La culture entrepreneuriale dans la logique de la performance industrielle

Historique et fondements de lโ€™รฉconomie industrielle

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย Lโ€™รฉconomie industrielle a vu le jour avant mรชme lโ€™apparition du mot ยซ industrie ยป en XVรจme siรจcle. A lโ€™รฉpoque et jusquโ€™au XIXรจme, le mot dรฉsignait lโ€™ensemble des activitรฉs รฉconomiques partant de lโ€™agriculture, de la manufacture au commerce. Aucune distinction nโ€™a รฉtรฉ faite selon la conception des trois secteurs รฉconomiques. Cโ€™รฉtait seulement en 1819 que J.B. SAY avait signifiรฉ lโ€™industrie comme รฉtant des activitรฉs qui concourent ร  la production des biens utiles, dโ€™oรน la distinction entre ยซ industrie agricole ยป, ยซ industrie manufacturiรจre ยป et ยซ industrie commerciale ยป. Le concept a รฉvoluรฉ dans le temps, et maintenant par opposition ร  lโ€™agriculture et le commerce, lโ€™industrie couvre les activitรฉs de transformation. En fait, les littรฉratures montrent que lโ€™analyse des systรจmes industriels intรฉressait beaucoup dโ€™auteurs europรฉens et amรฉricains depuis le XIXรจme siรจcle, et ce, en pensant que lโ€™industrie constitue le moteur dรฉterminant de lโ€™รฉconomie. Il faut dire que lโ€™รฉconomie industrielle รฉvolue en fonction des courants de pensรฉe รฉconomique lesquels se fondent sur la recherche de stabilitรฉ et de dรฉveloppement รฉconomique appropriรฉ autour dโ€™un environnement changeant et dynamique. Cette รฉvolution de lโ€™รฉconomie industrielle peut รชtre tracรฉe comme suit :
– Dโ€™abord, Alfred Marshall ร  travers ses ouvrages ยซ the economics of industry ยป 1879 et ยซ industry and trade ยป 1919, est considรฉrรฉ comme รฉtant le pรจre de lโ€™รฉconomie industrielle. Il a dรฉveloppรฉ la thรฉorie de lโ€™รฉquilibre partiel, construite ร  partir de ce quโ€™il considรจre comme firme reprรฉsentative. Pour lui, les รฉconomies dโ€™รฉchelle poussent ร  lโ€™accroissement de la taille des firmes, une croissance qui mรจne au monopole, dโ€™oรน la nรฉcessitรฉ absolue de dรฉfinir une loi anti-trust.
– Le dรฉveloppement des travaux et des รฉtudes empiriques au dรฉbut du XXรจme siรจcle a enrichi davantage lโ€™analyse de lโ€™รฉconomie industrielle notamment sur le fonctionnement des coalitions industrielles, sur lโ€™organisation de la production, sur le fonctionnement de la concurrenceโ€ฆ De lโ€™รฉcole de Cambridge en Angleterre, par exemple, Arthur Pigou pense que les รฉconomies dโ€™รฉchelle se trouvent limitรฉes du fait du caractรจre fini des compรฉtences des entrepreneurs. Et Joan Robinson qui a portรฉ son analyse sur la concurrence imparfaite pour comprendre et critiquer le fonctionnement dโ€™un marchรฉ dominรฉ par un petit nombre de grandes firmes. La question qui se pose serait de savoir si cette domination est due aux effets de rendement dโ€™รฉchelle, ร  lโ€™exercice dโ€™un pouvoir de marchรฉ, ou bien tout simplement de la connaissance du management.
– Aprรจs la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle approche de lโ€™รฉconomie industrielle intรฉgrait mieux les nouvelles caractรฉristiques de la rรฉalitรฉ industrielle. Inspirรฉ de la rรฉflexion de Yves MORVAN (1991), il sโ€™agit notamment : (i) de la croissance de la grande firme qui sโ€™oppose ร  lโ€™idรฉe des modalitรฉs de fixation de prix selon la thรฉorie micro-รฉconomique et qui adhรจre plutรดt les thรฉories de la ยซ concurrence imparfaite ยป et de la ยซ concurrence monopolistique ; (ii) de lโ€™รฉmergence dโ€™une nouvelle classe de dirigeants appelรฉe les ยซ managers propriรฉtaires ยป qui donne naissance aux thรฉories managรฉriales ; et (iii) la multiplication des flux financiers dans le systรจme industriel qui donne naissance au concept de ยซ groupe ยป, dโ€™oligarchies et de cristallisation des pouvoirs entre un nombre rรฉduit de centres de dรฉcision.
– Edouard MASON (1939) a proposรฉ une mรฉthode dโ€™analyse globalisante des rรฉalitรฉs รฉconomiques industrielles : sa synthรจse donne naissance ร  la chaine de raisonnement de lโ€™รฉconomie industrielle. Pour lui, les conditions de base dโ€™une industrie dรฉterminent ses structures; celles-ci permettent la mise en ล“uvre de telle ou telle stratรฉgie. Les stratรฉgies se traduisent par un certain niveau de performance. Ce constat a รฉtรฉ dรฉveloppรฉ par dโ€™autres auteurs qui donnaient plus de poids aux comportements pour expliquer la performance dโ€™une firme. De lโ€™autre cotรฉ, J.BAIN (1956), reliant la performance au profit dรฉgagรฉ (t) par une firme, introduisait le phรฉnomรจne de barriรจre ร  lโ€™entrรฉe (B), et trouvait que t = f (B, Cs), Cs รฉtant le degrรฉ de concentration. Dโ€™autres auteurs comme W.COMANOR et WILSON (1967) ont rajoutรฉ ร  cette relation lโ€™importance des dรฉpenses publicitaires comme une variable dรฉterminante de constitution de profit. Les variables explicatives du profit รฉvoluent dans le temps. PELTZMAN (1977) a trouvรฉ par exemple que la relation concentration โ€“ rentabilitรฉ est biaisรฉe par le fait quโ€™il existe des rapports complexes entre les parts de marchรฉ, la concentration et lโ€™efficacitรฉ des entreprises.
– Lโ€™appareil productif dans beaucoup de pays industrialisรฉs a connu des faiblesses notables suite ร  la crise รฉconomique au dรฉbut des annรฉes 70 nรฉcessitant lโ€™intervention de lโ€™Etat pour rรฉtablir la situation. Ces faiblesses ont รฉtรฉ marquรฉes gรฉnรฉralement par lโ€™absence de politique gรฉnรฉrale, par lโ€™inadรฉquation des stratรฉgies de diversification adoptรฉes et surtout par la mauvaise insertion dans la concurrence internationale. Cette pรฉriode a connu la dรฉcouverte des nouvelles technologies notamment en informatique, en tรฉlรฉcommunication, en biotechnologie. Lโ€™รฉconomie industrielle sโ€™รฉtait fortement basรฉe sur le dรฉveloppement des industries dans ce secteur et celles qui en dรฉpendent.
– Au cours des annรฉes 80, lโ€™Etat se trouvait dans lโ€™incapacitรฉ dโ€™รฉviter ou de rรฉsoudre la crise รฉconomique, dโ€™oรน lโ€™รฉmergence de la Nouvelle Economie Industrielle. Il sโ€™agissait de revenir ร  la thรฉorie nรฉoclassique de lโ€™รฉquilibre partiel se basant sur les conditions dโ€™รฉquilibre sur un seul marchรฉ. A lโ€™รฉpoque, lโ€™รฉconomie industrielle se calquait sur les thรฉories dโ€™oligopole, des jeux, des marchรฉs contestables et des coรปts de transaction.
– Depuis le dรฉbut des annรฉes 90, lโ€™on a constatรฉ le retour des firmes au cล“ur de la dynamique concurrentielle. Lโ€™accent est mis de nouveau sur leur organisation et sur leurs stratรฉgies dโ€™organisation. La rรฉussite dโ€™une firme est dictรฉe par ses avantages concurrentiels aussi bien au plan du marchรฉ local que du marchรฉ รฉtranger. Le respect des normes constitue le leitmotiv du dรฉveloppement du commerce international. Les industries se doivent de sโ€™y rรฉfรฉrer pour pouvoir rester dans la course. Cโ€™est de lร  quโ€™รฉmergent les notions de management de qualitรฉ, de systรจme de veille et de certification de normes en lโ€™occurrence la norme iso.
– Actuellement, lโ€™รฉconomie mondiale est caractรฉrisรฉe par lโ€™รฉvolution du commerce international, la mondialisation des processus productifs et lโ€™essor spectaculaire des marchรฉs financiers. Il sโ€™agit lร  de la mondialisation source de la rรฉgionalisation laquelle est conรงue pour libรฉraliser et faciliter les รฉchanges internationaux. Elle se manifeste dans plusieurs domaines : production, communication, formationโ€ฆ En fait, la mondialisation rรฉsulte de la conjonction de deux mouvements historiques (LAFAY, 2006) : dโ€™une part, lโ€™รฉmergence de la rรฉvolution industrielle marquรฉe par lโ€™abaissement continu des frais de transport et de la communication, et lโ€™explosion des NTIC ; et dโ€™autre part, la gรฉnรฉralisation de lโ€™รฉconomie de marchรฉ.
– La crise financiรจre, suite en grande partie ร  la crise des subprimes, sโ€™est aggravรฉe au deuxiรจme semestre 2006 avec le krach des prรชts immobiliers (hypothรฉcaires) ร  risque aux Etats-Unis, que les emprunteurs, souvent de conditions modestes, nโ€™รฉtaient pas en mesure de rembourser. Cette situation a entrainรฉ les dรฉgradations suivantes aux Etats Unis: (i) Beaucoup de banques ont dรป dรฉprรฉcier la valeur de leurs actifs, plus de 500 milliards en un an 2007-2008 provoquant une chute des capitaux propres des banques, (ii) plusieurs institutions sont tombรฉes en faillite (iii) les places boursiรจres ont connu de fortes baisses. Malgrรฉ les aides massives apportรฉes par les Etats pour rรฉtablir la situation des Institutions sur le bord de la faillite, il en a rรฉsultรฉ une rรฉcession mondiale conduisant ร  un ralentissement du commerce international, ร  une hausse du chรดmage et ร  une baisse des prix des produits de base. Lโ€™inflation en fรฉvrier 2008, รฉtait ร  son niveau le plus haut depuis 10-20 ans dans de nombreux pays. Et en fรฉvrier 2009, The Economist annonรงait que la crise financiรจre avait conduit ร  une crise de la production industrielle. Les plus fortes baisses dโ€™activitรฉs se situent dans les pays tournรฉs vers lโ€™exportation.

La fusion

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Les structures industrielles peuvent รชtre remodelรฉes par des opรฉrations de restructuration, soit ร  travers des transferts dโ€™actifs, soit en รฉtablissant des liaisons financiรจres comme les prises de participation dโ€™une sociรฉtรฉ dans une autre. Les transferts dโ€™actifs dans le cadre dโ€™une fusion sont des pratiques frรฉquentes dans le monde industriel. En effet, fusion est une technique de concentration dans laquelle deux ou plusieurs entreprises dรฉcident de rรฉunir leurs patrimoines pour ne plus former quโ€™une seule entreprise. Les raisons dโ€™une fusion sont multiples, mais lโ€™idรฉe principale se fonde sur la rรฉunion des compรฉtences pour gรฉnรฉrer des coรปts faibles dont notamment le coรปt de transaction quand il sโ€™agit surtout des entreprises dโ€™une mรชme filiรจre. En effet, la fusion se crรฉe gรฉnรฉralement dans le cadre de la concentration des entreprises : concentration horizontale et concentration verticale. La premiรจre rรฉunit sous le contrรดle dโ€™un mรชme centre de dรฉcision,des entreprises fabricant un mรชme produit. Tandis que la deuxiรจme rรฉunit des entreprises intervenant ร  des stades diffรฉrents de la fabrication dโ€™un produit. On distingue deux types de fusion : la fusion crรฉation et la fusion absorption.
– La fusion-crรฉation signifie que deux ou plusieurs sociรฉtรฉs se dissolvent pour former une sociรฉtรฉ nouvelle.
– Par contre, la fusion-absorption suppose lโ€™absorption par une sociรฉtรฉ des actifs dโ€™une ou de plusieurs sociรฉtรฉs qui disparaissent.

Aperรงu gรฉnรฉral de la politique industrielle

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย En effet, la politique industrielle suppose des relations dโ€™actions et de rรฉactions entre lโ€™Etat et les industries. Une politique qui devrait avoir lโ€™adhรฉsion et lโ€™implication des deux parties. Quoi que rejetรฉ par lโ€™รฉconomie moderne actuelle, lโ€™interventionnisme de lโ€™Etat trouve toujours sa raison dโ€™รชtre dans le dรฉveloppement de lโ€™รฉconomie et du social. Lors de la crise financiรจre internationale de 2007, par exemple, lโ€™intervention des pouvoirs publics รฉtait indiscutable voire inรฉvitable afin de dรฉbloquer la situation. Force est de constater que les Etats Unis dโ€™Amรฉrique eux-mรชmes, considรฉrรฉs comme le premier des pays libรฉraux, qui ont servi dโ€™exemple aux autres pays par leur intervention en injectant des sommes importantes dโ€™argent dans les banques en difficultรฉ afin de rรฉtablir la situation. Il faut dire que lโ€™intervention des pouvoirs est soutenue parfois par des fondements thรฉoriques lesquels ont รฉtรฉ conรงus et analysรฉs ร  travers les expรฉriences รฉconomiques des pays industrialisรฉs. Dans le cadre de lโ€™analyse libรฉrale, bon nombre dโ€™auteurs, dont M. Allais et K. Arrow, disaient par exemple quโ€™il faut rรฉparer ยซ lโ€™erreur fondamentale commise par les premiers libรฉraux en soutenant que le rรฉgime de laisser-faire constituait un รฉtat รฉconomique optimum ยป. Ils sont conscients de la nรฉcessitรฉ dโ€™intervention sรฉlective des pouvoirs publics et cherchent dรฉsormais ร  rationaliser lโ€™action. Gรฉnรฉralement, lโ€™intervention de lโ€™Etat est souhaitรฉe lorsquโ€™il sโ€™agit dโ€™accroรฎtre le bien-รชtre social. Mais le problรจme cโ€™est que le bien-รชtre en lui-mรชme est un concept flou, difficile ร  dรฉfinir et voire mรชme ร  รฉvaluer. Il peut comporter des valeurs matรฉrielles comme des valeurs psychologiques. Les adeptes de la thรฉorie interventionniste, comme Keynes, disaient que lโ€™intervention de lโ€™Etat nโ€™est plus totalement ยซtaboueยป. La coexistence dโ€™un secteur privรฉ et dโ€™une รฉconomie publique, en charge de grands objectifs dโ€™intรฉrรชts gรฉnรฉraux, est toujours justifiรฉe. Lโ€™Etat peut รฉlaborer des projets รฉconomiques ou mettre en place des pรดles susceptibles dโ€™entraรฎner tout le reste de lโ€™รฉconomie. Lโ€™objectif est dโ€™attรฉnuer les effets nรฉfastes de lโ€™environnement ou des comportements de certaines industries. Yves MORVAN distingue trois attitudes concrรจtes face ร  lโ€™opportunitรฉ dโ€™une politique industrielle : (i) attitude de ceux qui restent opposรฉs ร  la mise en place dโ€™une telle action et trouvent que le sort de lโ€™industrie se joue au niveau des entreprises et des options de macro-รฉconomie ; (ii) attitude intermรฉdiaire beaucoup plus pragmatique et toujours aussi ambigรผe, rรฉclamant lโ€™intervention pour atteindre des projets prรฉcis ; (iii) attitude partisane ร  la politique industrielle comme moyen privilรฉgiรฉ dโ€™organisation du systรจme productif.

Lโ€™entrepreneur โ€“ manager et leader : garant de la performance

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย Lโ€™entrepreneur considรฉrรฉ dans cette recherche est lโ€™industriel qui est ร  la fois le propriรฉtaire et le gรฉrant dโ€™une industrie. Il joue รฉgalement le rรดle dโ€™un manager qui sโ€™occupe de la gestion et du dรฉveloppement de son entreprise. En tant que manager, il est le garant de la bonne marche de lโ€™entreprise, de lโ€™atteinte des objectifs et, par extension, de lโ€™atteinte des performances รฉconomiques et financiรจres de lโ€™entreprise. Bref, un manager qui doit assurer le dรฉveloppement de lโ€™entreprise eu รฉgard aux menaces et opportunitรฉs de lโ€™environnement et ainsi se considรฉrer comme un employรฉ de lโ€™entreprise ayant un esprit entrepreneurial. Le concept entrepreneurial sโ€™applique ร  plusieurs rรฉalitรฉs et concerne notamment la crรฉation et la gestion dโ€™entreprise, ainsi que lโ€™approche dynamique et innovatrice dโ€™un employรฉ pour faire progresser une entreprise, Paul FORTIN (2002). Le concept entrepreneuriat est dรฉveloppรฉ dans le chapitre II de cet ouvrage, mais dรฉjร  il faut signaler que la culture, relevant de ce domaine, fait rรฉfรฉrence ร  des attitudes et valeurs comme autonomie, responsabilitรฉ, crรฉativitรฉ etc.., ร  des connaissances appropriรฉes, ร  des compรฉtences de savoir faire et de savoir รชtre. Etant donnรฉ que lโ€™entrepreneur est aussi un manager, lโ€™analyse des thรฉories sur le management semblerait efficace pour mieux comprendre les principaux comportements et prรฉoccupations de lโ€™entrepreneur pour garantir une performance positive de son entreprise. Nombreuses sont les thรฉories sur le management et quโ€™il serait impossible de les analyser toutes ici. Mais, puisque la recherche concerne lโ€™entrepreneuriat en gรฉnรฉral et lโ€™entrepreneur en particulier, lโ€™analyse thรฉorique va dans le sens de lโ€™organisation dโ€™entreprise et du rรดle essentiel du managerโ€ฆ. Le management est un mot anglais qui signifie ensemble des connaissances et des techniques destinรฉes ร  mieux gรฉrer, mieux organiser et mieux diriger une entreprise11. Il peut dรฉsigner aussi lโ€™ensemble des techniques dโ€™organisation du processus dรฉcisionnel dans lโ€™entreprise. De ces deux dรฉfinitions, lโ€™on observe une relation sinon une corrรฉlation entre management et organisation. La question est peut-รชtre de savoir quelle est la place de lโ€™organisation dans le management de lโ€™entreprise ? Dโ€™abord, il faut avouer que les chercheurs sโ€™opposent ร  lโ€™idรฉe quโ€™il existe une structure qui soit prรฉfรฉrable ร  tous les autres partisans de la thรฉorie classique. A ce propos Joan WOODWARD (1916-1971), pionnier de la thรฉorie de la contingence, dรฉduisait de ses enquรชtes en entreprise que la structure de lโ€™organisation dรฉpend surtout du caractรจre du processus de production. Dix ans plus tard Henry MINTZBERG (1979) a rรฉvรฉlรฉ dans son livre ยซ The structuring of organizations ยป la thรฉorie de contingence en y ajoutant lโ€™idรฉe de configuration, c.ร .d. que des caractรฉristiques de structure peuvent se prรฉsenter dans un nombre limitรฉ de combinaisons, de types dโ€™organisation. Ce qui est important, cโ€™est lโ€™individu ร  la tรชte ou non de lโ€™organisation qui fait tourner. Herbert SIMON du ยซ Carnegie Institute ยป critiquait lโ€™approche de C.I. BERNARD en disant que ce sont les individus qui font marcher lโ€™organisation. Parmi les thรฉoriciens du management, CHANDLER (1966) a dรฉmontrรฉ comment les stratรฉgies et les structures dโ€™entreprise forment un tout indissociable en dรฉfinissant la ยซ stratรฉgie ยป comme la dรฉtermination des buts et des objectifs ร  long terme, des moyens dโ€™actions et de lโ€™allocation des ressources, et la ยซ structureยป comme la maniรจre dont lโ€™organisation est assemblรฉe pour appliquer la stratรฉgie choisie, avec toutes les hiรฉrarchies et les relation dโ€™autoritรฉs que cela implique. Effectivement, il appartient au manager dโ€™influencer les structures de maniรจre ร  ce que les acteurs dans lโ€™organisation exรฉcutent ce qui convient le mieux. En quelques sortes, le manager doit y placer ces prioritaires dโ€™une maniรจre autoritaire ou non. Finalement, on se retrouve ร  la thรฉorie des systรจmes de Ludwig Von BERTALANFFY (1901-1972) qui voudrait signaler lโ€™importance dโ€™identifier lโ€™ensemble, la totalitรฉ des รฉlรฉments que dโ€™analyser indรฉpendamment les attributs de chacun dโ€™eux. A ce sujet, BENNIS (1985) dโ€™ajouter la capacitรฉ des leaders ร  provoquer le changement grรขce ร  une motivation positive. Dans ces rรฉcentes recherches sur les personnages publics leaders, il a dรฉcouvert quatre aptitudes clรฉs qui leur sont communes : la gestion de lโ€™attention, la gestion du sens (la communication), la gestion de la confiance et, – la gestion de soi-mรชme. Concernant les fonctions clรฉs du management, Henri FAYOL a dรฉfini cinq fonctions principales qui sont toujours appliquรฉes ร  ce jour et ร  nโ€™importe quelle organisation sans distinction de taille ni dโ€™activitรฉ. Il sโ€™agit de : prรฉvoir et planifier ; organiser ; commander ; coordonner ; et contrรดler. Il disait en outre quโ€™un dirigeant nโ€™obtient les meilleures performances de sa main dโ€™ล“uvre que par ses qualitรฉs de leadership. Dans la mรชme foulรฉe, Peter F. DRUCKER (1985) a avancรฉ cinq activitรฉs fondamentales que doit assurer un dirigeant : (i) fixer les objectifs, (ii) organiser le travail, (iii) motiver et communiquer, (iv) รฉtablir des normes de performance, et (v) former les gens. Pour conclure ce paragraphe, lโ€™entrepreneur doit avoir les caractรจres dโ€™un manager et dโ€™un leader en termes de savoir faire et de savoir รชtre pour mobiliser son รฉquipe dans la mise en ล“uvre des stratรฉgies dont la finalitรฉ est la performance.

Fondements de la crise alimentaire

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย Une des raisons qui motive ces travaux de recherche est lโ€™existence de cette crise alimentaire mondiale. Une crise qui sโ€™annonce de plus en plus fรฉroce surtout pour les populations urbaines vulnรฉrables et elle risquerait de sโ€™รฉterniser si des solutions ou des dispositions ne sont trouvรฉes. Les pays en dรฉveloppement ร  vocation agricole comme Madagascar, pourraient en profiter pour se positionner dans la production et lโ€™exportation des produits alimentaires transformรฉs ou non. Dans cette analyse, il semble important de comprendre les raisons de cette crise alimentaire ร  travers un diagnostic succinct des situations ou des circonstances voire des conjonctures mondiales pouvant รชtre ร  lโ€™origine de la crise. Les rรฉsultats de ce diagnostic constitueront une base de rรฉflexion sur le modรจle de dรฉveloppement de lโ€™industrie agroalimentaire en gรฉnรฉral et celui de la culture entrepreneuriale en particulier. Pour le moment, la crise alimentaire ne se trouve pas encore ร  son stade extrรชme qui est la famine. Cโ€™est la hausse de prix qui est au centre de la problรฉmatique. Une hausse de prix rรฉsultant de la loi du marchรฉ qui fait que lโ€™offre de produits alimentaires devienne de plus en plus rare alors que la demande ne cesse dโ€™augmenter. Cette hausse est insupportable par les budgets des populations en dรฉveloppement pour lesquelles lโ€™alimentation reprรฉsente 50 ร  60% de leurs dรฉpenses de consommation. Cette situation peut รชtre expliquรฉe comme suit :
โ€ข les opรฉrateurs encouragent la culture des produits dโ€™exportation tels que le coton, le cafรฉ, le cacao et expulsent la production vivriรจre, alors que ces deux cultures peuvent รชtre rรฉalisรฉes en mรชme temps sur un mรชme terrain cultivable.
โ€ข Les pays du nord sont responsables des changements de comportements alimentaires en privilรฉgiant les produits importรฉs.
โ€ข Une grande partie des surfaces cultivables est utilisรฉe pour la plantation des produits servant au biocarburant comme le Colza et le Jatropha.
โ€ข Les pays รฉmergeants comme les asiatiques ont augmentรฉ leur consommation en produitsย alimentaires. Certains ont diminuรฉ sinon arrรชtรฉ complรจtement leur exportation.
โ€ข Pour le cas particulier de lโ€™Afrique, la crise est due gรฉnรฉralement par la mauvaise gouvernance. La plupart des pays africains ne prรชtent pas attention ร  leurs populations rurales. Ils sont gรฉnรฉralement sous la pression des populations urbaines et les bas prix des marchรฉs mondiaux les arrangent bien. En consรฉquence, les paysans ne sont pas motivรฉs ร  produire et se contentent de petite production pour leur autosubsistance.
En rรฉsumรฉ, il faut dire que la crise alimentaire ne vient pas de la nature, mais du choix des hommes eux-mรชmes. Dans son livre ยซ Famines et Politique ยป, Sylvie BRUNEL (2002) fait une analyse des grandes famines du XXe siรจcle et en dresse une typologie. Elle a insistรฉ sur le fait que les conditions naturelles peuvent rรฉduire de faรงon dramatique les approvisionnements, mais que les famines, elles, sont dues ร  lโ€™incapacitรฉ des politiques ร  faire face aux รฉvรฉnements. A notre avis, lโ€™attention doit porter sur le secteur agricole afin que celui ci apporte une solution efficace pour lutter contre la crise alimentaire. A ce propos, le rapport mondial 2008 affirme que lโ€™agriculture est un instrument crucial pour la rรฉalisation des objectifs de dรฉveloppement pour le millรฉnaire qui consistent ร  rรฉduire de moitiรฉ, dโ€™ici 2015, la proportion de la population vivant dans lโ€™extrรชme pauvretรฉ et souffrant de faim chronique. Elle peut entraรฎner la croissance, surmonter la pauvretรฉ et renforcer la sรฉcuritรฉ alimentaire.

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Table des matiรจres

INRODUCTION GENERALE
PARTIE I : ENTREPRENEURIAT ET PERFORMANCES INDUSTRIELLES
Chapitre I โ€“ ETUDES DES PERFORMANCES INDUSTRIELLES
Section 1- Aperรงu de lโ€™รฉconomie industrielle
Section 2- Les dรฉterminants de la performance
Section 3- Evaluation de la performance industrielle
Section 4- Lโ€™industrie agroalimentaire et la crise alimentaire
Chapitre II โ€“ Lโ€™ENTREPRENEURIAT ET LA CULTURE ENTREPRENEURIALE
Section 1- Analyses conceptuelles et relationnelles
Section 2- De la culture entrepreneuriale ร  la culture dโ€™entreprise
Section 3- La culture entrepreneuriale, un facteur de dรฉveloppement
Chapitre III โ€“ DEMARCHES METHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE
Section 1- Prรฉsentation gรฉnรฉrale des trois Rรฉgions dโ€™รฉtudes
Section 2- Approches gรฉnรฉrales et limites de la recherche
Section 3- Dรฉmarches exploratoires
Section.4- Dรฉmarches descriptives
PARTIE II : CULTURE ENTREPRENEURIALE, CONCEPT A DEVELOPPER A MADAGASCAR
Chapitre IV โ€“ ANALYSES EXTRINSEQUES DE LA PERFORMANCE DE Lโ€™INDUSTRIE MALGACHE
Section 1- Lโ€™entrepreneuriat industriel malgache depuis lโ€™indรฉpendance
Section 2- Gรฉnรฉralitรฉs sur lโ€™industrie agroalimentaire malgache
Section 3- Enjeux de la culture malgache en management dโ€™entreprise
Section 4- Lโ€™intensitรฉ entrepreneuriale dans le milieu industriel
Chapitre V- ANALYSES INTRINSEQUES DE LA PERFORMANCE INDUSTRIELLE
Section 1- Les traits caractรฉristiques des industriels malgaches
Section 2- Analyse de la culture entrepreneuriale des industriels
Section 3- Difficultรฉs managรฉriales des industries malgaches
Section 4- De lโ€™intensitรฉ entrepreneuriale du milieu ร  la performance industrielle
Chapitre VI โ€“ MODELE DE DEVELOPPEMENT DE LA CULTURE ENTREPRENEURIALE (DCE) POUR MADAGASCAR
Section 1- Gรฉnรฉralitรฉs sur le modรจle proposรฉ
Section 2- Dรฉveloppement de lโ€™entrepreneuriat industriel
Section 3- Lโ€™รฉducation orientรฉe entrepreneuriat
Section 4- Politique de communication et de sensibilisation
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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