LES PHYSIOCRATES (1756 โ 1777)
HISTORIQUE La physiocratie est une รฉcole de pensรฉe รฉconomique et politique fondรฉ par Franรงois Quesnay vers la moitiรฉ du 18e siรจcle jusquโร la fin du 18e siรจcle. Le mot ยซ Physiocratie ยป viens de lโassociation des deux mots grecs : physis qui signifie โโla natureโโ et kratos qui signifie โโgouvernerโโ, La physiocratie est donc littรฉralement ยซ le gouvernement de la nature ยป. Autrement dit, cโest ยซ lโidรฉe que toute richesse vient de la terre, que la seule classe productive est celle des agriculteurs et qu’il existe des lois naturelles basรฉes sur la libertรฉ et la propriรฉtรฉ privรฉe qu’il suffit de respecter pour maintenir un ordre parfait. ยป F. Quesnay a รฉtรฉ le premier ร avoir รฉlaborรฉ le premier modรจle quantitatif du circuit รฉconomique. Lโorigine de la richesse est lโagriculture. ยซ Seule lโagriculture est capable de produire un produit net ยป, dรฉnomination quโil a donnรฉe ร cette forme de surplus agricole. ยซ Les terres, je le rรฉpรจte, ne sont pas des richesses que parce que leurs productions sont nรฉcessaires pour satisfaire aux besoins des hommes, et que ce sont ces besoins eux-mรชmes qui รฉtablissent les richesses. Ainsi plus il y a dโhommes dans un royaume dont le territoire est fort รฉtendu et fertile, plus il y a dโhommes dans un royaume dont le territoire est fort รฉtendu et fertile, plus il y a de richesse. Cโest la culture animรฉe par le besoin des hommes, qui en est la source la plus fรฉconde et le principal soutien de la population, elle fournit les matiรจres nรฉcessaires ร nos besoins et procure des revenus au souverain et aux propriรฉtaires. ยป Le gouvernement de la nature ร une double signification : dโune part, la thรฉorie de la valeur part de la productivitรฉ de lโagriculture au cycle รฉconomique et reflet du cycle agricole. Contrairement aux mercantilistes qui prรฉconisent lโorigine de la richesse par lโaccumulation physique dโor ; lโor qui est le seul รฉlรฉment de la valeur, les physiocrates pensent que lโaccumulation de la richesse se base sur lโaccumulation de la valeur agricole, que seule la production agricole peut produire de la richesse. En effet, lโagriculture et ses รฉlรฉments caractรฉristiques sont les seuls capables de fournir la richesse ร une nation. Dโautres parts, la conception de lโorganisation รฉconomique prรฉfigure une fois entrรฉ dans les mรฉcanismes spontanรฉs du marchรฉ qui est guidรฉ par les produits quโon devrait vendre au marchรฉ. Pour les physiocrates, la seule activitรฉ rรฉellement productive est l’agriculture. La terre multiplie les biens : une graine semรฉe produit plusieurs graines. Finalement, la terre laisse un produit net ou surplus. L’industrie et le commerce sont considรฉrรฉs comme des activitรฉs stรฉriles car elles se contentent de transformer les matiรจres premiรจres produites par l’agriculture.
NOTION SUR LE TABLEAU ECONOMIQUE En 1758, pour que Quesnay prรฉsente ses recommandations รฉconomiques au Roi, il รฉlabore un tableau รฉconomique. Il sโagit dโune reprรฉsentation schรฉmatique dโun circuit รฉconomique dont les flรจches symbolisent les flux monรฉtaires, ce qui lui valut avec le surnom de zigzag. Ce flux monรฉtaire est issu du produit de la terre par sa culture, qui circule entre trois classes. Chaque classe ร la maniรจre dโun organe assure une fonction, le corps social assimilรฉ au corps humain fonctionne selon des lois naturelles que le tableau dรฉcrit. Quesnay distingue trois classes des agents รฉconomiques quโil dรฉfinit en fonction du rapport quโelles entretiennent avec la terre.
a) La classe productive : cโest la classe des paysans, par son travail, il cultive la terre en la mettant en valeur, elle assure la production agricole. cโest cette classe qui fait les avances et les dรฉpenses des travaux de lโagriculture et qui paye annuellement les revenus des propriรฉtaires terriens.
b) La classe des propriรฉtaires : cโest celui qui possรจde la terre, il sโagit de la noblesse et du clergรฉ. elle vit sur du surplus de valeur crรฉe et consomme les biens produits par les autres classes. Cette classe subsiste par le revenu ou produit net de la culture qui lui est verse tous les ans par la classe productive aprรจs que celle-ci a prรฉlevรฉ sur la reproduction quโelle fait renaitre annuellement des richesses nรฉcessaires pour se rembourser de ces avances annuelles et pour entretenir ses richesses dโexploitation.
c) La classe stรฉrile : qui nโa pas de lien direct et immรฉdiat avec la terre, son travail sert au mieux ร transformer le produit de terre. Il sโagit des artisans, commerรงants, financiers et manufacturiers. toute cette classe sociale occupe une place dans lโordre naturel que lui assigne sa fonction รฉconomique.
LA PENSEE POLITIQUE DES PHYSIOCRATIES
ย ย ย Les physiocrates considรจrent lโexistence de lโordre naturel dans le domaine รฉconomique. Comme ils ne considรจrent que lโagriculture comme base lโactivitรฉ productrice, cela implique que les physiocrates croient la vertu de lโordre naturel dans le secteur agricole. Lโordre naturel : une certaine conception de la nature, lโhomme et de la sociรฉtรฉ. Il existe des lois naturelles: ยซla lรฉgislation positive consiste donc dans la dรฉclaration des lois naturelles, constitutives de lโordre รฉvidemment le plus avantageux possible aux homme rรฉunis ยป en sociรฉtรฉ. (Droit Naturel). Les transgressions du droit naturel sont la source de tous les maux. Dโoรน une nรฉgation de lโhistoire et une immuabilitรฉ de lโordre des choses. Lโhomme est soumis aux lois naturelles, mรป par lโhรฉdonisme (il est dans la nature humaine de maximiser son intรฉrรชt personnel) et une certaine sociabilitรฉ (le XVIIIยฐ est le siรจcle de la bienveillance). La sociรฉtรฉ, rรฉgie par le contrat social, met en harmonie les intรฉrรชts particuliers et la sociรฉtรฉ; ยซ lโintรฉrรชt particulier est le premier lien de la sociรฉtรฉ; dโoรน il suit que la sociรฉtรฉ est dโautant plus assurรฉe que lโintรฉrรชt particulier est le plus abri ยป (Mirabeau). Les hommes sont รฉgaux, mais lโinรฉgalitรฉ est le fruit des diffรฉrences de milieu et de capacitรฉ dans le travail. Dโoรน lโidรฉe que la libertรฉ implique la libertรฉ de sa personne et celle des choses acquises par le travail. Toute atteinte ร la libertรฉ du commerce et de lโindustrie est une atteinte aux droits de lโhomme; la libertรฉ permet la concurrence et la diminution des coรปts. Il faut donc condamner les monopoles et privilรจges.
LES INDICATEURS DU DEVELOPPEMENT
๏ท Les limites du PIB par habitant : Le PIB par habitant est l’indicateur le plus utilisรฉ pour mesurer le dรฉveloppement รฉconomique. Il correspond ร une moyenne de revenu par habitant et ne fournit aucune indication sur les disparitรฉs au sein de la population. Il ne reflรจte pas non plus le niveau de vie rรฉel puisqu’il ne comptabilise pas l’รฉconomie informelle.
๏ท L’indicateur de dรฉveloppement humain : Les รฉconomistes de l’ONU ont รฉlaborรฉ un indicateur de dรฉveloppement humain (IDH); Les รฉlรฉments pros en compte dans le calcul sont : le PIB par habitant, le niveau d’รฉducation, le niveau sanitaire et l’espรฉrance de vie de la population. L’รฉvolution de l’IDH permet d’apprรฉcier l’amรฉlioration des conditions de vie d’un pays. Les indicateurs de pauvretรฉ humaine (IPH) : Dans les pays en dรฉveloppement, l’IPH-1 est construit ร partir de trois indicateurs :
๏ท la longรฉvitรฉ (pourcentage de dรฉcรจs avant 40 ans),
๏ท l’instruction (taux d’alphabรฉtisation des adultes),
๏ท conditions de vie.
Dans les pays dรฉveloppรฉ, l’IPH-2 agrรจge quatre indicateurs :
๏ท la longรฉvitรฉ (pourcentage de dรฉcรจs avant 60 ans),
๏ท l’instruction (taux d’illettrisme des adultes),
๏ท les conditions de vie (pourcentage de personnes vivant en dessous de la demi-mรฉdiane de revenu disponible des mรฉnages)
๏ท l’exclusion (taux de chรดmeur depuis plus de 12 mois.
LES DIFFERENTS NIVEAUX DE DEVELOPPEMENT
๏ท Les pays dรฉveloppรฉs : Dans les pays dรฉveloppรฉ, le systรจme รฉconomique permet de dรฉgager de nombreuses richesses. Une trรจs grande majoritรฉ de la population satisfait ses besoins vitaux. Les soins sont des services largement accessibles. Par ailleurs, la plupart bรฉnรฉficie d’un certain confort. Exemples : la plupart des pays de l’Union Europรฉenne, les รtats Unis, le Japon, la Corรฉe du sudโฆ)
๏ท Les pays รฉmergents (ou NPI) : Le groupe de nouveaux pays industrialisรฉs (NPI) est hรฉtรฉrogรจne. Il englobe des รฉconomies dont le point commun est une croissance industrielle trรจs rapide. Ce sont des pays trรจs exportateurs et fortement intรฉgrรฉs au commerce mondial. Leurs รฉconomies sont largement ouvertes aux capitaux รฉtrangers. Leur niveau de vie se rapproche de celui des pays riches. Exemples : Chine, Inde, Brรฉsil, Mexique, Argentineโฆ
๏ท Les pays en transition : L’expression ยซย transition vers le capitalismeย ยป dรฉsigne l’introduction des mรฉcanismes de marchรฉ dans tous les domaines de l’รฉconomie : libรฉralisation des prix, transfert du pouvoir รฉconomique de l’รtat au secteur privรฉ et ouverture sur l’extรฉrieur. Certains pays d’Europe centrale et orientale ont achevรฉ cette transition pour entrer dans l’Union Europรฉenne ร partir de 2004. D’autres, les exrรฉpubliques de l’URSS par exemple, se trouvent encore dans une phase transitoire. Le niveau de vie a tendance ร se rapprocher des pays dรฉveloppรฉs. Exemple : Les pays de l’Europe de l’Est – Ukraine, Hongrie, Roumanie.
๏ท Les pays en dรฉveloppement : D’aprรจs la classification de la Banque mondiale, les pays en dรฉveloppement regroupent des pays en situation intermรฉdiaire avec une croissance relative de leur รฉconomie qui les distingue des pays moins avancรฉs. Ils se situent en majoritรฉ en Asie, en Afrique et en Amรฉrique du sud. Le niveau de vie y est limitรฉ et la pauvretรฉ est รฉtendue.
๏ท Les pays les moins avancรฉs (PMA) Les PMA regroupent environ 2,9 milliards de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour. L’Afrique est le continent le plus concernรฉ par le sous-dรฉveloppement. Dans l’est et le sud de l’Asie, prรจs de 1,3 milliards de personne vivent en situation de dรฉnuement absolu. Les PMA constituent le groupe de pays le plus รฉloignรฉ du dรฉveloppement. Le systรจme รฉconomique de ces pays est trรจs limitรฉ. Beaucoup d’habitants vivent dans une pauvretรฉ extrรชme, ce sont les pays qui prรฉsentent les indices de dรฉveloppement humain (IDH) les plus faibles. Cette catรฉgorie de pays fut รฉtablie par l’ONU en 1971 Exemple : La plupart des pays d’Afrique – Angola, Comores, Madagarcarโฆ et d’Asie – Bangladesh, Nรฉpalโฆ
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I. LES MODELES THEORIQUE DE LโAGRICULTURE ET DU DEVELOPPEMENT
CHAPITRE I.THEORIE ECONOMIQUE SUR LโEXPLOITATION DES TERRES AGRICOLES
SECTION I. LES PHYSIOCRATES (1756 โ 1777)
I- 1. HISTORIQUE
I- 2. NOTION SUR LE TABLEAU ECONOMIQUE
I- 3. INTERPRETATION
I- 4. LE PRODUIT NET
I- 5. LA PENSEE POLITIQUE DES PHYSIOCRATIES
I- 6. LES IMPLICATIONS EN POLITIQUE ET ECONOMIQUE
SECTION II.LA THEORIE DE DAVID RICARDO
II- 1. CONTEXTE HISTORIQUE
II- 2. LA THEORIE
II-2- 1. Aspects gรฉnรฉraux
II-2- 2. La rente selon David Ricardo
II-2- 3. Les avantages comparatifs
CHAPITRE II. LA NOTION DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
SECTION I. LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
I- 1. GENERALITE
I- 2. LES CRITERES DU DEVELOPPEMENT
I- 3. LES INDICATEURS DU DEVELOPPEMENT
I- 4. LES DIFFERENTS NIVEAUX DE DEVELOPPEMENT
SECTION II. LA DISTINCTION ENTRE CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
PARTIE II. ORGANISATION SOCIO ECONOMIQUE ET POLITIQUE DE LโAGRICULTURE A MADAGASCAR
CHAPITRE III. LA PLACE DU SECTEUR AGRICOLE DANS LโECONOMIE MALAGASY
SECTION I. LE ROLE DE LโAGRICULTURE DANS LโECONOMIE
I- 1. LA GEOGRAPHIE ET LE SECTEUR AGRICOLE
I- 2. LA FORCE DES PAYSANS AGRICULTEURS
SECTION II.LA FAIBLESSE DE LA PRODUCTIVITE AGRICOLE
II- 1. CROISSANCE DE LA POPULATION RURALE ET IMMUABILITE DES STRUCTURES AGRAIRES
II-1-1. Inรฉgalitรฉ spatiale et saturation fonciรจre
II- 2. AGRICULTURE TRADITIONNELLE ET DE SUBSISTANCE
II-1-2. Le systรจme totalement dรฉpassรฉ
a. Le tavy
b. La culture itinรฉrante sur brulis de la savane
II-1-3. Le systรจme incohรฉrents
a. La riziculture irriguรฉe par submersion
b. La culture miniรจre sur les collines
CHAPITRE IV. LES LANCEMENTS DU DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION AGRICOLE
SECTION I. LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE (1960 โ 2009)
SECTION II. LE LANCEMENT DE PARTENARIAT PUBLIC PRIVE POUR ATTIRE LES INVESTISSEMENTS
II- 1. LANCEMENT DE FINANCEMENT PUBLIC DU SECTEUR AGRICOLE
II-1-1. La Politique publique du financement agricole
II-1-2. Les systรจmes de financement public
II- 2. LANCEMENT DU FINANCEMENT PRIVE DU SECTEUR AGRICOLE
II-2- 1. La contribution des Banques commerciales
II-2- 2. Entreprises agro-alimentaires
II-2- 3. Contribution de la microfinance au financement de lโagriculture
a. Le rรฉseau des CECAM
b. Le rรฉseau OTIV
c. Le rรฉseau TIAVO
d. Les rรฉseaux du CIDR
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXE
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