La croissance économique à travers les différents courants de pensées

La croissance économique à travers les différents courants de pensées

Le courant libéral

Les classiques
Adam Smith est le père fondateur du courant classique. En 1776, il a publié son ouvrage intitulé « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations» dans lequel il a développé son idéologie sur les facteurs qui peuvent enrichir un Etat. Le travail de Smith est succédé par d’autres auteurs libéraux comme Malthus T. R., Say J. B., Ricardo D. ainsi que de Mill J. S. qui partagent les même idées que Smith notamment le libéralisme économique comme le principal fondement des pensées classiques et pouvant susciter la croissance économique. Les postulats classiques reposent essentiellement sur la propriété privée des moyens de production, la libre entreprise et la libre concurrence. Pour les classiques, le marché joue un rôle autorégulateur de l’économie, et ce, par l’existence d’un ordre économique naturel du fait de la « main invisible » . Ainsi, les individus sont considérés comme un être rationnel qui cherche à maximiser son propre gain. Cet individualisme des agents, par la recherche d’un intérêt individuel, va mener à l’intérêt général puisque la main invisible du marché assure une interaction entre ces agents par la fixation d’un prix d’équilibre. Par conséquent, les producteurs peuvent vendre leurs produits et les consommateurs satisfaire leurs besoins.

C’est dans cette optique que les classiques considèrent que le libéralisme économique est une source de croissance économique.

La propriété privée des moyens de production garantit la liberté des individus 

Pour les classiques, la propriété privée des moyens de production procure à chaque individu, qui agit seul, la liberté et le pouvoir d’utiliser à sa volonté ses propres moyens . Il n’est pas soumis à des contraintes venant des autres entités concernant le mode d’utilisation de ses ressources. Ainsi, par la quête de l’intérêt individuel d’une part, et par la possession des moyens de production d’autre part, cet individu est incité à produire davantage pour maximiser son propre gain. Cette augmentation individuelle de la production va donner ensuite lieu à un accroissement global de la production dans un pays puisque le marché assure la socialisation de ces intérêts privés à un intérêt général. C’est à ce stade que la propriété privée des moyens de production génère la croissance économique.

La libre entreprise et la libre concurrence suscitent la croissance économique

Comme on l’a déjà mentionné ci-dessus, les classiques donnent un rôle prépondérant au marché. La liberté des agents leur donne une opportunité d’augmenter leur productivité. D’une part, la liberté d’entreprendre stipule qu’un individu est libre de faire un contrat avec un autre individu qu’il voulait se coopérer sans aucune intervention d’autrui. Il est aussi libre de choisir son statut et de définir lui-même les termes de son propre contrat. En effet, par cette volonté de se contracter, cet individu est considéré comme un être rationnel puisqu’il est le seul capable de décider ce qui est bon pour lui. Ainsi, un individu est libre de ne pas contracter s’il connait que ce contrat n’est pas n’apporte aucune opportunité pour lui. C’est cette rationalité émanant de la liberté d’entreprendre des agents qu’ils peuvent maximiser leurs productivités individuelles, il en découle d’une augmentation du niveau de productivité de l’ensemble de la collectivité par l’existence du marché, considéré comme un mécanisme autorégulateur des activités économiques des individus. D’autre part, la libre concurrence prônée par les classiques va à l’encontre d’une limitation à la liberté d’entreprendre par l’absence de restrictions à l’exercice des activités économiques et le libre accès des entreprises au marché. En effet, le libre jeu de la concurrence sur le marché garantit une meilleure satisfaction de tous les agents exerçant une activité économique dans un marché où règne une concurrence pure et parfaite . Elle défavorise donc la formation d’un monopole d’Etat qui est considéré comme une source de déstabilisation de l’économie de marché. Par cette libre concurrence, les entreprises existantes vont chercher tous les moyens de maximiser leurs bénéfices. C’est à ce moment qu’elles augmentent leurs niveaux d’investissements pour accumuler plus de capital. Il en résultera une augmentation de leurs productions aboutissant à une croissance économique.

On en déduit des hypothèses classiques que la liberté économique des individus provenant de la propriété privée des moyens de production, la libre entreprise et la libre concurrence est une source de croissance économique.

Les néoclassiques

Les néoclassiques font aussi parti du courant libéral défendant la liberté économiques tout en soutenant le modèle micro-économique à leurs raisonnements. La pensée néoclassique est apparue dans la seconde moitié du 19è siècle sous l’impulsion des travaux de Walras L., Pareto V. et Marshall A.

La corrélation entre le calcul à la marge et la croissance économique

Tout comme les classiques, les néoclassiques considèrent les agents économiques (composés des consommateurs et des producteurs) comme un être rationnel dont leurs préoccupations sont d’avoir un maximum de satisfaction en un minimum de cout . Ces agents cherchent à maximiser leur fonction d’utilité (pour les consommateurs) et leur fonction de production (pour les producteurs) en faisant un calcul et un choix rationnel compte tenu de leurs contraintes. Pour les néoclassiques, l’utilité marginale d’un bien diminue avec la quantité consommée de ce bien. Les consommateurs cherchent donc à maximiser leurs satisfactions en tenant compte de leur revenu. Ils sont obligés à faire une combinaison rationnelle des biens pouvant entrer dans leur panier de consommation pour satisfaire le mieux que possible leur besoin. Ils feront alors un calcul à partir de leur fonction d’utilité. C’est cette calcul qui déterminera le revenu disponible des consommateurs or ce revenu permet d’augmenter leur consommation d’une part et traduit le niveau de croissance par le PIB d’autre part. Du côté des producteurs, ils cherchent à maximiser leurs profits compte tenu des couts de production. Ainsi, pour minimiser les couts, ils essayent d’avoir une meilleure combinaison des facteurs de production (le capital et le travail) qui sont rémunérés en fonction de leur productivité marginale. Un cout de production bas permet aux producteurs de réaliser plus de bénéfice dont une partie va affecter à l’investissement futur. Or un accroissement de l’investissement génère la croissance économique.

L’équilibre du marché dans la pensée néoclassique

L’idée en faveur d’une économie de marché est un autre point qui justifie le prolongement de la théorie néoclassique à celle du classique. Le marché est un lieu de rencontre entre l’offre et la demande et où se fixe un prix d’équilibre. Les agents économiques, qu’ils soient offreurs ou demandeurs influencent le prix sur le marché par la quantité de l’offre ou de la demande qu’ils réalisent. C’est à ce stade que le marché entre en jeu pour mettre en place un système de prix en vue d’égaliser l’offre à la demande. Pour les néoclassiques, le marché fonctionne dans une concurrence pure et parfaite dont la transparence de ce dernier, l’atomicité des agents économiques, l’homogénéité du produit ainsi que la libre entrée des concurrents potentiels sur le marché sont les conditions qu’ils considèrent garantir l’utilisation optimale des ressources . A ce moment-là, le marché se trouve dans un équilibre concurrentiel ou optimum parétien où il est impossible d’améliorer la satisfaction d’un agent sans détériorer celle d’un autre agent. C’est dans cette logique de raisonnement que les néoclassiques mettent en relief le rôle prépondérant que joue le marché en équilibrant le système économique et en suscitant la croissance. Finalement, dans le courant libéral, le rôle autorégulateur du marché ne donne place à l’Etat que de contribuer de façon minimal à la bonne marche de la société, à savoir la défense, l’éducation et la santé. Il peut être également le garant de la propriété privé des moyens de production et le responsable du respect des conditions de la concurrence entre les entreprises.

Le courant keynésien

Keynes J. M. est un partisan de « l’interventionnisme ». Pour lui, l’Etat joue un rôle prépondérant dans les activités économiques. L’économie keynésienne est une économie libérale avec intervention de l’Etat. En 1936, dans un contexte de la dépression économique de 1929, il a publié son ouvrage intitulé « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » dans lequel il stipule qu’il n’existe pas de mécanisme autorégulateur. Seule l’intervention de l’Etat, par une politique économique bien fondée peut susciter une demande supplémentaire émanant des individus. Keynes agit donc du côté de la demande dans sa logique de raisonnement.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : ETUDE THEORIQUE SUR LES LIENS ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
Chapitre 1 : La croissance économique à travers les différents courants de pensées
I. Le courant libéral
A. Les classiques
1. La propriété privée des moyens de production garantit la liberté des individus
2. La libre entreprise et la libre concurrence suscitent la croissance économique
B. Les néoclassiques
1. La corrélation entre le calcul à la marge et la croissance économique
2. L’équilibre du marché dans la pensée néoclassique
II. Le courant keynésien
A. Le rôle de l’investissement dans la croissance économique selon Keynes
B. Le rôle joué par le taux d’intérêt et la monnaie selon la logique keynésienne
Chapitre 2 : Les facteurs endogènes à la croissance économique
I. L’accumulation de capital due à la connaissance
II. La recherche et développement
III. L’accumulation de capital humain
IV. L’investissement public dans les infrastructures
Chapitre 3 : Les autres facteurs explicatifs de la croissance économique
I. Le commerce international
A. La théorie des avantages absolus et la division internationale de travail chez SMITH
B. La théorie des avantages comparatifs et la spécialisation chez RICARDO
II. La mondialisation
A. L’expansion du marché
B. Le libre-échange
1. Les avantages
2. Les inconvénients
C. La privatisation
PARTIE 2 : ETUDE SUR L’EFFICACITE DU DSRP A MADAGASCAR
Chapitre 1 : Généralité sur le DSRP
I. Les programmes et documents antérieurs
A. Le Programme d’Ajustement Structurel (PAS)
B. Le Document Cadre de Politique Economique (DCPE)
II. La nécessité de la mise en œuvre du DSRP
A. Contexte économique
B. Contexte social
III. L’élaboration du DSRP
A. Origine du DSRP
B. Du DSRP Intérimaire au DSRP Final
IV. Les bases du DSRP
A. Objectifs économiques
B. Objectifs sociaux
V. Les axes stratégiques
Chapitre 2 : Analyse de la pauvreté avant la mise en œuvre de la DSRP
I. Analyse de la pauvreté monétaire
II. Analyse des conditions d’existence
A. L’éducation
B. La santé
C. L’eau
D. L’habitation
III. La pauvreté humaine
A. L’IDH
B. L’IPH
Chapitre 3 : L’évolution des indicateurs pendant la mise en œuvre du DSRP
I. Evolution de la pauvreté monétaire
II. Evolution des indicateurs économiques
A. La croissance économique
1. Le rôle joué par les investissements privés et publics
2. Le rôle des secteurs d’activités
B. L’inflation
C. Le commerce extérieur
III. Evolution des indicateurs sociaux de la pauvreté
A. L’éducation
B. La santé
C. L’eau
D. Les infrastructures routières et le transport
E. L’IDH
CONCLUSION

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