Facultรฉ de Droit, dโEconomie, de Gestion et de Sociologie
DEPARTEMENT ECONOMIE
MAITRISE Option ยซ MACROECONOMIE ET MODELISATION ยป
Mรฉmoire Pour lโobtention de Diplรดme de Maitrise Sciences Economiques
Vision exogรจne de la croissance
ย ย En particulier Adam Smith et David Ricardo, prรฉsentent tous les deux la croissance รฉconomique comme rรฉsultant de lโaccumulation du capital c’est-ร -dire de la quantitรฉ des instruments ร la disposition des travailleurs. Lโaugmentation de la richesse par tรชte provient de celle du capital par tรชte. Ces facteurs sont au nombre de trois : travail, capital et terre. Lโaccumulation du capital est ainsi reprรฉsentรฉe par les classiques comme rรฉsultant de lโinvestissement de surplus de la fraction consommรฉe du produit. La productivitรฉ1 dรฉpend de lโรฉchelle de lโactivitรฉ, qui elle- mรชme dรฉpend de la productivitรฉ. Cela est un cercle vertueux de la croissance. Les keynรฉsiens Harrod et Domar sont trรจs pessimistes quant ร la possibilitรฉ dโune croissance durable et assurant le plein emploi. Ils proposent un modรจle qui cherche les possibilitรฉs dโune croissance รฉquilibrรฉe. Domar considรจre cependant que lโinvestissement exerce une double influence sur lโรฉconomie. Par son aspect ยซ demande ยป2, il dรฉtermine le revenu et la demande globale. Mais il accroit รฉgalement par son aspect ยซ offre ยป3 la capacitรฉ de production. La croissance est รฉquilibrรฉe lorsque ยซ la croissance de lโoffre est รฉgale ร la croissance de la demande ยป. En introduisant les anticipations de la croissance dans la dรฉtermination de lโinvestissement, il arrive ร la conclusion que la relation dรฉterminant le taux de croissance est instable. En outre, lโeffet multiplicateur de lโinvestissement est sans commune mesure avec son effet sur la croissance de lโoffre. Cependant en reprenant cette analyse, Harrod montre que la croissance รฉconomique est par nature instable ; quโelle ne peut รชtre que le fruit du hasard ou dโinterventions de stabilisation grรขce aux instruments monรฉtaire et budgรฉtaire de lโEtat. Le modรจle de Harrod et Domar tend donc ร mettre en รฉvidence lโinstabilitรฉ de la croissance. Kaldor en 1956 tend ร attรฉnuer le pessimisme du modรจle de Harrod et Domar en faisant de lโรฉpargne une variable dโajustement. Ainsi la croissance รฉconomique serait stable dans la mesure oรน la propension ร รฉpargner varie en fonction de la rรฉpartition des revenus. Ainsi, Kaldor suppose que la propension ร รฉpargner des capitalistes est supรฉrieure ร la propension ร รฉpargner des travailleurs. Le taux dโรฉpargne est donc une fonction croissante de la part des profits dans le produit national et le taux de croissance garanti devient aussi une fonction croissante du taux de profit. Les thรฉories nรฉoclassiques de la croissance initiรฉe par Solow introduiront la flexibilitรฉ des techniques de production. Lโanalyse de Solow se fonde sur lโexistence de deux facteurs de production : le travail et le capital. La croissance suppose donc un dรฉveloppement du capital par lโinvestissement et un accroissement de la population. La croissance est cependant considรฉrรฉe comme bornรฉe par un rythme dโaccroissement naturel comme une donnรฉe exogรจne. La croissance du capital est, quant ร elle, limitรฉe par la loi des rendements dรฉcroissants, et ร long terme les rendements dโรฉchelle croissant. Le modรจle de Solow inclut nรฉanmoins le progrรจs technique, susceptible dโamรฉliorer la productivitรฉ des facteurs. Mais il sโagit dโun progrรจs technique c’est-ร -dire non expliquรฉ par lโanalyse รฉconomique. Solow tend ainsi ร montrer que la croissance est stable, dans la mesure oรน le coefficient de capital est variable. En effet, dans le modรจle nรฉoclassique, il existe des mรฉcanismes dโajustement, ร savoir du rapport K/Y5 selon lโรฉvolution des prix relatifs des facteurs de production, qui ramรจnent automatiquement lโรฉconomie sur un sentier de croissance รฉquilibrรฉe ร condition que le fonctionnement des marchรฉs ne soit pas perturbรฉ par des rigiditรฉs ni par des interventions.
Les raisons du choix en faveur de lโindustrie
ย ย On attend bien sur, de dรฉveloppement de lโindustrie, quโil modifie lโinsertion internationale de ces pays. Mais au plan domestique, cโest surtout sur les effets, structurants de lโindustrie qui compte. On en attend dโabord des effets positifs dโapprentissage de la main dโลuvre. Mรชme si la productivitรฉ du travail doit รชtre initialement assez faible, par apprentissage sur le tas, la main dโลuvre se formera ร des nouvelles technologies de production, ร de nouvelles formes de discipline et dโorganisation. Investir dans lโindustrie cโest aussi investir dans le savoir faire humain.
Les initiatives malthusiennes
ย ย Le constat population et croissance nous amรจne ร nous interroger sur de nombreux phรฉnomรจnes tels que la transition dรฉmographique, les thรฉories, les bilans dรฉmographiques ou encore lโรฉvolution de la population. De nombreuses รฉtudes sont faites ร ce sujet, on peut observer un grand nombre de recensements, de chiffres et de prรฉvisions. Lโรจre du 20รจme siรจcle se caractรฉrise comme un phรฉnomรจne dโexplosion dรฉmographique ; en 1987, lโhumanitรฉ a dรฉpassรฉ le chiffre fatidique de 5 milliards dโhommes, soit 5 fois plus quโau dรฉbut du 19รจme siรจcle. Ce constat renforce le dilemme : population, ressources et environnement. Parallรจlement, lโรฉtat actuel de la dรฉmographie mondiale se caractรฉrise par une extrรชme hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ, la rรฉpartition des hommes est fortement irrรฉguliรจre ร la surface des continents. Le phรฉnomรจne de transition dรฉmographique reste un grand sujet dโanalyse. Il se dรฉfinit comme un processus au cours duquel une population passe dโune phase de croissance ร la phase ultime de stabilisation. La transition dรฉmographique est une pรฉriode de dรฉsรฉquilibre entre lโancien rรฉgime dรฉmographique et le rรฉgime contemporain caractรฉrisรฉe par deux phases. Dans la 1รจre, le taux de mortalitรฉ baisse alors que le taux de natalitรฉ reste รฉlevรฉ, dans la 2รจme phase, le taux de natalitรฉ baisse รฉgalement jusquโร atteindre un รฉquilibre de bas niveau. Dans les pays industrialisรฉs de lโhรฉmisphรจre Nord et dans les zones tempรฉrรฉes australes, la transition est achevรฉe ou on passe de lโรชtre, alors que dans les pays du Tiers Monde, cette derniรจre est anarchique. Les Pays dรฉveloppรฉs industrialisรฉs ont su bรฉnรฉficier des progrรจs en matiรจre de mรฉdecine, dโhygiรจne et de contraception tandis que les pays en voie de dรฉveloppement affichent encore des forts taux de natalitรฉ, ce qui les conduit ร un taux dโaccroissement naturel autour de 3% par an. Le problรจme sโarticule autour dโun constat รฉvident. Comment rรฉguler le nombre dโhommes ร une valeur optimale compatible ร un dรฉveloppement durable ?
Le populationniste
ย ย Ce sont les mercantilistes qui initient ce courant. Ils reprennent la formule de J. Bodin selon laquelle ย ยป il n’est de richesse que d’hommes ยซย . La croissance de la population a une influence positive par plusieurs canaux : l’augmentation de la demande qui en rรฉsulte incite ร accroรฎtre la production ; elle pousse ร une organisation plus efficace de la production d’oรน des gains de productivitรฉ ; une population plus grande permet d’รฉtaler les frais gรฉnรฉraux d’une sociรฉtรฉ. Par opposition aux malthusiens, A. Sauvy souligne qu’ร ย ยป chaque fois que se produit une diffรฉrence, un รฉcart entre deux grandeurs, deux choses qui devraient รชtre au mรชme niveau, il y a deux faรงons de rรฉtablir l’รฉquilibre, aligner vers le haut ou vers le bas. En annonรงant qu’il y a excรจs de quelque chose, l’optique malthusien suggรจre instinctivement de niveler par le bas ยซย . On comprend alors que la thรจse populationniste est lโopposรฉ de la thรจse de Malthus. Des auteurs comme Vauban, F. Quesnay et J. Bodin voyaient dans lโhomme la seule richesse dโun royaume. Leur thรฉorie est que si les hommes sont la force dโune nation et que leur nombre augmente, la production suivra et le pays nโen sera que plus puissant. Ce qui revient ร dire que la croissance dรฉmographique est un facteur permissif de la croissance รฉconomique.ย Ce courant est souvent illustrรฉ par la thรจse dโEsther Boserup (milieu desย annรฉes soixante), encore appelรฉe la thรจse de la pression crรฉatrice : la croissance de la population fait pression sur lโamรฉlioration des techniques de production (hausse du progrรจs technique et de lโinnovation favorisรฉe). En fait, pour cet auteur, ce nโest pas la richesse qui dรฉtermine la population, mais la population qui dรฉtermine la richesse, grรขce notamment ร cette pression crรฉatrice quโelle gรฉnรจre. Selon E. Boserup, explique t-il, la pression dรฉmographique entraรฎne une rรฉorganisation de la production agricole. Contrairement ร l’analyse malthusienne, on ne peut sรฉparer l’รฉvolution de la production agricole et de celle de laย population. C’est la taille de la population et donc le niveau de subsistances nรฉcessaire qui conduisent ร des modifications dans les modes d’exploitation des terres. Ainsi, la pression dรฉmographique a-t-elle obligรฉ par exemple dans les pays du Nord ร adopter la charrue afin d’augmenter la productivitรฉ des terres agricoles. A l’inverse, une population clairsemรฉe n’incite pas la sociรฉtรฉ ร changer le systรจme d’utilisation du sol. La croissance dรฉmographique joue un rรดle moteur dans le changement des techniques, une pression crรฉatrice. Boserup oppose ainsi ร la trappe malthusienne (insuffisance de la production alimentaire), la trappe ร faible densitรฉ de population (faible progrรจs technique.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE
CHAPITRE I : LES NOUVELLES THEORIES DE LA CROISSANCE
I : Les analyses de la croissance traditionnelle
I-1 : Vision exogรจne de la croissance
I-2 : Lโexplication dโune grande partie de la croissance
II : La thรฉorie de la croissance endogรจne
II-1 : Les principes de spรฉcificitรฉ des modรจles de croissance
II-2 : La croissance rapide
III : La croissance รฉconomique et le dรฉveloppement
III-1 : Le dรฉveloppement : une รฉvolution รฉconomique
III-2 : Lโagriculture au service de lโindustrie
III-3 : Les raisons du choix en faveur de lโindustrie
CHAPITRE II : LES THEORIES DE LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE
I : Les initiatives malthusiennes
I-1 : Malthus et sa thรจse
I-2 : Le nรฉo-malthusianisme
II : Les thรฉories en faveur de la population
II-1 : Le populationniste
II-2 : La thรฉorie de lโoptimum de population
PARTIE II : LES RELATIONS ENTRE CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAPITRE I : LES FACTEURS INFLUANTS SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
I : Lโinvestissement
I-1 : Lโinvestissement, un facteur dรฉcisif de la croissance
I-2 : Lโinvestissement et la rentabilitรฉ รฉconomique
II : Le progrรจs technique
II-1 : Le progrรจs technique : du rรฉsidu au processus
II-2 : Progrรจs technique et cycle รฉconomique
III : Le capital humain
III-1 : Le capital humain facteur de la croissance
III-2 : Le rรดle de lโรฉducation dans le capital humain
CHAPITRE II : LโIMPACT DE LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE : Cas de Madagascar
I : Caractรฉristiques de lโรฉconomie de Madagascar
I-1 : Les rรฉalitรฉs รฉconomique et dรฉmographique
I-2 : Les prรฉsentations des donnรฉes
II : Les impacts de la croissance dรฉmographique sur lโรฉconomie
II-1 : La relation entre la croissance dรฉmographique et le capital humain
II-2 : La croissance dรฉmographique et la croissance รฉconomique
CONCLUSION
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIES
Tรฉlรฉcharger le rapport complet