La crise de l’économie rurale et les mutations sociales: facteur de migration vers Ziguinchor

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Analyse théorique et conceptuelle

Cette partie s’attèle à clarifier des notions largement usitées mais difficilement conceptualisables. Il s’agit en effet d’essayer d’élucider le flou conceptuel qui entoure ces notions en vue d’une meilleure compréhension et analyse de la problématique. Parmi ces notions, nous avons notamment urbanisation, commune, quartier, ville, santé, population, territoire. Toutefois, nous ne perdrons pas de vue que ces notions même prises individuellement, s’inscrivent dans un cadre spatial d’où la primauté accordée à la notion de l’agriculture périurbaine dans ce présent travail de recherche. L’urbanisation22 est d’abord un processus spatial, celui « par lequel des hommes s’agglomèrent en nombre relativement important sur un espace relativement restreint ». Mais c’est aussi au processus social, générateur de contradictions : ethniques, linguistiques, professionnelles, de classe. C’est non seulement un pole d’attraction, mais aussi de diffusion ; c’est donc un phénomène culturel, lieu de métissage des mémoires.
L’article 71 du code des collectivités locales (2013) indique que La « commune est une collectivité locale, personne morale de droit public. Elle regroupe les habitants du périmètre d’une même localité composée de quartiers et/ou de villages unis par une solidarité résultant du voisinage, désireux de traiter de leurs propres intérêts et capables de trouver les ressources nécessaires à une action qui leur soit particulière au sein de la communauté nationale et dans le sens des intérêts de la nation .
Les quartiers et les villages constituent les cellules administratives de base dont le statut est déterminé par décret».23
Max Weber 24définit la ville comme un établissement dont les habitants sont engagés principalement dans des activités productrices non agricoles.
Les pays les plus urbains sont passés d’une population largement rurale à une population plus citadine, sans face transitoire. La croissance des villes était alors liée à l’urbanisation des économies. La croissance urbaine aujourd’hui n’est pas le développement de l’industrie, en Afrique qui explique la progression de la croissance urbaine, le modèle est donc différent. Dans les pays qui se sont urbanisés en premier, la majorité de la population est devenue citadine, et la population croit plus lentement. Il faut surtout voir désormais qu’à la campagne, ce sont les populations non agricoles qui sont les plus nombreuses. Sociologiquement, les populations rurales ont des modes de vie urbains, nombre d’entre elles travaillent de toutes façons en ville. Pour ces populations à urbanisation élevée va se produire un processus de desserrement des villes avec un éloignement des populations du cœur des villes au profit d’une large couronne périphérique, la périurbanisation.
La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. Cette définition est celle du préambule de 1946 à la constitution de l’organisation mondiale de la santé(OMS) qui n’a pas été modifiée depuis lors.
La population désigne l’ensemble des habitants vivant dans un pays, une région, une ville, un lieu déterminé.
Le territoire peut être défini selon les différents dictionnaires de la langue française établissant une corrélation entre la terre et leur occupant (dictionnaire universel, 1997), (le petit Larousse, 2010). Selon ces dictionnaires, le territoire serait ainsi une étendue de terre appartenant à un groupe humain, dépendant d’un Etat, d’une ville, d’une juridiction, etc.
On peut définir l’agriculture périurbaine 25de la manière suivante : l’agriculture périurbaine est une activité agricole entreprise dans l’aire périurbaine, c’est-à-dire à la périphérie d’une agglomération urbaine, là où la présence et l’extension de la ville influent directement sur les activités économique et sociale.
La définition plutôt indirecte de l’agriculture périurbaine en termes de localisation pose certains problèmes. Le terme d’ « aire périurbaine » ne peut pas facilement être défini ou délimité si ce n’est en recourant à des critères imprécis. Cette dénomination concerne une « zone grise » qui n’est ni complètement urbaine ni exclusivement rurale au sens traditionnel ; il s’agit tout au plus d’une aire rurale partiellement urbanisée. Quelle que soit la définition retenue, on ne peut éviter d’effectuer un choix quelque pour arbitraire. Néanmoins, il semble que cette approche soit intéressante car la majorité des mesures de politique concernant l’agriculture périurbaine tend à être mises en œuvre dans le cadre de limites précises.
L’agriculture périurbaine peut également être définie de façon plus directe ; par exemple, en tant « qu’agriculture subissant des effets contraires(en termes de couts, de terres soustraites à l’agriculture, de commercialisation, d’environnement, d’incertitude, etc.) du fait de la présence et de l’expansion de l’urbanisation ». Cette définition, parle souvent « d’agriculture agressée », met l’accent sur les principaux problèmes que pose la proximité urbaine et sur les symptômes qui apparaissent petit à petit dans l’agriculture de la région considérée. Une autre définition concerne directement certains rôles importants que joue l’agriculture dans l’aire périurbaine, par exemple produire certaines denrées particulières (notamment les légumes), céder à l’urbanisation des espaces pour la construction, assurer aux citadins de meilleures conditions d’existence (espaces verts, salubrité de l’air) etc. Ces définitions tentent de souligner les problèmes et le rôle particulier de l’agriculture périurbaine ; il pourrait être intéressant de les examiner plus attentivement. Dans le cadre de cette étude, nous nous sommes particulièrement intéressés à l’agriculture périurbaine, sans exclure celle urbaine. A cet effet, Mongeot(1994)26, le concept d’agriculture urbaine, dans sa définition la plus large, englobe une variété d’activités qui peuvent prendre place dans les limites ou en périphérie des agglomérations urbaines.
D’après Fleury et Donnadieu(1997), l’agriculture périurbaine, au sens strict étymologique, est celle qui se trouve à la périphérie de la ville, quelle que soit la nature de ses systèmes de production. Avec la ville, cette agriculture peut soit n’avoir que des rapports de mitoyenneté, soit entretenir des rapports fonctionnels réciproques. Dans ce dernier cas, elle devient urbaine et c’est cet ensemble qu’espaces cultivés et espaces bâtis participent au processus d’urbanisation et forment le territoire de la ville.
Pour Moustier et Mbaye (1999), l’agriculture périurbaine correspondant à l’agriculture urbaine selon la terminologie anglo-saxonne est considérée comme l’agriculture localisée dans la ville et à sa périphérie, dont les produits sont destinés à la ville et pour la quelle il existe une alternative entre usage agricole et urbain non agricole des ressources ; l’alternative ouvre sur des concurrences, mais également sur des complémentarités entre ces usages :
-foncier bâti et foncier agricole ;
-eau destinée aux besoins des villes et eau d’irrigation ;
-travail non agricole et travail agricole ;
-déchets ménagers et industriels et intrants agricoles ;
-coexistence en ville d’une multiplicité de savoir-faire dus à des migrations, cohabitation d’activités agricoles et urbaines génératrices d’externalités négatives (vols, nuisances) et positives (espaces verts).
Autrement dit, dans la mesure où la population urbaine s’accroit, une telle activité doit produire et ravitailler les citadins en produits agricoles frais. Ce sont ces derniers besoins qui doivent engendrer un impératif nouveau : maintenir l’agriculture dans et à la périphérie de la ville.

Méthodologie de recherche

Les données utilisées dans cette étude proviennent de trois sources principales :
De la revue documentaire, des entretiens et d’une enquête qualitative que nous avons effectuée auprès de 140 ménages, répartis sur l’ensemble des 8 quartiers de notre zone d’étude. Les quartiers sont choisis en fonction de leur exposition au phénomène de l’évolution spatiale de la ville de Ziguinchor et qui touche les espaces agricoles périurbains.
Les données recueillies de l’enquête ont trait aux perceptions des populations sur l’agression des terres agricoles par la commune.

La recherche documentaire

Pour effectuer ce travail de recherche, nous avons consulté plusieurs ouvrages, articles, thèses et mémoires en rapport avec l’agriculture dans sa globalité et en particulier l’agriculture périurbaine de par ces difficultés face à l’évolution spatiale de la ville de Ziguinchor dans différentes bibliothèques, services et centres de documentations notamment la bibliothèque universitaire (BU) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), celle de l’Ecole Supérieur d’Economie Appliquée (ESEA), le Centre de Suivi Ecologique (CSE), Centre de Promotion Agricole et Sociale (CPAS), Centre pour le Développement de l’horticulture de Dakar (CDH), Conseil pour le Développement de la Recherche en Science Sociale en Afrique (CODESRIA), Enda Tiers-Monde, Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), Institut de Recherche pour le Développement (IRD), Institut Sénégalais de Recherche Agronomique (ISRA) ainsi que la salle de travail du département de Géographie de l’UCAD. Nous avons également consulté l’internet afin de recueillir le maximum d’informations sur notre thème de recherche.
En effet, des difficultés sont à noter notamment les informations recueillies auprès de ces centres de documentations ne sont pas très satisfaisantes car il y a peu de chercheurs notamment géographes qui ont traité l’agriculture périurbaine face l’urbanisation galopante dans la commune de Ziguinchor.

Revue de la littérature

Dans ce TER, nous nous intéressons à la synthèse de document se rapportant à notre thème et notre zone de recherche: la commune de Ziguinchor se caractérise par la richesse et la diversité de ses vocations. L’agriculture est pratiquée par un certain nombre de ménages. Les basses terres, les parties inondables et marécageuses de la commune servent à la riziculture. La production arboricole pratiquée dans la périphérie de la commune, est constituée essentiellement de mangues, d’oranges, de mandarines et d’agrumes. Celle-ci, représente une source substantielle pour les populations. Aujourd’hui, ce secteur agricole est menacé par l’avancée du front urbain. Ainsi, Monique COORNAERT et Meyriem MORBIEU parlent de la ville qui mange la campagne lorsque la dépendance de la campagne à la ville ne fait que s’accroitre alors que se développe l’urbanisation. Dans la mesure où entrée dans une économie d’échange, la société agraire a perdu son autarcie, elle doit toujours combattre son partenaire pour maintenir la parité. Plus souvent, le mode d’enrichissement de la ville a permis à celle-ci d’imposer ses règles, notamment grâce à l’approvisionnement du sol. Bien qu’en toute logique, la ville soit la demanderesse de subsistance à la campagne, ce n’est l’offre qui régie les rapports. Le demandeur oriente la production agricole et les prix. La très vieille opposition ville-campagne mérite une nouvelle analyse. Pour P. RAMBAUD le problème ne se pose pas en ces termes. Quels soient ses rapports et liens à la ville, la société rurale avait réussi à se créer son univers qui lui conférait une personnalité, mieux encore, une autonomie. « Chaque société rurale a un ensemble de traits communs mais fondamentaux, qui la distinguent des autres.»Loin d’être homogène, la société rurale se démultiplie en autant de cas particuliers. Or, cette singularité acquise grâce à l’adaptation des êtres et de leur travail à un paysage, à un climat, à une production spécifique, est mise en échec par l’urbanisation. En effet, tout ce qui est urbain pénètre la campagne, en franchit les limites, la ville viole les isolements par ses services et ses slogans, ses moyens de communication et ses attractions.
La consommation d’espace par la ville est la résultante de la croissance démographique et du développement économique. Chaque urbain consomme une part importante au sol, tous usages confondus, à l’exception des besoins de l’agriculture et des grands équipements communaux, aéroport, terrains militaires, etc. Seymour TOLL (1969). Le fait qu’une ville en expansion entraine à sa périphérie une surface de friche aussi importante que la surface urbanisée : agriculture et foret disparaissent longtemps avant l’occupation urbaine effective. Ce phénomène très développé aux Etats-Unis où l’abandon des terres agricoles autorise le gaspillage, offre un paysage déplorable. Les villes Européens provoquent aussi cette désertification ; par exemple E.Sermonti a montré que, dans la banlieue romaine, pour chaque parcelle occupée par l’expansion urbaine, il y en a vingt abandonnées par l’agriculture en vue d’une future utilisation Enrico SERMONTI (1964).
Il ya un siècle environ Von THUNEN avait observé que l’intensité de l’agriculture était fonction de la distance aux centres urbains, cette intensité étant maximale à proximité immédiate de la ville et décroissant progressivement au fur et à mesure qu’augmentent les couts de transport impliqués par la distance. De sa part, Marie-Elaine Boily (2012), depuis toujours, la ville et l’agriculture entretiennent des rapports essentiels. D’un coté, les activités agricoles profitent de la proximité du marché, des faibles couts de transport et de la qualité des sols. De l’autre, les habitants des villes ont besoin des produits agricoles pour se nourrir. Au Québec, dans les années 1960 et 1970, l’étalement urbain s’est toute fois accéléré considérablement et a transformé de façon irréversible les terres agricoles qui assuraient autre fois l’approvisionnement alimentaire de la population citadine. Devant les répercussions négatives de ce développement sur les territoires agricoles, le gouvernement québécois adopte en 1978 la loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. Cette loi produit de nombreux effets positifs sur les territoires agricoles autour des villes, mais l’agriculture que l’on y pratique fait toujours face à certaines contraintes qui perturbent son développement et sa pérennité.
La question des territoires, de leur destination et de leur aménagement, est devenue cruciale. Elle est intimement liée à l’évolution démographique. C’est ainsi que toutes les études prévoient le doublement de la population urbaine en Afrique, au cours des 25 prochaines années. Si le phénomène n’est pas nouveau, cette croissance démographique considérable doit inlassablement être évoquée, dès lors qu’elle est associée à la question des territoires africaine. Par Samir Amin (1989), reconnaissance au départ que les stratégies de développement mises en œuvre en Afrique de puis l’indépendance n’ont ni donné la priorité première à la révolution agricole, ni véritablement mis l’accent sur une industrialisation accélérée, mais ont tout simplement poursuivi le modèle colonial l’intégration du continent au système mondial. Les résultats catastrophiques de ce choix sont aujourd’hui évidents. De surcroit les politiques dites de « réajustement » imposées dans ces conditions de crise générale par le FMI et la banque mondiale (BM) ne peuvent qu’aggraver le désastre27.
La faillite du « développement » a été plus dramatique pour l’Afrique que pou toute région. L’Afrique n’a pas encore amorcé sa révolution agricole sans la quelle aucun développement n’est concevable. La production et la productivité par famille rurale est restée stagnante et a même décliné dans certaines régions. Dans ces conditions, l’émigration rurale n’est pas ici le produit d’une surpopulation relative créée par un progrès agricole réalisé dans l’inégalité sociale, mais, à l’opposé, une fuite désespérée de populations, cherchent à s’évader de la famine. Ce type d’émigration engendre une urbanisation monstrueuse, sans espoir que l’industrialisation puisse en absorber le flux, et sans générer une source quelconque de financement de nouvelles activités Samir Amin (1989).
Désiré GAIGNEAUX dans son ouvrage intitulé : Agriculture premier impératif du développement, s’intéresse à la lutte contre la faim et le sous développement en énonçant une vérité, affirmant que l’«agriculture est la mère et la nourrice de tous les arts ». Lorsqu’elle prospère, ceux-ci prospèrent aussi ; lorsque le sol doit rester inculte, on peut dire que s’arrête toute autre activité pratique sur la terre et sur la mer. Comme il l’avait dit aussi le développement de l’agriculture était la clé de voute de l’essor général d’une nation, elle permettrait de disposer d’un excédent économique, c’est-à-dire de posséder des biens matériels en quantités supérieures à celles qui sont nécessaires pour couvrir les besoins physiologiques et autorisait le développement d’autres activités d’ordre intellectuel et artistique. L’agriculture doit fournir plus de denrées alimentaires pour faire face à l’augmentation actuelle de la population. Les politiques publiques et les organisations de producteurs reconnaissent de plus en plus le caractère multifonctionnel de l’activité agricole. Ainsi, elles essaient de prendre en compte les diverses fonctions remplies par l’exploitation agricole : production de biens et de services agricoles, entretien des paysages et des ressources naturelles, participation d’une activité sociale en zone rurale28.
A cet effet, la tache prioritaire de la révolution agricole, qui s’imposera encore pour plusieurs décennies à venir, est certes une tache complexe et multidimensionnelle. Elle a sa dimension technologique : quels types d’équipements et d’inputs (contrôle de l’eau, de la chimie, etc.), peuvent apporter une amélioration simultanée de la production par agriculteur et par hectare. Ces choix techniques imposent à leur tour des politiques économiques adéquates de soutien : le choix des prix et de structures du revenu qui induisent des comportements en accord avec les objectifs, celui de politiques industrielles et modèles de financement adéquats, etc. A leur tour, les politiques économiques ont un sens sociale et po litique : quels types de contrôle social rural (organisation de la propriété et de l’exploitation, rentes foncières et salaires agricoles, coopératives de crédit, de commercialisation ou même de production, etc.) peuvent aider à aller dans le sens du changement souhaité (ou au contraire l’handicaper!). Le rapport de la BM intitulé : Pour un développement accéléré dans l’Afrique sub-saharienne, constitue un bel exemple de cette substitution de « recettes techniques » à l’analyse des causes et des racines de la faillite du développement africain Samir Amin (1989). 29
La croissance urbaine au Sénégal est relativement rapide. En 1960, la population rurale représente 77,1% de la population totale, en 1970 seule 70% de la population est rurale. Selon le RGPH de 1988, 60% de la population totale vivait dans les campagnes. Mais selon le plan d’action foncier, « en 2006, seule 55% de la population totale sera encore rurale ». Donc si la tendance n’est pas inversée, il y aurait en 2015 plus de Sénégal dans les villes que dans les campagnes. Le grignotage des campagnes par la ville est lié à et un double mouvement d’exode rural et d’urbanisation de campagnes dont le paroxysme est atteint en 1990 avec la vague de municipalisation que l’on a évoquée avec les « communes rurales » Gueye M. B. et Tall S. M. (2005).
L’avancée inexorable de la ville sur les espaces ruraux et l’urbanisation des campagnes sont autant de conséquences directes de la crise de l’agriculture dont le paroxysme est atteint lors de la grande sécheresse de 1973. Avec la crise de l’arachide qui était son moteur, l’agriculture est en panne au Sénégal. Cette panne « sèche » est d’abord liée à la baisse de la pluviométrie mais aussi à la baisse de la fertilité des sols et son corollaire la baisse des rendements que n’ont pu juguler ni la mécanisation amorcée de l’agriculture (action de la SODEVA), ni la colonisation de nouveaux espaces (expérience des Terres Neuves) vers l’Est du pays. La baisse des rendements n’avait été palliée jusque là qu’avec l’extension des surfaces emblavées. La culture arachidière vorace en terre, éprouvante pour les sols dior peu riches en éléments minéraux n’a pu maintenir des rendements moyens que grâce à des jachères longues hypothéquées aujourd’hui par la pénurie foncière. Selon le rapport du cabinet PANAUDIT de 1996, dans la région de Thiès, les superficies moyennes emblavées à l’arachide ont baissé de près de 26 hectares entre 1960/1970 et 1980/1994. Le cabinet PANAUDIT « montre aussi que la production d’arachide proches de leur terroir. Selon le cabinet PANAUDIT, « la région de Thiès connait actuellement la plus forte densité rurale. C’est également une zone où les conflits entre collectivités locales sont très aigus du fait du découpage administratif qui sépare certains villages de leur de culture traditionnelle (problème entre Nguéniène et Fadiouth, entre M’bour et la communauté rurale de Malicounda). Les établissements hôteliers de la SAPCO, occupe de vastes superficies de même que les concessions foncières de l’usine de phosphates de Taïba. L’accès au foncier pour des objectifs touristiques prend le dessus sur la production agricole » Gueye M. B. et Tall S. M. (2005). C’est la loi coloniale de 1930 dite loi n°30/1930 qui a mis fin au « goor moom » ou droit de hache. Ainsi, les zones de contact entre les quartiers périphériques des villes dynamiques et les terroirs en crise des communautés rurales sont des lieux d’observation privilégiés de la pression foncière, de l’enchevêtrement des mécanismes de production foncière urbaine et rurale et de l’ambiguïté des rapports entre les collectivités locales imbus du rôle nouveau que leur offre la décentralisation en matière de gestion foncière.
L’agriculture constitue un facteur incontournable pour une sécurité alimentaire et un développement durable. Elle occupe une place primordiale dans les pays en voie de développement, notamment au Sénégal avec 60% de la population (Diop N, 2000). Cette activité, la première du secteur primaire, est composée de l’agriculture de rente et de l’agriculture vivrière. Les statistiques économiques révèlent qu’en 2004 le secteur agricole occupait plus de 33,1% des actifs dont 62,1% dans le sous secteur de l’agriculture vivrière (ANSD, 2005). Cependant, cette agriculture est confrontée à un problème climatique depuis plus de trois décennies, « La variation pluviométrique interannuelle en Afrique de l’Ouest préoccupe les populations. Le déficit pluviométrique qui s’est amorcé en 1968, s’accompagne d’un desséchement de la zone soudano-sahélienne » (Sagna P., 1988). En effet, la péjoration climatique qui s’évit en Afrique au Sud du Sahara depuis la fin des années 1960, n’épargne pas le Sénégal. Cette anomalie climatique reprendre les termes de Raison J. P. (1974), cité par Leroux M. (1980), a fait l’objet de plusieurs études. Elle se manifeste par une baisse de la pluviométrie. Dans les années 1970, on a noté en Afrique l’Ouest, une baisse des précipitations d’environ 180mm en moyenne Tapsoba D. (1997). Cette péjoration climatique entame aujourd’hui largement la production agricole qui est l’une des principales sources d’alimentation et de revenu. Au Sénégal, l’agriculture dépend essentiellement de la pluviométrie et de ses variations. En effet, 96% des espaces cultivés sont réservés aux cultures sous pluie Diop M., Reyniers F.-N. et Sarr B. (2005). Cette dépendance de l’agriculture à la pluviométrie pose le problème de la sécurité alimentaire en année de pluviométrie déficitaire. La variabilité interannuelle influe sur les rendements et les productions. Cependant, l’influence la plus déterminante est liée à la mauvaise répartition des pluies et à ses aléas

Le conflit casamançais facteur de migration

Depuis le début des années 80, un conflit armé visant l’indépendance de la Casamance prévaut dans la partie sud du Sénégal. Les causes du conflit sont complexes. Selon Desmarchelier (2001), les facteurs historiques, économiques, sociaux notamment le chômage des jeunes, les problèmes fonciers et culturels comme le rejet des spécificités locales sont à l’origine du conflit armé qui a engendré des impacts négatif sur l’environnement de la région. Les exactions et l’insécurité ont fait fuir les habitants et conduit à l’effondrement des systèmes de production traditionnels. Dans de nombreux endroits, les infrastructures sociales et économiques, les puits, les écoles, centre de santé, digues et voies de communication sont abandonnées ou détruites. A cet effet, il faut ajouter la détérioration du tissu social et des valeurs culturelles en raison des persécutions, des dénonciations et de la violence. Les écoles, les centres de santé, digues et voies de communication sont abandonnées ou détruites. A cela, il faut ajouter la détérioration du tissu social et des valeurs culturelles en raison des persécutions, des dénonciations et de la violence36.
Le programme de relance des activités économiques en Casamance (PRAEC, 2002) concluait son rapport sur les conséquences sociales de trois décennies de conflit dans la région de Ziguinchor en ces termes : « cette partie sud du Sénégal, a vu la quasi-totalité de ses activités ralenties, voire arrêtées, son avenir hypothéqué (…) plusieurs années d’efforts soutenus, d’investissements importants ont été brutalement réduit à néant (…). Au plan économique, la situation d’insécurité, l’apparition du phénomène des mines ont été le prétexte pour la réduction de l’assistance technique par l’Etat ou par les organisations non gouvernementale (ONG), de l’arrêt de certains investissements, de la délocalisation de certains programmes de développement vers des cieux prétendument plus sécurisants37. » Pour reprendre Jean Claude Marut (2002), le conflit a asphyxié socialement et économiquement les populations même si l’objectif était d’asphyxié financièrement le régime Sénégalais. Bien souvent en Afrique, les dissidences territoriales se justifient par un ensemble de spécificités, voire singularité historiques, culturelles, économiques et sociales plus ou moins anciennes.
Au cours des trois décennies de conflit armé et sur l’ensemble des zones stratégiques, la violence des affrontements a entraîné un exode de 60 000 à 80 000 personnes, l’abandon de près de 231 villages, le déplacement de 4000 élèves et leur hébergement dans des abris provisoires (Robin et Ndione, 2006).
Les personnes déplacées sont réparties entre les pays limitrophes notamment Gambie, Guinée Bissau et les zones sécurisées comme les villes. A cet effet, la ville de Ziguinchor a accueilli des milliers de personnes déplacées vivant surtout dans les quartiers périphériques défavorisés. A cela, on peut ajouter une partie de la population bissau-guinéenne fuyant les fréquents coups d’Etat dans ce pays et qui trouve ainsi refuge à Ziguinchor (Marut, 2010). L’ONG APRAN/SDP notait en 2009 le déplacement à Ziguinchor de 23 villages avec 995 familles soit 10522 personnes.
Ces déplacés s’établissent souvent à la périphérie de la ville au visage souvent semblable à leurs localités d’origine et où, ils peuvent, dans une moindre mesure, continuer à pratiquer leurs activités agricoles. Toujours dans ce contexte de migration, plus de 54% des chefs de ménage sont installés dans la périphérie sud de Ziguinchor au cours de la période 1991-200038. On les retrouve dans les quartiers de Grand-Dakar, Grand-Yoff, Peyrissac, Kandialang, Lyndiane, Néma-Kadior, Diéfaye, Kandé, Djibock, Keynia39. Ils vivent dans des zones souvent dépourvues d’infrastructures de base et dans des conditions de promiscuité, de précarité et font face à de nombreuses difficultés. En effet, ne pouvant pas payer le loyer ni construire de maisons sur des terres non encore attribuées, ils s’installent dans des quartiers non lotis. Cet afflux massif de ruraux à Ziguinchor et la croissance démographique de la ville relativement importante sont à l’origine de la multiplication de constructions anarchiques.
Les activités économiques de la commune de Ziguinchor constituent l’un des aspects les plus essentiels qui attirent d’énormes flux migratoires. Dans ce contexte, elles permettent la détermination de secteurs d’activité. En effet, la situation de la ville de Ziguinchor dans un contexte climatique subguinéen et la faiblesse de son tissu industriel font que l’essentiel de sa population est encore tourné vers le secteur primaire (agriculture et pêche). Ainsi, la nature de l’emploi a une importance capitale dans les mécanismes du modèle de vie urbaine. Elle détermine également les possibilités d’amélioration des conditions de vie des citadins. La commune de Ziguinchor présente l’ensemble des secteurs d’activité. Cependant, les services et l’informel restent majoritaires. Le secteur primaire occupe une part importante de la population à travers l’agriculture et la pêche. Il emploie 28 % de la population.
Le secteur secondaire est encore faible à cause de l’état balbutionnaire de l’industrie. Il n’emploie que 24 % des habitants.
Avec 48 % de la population, le secteur tertiaire occupe le plus de personne dans la population active à travers les services et le commerce40.
Par ailleurs, le tourisme et l’artisanat constituent aussi un pilier dans l’économie de la commune même s’ils restent encore handicapés par le conflit casamançais. Ceci nous permet d’expliciter comment Ziguinchor est devenue une ville d’accueil : à la recherche de travail pour certains, de refuge pour d’autres.

Analyse de l’aspect environnemental

Le profil topographique et les caractéristiques de l’habitat

La ville de Ziguinchor est réputée pour son type de relief particulier. En effet, elle est édifiée sur un lieu de resserrement de l’estuaire casamançais. C’est donc un lambeau de l’ancienne terrasse ouljienne située au dessus des hautes marées constituant le site initiale. Ce dernier est ainsi composé d’un relief peu accidenté, constitué de plateaux dans la partie Sud de la commune et de dépressions inondables, surtout, dans le Nord (figure3).
L’importance relative des précipitations au cours des dernières années renforcées par un sol argileux au niveau des zones marécageuses ne favorisent pas l’implantation humaine.
En effet, la ville de Ziguinchor est construite sur un bas plateau subdivisé en deux sous ensembles (plateaux de Peyrissac et de Néma) de par et d’autre de la cuvette de Tilène (fig.3). Ce plateau domine des terrasses souvent inondées en saison des pluies. Ces terrasses de 4 à 5 m d’altitude ceinturent la ville par l’Est, le Nord et l’Ouest, en longeant respectivement les cours d’eau de Boutoute, de la Casamance et de Djibélor. En plus, le tiers de la superficie de la ville est constitué de bas-fonds (Bruneau, 1979) dont certains ont fait l’objet d’occupation aux fins d’habitation d’où le risque d’inondation.
Ziguinchor s’est développé sur le fleuve Casamance dans le cadre global de l’environnement naturel amphibie des « rivières du sud ». La ville est née en un point de resserrement extrême de l’estuaire de la Casamance dû à l’avancée vers le Nord des bas plateaux méridionaux. De par là, se trouve le dernier site en aval où la terre ferme est le plus proche de la berge vaseuse. Ainsi, si l’on exclut la Pointe Saint Georges et Karabane qui sont d’anciens cordons dunaires dont l’exiguïté ne se prête pas à une véritable création urbaine. Autre avantage supplémentaire du site de Ziguinchor, les vasières étaient absentes de la zone basse bordant immédiatement le fleuve. En tenant compte du lotissement, de l’état du bâtiment, de l’accès à l’eau potable et à l’électricité, du niveau d’assainissement etc., du revenu des ménages la commune de Ziguinchor peuvent être scindée en quartiers de haut, moyen et bas standing.
L’habitat de la ville de Ziguinchor occupe environ 1 920 ha et reste dominé par trois types, chacun d’eux revêtant des caractéristiques spécifiques. D’abord, il ya l’habitat moderne, caractérisé par des bâtiments en dur, harmonieux, clôturés, bien structurés et bien alimentés en eau potable et en électricité. Il est généralement bien assaini et dispose d’une voirie régulière. Ce type d’habitat est surtout présent dans les quartiers de haut standing. En suite, on retrouve un habitat à la fois moderne et traditionnel, généralement dans les quartiers de moyen standing. Même s’il tend de plus en plus à se moderniser avec l’apparition de plus de bâtiments en dur et en zinc, ce type d’habitat est moins viabilisé, moins desservi, moins harmonieux, bref moins régulier que le précédent. En fin, nous avons un habitat traditionnel, surtout dans les quartiers de bas standing. Il est caractérisé par une occupation désordonnée, lâche, voire même anarchique avec de nombreux bâtiments précaires et souvent construits en banco. Cet habitat s’est souvent développé de manière spontanée, sans respect des normes urbanistiques, et de ce fait, dans des zones de rizières et non ædificandi. Il souffre d’une carence d’équipements et d’infrastructures de tout ordre. Ainsi, il est victimes des inondations et surtout du ravinement de ses routes de latérites, ce qui contribue énormément au processus de colmatage des canaux d’assainissement.
Le tableau n°3 illustre que le haut standing est composé par les H.L.M., également appelés « cités ». Le moyen standing est constitué par les quartiers de l’épine dorsale, qui sont populaires, périurbains et densément peuplés. Le bas standing englobe les quartiers souvent qualifiés de spontanés et de périruraux. Ce sont des quartiers généralement développés dans des zones de rizières, voire non ædificandi. Ainsi, Les deux derniers types (moyen et bas standing) auront plus d’impact sur le transport des débits solides colmatant les canaux car ils se sont développés, dans la plus part des cas, sans tenir compte des règles d’aménagement urbain, intensifiant ainsi le ruissellement urbain.
La figure 4 illustre la topographie de la ville de Ziguinchor. C’est ainsi que, les terres basses partent les berges du fleuve jusqu’ à 4 ou 5 m d’altitude41 . L’extension de la commune le long du fleuve est limitée, à l’est comme à l’ouest, par les dépressions inondables des marigots de Boutoute et de Djibélor, qui se confondent avec les basses riveraines de ce fleuve. Elle domine les anciennes vasières de 2 ou 3 m et entre dans les dépressions constituant l’ancien héritage hydrographique (notamment la cuvette centrale de Tilène qui reçoit les eaux ruisselantes des plateaux environnants). Les zones basses et sableuses ne sont pas frappées par la marée (non salée) mais sont soumises à l’humidité, du fait notamment de la faible profondeur de la nappe phréatique et des inondations résultant de l’hivernage. Ce relief, globalement constitué de plateaux au sud et de terres basses au nord, favorise le ruissellement, c’est-à-dire un cadre propice au transport des débits solides, se traduisant par le colmatage des canaux d’assainissement. Il configure un réseau hydrographique assez dendritique.

Le profil sociodémographique

Marquée par des origines portugaises et françaises, Ziguinchor est aujourd’hui le fac-similé de plusieurs années d’afflux migratoires, la somme de strates multiples qui s’y sont superposées à une cadence de plus en plus rapide (Bruneau, J.C.1979). Cette situation est d’autant plus frappante que les crises climatique et surtout politique ont largement contribué au renforcement du poids démographique de la ville au cours des dernières décennies. Sa population étant essentiellement d’origine rurale, des quartiers d’habitations relativement précaires se sont développés et représentent actuellement plus des 3/4 de l’armature urbaine. Il s’agit des quartiers de Colobane, Djirigho, Lyndiane, Kandé, Kandialang, Djibock, Diéfaye, Néma et Keynia (Coly, 2007)42. Beaucoup de ces quartiers ont conservé des traits essentiellement ruraux et se sont souvent développés dans des zones inondables. Ils abritent l’essentiel des nouveaux citadins, tout comme les classes urbaines pauvres et en mal d’intégration. S’adaptant difficilement à leurs nouvelles conditions de vie et ne pouvant pas reconduire les mêmes activités que celles qu’ils menaient dans leurs terroirs d’origine, les habitants de ces quartiers sont souvent soumis à une pauvreté accrue. Les difficultés qu’ils rencontrent notamment, en termes de précarité du statut foncier ou même de l’habitat (en banco ou en paille), d’assainissement, d’accès aux facteurs de production, aux soins de santé, sont devenues structurelles. Les espaces momentanément inoccupés servent de zone de culture. Ces néo-citadins sont en situation de vulnérabilité, en se sent qu’ils sont marginalisés par une ville qui n’offre comme opportunité qu’une agriculture périurbaine de survie pour des populations qui sont provisoirement installées et qui n’attendent l’accalmie pour retourner dans leur terroir d’origine (Sy, 2011)43. Ceux qui s’activent dans l’agriculture périurbaine.

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Table des matières

I. PROBLEMATIQUE
1. Contexte
II. Analyse théorique et conceptuelle
1. Objectifs de recherche
2. Hypothèses de recherche
III. CADRE METHODOLOGIQUE
1. Méthodologie de recherche
2. La recherche documentaire
3. Revue de la littérature
4. La méthode quantitative
5. Méthode qualitative
6. Méthode d’échantillonnage
7. Questionnaire administré aux chefs de ménage de la ville de Ziguinchor
8. Guide d’entretien soumis aux délégués de quartiers
9. Guide d’entretien soumis à l’équipe municipale de Ziguinchor
10. Guide d’entretien soumis aux chefs des services du domaine, du cadastre et de l’urbanisme
11. Traitement et analyse des données
Première partie : La crise de l’économie rurale et le conflit casamançais
Chapitre 1 : La crise de l’économie rurale et les mutations sociales: facteur de migration vers Ziguinchor
I. Les aspects du climat
II. Le conflit casamançais facteur de migration
Chapitre 2 : Analyse de l’aspect environnemental
I. Le profil topographique et les caractéristiques de l’habitat
II. Le profil sociodémographique
DEUXIEME PARTIE : LES EFFETS DE L’URBANISATION SUR LES SURFACES AGRICOLES
Chapitre 1 : La croissance démographique et l’étalement de la ville vers la périphérie
I. L’évolution démographique et la structure spatiale
II. Caractéristiques des quartiers
Chapitre 2 : L’analyse de la situation foncière agricole de la ville de Ziguinchor
I. Les superficies agricoles en péril
II. Accès à la terre : le recul des terres Agricoles
TROISIEME PARTIE : AGRICULTURE PERIURBAINE EN SURSIS ET L’UTILISATION DES PESTICIDES 
Chapitre 1 : L’évaluation de la contribution de la production agricole sur l’approvisionnement des marchés urbains
I. La baisse de la production pour l’approvisionnement des marchés urbains
II. La hausse des prix des produits agricoles
Chapitre 2 : L’utilisation des pesticides dans l’agriculture périurbaine
I. La pollution de l’environnement
II. Les risques de contamination humaine
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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