Généralités
Chaque pays du monde, que ce soit les pays développés comme les pays du nord, ou que ce soit les pays en développement tels que l’Afrique, l’Inde, etc, possède des cultures qui englobent leurs manières de penser et d’agir. Selon la définition de Guy Rocher, « La culture est l’ensemble lié de manière de penser, de sentir et d’agir plus ou moins formalisées qui étant apprises et partagée par une pluralité de personnes, servant, d’une manière à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et distincte» (ROCHER G. , in « Introduction à la sociologie générale », tome I : l’Action sociale, Paris, Seuil, 1968, P III) Selon cette citation, la culture est donc un ensemble de plusieurs manières qui caractérise un pays.
Mais la culture peut encore se subdiviser en plusieurs branches, et cette subdivision crée des structures idéologiques au niveau de la société. Prenons la définition du dictionnaire « Petit Larousse » pour mieux expliquer cela ; nous citons : « La culture, l’ensemble des structures sociales, religieuses, des manifestations intellectuelles, artistiques, qui caractérisent une société. » (Petit Larousse illustrée, Paris, Hachette, 1973, p.278) Ce qui veut dire que, dans la culture, il y a la culture religieuse, la culture politique, la culture sociale, la culture artistique et aussi la culture musicale. La culture musicale englobe tous les genres musicaux qui peuvent exister sur cette terre. Elle est, dans ce cas, très variante et se diversifie selon la région. C’est à travers cette diversité de la culture musicale mondiale qu’est né le concept de « musique traditionnelle », une musique spécifique à un territoire géographique, elle est associée à la culture nationale ou régionale. La musique se présente donc comme une étiquette et une marque d’identité qui distingue un pays d’un autre pays.
Actuellement, à causes de la mondialisation et l’ouverture de la frontière culturelle, le monde est devenu pluriculturel. La musique est devenue l’une des moyens très efficace pour véhiculer et pour s’échanger des cultures et des idéologies étrangères. Le rap, étant un genre musical révolutionnaire, à connu un grand parcours idéologique et géographique. Il a été l’objet de révolte, de contestation et de phénomène de mode pour ses leaders et ses fans.
Cadrage théorique
Sociologie Urbaine
« La sociologie urbaine est une branche de la sociologie qui tend à comprendre les rapports d’interaction et de transformation qui existent entre les formes d’organisation de la société et les formes d’aménagement des villes. L’étude de la première de ces formes, celles qu’une société prend dans l’espace est appelée morphologie sociale depuis Marcel Mauss, Maurice Halbwachs ou Jean Brunhes .L’étude de la seconde, celle des formes de la ville avec son habitat, ses monuments, ses décors, et en général tous ses aménagements, s’appelle morphologie urbaine .
La connaissance de la réalité des interactions entre une morphologie sociale et une morphologie urbaine permet d’une part de favoriser la vie sociale dans les villes existantes, d’autre part de mieux concevoir les nouveaux ensembles urbains ou architecturaux (programmation). De telles recherches sont à la fois descriptives, compréhensives et programmatiques Par ailleurs, on appelle aussi sociologie urbaine des enquêtes sociales empiriques qui portent sur les populations établies sur des territoires urbanisés et qui les abordent par les problèmes qu’elles posent pour l’administration, ceci afin d’éviter les conséquences de leur mécontentement. Ces études sont le plus souvent simplement descriptives et revendicatives.
La différence entre ces deux sortes de sociologie urbaine n’est pas une question de méthode (toutes deux procèdent par comparaisons à partir de statistiques ou de monographies) mais une question de visée pratique de leurs destinataires: les unes permettent d’intervenir par l’aménagement architectural et urbain à toutes les échelles (rénovation, transformations, construction, décoration, animation), les autres visent à intervenir par des mesures administratives individuelles (subventions, assistance, information, répression, éducation, éviction) ou collectives (lois, règlements).
«La ville peut aussi être entendue comme un espace de socialisation, c’est à dire d’intériorisation de normes et de valeurs, ou bien comme de formes déterminées de relations entre les individus. On observe par exemple, que, selon les niveaux socioculturels et les trajectoires des citadins, leurs réseaux sont inégalement ouverts: plus le niveau social est élevé, plus, généralement, les liens sociaux sont diversifiés.» Faire appel à la sociologie urbaine dans notre étude car, tout d’abord, nous allons faire un stage de recherche sociologique. A part cela, nos recherches se concentreront sur les jeunes citadins dans une localité de la ville d’Antananarivo. Elle nous recadre donc sur les différente étapes que nous allons franchir durant l’élaboration de ce document.
Ethnomusicologie
« L’ethnomusicologie étudie la musique des divers groupes ethniques et communautés culturelles du monde entier. Oscillant, au cours de son histoire, entre l’analyse scientifique des systèmes musicaux et la description ethnographique des contextes socioculturels dans lesquels se situent ces musiques, l’ethnomusicologie est non seulement une branche de la musicologie, mais aussi de l’anthropologie ou de l’ethnologie.
Par les questions qu’elle suscite, l’ethnomusicologie joue un rôle tout à fait spécifique vis-à-vis de la musicologie traditionnelle, car elle oblige à relativiser – en soulignant la spécificité de notre culture – les œuvres et les pratiques musicales occidentales. En ce sens, l’ethnomusicologie participe à la construction progressive d’une musicologie générale. » « L’ethnomusicologie est l’étude de la musique étrangère à la notre, et des systèmes musicaux contemporains » .
L’ethnomusicologie est très approprié dans le cas de notre étude car , ici notre thème c’est la musique rap, une culture musicale étrangère mais qui est arrivée à Madagascar et qui s’est implantée dans le quotidien des jeunes malgaches.
Sociologie de la culture
Cette manière de procéder, sans être radicalement nouvelle (les sociologues s’intéressant à la culture passent parfois par ces étapes), se révèle très efficace pour faire valoir l’intérêt et la spécificité du point de vue sociologique. C’est d’autant plus vrai que les auteurs n’hésitent pas à enraciner et à ressourcer leur réflexion dans la sociologie classique (Durkheim, Weber, Mauss, Halbwachs ainsi qu’une partie de la sociologie américaine). Ainsi, plutôt que de dessiner un périmètre restreint à la sociologie de la culture, Matthieu Béra et Yvon Lamy n’hésitent pas à embrasser large pour évoquer pêle-mêle : le temps libre, la sociabilité, la culture ouvrière, l’art, l’éducation, la connaissance et les loisirs. Ils ne s’arrêtent d’ailleurs pas en si bon chemin puisqu’ils vont également à plusieurs reprises évoquer l’économie, la religion, le droit et la politique. Ce qui pourrait alors se transformer en une entreprise de dilution de l’objet étudié fonctionne très bien ici : les éclairages sont multiples, assez originaux et complémentaires.(…) .
Laissons la parole pour terminer à un auteur classique qui n’est pas vraiment connu en tant que spécialiste de la culture mais que Béra et Lamy ont bien raison de rappeler à notre bon souvenir : Maurice Halbwachs. On verra dans la citation reproduite ici que l’idée formulée est sans doute dépassée (elle date de 1912), mais qu’elle témoigne cependant d’un pragmatisme méthodologique pétri de bon sens. Halbwachs, comme le rappellent Béra et Lamy, expliquait ainsi que la dépense d’éclairage, loin de se réduire à sa fonction manifeste (éclairer), pouvait constituer un symptôme des activités sociales des ménages : « Elle augmente d’une manière sensible à mesure que les populations apprécient mieux les jouissances que peuvent donner, pendant les soirées d’hiver, la lecture, la conversation et les réunions de voisinage. Cet article de dépense est parfois une excellente mesure de la culture intellectuelle et de la sociabilité de chaque famille. » Fiat lux !
La sociologie de la culture est à l’intersection de la sociologie de la communication, de la sociologie de la sociologie de l’éducation, de l’ethnologie, de la sociologie des pratiques quotidiennes, de la sociologie de l’art. C’est donc les intersections de ces disciplines qui fondent la sociologie de la culture. Ce mélange est une faiblesse car la discipline n’a pas de fondement historique stable comme les autres disciplines, elle reste floue. Mais c’est aussi une force car cette multiplicité des disciplines rend dynamique la recherche, la rend fluide au risque de se perdre dans une discipline spécifique. Lorsqu’on parle de sous culture délinquante, on est dans la sociologie des normes et des déviances.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : PRESENTATIONS DES THEORIES, DES CONCEPTS DE BASE, DU TERRAIN ET ETAPES DE LA RECHERCHE
Chapitre 01 : Approche théorique et méthodologie
Section 01 : Cadrage théorique
I. Sociologie Urbaine
II. Ethnomusicologie
III. Sociologie de la culture
Section 02 : Les étapes de la recherche
Chapitre 02 : Les concepts de base
Section 01 : RAP et HIP HOP
III- Définition et Etymologie des mots
IV- Historiques
A- Niveaux international
1. Les racines du rap
2. Extension du rap
3. Métamorphoses du rap
B- Niveaux national
1. La genèse du rap à Madagascar
2. L’âge d’or du rap malgache : (1998-2001)
3. La montée en scène de la culture hip hop
Chapitre 03 : Présentation du terrain d’étude
Section 01 : Historique
Section 02 : Localisation géographique
Section 03 : Démographie
1. Les effectifs de la population
2. Les caractéristiques des habitants du fokontany
3. Les principales activités de la population
Section 02 : Les infrastructures du fokontany
Deuxième partie : EXPLICATION DE LA PROBLEMATIQUE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES
Chapitre 3 : Présentation des groupes de RAP
Section 01: le groupe Da hopp
I. Historique
II. Idéologies et mode de pensée
Section 02: Tangala Mainty
1. Historique
2. Les débuts du clan
3. Les idéologies et mode de pensée
4. Les membres du clan « Tangala Mainty »
Chapitre 04: Les dimensions culturelles du rap malgache
1. Mode linguistique
2. Le texte
3. La musique
4. Flow
5. Phénomène de clan
6. Style vestimentaire
7. Le graffiti et danse hip hop
8. Les « Battle » hip hop
Chapitre 05 : Les aspects socio-économiques du RAP
Section 01 : Les mouvements de la culture musicale RAP
I.Les concerts et spectacles
II.Le Featuring
Section 02: La musique rap et les mass-médias
I.Télé et Radio
II.Réseaux sociaux
Section 03 : Le label
Section 04 : Rap et Fashion
Chapitres 06 : Les impacts sociaux de la culture urbaine RAP
Section 01 : Le rap et les auditeurs
I. Perception
II. Code vestimentaire
Section 02 : rap, violence et toxicomanie
II- Les jeunes, le rap et la toxicomanie
Troisièmes partie : ANALYSE PROSPECTIVE DE LA PROBLEMATIQUE, OPERATIONNALISATION DES HYPOTHESES ET ACQUIS DU STAGIAIRE
Chapitre 07: Les analyses de la dynamique et des changements de la musique Rap à Madagascar
Section 01 : Avant
I. Les fonds et les formes du rap
II. Le graffiti
Section 02 : Actuellement
I. Danse hip hop et graffiti
II. Le rap
Section 03 : Les leaders ont préféré d’autres styles
Section 04 : Les labels et featuring
Section 05 : Autres
Chapitre 08 : Opérationnalisation des hypothèses
Section 01 : La musique rap, marqueur d’identité
Section 02 : La culture musicale rap, un phénomène d’acculturation et de socialisation
Chapitre 09 : Les acquis du stagiaire
Section 1- Acquis personnels
Section 2- Les acquis professionnels
CONCLUSION
Bibliographie