LA DECOUVERTE DE LA CONJURATION DE CATILINA DE CATON, LES CATILINAIRES DE CICERON

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ÉVOLUTION DE LA POPULATION ET TRANSFORMATIONS SOCIALES

Dès le IIIe siècle av. J.-C., Rome s’engage dans une série de guerres. Déjà en 270, elle avait étendu sa domination sur toute l’Italie, son ambition pour la Sicile conduisit la République à affronter Carthage. Les deux premières guerres puniques qui se déroulèrent respectivement de 264 à 241 et de 218 à 202 permirent à Rome de gagner l’Espagne. La puissance de Rome va se confirmer en 146 av. J.-C. matérialisée par la destruction de Carthage. Cependant, cette gloire ne sera pas sans conséquence car les révoltes sociales furent d’une gravité extrême. En effet, la République connait un grand désordre dans la mesure où l’extension de l’empire ramenait sur le marché un très grand nombre d’esclaves. La main d’œuvre fut abondante, la population servile se chiffrait à 3 millions dans le courant du Ier siècle.20
Cette arrivée massive d’esclaves accroit la population romaine de façon considérable. En effet, la main d’œuvre salariale était désormais concurrencée par la masse servile issue des conquêtes ; ce qui va accentuer le chômage en ville. En campagne toutes les familles furent obligées de se réfugier dans l’Urbs où elles ne trouvent ni travail, ni logement, ce qui provoqua un tohu-bohu dans la société. Les contestations fusent de partout, le système en place qui ne profite qu’à une portion de la société était menacé de conspiration par la majorité en colère. La population de Rome ne cessait de s’accroitre, la cité rassemblait à coté de ses citoyens, des Italiques, des Grecs, des affranchis de tous les horizons souvent très pauvres. Ainsi, c’est le début d’un bouillonnement du climat social caractérisé par des tensions de toute nature entre riches et pauvres. C’étaient les grandes familles notamment celles de la Nobilitas qui profitaient des biens de la République sous prétexte qu’elles jouissaient d’une bonne descendance et que leurs ancêtres étaient les propriétaires de la cité.
Les antagonismes sociaux ne contribuaient pas à la décrispation de la situation politique au contraire. Et c’est dans cette optique que la cohésion de la Nobilitas porteuse d’harmonie se disloque en deux factions rivales : l’une sensible aux aspirations de la masse, l’autre au contraire était inspirée par la crainte, le mépris et l’égoïsme. Les premiers étaient les populares « partisans du peuple », les autres portaient le nom de optimates « ceux qui pensent bien »21. Les populares furent très sensibles aux revendications du peuple et cela sans doute parce que la plupart d’entre eux sont issus de familles plébéiennes qui jadis avaient subi les mêmes injustices. Le traumatisme que subissait le corps populaire était à l’origine d’une tentative de réformes agraires en -133, qui consistait à soulager le sort des citoyens dépossédés et démunis à cause de la forte classification de la société romaine. Les injustices résidaient au fait que l’Ager publicus était dans sa grande majorité alloué à l’oligarchie dirigeante.
Ces temps romains sont d’une très grande importance d’étude en ce sens que la République était paradoxalement favorable au partage inégalitaire des biens de la cité. Les succès militaires n’avaient pas participé à la protection de Rome, encore moins à la prévention de certains écarts de conduite émanant de niveaux insoupçonnés. Ce qui est la source des guerres civiles à Rome dont l’une des plus célèbres éclatait en 135 av. J.-C. Il y avait aussi un autre motif de tension sociale qui avait eu lieu entre 73 et 71 av. J.-C., c’est la frustration des esclaves qui va plonger Rome dans une cinglante révolte servile dirigée par Thrace Sparthacus.
Ces conflits internes fragilisent l’État au moment où les hommes influents du moment exerçaient leur hégémonie sur les autres citoyens. Les institutions républicaines de moins en moins solides ne purent rien faire pour empêcher le chaos. L’accroissement de la population était la résultante du contact avec l’extérieur. Les conquêtes furent d’un grand apport pour le prestige des généraux, mais la découverte du luxe n’aura pas prédit de bons lendemains aux Romains. Les nouvelles habitudes qu’épousaient les Romains venaient renverser les mœurs et aussi certaines valeurs. Et pour l’attester, voici ce que Plutarque avait dit : « la République était dès lors trop grande pour conserver sa pureté, l’empire qu’elle exerçait sur tant d’affaires et tant de peuple y avait introduit un grand mélange de coutumes et de façons de vivre de tout genre ».22
Les risques que courait la République sont multiples, à côté il y’avait des difficultés d’administration qui faisaient surface. Vu l’immensité de l’espace romain, l’État était obligé d’ériger ses nombreuses colonies en provinces, chaque province exige à la fois une administration et une mise en valeur. Alors, une nouvelle donne s’impose puisque les institutions républicaines étaient autrefois prévues pour assurer le gouvernement d’un petit État. Cette métamorphose oblige le corps étatique à réorganiser ses colonies, il fallait donc beaucoup plus d’administrateurs qui ne seront pas choisis sur des bases fragiles, mais par voie d’élection. Et ici, il faut noter que la création de ces nouvelles provinces aura des répercussions dans la trajectoire politique. L’étendue du territoire augmente le nombre de candidats aux magistratures. À partir de ce moment, Rome scrutait une crise politique en perspective qui prenait forme sur la base de la rudesse et de la brutalité de certains personnages influents.
La tâche de gouverneur de province est confiée à d’anciens magistrats sortis de charge. Ainsi chaque candidat veut obtenir un commandement ce qui explique le foisonnement d’assassinats politiques. Et c’est sans doute, la raison pour laquelle Salluste soutient que c’est lorsque Rome se trouvait au comble de sa gloire en dominant même Carthage qu’ « On vit croitre la passion de l’argent, puis celle de la domination ; et c’était la cause de tout ce que se fit de mal »23. Dans cette course aux magistratures, on rencontre aussi bien des patriciens que des riches plébéiens.
Ce spectacle désolant qui caricature profondément l’image de la République fera réagir Cicéron en ces termes « absolument lamentable sont la rivalité et l’ambition pour les honneurs »24.Par ailleurs, les troubles politiques impliquant assassinats et conspirations contre l’État peuvent être analysés sous l’angle économique. En effet, les terres nouvellement conquises renferment d’énormes richesses en or et aussi en argent. Tous les peuples soumis par l’armée romaine étaient contraints de payer un impôt à l’État. Ces bénéfices étaient exclusivement gérés par les dirigeants de la cité et la majorité qui en était exclue n’hésitera pas à s’offrir aux plus riches, ou à se laisser ameuter par d’autres hommes qui préparaient un coup de force contre le régime en place.
Le commentaire que Salluste fera à ce sujet est celui-là : « les deux partis tirèrent chacun de leur côté ; et la République entre eux victime de leurs déchirements »25 et Cicéron de renchérir : « Pour moi, plus la fortune de la République devient de jour en jour meilleure et plus florissante, plus notre puissance s’accroit (et déjà nous avons pénétré dans la Grèce et dans l’Asie, ces provinces remplies de toutes les Voluptés, et même nous portons la main sur les trésors des rois), plus je redoute qu’au lieu de prendre ces richesses, nous n’ayons pas été pris par elles».26
Déjà au VIe siècle, l’influence grecque avait envahi l’Italie et Rome ; elle y amène de riches parures de temple. Les demeures deviennent très somptueuses par leur décoration luxueuse, chose que les romains ignoraient jusque-là. Les objets d’art sont admirés. Du coup, les gens commençaient à prendre davantage goût au luxe et aux lettres grecques. Chacun voulait avoir accès au luxe et cela à tout prix, même si cela impliquait la soumission et l’obéissance aux hommes qui pouvaient le garantir.
Ces avertissements amènent certains Romains à vouloir apporter des changements. Ainsi, le IIème siècle avant notre ère est marqué par des tentatives de reformes et de révolution afin de rétablir le niveau social des prolétaires. Des propositions de lois agraires sont faites au Sénat. Ces lois proposées ne répondant pas aux intérêts des nobles, le Sénat va décréter le senatus consulte, disposition consistant à donner aux sénateurs le pouvoir d’assassiner tout citoyen suspecté de déstabiliser la République. Ainsi, aux temps des Gracques nous assistons aux premiers assassinats politiques. Aussi toutes les velléités révolutionnaires sont coupées court par les aristocrates romains.

TENTATIVE DE REFORMES ET ASSASSINATS POLITIQUES

La répartition des terres obtenues lors des conquêtes a causé à Rome une crise
profonde au IIème siècle avant J.-C. Les essais de solution à cette crise avaient occasionné des troubles qui vont provoquer la chute de la République. Le pôle conservateur des optimates n’entendait faire aucune concession des privilèges économiques et politiques. Les aristocrates siégeant au Sénat s’étaient accaparé d’immenses pouvoirs au point de ne pas prendre en compte les revendications de la majorité populaire demandant à être rétablit dans leurs droits de disposer des terres. En clair, le pôle radical des révolutionnaires voulait le partage équitable des biens de la cité.
Face à cette situation, de fervents réformateurs, à l’image de Scipion Emilien, vont essayer d’apporter des innovations pour remédier à la crise économique et sociale. Descendant du cercle des Scipions, cet homme acquis aux idées populaires exerça le consulat à Rome en 149 av. J.-C. coïncidant avec le tribunat de Calpurnius Piso de la même année.27 Scipion Emilien était préoccupé par la crise dans laquelle la plèbe romaine était condamnée à vivre.
Les réformes instituées par Scipion Emilien consistaient aussi à remédier aux abus des gouverneurs de provinces et mieux contrôler leur gestion. Selon lui, la survie de l’empire que Rome était en train de constituer devrait passer par une impunité totale à l’égard des gouvernants. D’autres réformes vont aussi voir le jour à partir du tribunat des Gracques, mais il faut dire que ce sont des motions plus orientées vers le volet social. En effet, Tibérius Gracchus, tribun de la plèbe en 133 av. J.-C. (voir infra), s’était plutôt insurgé contre l’accaparement des grands domaines par l’aristocratie romaine.
Les réformes de Tibérius constituent l’élément déclencheur des premiers assassinats à Rome. Sachant que tous les concepteurs de tels projets de lois ont subi la cruauté du Sénat, les réformes proposées n’avaient pas totalement répondu aux attentes du peuple. Alors, la voie révolutionnaire était aussitôt tracée par Gaius Gracchus, tribun de la plèbe en 126 avant J.-C. D’abord, les réformes constitutionnelles de Gaius sont considérées comme une grave atteinte à la stabilité de la République, il est vite assassiné par les nobles sénateurs en 121 avant J.-C.

LES IDÉES RÉFORMISTES DE SCIPION EMILIEN

À l’instar de Cicéron, Scipion Emilien peut aussi être perçu comme un défenseur de la moralité pendant que l’Etat romain ne rencontrait qu’abus et décadence. Il fut l’homme sage capable d’y apporter des remèdes. Ses idées réformistes ont commencé à jaillir à partir de 142 av. J.-C., elles consistaient à confier les jurys aux sénateurs, qui devenaient ainsi les juges des membres de leur ordre puisque les gouverneurs et anciens magistrats appartenaient au Sénat. C’est lors du tribunat des Gracques qu’il trouve la mort, après avoir exprimé son opposition à la révolution gracquienne. Scipion Emilien faisait partie du cercle des Scipions favorable au maintien de la constitution, sa mort était revendiquée par le parti populaire.
Exerçant les fonctions de consul en 149 av. J.-C., il était le seul qui avait les convictions chevillées au corps apte à porter des réformes politiques et sociales avant Tibérius. Dans sa jeunesse, Scipion Emilien avait évité les sentiers battus des débutants politiques, ne se montrant ni dans les antichambres des sénateurs considérables, ni dans les prétoires ou retentissaient les déclamations des prétendus redresseurs de torts.
Alors nous pouvons nous permettre de parler de parallélisme de forme entre Cicéron et Scipion Emilien, aucun d’eux n’était du côté des populares ni favorable à celui des optimates au contraire ce qui les intéressait c’est le maintien de l’oligarchie sénatoriale par-delà la préservation de l’autorité étatique sans laquelle la république se dirige tout droit vers sa chute. Doué d’une raison droite et ferme, il savait séparer le bon grain de l’ivraie, détruisant, empêchant les abus, il améliora notamment la justice. Il faut rappeler que son influence et son appui ne manquèrent point à l’endroit de Lucius Cassius, citoyen aussi actif et animé des sentiments austères de l’antique honneur. Malgré la violente résistance des optimates, il fit passer la loi qui introduisait le vote secret dans les tribunaux populaires, demeuré encore le plus important organe de la juridiction criminelle.
Même étant adolescent, Scipion Emilien n’avait pas voulu se produire dans les accusations publiques. Adulte, il traduisit devant les tribunaux de grands coupables appartenant à l’aristocratie. Alors censeur en 142 Scipion Emilien balaya impitoyablement l’élégante cohue des débauchés : il a des mots très sévères à l’endroit du peuple, il l’exhorte à la fidélité et aux mœurs intègres des temps anciens.
Le seul dessein de Scipion Emilien était de guérir le malaise social et prévenir le régime en place du danger qui le guettait. Gaius Laelius consul en 140, son plus vieil ami, son maître et son confident politique eut un jour l’idée d’une motion impliquant le retrait de toutes les terres domaniales de l’Italie non aliénées par l’Etat mais détenues par les occupants.28Dans un contexte très sensible de la vie socio-économique des Romains caractérisé par le vent de changement constitutionnel provoqué par les tribuns des Gracques, Scipion Emilien marchait droit à l’abus avec sa bravoure royale pour assurer le salut de la patrie. Il en concluait à raison ou à tort que le remède était pire que le mal. Il se plaça donc avec son petit cercle d’amis, entre les aristocrates qui ne lui pardonnèrent jamais l’appui qu’il apportait à la loi Cassia.
Au terme de cette analyse, il n’était pas facile pour un homme qui se faisait passer un moraliste d’être exempt de certains reproches, et pour l’attester, les démocrates favorables au renversement du Sénat tenaient Scipion pour un modéré qu’ils ne voulaient pas suivre, en dépit de tout ce que l’homme incarnait comme principe de valeurs. Isolé pendant sa vie, après sa mort vanté par les deux partis, il est le champion et défenseur des conservateurs, parallèlement le précurseur des réformes. Scipion Emilien agissait en faveur du peuple donc tantôt opposé au bloc compact des optimates.
Au demeurant, les censeurs à Rome, en se démettant de leur charge avaient tendance à demander aux dieux l’accroissement de la puissance et de la grandeur de la cité, Scipion Emilien quant à lui, au sortir de la censure leur demanda de veiller au salut de la République.
Les vœux réformistes de Scipion Emilien sont prolongés par Tibérius Gracchus qui avait l’audace de déposer une motion de réforme au Sénat. Ce projet autrement appelé (les lois Sempronia) avait comme fondement la réduction des privilèges des sénateurs, et la distribution du blé à bas prix…..
Pour réussir son projet, Tibérius voulait la suppression de la loi Licinia-sextia qui profitait plus à l’aristocratie. En dépit de sa pondération, Tibérius Gracchus était victime du senatus consulte, une disposition unanimement acceptée par les sénateurs consistant à réprimer toutes velléités révolutionnaires aux temps des Gracques.29

LES RÉFORMES DE TIBÉRIUS GRACCHUS

Tibérius Sempronius Gracchus 163-133 voulut être le sauveur de Rome. Edile, l’homme a toujours obéi à son humeur chevaleresque même quand il s’agissait d’intervenir dans le triste procès dirigé contre les Scipions, référence au meurtre de Scipion Emilien dont certains leaders Gracques avaient été accusés. Tibérius Gracchus a une étiquette exceptionnelle en ce sens qu’il provient de la caste des Gracques. En dehors des trajectoires politiques plus ou moins similaires notamment dans la défense de la justice, Scipion Emilien est le cousin de Tibérius Gracchus et son beau-frère. À dix-huit ans il servit sous ses ordres dans la guerre où était détruite Carthage en 146.
Tibérius vivait dans un milieu où dominait la pensée singulière aux classes rurales, la restauration de celles-ci, et enfin la mise en garde d’une éventuelle et prévisible destitution de l’Etat. Tibérius était un adepte juvénile des doctrines réformatrices, d’ailleurs c’est pour cette raison qu’il occupe une place de premier plan dans ce travail. En effet, il voulait en poursuivre à outrance la réalisation mais il faut dire que maintes réformes avaient vu l’opposition farouche d’Appius Claudius consul en 149 av. J.-C. et censeur en 136 av. J.-C. Il était aussi l’un des plus considéré au Sénat dans son langage passionné et puissant apanage ordinaire des Claudiens.30
Tout porte à croire que le Sénat dont le dernier rempart furent les Claudiens montraient leur volonté de conserver leur hégémonie sur l’échiquier socio-économique. Il faut noter par ailleurs que Tibérius Gracchus vivait très proche des hommes illustres à l’image de Quintus Metellus, le vainqueur de la Macédoine et de l’Achaie, moins estimé pour ses faits de guerre, tenu pour le modèle des mœurs et de la discipline ancienne.
À ce lot des hommes illustres il faut ajouter Publius Mucius Scoevola alors grand pontife respecté de tous, peuple et Sénat avaient parlé dans le même sens. Tibérius et les autres officiers de l’armée voyaient leurs tentatives institutionnelles rejetées par le Sénat y compris les traités de paix. Devant une telle injure, Tibérius assistait impuissant à la dépouille de sa dignité d’homme loyal, car pour rappel toutes ces initiatives légales furent tout bonnement écartées. Dès lors, il gardait une profonde rancune contre l’aristocratie qui régnait en maitre à Rome.
Tout de même, il appartenait à cet homme de prendre en main la cause des pauvres et pour ce faire, il accéda au tribunat en 133 av. J.-C. Les réformes introduites par Tibérius Gracchus furent la conséquence effrayante d’une mauvaise administration et la décadence à la fois politique, militaire, économique et morale du peuple romain. Dans ses nouveaux habits de tribun, Gracchus avait eu besoin d’une excitation nouvelle pour passer de la pensée à l’action, il l’eût trouvée dans les conjonctures présentes. En effet, à peine en fonction, Gracchus propose une loi dont le soubassement est le renouvellement de la loi Licinia-sextiaen 132 av. J.-C.,31 mais la nouvelle loi proposée stipule que le détenteur dépossédé avait droit à une compensation sur le domaine.
En outre, les terres domaniales rentrant ainsi dans la main de l’Etat, on les divisait en lot de trente (30) jugères (7, 560 ha), on les tirait au sort, on les abandonnait aux citoyens ou aux alliés italiques, non en toute propriété mais à bail perpétuel et héréditaire. De ce fait, il est important de retenir que le nouveau possesseur s’engagera à les tenir en culture et à payer une modique rente au trésor. Des triumvirs qui devaient être élus annuellement par le peuple dans ses comices auraient à trancher les questions de propriété et diraient quelles terres appartenaient au domaine de l’Etat, quelles autres à celui des particuliers. Poursuivant toujours, la nouvelle disposition préconisée par Gracchus, il faudra ajouter que le partage, une fois entamé, devait continuer sans fin et s’appliquer ainsi à toutes les classes besogneuses. Contrairement aux lois Liciniennes, la loi agraire Sempronia prévoyait une somme annuelle que le trésor fut astreint à verser aux triumvirs, et voici quelques éléments qui nous prouvent que les deux lois se différencier
– La nouvelle loi se distinguait par ses dispositions spéciales en faveur du possesseur héréditaire,
– le caractère inaliénable qu’elle imprimait aux possessions nouvelles,
– et surtout la permanence des fonctionnaires répartiteurs.
À cela, il faut dire que le gouvernement aristocratique croupit sous le poids des contestations populaires, c’est là d’ailleurs qu’il faudra fustiger la démarche trop révolutionnaire de Gracchus qui, quelque part a semblé permettre aux masses de faire des empiétements sur l’administration. C’est dans ce sens que nous allons commenter l’attitude de Marcus Octavius, autre tribun et collègue de Gracchus, adversaire décidé du projet, le tenant pour mauvais en toute bonne foi. Ce récalcitrant de la loi agraire de Tibérius Gracchus vint déclarer son intercession au moment du vote, d’après la constitution il écartait du même coup la motion. Gracchus à son tour suspend le cours des affaires publiques et de la justice et met les scellés sur les caisses des trésors.
Au bout de quelques temps, le tribun rapporta son projet devant le peuple, Octavius répéta son intercession. À ce moment, le Sénat tenta d’ouvrir à Tibérius une porte de retraite, il en voulut tirer la conclusion que le Sénat ne repoussait plus le principe du partage agraire : il s’évertua à multiplier les abus, ce qui fait que toute tentative de pourparlers tourneront court, sans résultat. Gracchus avait donc épuisé tous les moyens légaux. En 131 av. J.-C., Tibérius réveillait la motion autant que le besoin de réforme le demandait or la puissance de l’opinion publique entrainait à la fin toutes formes de résistance.32
Gracchus se voyait arriver à la crise suprême, il opta ainsi pour la révolution, il déclara au peuple qu’il fallait qu’Octavius ou lui sortit du collège des tribuns. À partir de ce moment il exposait sa vie et celle de ses partisans car il tentait à tout prix d’assouvir ses rancunes personnelles et réaliser ses ambitions dirigées contre l’aristocratie. En effet, il préparait d’autres lois populaires comme le raccourcissement du service militaire, l’extension du droit de provocatio, la suppression des privilèges des sénateurs de siéger comme jurés en justice et enfin l’admission des alliés italiques au droit de cité romaine. On ne saurait dire en vérité, jusqu’où seraient allées ces aspirations ! Cet épisode de Gracchus conçu comme le premier complot politique contre l’Etat Romain peut aussi s’analyser comme un acte de torpiller la constitution pour arriver à ses fins. La voie révolutionnaire qu’avait empruntée Gracchus ramait à contre-courant avec les institutions de la république.
Ce qu’il faudra retenir de cette partie est que le concepteur des réformes gracquiennes ne voyait son salut que dans la prorogation de sa charge pour une seconde année. La réforme de Tibérius prévoyait aussi le transfert du contrôle des tribunaux d’extorsion du Senat aux chevaliers. Les sénateurs dans leur majorité ne pouvaient cautionner un tel dessaisissement de prérogative. En clair, pour obtenir du peuple une telle concession anticonstitutionnelle au premier chef, il lui fallait mettre en avant réformes sur réformes.
En revanche, les tribuns se réunirent pour les élections des tribuns de l’année suivante et leurs premières sections votèrent pour Tibérius mais l’opposition du parti contraire fut assez forte pour que les comices dussent se séparer sans avoir rien fait. Alors, on fut contraint de renvoyer au lendemain la suite des opérations, Gracchus mit tout en mouvement moyens permis et moyens défendus, c’est là que le Sénat proclama officiellement que Gracchus avait aspiré à la royauté. À cela, il faut ajouter l’action de Scipion Nasica,33 le consulaire le plus dur et le plus fougueux des aristocrates contre Gracchus dans le temple de la fidélité, lieu de rassemblement public dans lequel Tibérius a voulu récidiver.
Nos recherches font état d’une brutalité dont serait victime Gracchus. En effet, il aurait été frappé à la tempe d’un coup de bâton par un de ces furieux. Ainsi, gisant aux pieds des Statues des sept rois de Rome à côté du temple de la fidélité, il trouva la mort. Trois cent de ses partisans meurent autour de lui et comme lui assommés. Le soir venu, les cadavres sont jetés dans le Tibre. En vain, Gaius Gracchus avait demandé qu’on lui rende le cadavre de son frère. Jamais Rome n’avait traversé une aussi funeste journée.
Cette partie abordant le temps des réformes sociales au IIème siècle avant notre ère nous a permis d’accentuer nos recherches sur deux personnages clés qui s’étaient érigés en sauveur de la classe sociale brimée à Rome. Leurs desseins ne s’étant pas réalisés du moins par la voie légale, l’option révolutionnaire prit le relais pour faire passer les lois populaires conçues pour résorber l’écart social entre la majorité du peuple et la classe minoritaire aristocratique.
Nous allons d’abord voir dans un premier temps avec quelle hargne Gaius Gracchus le continuateur du projet populaire avait osé adopter des réformes constitutionnelles qui ne voient pas l’adhésion du Sénat.
Scipion Emilien et Tibérius Gracchus avaient failli à leur tentative d’opérer des changements dans l’Etat Romain. Les réformes n’avaient pas été avalisées par le Sénat, or le prolétariat tenait toujours à aspirer à un mieux-être. À travers le surgissement de Gaius Gracchus, on note une réelle volonté de porter très haut les exigences de la plèbe. Le tribunat de Gaius est marqué par des motions draconiennes proposées au Sénat, elles sont très mal perçues par l’aristocratie. Le tribun est aussitôt accusé de tentative de destituer les valeurs de la République.

GAIUS ET SES RÉFORMESS CONSTITUTIONNELLES

Tibérius Gracchus avait trouvé la mort à la suite des coups de ses pourfendeurs les plus extrêmes, mais ses deux œuvres qui se résument entre autres à un partage des terres et à une révolution sont toujours d’actualité cette fois-ci sous la version Gaius Gracchus. Il faut dire d’emblée qu’en face des classes rurales expirantes, le Sénat n’avait pas reculé devant le meurtre, le crime commis, il n’osa pas en profiter pour abolir la loi agraire Sempronia. Au contraire, on peut même avancer qu’après l’explosion de fureur du parti réactionnaire cette loi s’est trouvée confirmer. Il faut dire quelque part qu’il y avait des traits de similitude entre Tibérius et son frère Gaius. Le premier avait été au-devant du peuple sa réforme unique à la main. Mais le second se présentait avec une série de projets divers, formant en réalité toute une constitution nouvelle.
Derrière ce dessein purement politique, Gaius voulait se venger de ce « misérable gouvernement », comme lui-même il dit, se venger à tout prix. Ce tribun de la plèbe de 126av. J.-C. se sentait voué au même destin que son frère. Alors, aussi paradoxale que cela puisse paraître, il ne fit que se hâter davantage comme un homme mortellement blessé qui se précipite sur l’ennemi. Et sur le fond, il avait en bandoulière la rééligibilité des tribuns à leur sortie de charge. Les chefs populaires pouvaient désormais dans cet élan de révolution conquérir une situation nouvelle qui pourtant n’est pas éphémère mais il fallait au préalable s’assurer le pouvoir matériel, sans doute un critère de crédibilité.
Pour dominer ses vis à vis, Gaius ne s’était pas limité à faire des retouches constitutionnelles. En effet, il fît supprimer l’ordre de votation encore suivi dans les centuries. Autrefois, nous savons que les cinq classes ayant la fortune y votaient selon leur rang et l’une après l’autre chacune dans sa circonscription. Par conséquent, dans la nouvelle trajectoire préconisée par Gaius, les centuries voteraient en s’appuyant sur les prolétaires urbains. Les souteneurs de la loi avaient comme objectif principal de mettre la capitale et avec elle tout l’empire sous l’emprise de la faction populaire.34
Si cette tentative arrivait à se réaliser, Gaius et ses partisans auraient un ascendant absolu sur les comices. On assisterait alors à l’affaiblissement des aristocrates romains au profit de la majorité populaire. L’esprit et la lettre de cette loi furent dirigés contre le Sénat et les magistrats, c’est ici qu’il faudra percevoir Gaius comme le véritable continuateur du projet de conspiration contre l’aristocratie jadis muri par son défunt frère.35Il faut retenir qu’à ce coup de force porté contre les institutions en 126 av. J.-C. s’ajoutait une ardeur dont faisait preuve le législateur Gaius. Ses velléités révolutionnaires senties du côté des populares et de leurs chefs respectifs permettaient quelque part à cette faction de faire apparaitre son mal vivre.
Mais, sous un autre angle, les institutions en ont véritablement souffert, ce qui par ailleurs fragilise le socle sur lequel s’appuyait le régime. Et pour l’attester, faisons un clin d’œil aux lois agraires de Gaius qui nous dit-on allaient bien au-delà des dispositions législatives de la Sempronia.36 En effet, en voulant uniquement sauver le principe, les partages agraires repris pour la forme marchaient dans les plus minces proportions. La situation sociale fut d’autant plus intenable que des bruits de bottes s’apprêtaient à affecter l’échiquier politique car en tout état de cause, au temps de Gaius la question épineuse de l’extension du droit de cité a failli être remise au goût du jour. Néanmoins, des changements notables furent constatés notamment le principe équitable de la distribution de grains. Il faut rappeler que souvent déjà les blés de la dime provinciale avaient été donnés au peuple à vil prix. Gracchus décida qu’à l’avenir tout citoyen résidant à Rome et qui se ferait inscrire aurait droit à une prestation mensuelle. À cette fin, une chose s’imposait c’était l’agrandissement des greniers de la ville. Les distributions faisant abstraction de tous ceux qui vivaient hors de Rome, elles étaient un appât pour eux et les attiraient en masse. Par la suite, les prolétaires qui autrefois passaient tous dans la clientèle des animateurs du parti réformiste revêtiront d’un orgueil de taille. En effet, ce nouveau réaménagement de la société les permettait de fournir une garde du corps aux nouveaux maîtres de la cité.
En outre, les prolétaires assuraient une invincible majorité aux dirigeants populaires dans les comices. La démocratie étant le moins mauvais des systèmes politiques était au sommet de sa vitalité à Rome à telle enseigne que le peuple s’exprimait, proposait des lois, contrebalançait parfois les décisions rendues par le Sénat, mais par le biais de la démocratie le peuple se trompait également. Pour étayer nos propos, il suffit juste de voir à quel point le pouvoir de la rue parvenait à porter des hommes influents au pinacle pour dit-on instaurer la justice sociale mais en vérité c’était une sorte de complot politique contre la classe aristocratique dépositaire de l’essentiel des pouvoirs sous la république à Rome.
Donc les populares furent capables des contorsions politiques les plus imprévisibles empêchant ainsi le bon fonctionnement des faisceaux sénatoriaux. Il y avait eu deux pouvoirs dans l’Etat : le Sénat qui incarne le pouvoir de gouverner et d’administrer, et le peuple qui détient le pouvoir de légiférer. Tous ces événements confus à tout point de vue concouraient davantage à faire l’apologie de l’inévitable catastrophe. La motion de Gaius ne faisant pas l’unanimité est à la base de tous les tiraillements entre les deux factions disons tiraillement entre le Sénat et le contre-pouvoir. Le jour du vote, Gaius se montra au Capitole, où l’assemblée du peuple était convoquée écartant toute idée de violence pour ne pas donner à ses adversaires le prétexte qu’ils cherchaient.
Il faut rappeler qu’un grand nombre de ses amis se rappelant les circonstances de la mort de Tibérius viennent en armes sur les lieux. Il fallait s’attendre à quelque voie de fait, le consul L. Opimius tout à coup tenant dans ses mains les entrailles sacrées ordonne aux « mauvais citoyens » d’évacuer le temple. Il semble vouloir mettre la main sur Gaius : un des fanatiques de ce dernier tire son épée et abat le consul. Un tumulte affreux s’élève, en vain Gracchus s’efforce de se faire entendre, en vain il repousse toute responsabilité dans le meurtre sacrilège de son frère. C’est dans le brouhaha que Gaius coupait la parole à un tribun sans s’en rendre compte or la (loi Icilia) prévoyait des peines très sévères contre l’auteur de tel acte.
C’est à partir de là que L. Opimius prendra des mesures coercitives. Il fallait vaille que vaille tuer dans l’œuf une révolte qui n’avait d’autres intentions que le renversement de la constitution républicaine. C’est ainsi que les aristocrates qualifiaient les événements de la journée. Dans la nuit, M. Flaccus37 de son côté avait voulu organiser la guerre des rues mais Gaius était demeuré inactif et dédaignait ainsi à lutter contre la destinée. Ce tribun des Gracques refusait le triste sort des citoyens militant aux côté du peuple. Les démocrates montèrent à l’Aventin38 signe de la détermination à combattre l’ennemi aristocrate. Ces troubles politiques incitèrent Flaccus à répondre au camp adverse de façon indélicate obligeant son frère Quintus à porter des paroles d’accommodement à l’encontre du Sénat, une fois arrivé dans le temple de Diane dans lequel il s’était retranché.
Pour rappel, Quintus revint annonçant que les aristocrates exigeaient la soumission et apportant à Gracchus et à Flaccus une assignation à comparaitre devant le Sénat. Gracchus voulait obéir, Flaccus l’en empêcha, revenant à la charge auprès du Sénat et sollicitant encore une possible compromission. Ces tentatives de marchander politiquement avec le Sénat furent vaines et tournèrent à la dérive. Seul le camp des populares s’en trouve léser par une série de poursuites contre Gracchus et aussi contre Flaccus. À cela, il faut ajouter que l’aventure politique des révolutionnaires fut cernée lors de l’arrestation de leur porteur de parole et du signal donné par le Sénat pour attaquer l’Aventin.
Ce lieu considéré comme le symbole de la révolution fut la cible d’attaque meurtrière, quelque deux cent cinquante manifestants furent massacrés. Flaccus fuyant avec son fils ainé, s’était caché. Bientôt découvert dans sa retraite, il est aussitôt neutralisé. Quant à Gracchus, dès le début de la lutte, il s’était retiré dans le temple de Minerve. Il allait se percer de son épée quand son ami Publius Lentulus se jeta dans ses bras le suppliant de se conserver pour de meilleurs jours. Gracchus, assisté d’Euporus son esclave, avait pu grâce à lui gagner la rive droite du fleuve. Ainsi, puisqu’il fallait leur passer sur le corps, les conservateurs fomentèrent les assassinats de Flaccus et de Gracchus en 122 et 121 av. J.-C. On trouva leurs deux cadavres dans le bois sacré de Furrina. Les têtes des deux chefs de la Révolution furent apportées au consul comme il a été convenu. Celui qui remettait la tête de Gracchus, Lucius Septumuleius était un homme de condition : il reçut et au-delà la récompense promise. Leurs cadavres furent jetés dans le fleuve, leurs maisons livrées à la foule qui les pilla. Ensuite, vint le temps du procès contre les nombreux partisans de Gaius poursuis pour atteinte à la sureté de l’Etat. Le Sénat tenait autant au conservatisme de la constitution républicaine qu’il aurait procédé à la pendaison en prison de trois mille complices de Gaius.
Ne faudrait-on pas assimiler la révolution des Gracques à une tentative de complot politique contre le régime républicain en ce sens que Gaius avait imaginé une toute autre constitution qui va en porte-à-faux avec les intérêts de certains nobles citoyens ?
La déchéance du landerneau politique se poursuivait progressivement, les vagues révolutionnaires fusent de partout. En dépit de la répression des frères Gracques, un autre jeune soldat ayant célébré son triomphe avait le dessein trop risqué de se mettre dans la voie frayée par Gaius Gracchus. Marius39 puisque c’est de lui qu’il s’agit, se résolut à tenter la conquête du pouvoir suprême, et pour ce faire, il se jetait dans les bras du parti populaire et faisait ainsi forcément alliance avec les meneurs du moment.
Dans le chapitre suivant, nous allons poursuivre l’élan de révolution dans lequel s’étaient inscrits certains leaders de la faction démocratique. Ainsi, Marius apparait ici comme le redresseur du camp des populares. Il devait à la fois réveiller le parti populaire de sa longue léthargie et aussi lui permettre de remonter sur la scène. Avait-il accompli ce devoir qui lui était dévolu ?Il est aussi question dans ce dernier chapitre de parler de la dictature de Sylla, toutes les modifications institutionnelles qui s’en suivent, et les conséquences à la fois politiques, militaires et sociales des pratiques occultes du dictateur.

LES PRÉMICES DE LA RUINE INSTITUTIONNELLE

C’est à partir du moment où le commandement de la guerre contre Mithridate VI Eupator, roi du Pont, a été confiée à Marius au détriment de Sylla, que ce dernier trama un coup d’Etat en marchant sur Rome avec ses troupes en 83 av. J.-C. Ainsi, Sylla portait un sacré coup aux institutions de Rome. C’est l’avènement des généraux, avides de prestiges, qui vont militer pour leurs propres intérêts, sachant que l’espoir de voir les réformes réussir n’était plus permis. Alors, l’échec des Gracques combiné aux multiples réformes faites par Sylla contribuent à anéantir davantage la plèbe.40
Les institutions ne faisaient l’objet d’aucun respect. En effet, certains généraux sont investis de façon illégale et illégitime, de manière à provoquer un risque de soulèvement du côté de la masse. L’échec des tribuns Gracques avait poussé Marius à plaider la cause populaire. Sa tentative de réformes va très vite prendre les allures d’une révolution. Les ambitions de Marius étaient de voir les prolétaires accéder aux terres. Aussi nous allons parler de l’effritement des institutions au dernier siècle de la République et de ses conséquences que nous pouvons résumer par les abus des généraux et la mise en œuvre illégale du premier triumvirat à Rome.

LA TENTATIVE DE REVOLUTION DE MARIUS

Né en 157 av. J.-C. Marius travaillait étroitement avec les tribuns de la plèbe qui soutenaient les causes populaires notamment Cinna et Saturninus. Il avait beaucoup d’égard pour les citoyens pauvres sans terres et pour le prolétariat romain. Véritable homme de guerre, son armée était composée de cultivateurs, il leur promet des gratifications en terre comme bénéfice personnel. Eu égard à son passé militaire, très tôt il attira sur lui les regards de Scipion, le général sévère, par le bon entretien de son cheval et de ses armes, par sa bravoure dans les combats et par sa bonne conduite au camp. Il portait à son retour d’honorables cicatrices et les insignes du mérite militaire, désirant se faire un nom et à s’illustrer.
Pour rappel, Marius fut à la dure école des guerres d’Espagne et se voyait promptement propulser au grade d’officier. Le jeune officier sût conquérir la richesse et des alliances à l’aide de spéculations commerciales qui réussirent. Enfin, au bout de longs efforts, après de multiples insuccès, il arriva en 115 av. J.-C. à la préture et chef du gouvernement de l’Espagne ultérieure. C’est à partir de ce moment que Marius trouva de larges champs de manifester à nouveau sa vigueur militaire.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : APERÇU ET ANALYSE DE LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE ROMAINE AUX DEUX DERNIERS SIECLES DE LA REPUBLIQUE
CHAPITRE I: LES TRANSFORMATIONS SOCIALES ET L’EBULLITION DE LA SCENE POLITIQUE AUX IIIEME SIECLE AV. J-C
I – EVOLUTION DE LA POPULATION ET TRANSFORMATIONS SOCIALES
II- TENTATIVE DE REFORMES ET ASSASSINATS POLITIQUES
1- LES IDEES REFORMISTES DE SCIPION EMILIEN
2) LES REFORMES DE TIBERIUS GRACCHUS
3) GAIUS ET SES REFORMES CONSTITUTIONNELLES
CHAPITRE II : LES PREMICES DE LA RUINE INSTITUTIONNELLE
I – LA TENTATIVE DE REVOLUTION DE MARIUS
II – LA POLITIQUE DICTATORIALE DE SYLLA
1) LA SUCCESSION CONTROVERSEE DE SYLLA ET L’INVESTITURE ILLEGALE DES GENERAUX
2) LES POUVOIRS EXCEPTIONNELS DE POMPEE
III – LE TRIUMVIRAT : UNE ALLIANCE ANTICONSTITUTIONNELLE
DEUXIEME PARTIE : DE LA CONJURATION DE CATILINA A L’ASSASSINAT DE JULES CESAR
CHAPITRE I : LA CONJURATION DE CATILINA
I- PORTRAIT DE CATILINA ET CORRUPTION DES MŒURS POLITIQUES
II- LE DEROULEMENT DE LA CONJURATION DE CATILINA
III/ L’EXTENSION ET LA TERREUR DE LA CONJURATION DE CATILINA
IV/ LA DECOUVERTE DE LA CONJURATION DE CATILINA DE CATON, LES CATILINAIRES DE CICERON
I- LES OPINIONS DE CESAR ET DE CATON AU SENAT
II- LES CATILINAIRES DE CICERON
III- ECHEC DE LA CONJURATION : MORT DE CATILINA, ETUDE CRITIQUE DU PROCES DES CONJURES
1) ECHEC DE CATILINA
2) LES DEFAILLANCES D’UN PROCES INEQUITABLE : CRITIQUE DU SENATUS CONSULTE
VI- REGARD CRITIQUE SUR LE DERNIER DEFENSEUR D’UNE MORALITE : LA PERTE DE CICERON
CHAPITRE III : L’ASSASSINAT DE JULES CÉSAR
I- LES RAISONS DE LA CONJURATION CONTRE CESAR
II- LE COMPLOT CONTRE CESAR
III- Les CONSEQUENCES POLITIQUES DE L’ASSASSINAT DE JULES CESAR
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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