité, notamment à travers l’élaboration et la mise en œuvre des contrats de plan successifs. Elles ont la capacité à élaborer en partenariat avec les territoires et les acteurs concernés, des politiques publiques efficaces. Entre les enjeux nationaux et les réalités locales, la planification appuie les leviers locaux du développement, en faisant participer les acteurs locaux à l’élaboration du plan régional, et en aidant à la formulation de projets de développement local. Le contenu du contrat de plan répond à la volonté de traiter des problèmes de développement, même si cela ne correspond pas tout à fait à la distribution juridique des compétences. Vers le haut, la région est le niveau de référence des politiques nationales actuellement. Vers le bas, elle peut constituer le niveau de cohésion des projets infrarégionaux et permettre d’articuler et de donner un sens commun à des initiatives multiples opérées dans la commune.

La dynamique locale

La dynamique locale est un investissement dans la coopération, le dialogue, ce que l’on appelle aussi l’investissement immatériel. Il nous amène à considérer la dynamique locale sous la forme d’un cycle en sept étapes :

perte de sens 

Plusieurs « verrous du développement » peuvent y contribuer: les questions géographiques ou physiques, l’existence de groupes de pression fortement constitués, une expérience négative du passé, un « vide social » ou un « vide d’initiative », des conflits d’ordre culturel.

vision alimentée par l’extérieur

Il suffit parfois qu’un entrepreneur revenant chez lui après une expérience professionnelle ou académique à l’extérieur partage ses questions sur l’avenir de son territoire. A la lumière de son expérience et selon son degré de conviction, il décide de s’impliquer au niveau local avec un autre regard, un esprit critique, un désir de changement.

impulsion concrète 

L’éveil de l’esprit critique, appuyée par un diagnostic des besoins locaux pour l’avenir, doit alors trouver des moyens d’action concrets. Cette impulsion concrète peut provenir soit d’appels d’offre publics ou privés donnant lieu à des aides financières subtantielles, soit d’actions locales d’intérêt général (l’organisation d’une braderie annuelle, d’un appel au bénévolat, etc.) .

pédagogie du développement 

Cà « bouge »! Pour conforter cet élan, il faut briser les résistances, prolonger les échanges et les dialogues amorcés localement, recadrer les enjeux. La pédagogie du développement repose sur un principe de pondération fondé sur l’écoute, le respect et la confiance, la compréhension et l’adaptation, la transparence et le souci de communication, la remise en cause personnelle et sociale, une nécessaire impulsion forte. Une double logique est à la source de cette pédagogie: le partenariat de gestion, né de la nécessité de coordonner l’organisation concrète d’une dynamique locale, et le partenariat d’animation qui vise plus la construction d’un projet de société.

enjeux partagés

L’ouverture, l’élargissement du partenariat local se motive par une quête de légitimité, la recherche de consensus pour éviter les oppositions au sein du territoire, la recherche d’une extension du champ de compétences et des sensibilités. Plus les enjeux sont partagés, plus la dynamique sera renforcée dans la durée et ses effets ressentis par l’ensemble de la population concernée.

appropriation (institutionalisation) 

L’appropriation est une conséquence mécanique du processus. Les enjeux partagés signifient que les gens s’identifient à la dynamique locale et l’intègrent dans leurs stratégies individuelles et collectives. Le processus n’est plus remis en question, il fait partie du quotidien, il s’institutionnalise de manière informelle dans un premier temps, plus formellement quand il est ensuite repris dans les dispositifs de programmation politique au niveau infra-régional, voire de planification au plan régional et national.

transfert des centres d’intérêt

Entérinée par l’échelle administrative, la dynamique locale devient un dispositif abstrait, une méthodologie que l’on discute en haut lieu, une opportunité d’innovation qui s’inscrit dans le contexte élargi d’institutions supérieures. Catalogué comme projet-modèle, il servira les zones d’influence des administrations responsables. Qu’un cycle de développement local sur un territoire donné soit pérenne ou pas: là n’est plus la question. Les centres d’intérêts ont quitté le « local » dont ils s’étaient nourris, l’appui institutionnel est remplacé par la technocratie et les jeux traditionnels du pouvoir.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE – CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DU DEVELOPPEMENT LOCAL ET DE LA DEMARCHE CLUSTERING
Chapitre I : Développement local
I.1. Origines et définition théorique du concept
I.2. La notion de développement
I.3. La notion de local
I.4. Le territoire d’action du développement local
I.5. Le rôle de la Région dans le développement local
I.6. La dynamique locale
I.7. Les partenariats locaux
I.8. Développement et participation
Chapitre II : Démarche Clustering
II.1. Généralités sur les clusters
II-1.1 Définition d’un cluster
II-1.2 Caractères d’un cluster
II-1.3 Dynamique d’un cluster
II-1.4 Avantages retirés par les entreprises de leur participation à un cluster
II.2. Démarche clustering
II.2.1. Concept
II.2.2. Principes de la démarche
II.2.3. Les étapes de la Démarche Clustering
Chapitre III : Etat des lieux
III.1. Etat des lieux dans les pays en développement
III.2. Etat des lieux au niveau national
III.2.1. Cluster Text’ileMada
III.2.2. Cluster Salohin’Iarivo
DEUXIEME PARTIE- ANALYSE DE LA MISE EN PLACE DU CLUSTER CULTURE MARAICHERE
Chapitre IV- Présentation du Programme PROSPERER Analamanga
IV.1. Présentation général du programme PROSPERER
IV.2. Présentation du programme PROSPERER Analamanga
IV.3. Appui du programme PROSPERER Analamanga pour une démarche Clustering
Chapitre V – Leviers d’action de la démarche clustering de la filière CUMA
V.1. Les formations fournis par PROSPERER
V.2.Diagnostic de la filière culture maraichère
V.3. Analyse des profils économiques des MER/PER
V.4. Forum économique des îles de l’océan Indien
V.5. Le référentiel développement HOREB ou Hygiene, Organization, Restoration of Environnement and Biodiversity
Chapitre VI- Condition d’émergence et réussite de la mise en place du cluster
VI.1. Condition d’émergence du cluster
VI.2. Condition de réussite pour la mise en placedu cluster
ChapitreVII- Analyse des opportunités de la mise en place du Cluster CUMA
VII.1. Le marché : quelles opportunités, quelles menaces pour un cluster CUMA
VII.2. Analyse du potentiel de la région Analamanga par rapport au Cluster CUMA
VIII.2.1.Forces et faiblesses du territoire pour le développement de la grappe d’entreprises
VIII.2.2.Forces et faiblesses de la région Analamanga pour la réalisation des objectifs de marchés
VIII.2.3.Cohérence de la démarche clustering du programme PROSPERER avec les stratégies territoriales
VIII.2.4.Implication des acteurs du territoire dans la dynamique du cluster
VII.3. Le repérage des acteurs susceptibles d’intégrer la démarche partenariale
VII.4. Quelles faisabilités pour un cluster CUMA dans la région Analamanga ?
CONCLUSION GENERALE

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