Historique et fondements de lโรฉconomie industrielle
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Lโรฉconomie industrielle a vu le jour avant mรชme lโapparition du mot ยซ industrie ยป en XVรจme siรจcle. A lโรฉpoque et jusquโau XIXรจme, le mot dรฉsignait lโensemble des activitรฉs รฉconomiques partant de lโagriculture, de la manufacture au commerce. Aucune distinction nโa รฉtรฉ faite selon la conception des trois secteurs รฉconomiques. Cโรฉtait seulement en 1819 que J.B. SAY avait signifiรฉ lโindustrie comme รฉtant des activitรฉs qui concourent ร la production des biens utiles, dโoรน la distinction entre ยซ industrie agricole ยป, ยซ industrie manufacturiรจre ยป et ยซ industrie commerciale ยป. Le concept a รฉvoluรฉ dans le temps, et maintenant par opposition ร lโagriculture et le commerce, lโindustrie couvre les activitรฉs de transformation. En fait, les littรฉratures montrent que lโanalyse des systรจmes industriels intรฉressait beaucoup dโauteurs europรฉens et amรฉricains depuis le XIXรจme siรจcle, et ce, en pensant que lโindustrie constitue le moteur dรฉterminant de lโรฉconomie. Il faut dire que lโรฉconomie industrielle รฉvolue en fonction des courants de pensรฉe รฉconomique lesquels se fondent sur la recherche de stabilitรฉ et de dรฉveloppement รฉconomique appropriรฉ autour dโun environnement changeant et dynamique. Cette รฉvolution de lโรฉconomie industrielle peut รชtre tracรฉe comme suit :
– Dโabord, Alfred Marshall ร travers ses ouvrages ยซ the economics of industry ยป 1879 et ยซ industry and trade ยป 1919, est considรฉrรฉ comme รฉtant le pรจre de lโรฉconomie industrielle. Il a dรฉveloppรฉ la thรฉorie de lโรฉquilibre partiel, construite ร partir de ce quโil considรจre comme firme reprรฉsentative. Pour lui, les รฉconomies dโรฉchelle poussent ร lโaccroissement de la taille des firmes, une croissance qui mรจne au monopole, dโoรน la nรฉcessitรฉ absolue de dรฉfinir une loi anti-trust.
– Le dรฉveloppement des travaux et des รฉtudes empiriques au dรฉbut du XXรจme siรจcle a enrichi davantage lโanalyse de lโรฉconomie industrielle notamment sur le fonctionnement des coalitions industrielles, sur lโorganisation de la production, sur le fonctionnement de la concurrenceโฆ De lโรฉcole de Cambridge en Angleterre, par exemple, Arthur Pigou pense que les รฉconomies dโรฉchelle se trouvent limitรฉes du fait du caractรจre fini des compรฉtences des entrepreneurs. Et Joan Robinson qui a portรฉ son analyse sur la concurrence imparfaite pour comprendre et critiquer le fonctionnement dโun marchรฉ dominรฉ par un petit nombre de grandes firmes. La question qui se pose serait de savoir si cette domination est due aux effets de rendement dโรฉchelle, ร lโexercice dโun pouvoir de marchรฉ, ou bien tout simplement de la connaissance du management.
– Aprรจs la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle approche de lโรฉconomie industrielle intรฉgrait mieux les nouvelles caractรฉristiques de la rรฉalitรฉ industrielle. Inspirรฉ de la rรฉflexion de Yves MORVAN (1991), il sโagit notamment : (i) de la croissance de la grande firme qui sโoppose ร lโidรฉe des modalitรฉs de fixation de prix selon la thรฉorie micro-รฉconomique et qui adhรจre plutรดt les thรฉories de la ยซ concurrence imparfaite ยป et de la ยซ concurrence monopolistique ; (ii) de lโรฉmergence dโune nouvelle classe de dirigeants appelรฉe les ยซ managers propriรฉtaires ยป qui donne naissance aux thรฉories managรฉriales ; et (iii) la multiplication des flux financiers dans le systรจme industriel qui donne naissance au concept de ยซ groupe ยป, dโoligarchies et de cristallisation des pouvoirs entre un nombre rรฉduit de centres de dรฉcision.
– Edouard MASON (1939) a proposรฉ une mรฉthode dโanalyse globalisante des rรฉalitรฉs รฉconomiques industrielles : sa synthรจse donne naissance ร la chaine de raisonnement de lโรฉconomie industrielle. Pour lui, les conditions de base dโune industrie dรฉterminent ses structures; celles-ci permettent la mise en ลuvre de telle ou telle stratรฉgie. Les stratรฉgies se traduisent par un certain niveau de performance. Ce constat a รฉtรฉ dรฉveloppรฉ par dโautres auteurs qui donnaient plus de poids aux comportements pour expliquer la performance dโune firme. De lโautre cotรฉ, J.BAIN (1956), reliant la performance au profit dรฉgagรฉ (t) par une firme, introduisait le phรฉnomรจne de barriรจre ร lโentrรฉe (B), et trouvait que t = f (B, Cs), Cs รฉtant le degrรฉ de concentration. Dโautres auteurs comme W.COMANOR et WILSON (1967) ont rajoutรฉ ร cette relation lโimportance des dรฉpenses publicitaires comme une variable dรฉterminante de constitution de profit. Les variables explicatives du profit รฉvoluent dans le temps. PELTZMAN (1977) a trouvรฉ par exemple que la relation concentration โ rentabilitรฉ est biaisรฉe par le fait quโil existe des rapports complexes entre les parts de marchรฉ, la concentration et lโefficacitรฉ des entreprises.
– Lโappareil productif dans beaucoup de pays industrialisรฉs a connu des faiblesses notables suite ร la crise รฉconomique au dรฉbut des annรฉes 70 nรฉcessitant lโintervention de lโEtat pour rรฉtablir la situation. Ces faiblesses ont รฉtรฉ marquรฉes gรฉnรฉralement par lโabsence de politique gรฉnรฉrale, par lโinadรฉquation des stratรฉgies de diversification adoptรฉes et surtout par la mauvaise insertion dans la concurrence internationale. Cette pรฉriode a connu la dรฉcouverte des nouvelles technologies notamment en informatique, en tรฉlรฉcommunication, en biotechnologie. Lโรฉconomie industrielle sโรฉtait fortement basรฉe sur le dรฉveloppement des industries dans ce secteur et celles qui en dรฉpendent.
– Au cours des annรฉes 80, lโEtat se trouvait dans lโincapacitรฉ dโรฉviter ou de rรฉsoudre la crise รฉconomique, dโoรน lโรฉmergence de la Nouvelle Economie Industrielle. Il sโagissait de revenir ร la thรฉorie nรฉoclassique de lโรฉquilibre partiel se basant sur les conditions dโรฉquilibre sur un seul marchรฉ. A lโรฉpoque, lโรฉconomie industrielle se calquait sur les thรฉories dโoligopole, des jeux, des marchรฉs contestables et des coรปts de transaction.
– Depuis le dรฉbut des annรฉes 90, lโon a constatรฉ le retour des firmes au cลur de la dynamique concurrentielle. Lโaccent est mis de nouveau sur leur organisation et sur leurs stratรฉgies dโorganisation. La rรฉussite dโune firme est dictรฉe par ses avantages concurrentiels aussi bien au plan du marchรฉ local que du marchรฉ รฉtranger. Le respect des normes constitue le leitmotiv du dรฉveloppement du commerce international. Les industries se doivent de sโy rรฉfรฉrer pour pouvoir rester dans la course. Cโest de lร quโรฉmergent les notions de management de qualitรฉ, de systรจme de veille et de certification de normes en lโoccurrence la norme iso.
– Actuellement, lโรฉconomie mondiale est caractรฉrisรฉe par lโรฉvolution du commerce international, la mondialisation des processus productifs et lโessor spectaculaire des marchรฉs financiers. Il sโagit lร de la mondialisation source de la rรฉgionalisation laquelle est conรงue pour libรฉraliser et faciliter les รฉchanges internationaux. Elle se manifeste dans plusieurs domaines : production, communication, formationโฆ En fait, la mondialisation rรฉsulte de la conjonction de deux mouvements historiques (LAFAY, 2006) : dโune part, lโรฉmergence de la rรฉvolution industrielle marquรฉe par lโabaissement continu des frais de transport et de la communication, et lโexplosion des NTIC ; et dโautre part, la gรฉnรฉralisation de lโรฉconomie de marchรฉ.
– La crise financiรจre, suite en grande partie ร la crise des subprimes, sโest aggravรฉe au deuxiรจme semestre 2006 avec le krach des prรชts immobiliers (hypothรฉcaires) ร risque aux Etats-Unis, que les emprunteurs, souvent de conditions modestes, nโรฉtaient pas en mesure de rembourser. Cette situation a entrainรฉ les dรฉgradations suivantes aux Etats Unis: (i) Beaucoup de banques ont dรป dรฉprรฉcier la valeur de leurs actifs, plus de 500 milliards en un an 2007-2008 provoquant une chute des capitaux propres des banques, (ii) plusieurs institutions sont tombรฉes en faillite (iii) les places boursiรจres ont connu de fortes baisses. Malgrรฉ les aides massives apportรฉes par les Etats pour rรฉtablir la situation des Institutions sur le bord de la faillite, il en a rรฉsultรฉ une rรฉcession mondiale conduisant ร un ralentissement du commerce international, ร une hausse du chรดmage et ร une baisse des prix des produits de base. Lโinflation en fรฉvrier 2008, รฉtait ร son niveau le plus haut depuis 10-20 ans dans de nombreux pays. Et en fรฉvrier 2009, The Economist annonรงait que la crise financiรจre avait conduit ร une crise de la production industrielle. Les plus fortes baisses dโactivitรฉs se situent dans les pays tournรฉs vers lโexportation.
La fusion
ย ย ย ย ย ย ย Les structures industrielles peuvent รชtre remodelรฉes par des opรฉrations de restructuration, soit ร travers des transferts dโactifs, soit en รฉtablissant des liaisons financiรจres comme les prises de participation dโune sociรฉtรฉ dans une autre. Les transferts dโactifs dans le cadre dโune fusion sont des pratiques frรฉquentes dans le monde industriel. En effet, fusion est une technique de concentration dans laquelle deux ou plusieurs entreprises dรฉcident de rรฉunir leurs patrimoines pour ne plus former quโune seule entreprise. Les raisons dโune fusion sont multiples, mais lโidรฉe principale se fonde sur la rรฉunion des compรฉtences pour gรฉnรฉrer des coรปts faibles dont notamment le coรปt de transaction quand il sโagit surtout des entreprises dโune mรชme filiรจre. En effet, la fusion se crรฉe gรฉnรฉralement dans le cadre de la concentration des entreprises : concentration horizontale et concentration verticale. La premiรจre rรฉunit sous le contrรดle dโun mรชme centre de dรฉcision,des entreprises fabricant un mรชme produit. Tandis que la deuxiรจme rรฉunit des entreprises intervenant ร des stades diffรฉrents de la fabrication dโun produit. On distingue deux types de fusion : la fusion crรฉation et la fusion absorption.
– La fusion-crรฉation signifie que deux ou plusieurs sociรฉtรฉs se dissolvent pour former une sociรฉtรฉ nouvelle.
– Par contre, la fusion-absorption suppose lโabsorption par une sociรฉtรฉ des actifs dโune ou de plusieurs sociรฉtรฉs qui disparaissent.
Aperรงu gรฉnรฉral de la politique industrielle
ย ย ย ย ย ย ย ย ย En effet, la politique industrielle suppose des relations dโactions et de rรฉactions entre lโEtat et les industries. Une politique qui devrait avoir lโadhรฉsion et lโimplication des deux parties. Quoi que rejetรฉ par lโรฉconomie moderne actuelle, lโinterventionnisme de lโEtat trouve toujours sa raison dโรชtre dans le dรฉveloppement de lโรฉconomie et du social. Lors de la crise financiรจre internationale de 2007, par exemple, lโintervention des pouvoirs publics รฉtait indiscutable voire inรฉvitable afin de dรฉbloquer la situation. Force est de constater que les Etats Unis dโAmรฉrique eux-mรชmes, considรฉrรฉs comme le premier des pays libรฉraux, qui ont servi dโexemple aux autres pays par leur intervention en injectant des sommes importantes dโargent dans les banques en difficultรฉ afin de rรฉtablir la situation. Il faut dire que lโintervention des pouvoirs est soutenue parfois par des fondements thรฉoriques lesquels ont รฉtรฉ conรงus et analysรฉs ร travers les expรฉriences รฉconomiques des pays industrialisรฉs. Dans le cadre de lโanalyse libรฉrale, bon nombre dโauteurs, dont M. Allais et K. Arrow, disaient par exemple quโil faut rรฉparer ยซ lโerreur fondamentale commise par les premiers libรฉraux en soutenant que le rรฉgime de laisser-faire constituait un รฉtat รฉconomique optimum ยป. Ils sont conscients de la nรฉcessitรฉ dโintervention sรฉlective des pouvoirs publics et cherchent dรฉsormais ร rationaliser lโaction. Gรฉnรฉralement, lโintervention de lโEtat est souhaitรฉe lorsquโil sโagit dโaccroรฎtre le bien-รชtre social. Mais le problรจme cโest que le bien-รชtre en lui-mรชme est un concept flou, difficile ร dรฉfinir et voire mรชme ร รฉvaluer. Il peut comporter des valeurs matรฉrielles comme des valeurs psychologiques. Les adeptes de la thรฉorie interventionniste, comme Keynes, disaient que lโintervention de lโEtat nโest plus totalement ยซtaboueยป. La coexistence dโun secteur privรฉ et dโune รฉconomie publique, en charge de grands objectifs dโintรฉrรชts gรฉnรฉraux, est toujours justifiรฉe. LโEtat peut รฉlaborer des projets รฉconomiques ou mettre en place des pรดles susceptibles dโentraรฎner tout le reste de lโรฉconomie. Lโobjectif est dโattรฉnuer les effets nรฉfastes de lโenvironnement ou des comportements de certaines industries. Yves MORVAN distingue trois attitudes concrรจtes face ร lโopportunitรฉ dโune politique industrielle : (i) attitude de ceux qui restent opposรฉs ร la mise en place dโune telle action et trouvent que le sort de lโindustrie se joue au niveau des entreprises et des options de macro-รฉconomie ; (ii) attitude intermรฉdiaire beaucoup plus pragmatique et toujours aussi ambigรผe, rรฉclamant lโintervention pour atteindre des projets prรฉcis ; (iii) attitude partisane ร la politique industrielle comme moyen privilรฉgiรฉ dโorganisation du systรจme productif.
Lโentrepreneur โ manager et leader : garant de la performance
ย ย ย ย ย ย ย ย Lโentrepreneur considรฉrรฉ dans cette recherche est lโindustriel qui est ร la fois le propriรฉtaire et le gรฉrant dโune industrie. Il joue รฉgalement le rรดle dโun manager qui sโoccupe de la gestion et du dรฉveloppement de son entreprise. En tant que manager, il est le garant de la bonne marche de lโentreprise, de lโatteinte des objectifs et, par extension, de lโatteinte des performances รฉconomiques et financiรจres de lโentreprise. Bref, un manager qui doit assurer le dรฉveloppement de lโentreprise eu รฉgard aux menaces et opportunitรฉs de lโenvironnement et ainsi se considรฉrer comme un employรฉ de lโentreprise ayant un esprit entrepreneurial. Le concept entrepreneurial sโapplique ร plusieurs rรฉalitรฉs et concerne notamment la crรฉation et la gestion dโentreprise, ainsi que lโapproche dynamique et innovatrice dโun employรฉ pour faire progresser une entreprise, Paul FORTIN (2002). Le concept entrepreneuriat est dรฉveloppรฉ dans le chapitre II de cet ouvrage, mais dรฉjร il faut signaler que la culture, relevant de ce domaine, fait rรฉfรฉrence ร des attitudes et valeurs comme autonomie, responsabilitรฉ, crรฉativitรฉ etc.., ร des connaissances appropriรฉes, ร des compรฉtences de savoir faire et de savoir รชtre. Etant donnรฉ que lโentrepreneur est aussi un manager, lโanalyse des thรฉories sur le management semblerait efficace pour mieux comprendre les principaux comportements et prรฉoccupations de lโentrepreneur pour garantir une performance positive de son entreprise. Nombreuses sont les thรฉories sur le management et quโil serait impossible de les analyser toutes ici. Mais, puisque la recherche concerne lโentrepreneuriat en gรฉnรฉral et lโentrepreneur en particulier, lโanalyse thรฉorique va dans le sens de lโorganisation dโentreprise et du rรดle essentiel du managerโฆ. Le management est un mot anglais qui signifie ensemble des connaissances et des techniques destinรฉes ร mieux gรฉrer, mieux organiser et mieux diriger une entreprise11. Il peut dรฉsigner aussi lโensemble des techniques dโorganisation du processus dรฉcisionnel dans lโentreprise. De ces deux dรฉfinitions, lโon observe une relation sinon une corrรฉlation entre management et organisation. La question est peut-รชtre de savoir quelle est la place de lโorganisation dans le management de lโentreprise ? Dโabord, il faut avouer que les chercheurs sโopposent ร lโidรฉe quโil existe une structure qui soit prรฉfรฉrable ร tous les autres partisans de la thรฉorie classique. A ce propos Joan WOODWARD (1916-1971), pionnier de la thรฉorie de la contingence, dรฉduisait de ses enquรชtes en entreprise que la structure de lโorganisation dรฉpend surtout du caractรจre du processus de production. Dix ans plus tard Henry MINTZBERG (1979) a rรฉvรฉlรฉ dans son livre ยซ The structuring of organizations ยป la thรฉorie de contingence en y ajoutant lโidรฉe de configuration, c.ร .d. que des caractรฉristiques de structure peuvent se prรฉsenter dans un nombre limitรฉ de combinaisons, de types dโorganisation. Ce qui est important, cโest lโindividu ร la tรชte ou non de lโorganisation qui fait tourner. Herbert SIMON du ยซ Carnegie Institute ยป critiquait lโapproche de C.I. BERNARD en disant que ce sont les individus qui font marcher lโorganisation. Parmi les thรฉoriciens du management, CHANDLER (1966) a dรฉmontrรฉ comment les stratรฉgies et les structures dโentreprise forment un tout indissociable en dรฉfinissant la ยซ stratรฉgie ยป comme la dรฉtermination des buts et des objectifs ร long terme, des moyens dโactions et de lโallocation des ressources, et la ยซ structureยป comme la maniรจre dont lโorganisation est assemblรฉe pour appliquer la stratรฉgie choisie, avec toutes les hiรฉrarchies et les relation dโautoritรฉs que cela implique. Effectivement, il appartient au manager dโinfluencer les structures de maniรจre ร ce que les acteurs dans lโorganisation exรฉcutent ce qui convient le mieux. En quelques sortes, le manager doit y placer ces prioritaires dโune maniรจre autoritaire ou non. Finalement, on se retrouve ร la thรฉorie des systรจmes de Ludwig Von BERTALANFFY (1901-1972) qui voudrait signaler lโimportance dโidentifier lโensemble, la totalitรฉ des รฉlรฉments que dโanalyser indรฉpendamment les attributs de chacun dโeux. A ce sujet, BENNIS (1985) dโajouter la capacitรฉ des leaders ร provoquer le changement grรขce ร une motivation positive. Dans ces rรฉcentes recherches sur les personnages publics leaders, il a dรฉcouvert quatre aptitudes clรฉs qui leur sont communes : la gestion de lโattention, la gestion du sens (la communication), la gestion de la confiance et, – la gestion de soi-mรชme. Concernant les fonctions clรฉs du management, Henri FAYOL a dรฉfini cinq fonctions principales qui sont toujours appliquรฉes ร ce jour et ร nโimporte quelle organisation sans distinction de taille ni dโactivitรฉ. Il sโagit de : prรฉvoir et planifier ; organiser ; commander ; coordonner ; et contrรดler. Il disait en outre quโun dirigeant nโobtient les meilleures performances de sa main dโลuvre que par ses qualitรฉs de leadership. Dans la mรชme foulรฉe, Peter F. DRUCKER (1985) a avancรฉ cinq activitรฉs fondamentales que doit assurer un dirigeant : (i) fixer les objectifs, (ii) organiser le travail, (iii) motiver et communiquer, (iv) รฉtablir des normes de performance, et (v) former les gens. Pour conclure ce paragraphe, lโentrepreneur doit avoir les caractรจres dโun manager et dโun leader en termes de savoir faire et de savoir รชtre pour mobiliser son รฉquipe dans la mise en ลuvre des stratรฉgies dont la finalitรฉ est la performance.
Fondements de la crise alimentaire
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Une des raisons qui motive ces travaux de recherche est lโexistence de cette crise alimentaire mondiale. Une crise qui sโannonce de plus en plus fรฉroce surtout pour les populations urbaines vulnรฉrables et elle risquerait de sโรฉterniser si des solutions ou des dispositions ne sont trouvรฉes. Les pays en dรฉveloppement ร vocation agricole comme Madagascar, pourraient en profiter pour se positionner dans la production et lโexportation des produits alimentaires transformรฉs ou non. Dans cette analyse, il semble important de comprendre les raisons de cette crise alimentaire ร travers un diagnostic succinct des situations ou des circonstances voire des conjonctures mondiales pouvant รชtre ร lโorigine de la crise. Les rรฉsultats de ce diagnostic constitueront une base de rรฉflexion sur le modรจle de dรฉveloppement de lโindustrie agroalimentaire en gรฉnรฉral et celui de la culture entrepreneuriale en particulier. Pour le moment, la crise alimentaire ne se trouve pas encore ร son stade extrรชme qui est la famine. Cโest la hausse de prix qui est au centre de la problรฉmatique. Une hausse de prix rรฉsultant de la loi du marchรฉ qui fait que lโoffre de produits alimentaires devienne de plus en plus rare alors que la demande ne cesse dโaugmenter. Cette hausse est insupportable par les budgets des populations en dรฉveloppement pour lesquelles lโalimentation reprรฉsente 50 ร 60% de leurs dรฉpenses de consommation. Cette situation peut รชtre expliquรฉe comme suit :
โข les opรฉrateurs encouragent la culture des produits dโexportation tels que le coton, le cafรฉ, le cacao et expulsent la production vivriรจre, alors que ces deux cultures peuvent รชtre rรฉalisรฉes en mรชme temps sur un mรชme terrain cultivable.
โข Les pays du nord sont responsables des changements de comportements alimentaires en privilรฉgiant les produits importรฉs.
โข Une grande partie des surfaces cultivables est utilisรฉe pour la plantation des produits servant au biocarburant comme le Colza et le Jatropha.
โข Les pays รฉmergeants comme les asiatiques ont augmentรฉ leur consommation en produitsย alimentaires. Certains ont diminuรฉ sinon arrรชtรฉ complรจtement leur exportation.
โข Pour le cas particulier de lโAfrique, la crise est due gรฉnรฉralement par la mauvaise gouvernance. La plupart des pays africains ne prรชtent pas attention ร leurs populations rurales. Ils sont gรฉnรฉralement sous la pression des populations urbaines et les bas prix des marchรฉs mondiaux les arrangent bien. En consรฉquence, les paysans ne sont pas motivรฉs ร produire et se contentent de petite production pour leur autosubsistance.
En rรฉsumรฉ, il faut dire que la crise alimentaire ne vient pas de la nature, mais du choix des hommes eux-mรชmes. Dans son livre ยซ Famines et Politique ยป, Sylvie BRUNEL (2002) fait une analyse des grandes famines du XXe siรจcle et en dresse une typologie. Elle a insistรฉ sur le fait que les conditions naturelles peuvent rรฉduire de faรงon dramatique les approvisionnements, mais que les famines, elles, sont dues ร lโincapacitรฉ des politiques ร faire face aux รฉvรฉnements. A notre avis, lโattention doit porter sur le secteur agricole afin que celui ci apporte une solution efficace pour lutter contre la crise alimentaire. A ce propos, le rapport mondial 2008 affirme que lโagriculture est un instrument crucial pour la rรฉalisation des objectifs de dรฉveloppement pour le millรฉnaire qui consistent ร rรฉduire de moitiรฉ, dโici 2015, la proportion de la population vivant dans lโextrรชme pauvretรฉ et souffrant de faim chronique. Elle peut entraรฎner la croissance, surmonter la pauvretรฉ et renforcer la sรฉcuritรฉ alimentaire.
|
Table des matiรจres
INRODUCTION GENERALE
PARTIE I : ENTREPRENEURIAT ET PERFORMANCES INDUSTRIELLES
Chapitre I โ ETUDES DES PERFORMANCES INDUSTRIELLES
Section 1- Aperรงu de lโรฉconomie industrielle
Section 2- Les dรฉterminants de la performance
Section 3- Evaluation de la performance industrielle
Section 4- Lโindustrie agroalimentaire et la crise alimentaire
Chapitre II โ LโENTREPRENEURIAT ET LA CULTURE ENTREPRENEURIALE
Section 1- Analyses conceptuelles et relationnelles
Section 2- De la culture entrepreneuriale ร la culture dโentreprise
Section 3- La culture entrepreneuriale, un facteur de dรฉveloppement
Chapitre III โ DEMARCHES METHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE
Section 1- Prรฉsentation gรฉnรฉrale des trois Rรฉgions dโรฉtudes
Section 2- Approches gรฉnรฉrales et limites de la recherche
Section 3- Dรฉmarches exploratoires
Section.4- Dรฉmarches descriptives
PARTIE II : CULTURE ENTREPRENEURIALE, CONCEPT A DEVELOPPER A MADAGASCAR
Chapitre IV โ ANALYSES EXTRINSEQUES DE LA PERFORMANCE DE LโINDUSTRIE MALGACHE
Section 1- Lโentrepreneuriat industriel malgache depuis lโindรฉpendance
Section 2- Gรฉnรฉralitรฉs sur lโindustrie agroalimentaire malgache
Section 3- Enjeux de la culture malgache en management dโentreprise
Section 4- Lโintensitรฉ entrepreneuriale dans le milieu industriel
Chapitre V- ANALYSES INTRINSEQUES DE LA PERFORMANCE INDUSTRIELLE
Section 1- Les traits caractรฉristiques des industriels malgaches
Section 2- Analyse de la culture entrepreneuriale des industriels
Section 3- Difficultรฉs managรฉriales des industries malgaches
Section 4- De lโintensitรฉ entrepreneuriale du milieu ร la performance industrielle
Chapitre VI โ MODELE DE DEVELOPPEMENT DE LA CULTURE ENTREPRENEURIALE (DCE) POUR MADAGASCAR
Section 1- Gรฉnรฉralitรฉs sur le modรจle proposรฉ
Section 2- Dรฉveloppement de lโentrepreneuriat industriel
Section 3- Lโรฉducation orientรฉe entrepreneuriat
Section 4- Politique de communication et de sensibilisation
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Tรฉlรฉcharger le rapport complet