La délégitimation de la violence contestataire

QU’EST-CE QUE LA VIOLENCE POLITIQUE ?

   La violence, utilisée comme outil de revendication dans une situation politique conflictuelle, est définie de différentes manières qu’il convient ici de rappeler et d’en préciser les contours. Il n’existe pas une sorte d’état-premier du fait violent qui permettrait d’appréhender son essence même en dehors de tout contexte, une violence-type qui muterait ensuite selon les contextes d’apparitions, et c’est ce qui rend toute tentative de définition générique caduque. C’est pourquoi les sciences humaines et sociales, et particulièrement les sciences politiques ou la sociologie, ont tenté de définir la violence dite « politique ». La définition qui fait consensus est celle de Harold L. Nieburg : […] des actes de désorganisation, destruction, blessures, dont l’objet, le choix des cibles ou des victimes, les circonstances, l’exécution, et / ou les effets acquièrent une signification politique, c’est-à-dire tendent à modifier le comportement d’autrui dans une situation de marchandage qui a des conséquences sur le système social (1969 : 13). Cependant, comme le relève Cyril Tarquinio, elle est problématique en cela qu’elle restreint la violence politique à « des actes quantifiables et mesurables » (2004 : §3) en l’extrayant du système normatif qui régit notre société. Puisqu’il n’existe pas de violence ensoi (Caillaud et Roger, 2017 : 7), qu’une action n’est pas ontologiquement violente, elle l’est grâce à un processus de catégorisation sociale qui range tel acte dans la catégorie « violence ». [Cela] doit nous rappeler que la violence doit être nommée pour être, qu’elle n’existe pas en tant que telle mais est le fruit à la fois d’un contexte et d’une lutte de pouvoir. Même les violences extrêmes, pourtant les plus durement et uniformément ressenties, ressortent aussi de cette logique de labellisation. […] Elle est, comme tout phénomène social, le résultat d’une lutte de définition entre acteurs poursuivant des intérêts divergents et des ressources dissemblables ; lutte d’autant plus terrible que le concept est accusatoire et moralement condamnable dans un monde pacifié où le violent a presque toujours tort (Crettiez, 2008 : 04). L’exemple des châtiments corporels que nous empruntons à Frédéric Chauvaud (in Caillaud et Roger, 2017 : 19) illustre bien ce mécanisme : avant que l’exécutif français ne légifère sur cette question en 2016, il appartenait à chacun·e d’employer ou non des châtiments corporels dans l’éducation de ses enfants. Aujourd’hui, la fessée est considérée comme un fait de violence et est donc punissable par la loi. Une autre critique faite à la définition de Nieburg concerne son aspect restrictif puisqu’en évacuant les violences non-quantifiables, elle ne prend pas en compte ce que Pierre Bourdieu nomme les violences symboliques qui sont pourtant, selon lui, hautement politiques. L’expression « violence politique » est ontologiquement problématique dans les termes mêmes qui la composent. Il y a tout d’abord le qualificatif de politique, adjectif plus catégoriel que typologique, puisque la violence politique regroupe toutes les violences, qu’il s’agisse de celles ayant un but de revendication, de contestation, de révolte d’une catégorie qui se sent opprimée ou bien celles qui correspondent aux réponses de la part des oppresseurs . La violence politique a été définie de différentes façons selon les méthodologies propres à chaque champ disciplinaire. Pour définir un objet, le plus simple est souvent d’en tracer les contours en définissant d’abord ce qu’il n’est pas. Xavier Crettiez oppose à la « violence politique » la « violence sociale » : la première comprend les attentats, comme ceux revendiqués par Daesh par exemple, alors que la seconde concerne les violences domestiques, les actes délinquants ou encore les violences scolaires (Crettiez, 2008 : 10). Cependant,quelques exemples suffisent à démontrer les fragilités de cette catégorisation : le cas du terrorisme corse qui a parfois caché derrière des revendications politiques des règlements de compte ou des enrichissements personnels liés au milieu criminel (Crettiez, 2010 : 132) ou bien les émeutes de banlieues qui sont pour les un·e·s une stratégie pour interpeller l’État (Mucchielli, 2006) et pour d’autres l’expression d’une volonté de prédation (Roché, 2006). On peut citer aussi le cas des casseurs lors des manifestations pour lequel on retrouve les mêmes oppositions entre celles et ceux qui ne perçoivent qu’un aspect ludique de la casse, qu’une envie de prédation et d’autres qui affirment la prédominance du choix des cibles (banques, assurances, bâtiments des services de l’État…) comme le révélateur d’une dimension politique (Chartier, 2017). Ces quelques exemples illustrent ce qu’Isabelle Sommier a désigné comme une « porosité des frontières » (in Crettiez, 2008 : 11) entre « violence politique » et « violence sociale », et qui les rend plus ou moins caduques. Philippe Braud fait lui aussi une partition binaire de la violence politique, entre la « violence colérique » et la « violence instrumentale » (1993 : § 8-11). La violence colérique est en prise avec les théories de la frustration (cf. les travaux de Ted Gurr) qui mettent à jour une mécanique qui mènerait à des actes violents. Il semblerait que ce soient les frustrations économiques qui soient les plus génératrices de violence. L’autre source de violence colérique viendrait aussi d’une sociabilisation et d’une valorisation de la violence, notamment à travers une culture viriliste. Ainsi, les émeutes des quartiers populaires seraient le parangon de cette violence colérique. À l’inverse, la violence instrumentale s’exerce sans passion, avec calcul, dans un but prédéfini et clairement établi. La violence d’État, les actions des syndicats mais aussi les actes terroristes (IRA, FLNC, ETA…) sont les principaux constituants de cette catégorie. À la différence de la violence colérique, celle-ci porte des objectifs, le plus souvent des revendications ; elle agit donc comme un outil au service du message face à la violence des émeutes qui serait un exutoire. Cependant, il nous paraît que cette catégorisation connaît les mêmes limites que celle de Xavier Crettiez avec cette « porosité des frontières » : un black block qui affronte la police et brise les vitrines des banques sur son passage est-il du côté instrumental ou colérique ? Un peu des deux à la fois selon nous, puisque la dimension affective est nourrie par une réflexion politique mais aussi par un ressentiment vis-à-vis des institutions, du capitalisme et de la société marchande. La dimension instrumentale est aussi présente puisque la violence est un outil de propagande par le fait, de remise en cause de l’État par les affrontements avec la police et du capitalisme par le choix des objectifs (DupuisDéri, 2003). L’aspect colérique est donc concomitant à l’aspect instrumental. De surcroît, il peut y avoir au sein d’une même manifestation un effet de mouvement de la violence qui oscille selon le contexte : une charge policière violente peut transformer une violence instrumentale en violence colérique par exemple. Et que dire des employé·e·s d’Air-France qui, en arrachant la chemise de leur patron alors qu’ils/elles étaient clairement affilié·e·s à un syndicat, ont fait les manchettes des journaux ? Là aussi, la violence instrumentale a, à un moment, basculé dans la violence colérique.

VIOLENCE MILITANTE

   La catégorie « violence militante » est très utilisée dans le discours social, notamment dans les milieux scientifiques, que ce soit dans des articles (« Quels sont les pratiques, mais aussi les discours, au cœur de cette violence militante ? » sur tous types de medium et par toutes les disciplines scientifiques comme l’histoire et la sociologie, le lexème « violence militante » l’est aussi par toutes les sensibilités politiques : de “l’ultragauche” (Paris-luttes.info) à l’extrême-droite royaliste (Vexilla Galliae). Puisqu’il n’est pas réservé à un groupe ou à une sensibilité politique, on peut conclure qu’il s’agit d’une expression politiquement neutre. Mais qu’elle en est la définition ?

LA VIOLENCE PROTESTATAIRE

   La « violence protestataire » a un usage différent en cela que, bien qu’il soit aussi utilisé dans les discours érudits des sciences politiques (« Nous conclurons à une modération de la violence protestataire des paysans […] » ; « La violence protestataire : dirigée contre l’ordre social »), il est peu présent dans le discours médiatique. On le trouve bien sur le site d’information du Courant Communiste Révolutionnaire du NPA, Révolution permanente (« Jean-Luc Mélenchon n’a eu de mots assez durs pour réprouver catégoriquement le recours à la violence protestataire […] »), dans un article paru sur le site du Collège de France, La vie des idées (« Si elles étaient attestées, les transformations de la violence protestataire justifieraient-elles un tel déploiement de la force publique ? ») ou encore sur le site participatif AgoraVox (« Prendre le risque d’interdire le Front […] revient à prendre le risque […] d’une matérialisation physique de cette violence protestataire »). Il semblerait donc que le lexème « violence protestataire » soit réservé à la théorie scientifique et politique plutôt que pour désigner des faits dans la presse dite généraliste. De plus, et à la lumière de ces résultats, il semble que le lexème a une charge sémantique beaucoup plus ancrée dans le domaine politique que « violence militante » puisqu’il désigne des actes commis par des groupes classés à l’extrême-gauche et à l’extrême-droite. Cependant, il est intéressant de noter que le terme « protestataire » est quant à lui beaucoup plus utilisé pour désigner des manifestant·e·s puisqu’en faisant une recherche sur Google Actualités, on passe de quatre résultats pour « violence protestataire » à 24200 pour « protestataire ». Une fois cet état des lieux posé, quelle définition pourrions-nous donner du lexème « violence protestataire » ? Et en quoi se distingue-t-elle de la « violence militante » ? Le TLFi donne cette définition à « protestataire » :
I.− Adjectif. Qui proteste, qui s’oppose à quelque chose.
II.− Substantif. Personne qui proteste, qui s’oppose à quelque chose.
Ainsi, c’est l’acte de protester qui est mis en avant, ce qui donne une dimension très large à cette définition. En théorie, elle peut donc englober tout type d’acte de protestation, tel que la violence. Néanmoins, les violences « militante » et « protestataire » se différencient en cela qu’elles ne se recouvrent pas exactement puisque la première se définit par sa perspective idéologique, la seconde par ses actions et effets.

LE CAS DE « VIOLENCE-S »

   Comme nous l’avons vu précédemment, les émeutes diffèrent des autres contextes par leur typologie puisqu’elles ne désignent pas le même type de violences que la Loi Travail ou la Manif pour tous. Cependant, tous trois partagent un certain nombre de lexèmes. Sans surprise, c’est le substantif « violence » qui arrive largement en tête, avec 226 occurrences dans Le Figaro, 176 pour Le Monde et 86 pour l’Humanité. La particularité du Figaro est l’utilisation des syntagmes nominaux « cette violence » et « ces violences » bien plus marquée que dans les deux autres quotidiens : En outre selon le Medef, près de 200 personnes se retrouvent privés [sic] d’activité économique à la suite de ces violences urbaines (Denis et al., 19 novembre 2005 : 29). Parmi les causes de ces violences, il [Dominique de Villepin] a notamment mis en avant « le sentiment de discrimination » (Anonyme, 30 novembre 2005 : 9). Cette violence fait le lit des extrémistes (Finkielkraut, dans Zemouri, 15 novembre 2005 : 28). N’est-ce pas reconnaître que cette violence se nourrit du malaise social et avouer que la politique menée depuis 2002 n’a fait qu’amplifier ce phénomène ? (Montebourg, 17 novembre 2005 : 14). « Ces violences » est donc présent dans Le Monde et L’Humanité, mais dans une moindre mesure (deux occurrences pour le premier, une seule pour le second) alors que « cette violence » est tout à fait absent dans Le Monde, et présent une fois dans L’Humanité. « Ces violences » amorce un jugement, négatif, qui englobe l’ensemble des actes qualifiés comme violents (incendies de voitures, de locaux et de poubelles, affrontements avec la police, prédations, etc.). Il s’agit donc moins de qualifier des actes séditieux que de juger ce que l’on pourrait appeler la méthodologie de l’émeute. Même si l’on retrouve le caractère agglomérant, englobant, « cette violence » ne désigne pas un acte concret mais amène une réflexion qui tiendrait plutôt de la philosophie politique. Ainsi, Arnaud Montebourg lie « cette violence » au thème du « malaise social » et contextualise les émeutes en les plaçant dans un cadre plus large en sortant de l’instantanéité médiatique. À l’inverse, lorsque Dominique de Villepin présuppose d’un lien de causalité entre « ces violences » et « le sentiment de discrimination », c’est pour désigner un moment donné (celui pendant lequel se sont déroulées les violences), des actes précis (ces violences, c’est-à-dire les émeutes qui se sont déroulées du 29 octobre au 15 novembre 2005 en France). Cela permet au gouvernement de réfuter toute responsabilité dans ces émeutes : ce ne sont pas les discriminations qui ont causé ces violences, mais le sentiment de discrimination, ce qui renvoie au personnel, à l’intime et surtout, à l’irrationnel. Cette distinction entre singulier et pluriel se vérifie une nouvelle fois avec le syntagme « violence-s urbaine-s » qui est une des formes privilégiées pour désigner le phénomène des émeutes. En effet, on compte 73 occurrences dans Le Figaro (huit au singulier et 65 au pluriel), 64 dans Le Monde et 23 dans L’Humanité (dont une seule occurrence est au singulier dans les deux titres). Là encore, l’écart entre les deux formes s’explique non pas par le désignant mais par le désigné : Elles [les violences] ne devraient pourtant pas nous surprendre, car elles s’inscrivent dans le phénomène global de la violence urbaine, embryonnaire il y a trente ans, en expansion constante depuis. […] Il reste que la violence urbaine poursuit son expansion et son travail de sape, provoquant la fuite des habitants qui en ont les moyens et accentuant les processus de ghettoïsation (Le Figaro, Bui Trong, 07 novembre 2005 : 18). De la même manière que les assureurs ont intégré le risque attentat dans une réflexion permanente à la suite des attaques terroristes du 11 septembre 2001, ils vont être contraints de tenir compte du risque de violence urbaine dans leurs calculs [Le Figaro, Denis et al., 19 novembre 2005 : 27]. Comme quoi la violence urbaine résulte d’une infinité de facteurs (Le Monde, Schittly, 02 novembre 2005 : 05). Le bilan de cette nouvelle nuit de violences urbaines est moins sévère que les précédents (Le Monde, Bronner et Simon, 02 novembre 2005 : 05). Dès le début des violences urbaines, le ministre de l’Intérieur a estimé que les nuits d’affrontements entre habitants des cités populaires et policiers n’avaient « rien de spontané » (L’Humanité, Mouloud, 08 décembre 2005 : 9). Ces extraits de notre corpus illustrent la même division que précédemment, c’est-à-dire une spécification au pluriel et une généralisation au singulier. Ainsi, le syntagme « la violence urbaine » désigne un « phénomène global » qui s’inscrit tant dans le passé (Lucienne Bui Tong évoque les débuts datant d’« il y a trente ans ») tout comme dans l’avenir (l’article de Gilles Denis parle de la nécessité pour les assurances de « tenir compte du risque de violence urbaine dans leurs calculs » futurs). De même, le syntagme ne désigne pas un événement en particulier ou un acte mais une catégorie d’actes étendus dans le temps et l’espace,contrairement à la forme plurielle qui, dans notre corpus, désigne les émeutes qui ont eu lieu entre le 20 octobre et le 15 novembre 2005. Finalement, « violence urbaine » est une catégorie, un schème perceptuel d’un phénomène conflictuel quasi permanent. Il permet de classer dans une même catégorie toutes sortes d’actions en effaçant les problématiques, les enjeux politiques mais aussi les différences qui peuvent exister entre ces actes ainsi nommés. Ce phénomène se retrouve aussi dans ce que l’on appellera les  violences contestataires indéfinies, qui sont des lexèmes qui permettent de définir un certain nombre de violence sans les détailler, tout comme on parle d’article indéfini. Ainsi, au travers d’un seul signifiant est transporté un nombre indéfini de signifiés.

LEXÈMES EUPHÉMISANT

   Yves Michaud dit que la violence « tient plus de la dissolution des règles qui unifient le regard social qu’à la réalité qu’elle peut avoir » (1978 : 101), ce qui voudrait dire que l’apparition de la violence en discours tiendrait moins à sa présence effective qu’à ce que Michaud désigne comme « la mise en question de règle intolérable » (ibid. : 102). C’est pourquoi la définition de ce qui est violence varie selon les situations, les époques, les personnes. Ainsi, l’action de l’État n’est jamais désignée comme étant de la violence, sauf dans les cas de « violences policières », qui ne sont jamais reconnues comme telles par l’État. Si nous prenons comme exemple la scène filmée le 24 mars 2016 à l’occasion d’une manifestation contre la Loi Travail, dans laquelle un lycéen maintenu et relevé par trois policiers reçoit un coup de poing par l’un d’entre eux, le policier mis en cause a dit lors de son jugement qu’il reconnaît un « usage de la force disproportionné », mais en aucun cas il est fait mention de « violence » (Le Figaro, 20/09/2016 : s. p.). La « mise en question de règle intolérable » peut parfois être détournée comme cela fut le cas lors de la Manif pour tous. Dans ce cas précis, l’enjeu a été de construire une image du groupe manifestant positive et légitime pour décrédibiliser la répression. C’est ainsi que la Manif pour tous s’est dépeinte en manifestation familiale (l’item « famille-s » compte  occurrences dans ce corpus), charriant son lot de connotations positives dont, en premier lieu, la non-violence. Cependant, à l’occasion de certaines manifestations, des affrontements entre manifestant·e·s et policiers provoquent une réponse répressive finalement assez traditionnelle (mise à distance avec le gaz lacrymogène, usage de grenades de désencerclement et assourdissantes, etc.), ayant pour conséquence des réactions inhabituelles des politiques, en cela qu’elles proviennent de la droite, comme le relatent cet article du Monde : Claude Guéant et une partie de l’UMP ont également attaqué avec véhémence la gestion par la police des incidents qui ont émaillé plusieurs rassemblements des opposants au mariage gay. “J’ai personnellement vu des gestes de violence de la part des forces de l’ordre qui étaient inacceptables”, accuse l’ancien ministre de l’intérieur, qui ajoute que la situation “ne justifiait en rien l’utilisation des gaz” (Hopquin, 6 mai 2013 : 06). Claude Guéant, qui a pourtant été un représentant de l’État en étant Ministre de l’intérieur, met en cause l’action de la police, en reconnaissant « des gestes de violences […] inacceptables ». De plus, Christine Boutin a demandé la démission du premier Ministre,Manuel Valls, ayant été elle-même aspergée de gaz lacrymogène. Au-delà de Claude Guéant et Christine Boutin, c’est toute la droite qui a condamné la répression policière et, par là même, le gouvernement socialiste, qui s’attaque à des « mères de famille [qui] poussent des landaus » tout en laissant faire « la razzia des cités sur le Trocadéro » en parlant des supporters du PSG (Le Figaro, s. n., 24/05/2013 : 17). Et même si la présence de violence au sein des cortèges serait indéniable, celle-ci est, selon un journaliste du Figaro, « sans rapport toutefois avec le déchaînement des pseudo-supporteurs du PSG » (J.-M. L., 27 mai 2013 : 02). Ainsi, ce sont moins les violences, au sens d’actes physiques, que le sens qu’on leur donne, qui forme l’objet du conflit. D’où l’importance pour les gouvernements successifs de forger le sens des violences induites par le « maintien de l’ordre ». L’État désigne sa violence principalement par les lexèmes « force », « actions » et « intervention » : […] Policiers et gendarmes ont, jusqu’ici, été sollicités, “plutôt à bas bruit et sans incident”, selon le ministère de l’intérieur qui se prévaut d’actions “proportionnées et graduées” [nous soulignons]. “Consignes ont été données aux préfets de discuter avec les gens avant d’utiliser la force [nous soulignons]. D’abord une discussion et, si cela ne marche pas, intervention [nous soulignons]. Les choses se sont déroulées de façon correcte”, assure-ton place Beauvau (Le Monde, Bissuel, Bonnefous et Revault d’Allonnes, 26/05/2016 : 08). Le premier, « force », a un sens dénotatif plutôt neutre, puisqu’il peut être aussi bien valorisé et positif (« avoir de la force », « la force de l’esprit »), que négatif (« passer en force »).

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Table des matières

Introduction
1.La violence politique, objet protéiforme
1.1.Qu’est-ce que la violence politique ?
1.2.Dénommer les violences dirigées contre l’État
1.3.Qualifier les violences politiques : analyse de « révolution », « insurrection », « manifestations » et « émeutes »
1.4.Synonymies et mondes lexicaux
2.Les discours de la violence contestataire
2.1.Les lexèmes des violences contestataires
2.2.Les discours chiffrés comme processus de disqualification
3.Les enjeux idéologiques de la violence contestataire
3.1.Force légitime contre violence illégitime
3.2.Transformer la violence contestataire
Conclusion
Bibliographie

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