L’Espace Vallès à Saint-Martin-d’Hères
Présentation du lieu d’accueil
Les origines de l’Espace Vallès
C’est en 1990 que Jo Blanchon, maire de Saint-Martin-d’Hères de 1971 à 1998, porte la volonté d’ouvrir une salle d’exposition polyvalente au 14 place de la République. Son attrait pour les arts plastiques mais également son engagement militant communiste l’incitent à appliquer une politique culturelle rendant l’art accessible au plus grand nombre. À ses débuts, le lieu accueille à la fois des expositions artistiques, et des projets municipaux comme des présentations de maquettes d’urbanisme. N’ayant pas été pensé pour cet usage polyvalent, l’Espace Vallès se recentre par la suite sur sa fonction première : une galerie d’art, entièrement consacrée à l’art contemporain. Les institutions soutiennent financièrement ce projet avec des subventions, notamment le Ministère de la culture, la Région Rhône-Alpes , et le Département de l’Isère. La galerie étant un équipement municipal en régie directe , la ville lui octroie chaque année un budget dédié à ses activités. Grâce au soutien financier de ces institutions et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), l’Espace Vallès est très vite reconnu galerie d’art contemporain.
Les réalités ouvrières et rurales que connaît la ville de Saint-Martin-d’Hères depuis l’essor de l’industrie à la fin du 19ème siècle s’allient dans les années 60 à des réalités universitaires avec la création du domaine universitaire. À cette même période, la croissance démographique de l’agglomération grenobloise impacte la population martinéroise. La politique communiste de la ville a pu très vite s’appuyer sur ces différentes identités pour suivre l’évolution de la société. Aujourd’hui, Saint-Martin-d’Hères n’est plus une ville ouvrière, elle fait partie de la métropole Grenoble-Alpes, les préoccupations des élus ont donc évolué avec le temps. Les politiques culturelles n’ont jamais été en rupture, mais se sont renforcées à partir des idées initiales en ce qui concerne la culture et son rapport avec ce que peut être une société. Ce qui est nécessaire à la population a toujours été la préoccupation principale des différents politiques de la ville de Saint Martin-d’Hères, et la pratique culturelle est sans aucun doute une nécessité. Pour alimenter cette expression culturelle, la ville a, dès 1967/1970, mis en place la politique du 1 % artistique . A cette période, la ville a connu un fort accroissement de sa population et a construit une école par an pour répondre aux besoins de cette population grandissante. C’est donc naturellement sur les murs de ces écoles que les artistes déployaient leurs travaux, encouragés, voire subventionnés, par l’État. Le 1% artistique marque la première rencontre officielle entre le milieu artistique, ses professionnels plasticiens et les habitants de Saint-Martin-d’Hères. La relation entre la population martinéroise et le milieu culturel s’étoffe avec les années, grâce à de nombreux projets concernant les représentations culturelles de la place du plasticien dans la ville : diverses sculptures et installations artistiques installées dans les zones industrielles de Saint-Martin-d’Hères et dans les collèges et des logements sociaux transformés en ateliers d’artistes dans le quartier Renaudie en sont des exemples. Ces différentes actions, directement commandées par les élus, révèlent un certain rapport des municipalités successives à la population et à l’éducation populaire. Comme me l’a confié José Arias, élu de la ville de Saint-Martin-d’Hères de 1983 à 2014, d’abord adjoint à la jeunesse puis à la culture sous le mandat du maire Jo Blanchon : « L’éducation populaire à Saint-Martin-d’Hères se traduisait, effectivement, par des volontés de pratiques culturelles avec les habitants. » . Des ateliers de pratiques théâtrales et des ateliers d’artistes faisaient donc partie du quotidien des habitants dès les années 80 et leur permettaient d’exprimer une envie artistique, voire picturale. L’envie de diffuser et de permettre la création artistique s’est faite de plus en plus présente et en ce sens, la ville opte pour une politique volontariste qui l’amène à racheter un cinéma en 1987 : Mon Ciné, cinéma municipal, aujourd’hui labellisé Art et Essai . Le soutien des Ministères de l’époque, notamment Jack Lang qui appuie la possibilité d’une meilleure accessibilité à la culture , encourage José Arias, dès son mandat à la culture en 1989, à imaginer une forme de structure qui s’émancipe d’une culture traditionnelle, en allant vers une offre plus accessible – grâce à la présence de la culture au cœur de la ville – en s’inscrivant de manière permanente sur le territoire. Il pense un lieu consacré à l’art contemporain, à la création artistique. « Comment aider des jeunes plasticiens à avoir un premier vernissage, une première accroche? ».
Le fonctionnement de la galerie
Depuis ses débuts, l’Espace Vallès est donc un équipement municipal. Le projet a été pensé par les élus, et soutenu par les artistes locaux. Pourtant, en quoi l’appartenance du lieu at elle une importance pour son fonctionnement?
En raison de son statut municipal, la galerie fonctionne comme tout autre équipement de la ville. Elle fait partie d’un service, la Direction des affaires culturelles (DAC), gérée par Charles Quénard. Le fonctionnement municipal repose sur un organigramme pyramidal avec des directions générales, des directions et des services mais il n’y a pas de hiérarchie entre les équipements culturels rattachés à la DAC de Saint-Martin-d’Hères. Des coordinations entre les équipements sont organisées pour répondre aux besoins de chacun, et afin d’entretenir la transversalité entre les différents services culturels, le directeur des affaires culturelles fait des points bi-mensuels avec les responsables de chaque structure.
L’Espace Vallès, sa première année, était géré par un comité d’artistes qui se mettaient d’accord quant à la programmation et au fonctionnement de la galerie. Très vite, une personne a été nommée à la direction : Anne Abou, qui restera directrice artistique pendant vingt ans, jusqu’en 2010. Aujourd’hui, l’équipe de l’Espace Vallès est composée de deux personnes.
Frédéric Guinot, directeur artistique, et Bertrand Bruatto, responsable administratif. Ils ont tous les deux le statut de fonctionnaire de catégorie C. Chacun gère une dimension de la galerie, dans une idée de complémentarité. Le directeur artistique, Frédéric Guinot, est responsable de la programmation : il prospecte, visite des ateliers, rencontre les artistes pour éventuellement les exposer à la galerie. Bertrand Bruatto gère les documents administratifs, notamment les dossiers de demande de subvention, la comptabilité, les contrats avec les artistes… Leur poste comprend également une partie technique : les accrochages et montages d’expositions sont faits par leurs soins, en coordination avec l’artiste exposé. C’est donc une équipe polyvalente qui gère, organise et fait prospérer l’Espace Vallès depuis trente ans. Le fonctionnement de la galerie est identique depuis sa création. Il y a cinq expositions par an, d’une durée de deux à trois mois chacune, avec une pause estivale dans les horaires d’ouverture. La programmation se veut éclectique, tant en termes de domaines artistiques (peinture, photographie, sculpture, installation, gravure…) que d’artistes exposés (femmes ou hommes, de l’agglomération grenobloise ou non).
En trente années d’existence donc, l’Espace Vallès aura présenté 138 expositions, personnelles ou collectives, accueilli 325 artistes, édité 110 catalogues ou plaquettes d’exposition et proposé 150 conférences d’histoire de l’art en lien avec les artistes invités.
En plus de son soutien à la création en produisant et finançant des travaux de plasticiens commandés pour ses expositions, l’Espace Vallès s’ancre dans une volonté d’éducation artistique et culturelle (EAC) forte, en lien avec les politiques culturelles de la ville empreintes d’éducation populaire. Pour cela, différentes actions de médiation sont organisées, dans et hors les murs de la galerie. D’abord, des visites guidées d’exposition : sur rendez-vous, des groupes associatifs ou scolaires peuvent recevoir une visite guidée, commentée, des différentes œuvres exposées. Réalisées par le directeur artistique de la galerie, en présence de l’artiste lorsque cela est possible, ces visites ont un objectif didactique et pédagogique. Ensuite, en fonction de la pertinence avec l’exposition et l’artiste retenu, des ateliers artistiques sont mis en place pendant la durée de l’exposition. Sur une base participative, l’atelier donne lieu à une production plastique, encadrée par l’artiste. Pouvant durer d’une à plusieurs heures, ces stages pratiques sont faits dans une optique d’échanges, d’apprentissage et d’expression artistique. Par ailleurs, l’Espace Vallès organise des conférences d’histoire de l’art, traitant d’un sujet, d’un courant ou d’un artiste, en rapport avec les œuvres présentées dans chaque exposition. Dans le cadre de l’EAC, le jeune public tient une place centrale dans les préoccupations culturelles de la ville, l’Espace Vallès organise alors des actions pédagogiques au sein des écoles martinéroises et parfois de l’agglomération grenobloise. En lien avec l’artiste exposé et les enseignants, la galerie intervient, sous la forme d’une séance d’au moins une heure dans les classes, pour présenter l’exposition en cours, l’Espace Vallès, mais aussi proposer un atelier de création en résonance avec le programme d’arts plastiques et l’œuvre présentée. De la maternelle à l’Université, ces dispositifs de sensibilisation sont mis en place depuis plusieurs années. L’épidémie de COVID-19 a, bien entendu, considérablement ralenti ce type de rencontres, notamment suite aux différents protocoles sanitaires mis en place dans les écoles, ainsi qu’au sein des lieux culturels.
Une appartenance municipale
Constatant les effets bénéfiques d’une proximité aux habitants pour le développement socio-culturel, politique mais aussi économique de la ville, Saint-Martin-d’Hères a très vite assis sa réputation de ville culturelle, ou ville soutenant la culture. L’Espace Vallès s’inscrit dans une politique municipale d’impulsion et de création, à la différence de beaucoup de galeries d’art contemporain. Il s’agit alors d’interroger la cohérence du projet au fil du temps, définir son orientation, son propos, et ses enjeux.
L’affirmation d’une politique culturelle engagée
Comme évoqué précédemment, au cours de son histoire, Saint-Martin-d’Hères a très vite mis les pratiques culturelles au cœur de sa politique. Cette affirmation d’une politique culturelle forte et centrée sur les habitants reste très présente dans les projets actuels de la municipalité. Ainsi, une délibération cadre a été votée par la municipalité, le 26 janvier 2021, définissant le plan de mandat en matière culturelle (2020 à 2026).
Aussi appelé stratégie cadre, ce document officiel rappelle la ligne politique de la ville en matière de culture mais aussi ses différents champs d’actions. Elle se veut démonstratrice d’une culture pour tous, mais aussi d’une culture de tous. En effet, depuis la loi NOTRe d’août 2015 qui indique une responsabilité partagée entre l’Etat et les collectivités territoriales en matière culturelle mais aussi la loi dite LCAP de juillet 2016 , relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine, les communes sont devenues des acteurs principaux en matière de politique et d’actions culturelles. Cette position est renforcée par l’émergence de la notion de droits culturels qui met en avant l’individu dans sa liberté de définir son parcours culturel. Bien que l’idée des droits culturels soit déjà présente dans la Constitution de 1946 , les droits culturels sont définis, dans la Déclaration de Fribourg comme «l’ensemble des références culturelles par lesquelles une personne, seule ou en commun, se définit, se constitue, communique et entend être reconnue dans sa dignité». Des principes de cette Déclaration transparaissent dans la politique culturelle de Saint Martin-d’Hères comme la liberté de vivre son identité culturelle, l’égalité homme/femme, l’attention aux personnes atteintes de handicap ou encore le développement durable. Pour aller dans le sens de ces grands principes, quatre objectifs ont été annoncés dans la délibération cadre. D’abord, « placer la jeunesse au cœur du projet culturel » : par l’accompagnement, la diversité des offres mais aussi par la valorisation des pratiques artistiques dès le plus jeune âge. Ainsi, de nombreux projets avec le jeune public sont déjà en place comme des cours de musique au conservatoire Erik Satie, ou des ateliers de lecture gratuits à la médiathèque municipale. Ensuite, « développer la démocratie culturelle ». Saint-Martin-d’Hères souhaite faire de ses habitants des acteurs culturels, notamment grâce à des pratiques participatives dans différents équipements culturels, comme le projet « Jeunes programmateurs » à Mon Ciné, ou le vote participatif pour le fonds d’acquisition de l’artothèque à l’Espace Vallès. A travers l’implication des citoyens dans différents projets culturels mais aussi une diversité culturelle favorisant l’inclusion, la municipalité met en place une vision participative et collaborative des droits culturels. « Améliorer l’accessibilité » est également un objectif de cette délibération culturelle. Veiller à l’accessibilité géographique, grâce à une répartition des équipements sur tout le territoire martinérois, mais aussi à l’accessibilité tarifaire et physique, pour les publics empêchés . Pour finir, la municipalité indique vouloir « amplifier les démarches de partenariats » à tous les niveaux : entre professionnels, mais aussi entre professionnels et amateurs, qu’ils soient éducatifs, universitaires, associatifs, institutionnels… Des partenariats plus ciblés sont aussi d’usage régulièrement, notamment avec le milieu hospitalier grâce au dispositif « Culture et Santé » . Par exemple, l’Espace Vallès, depuis 2016, est en partenariat avec l’hôpital de jour de Saint Martin-d’Hères et met régulièrement en place des visites adaptées aux patients dans une idée d’utiliser la galerie comme un lieu de ressource thérapeutique.
Compte rendu des missions
Mon intégration à l’équipe de l’Espace Vallès a été convenue du 12 janvier au 11 juin 2021, soit pour une durée de six mois, autour de plusieurs types de missions.
Malgré le contexte sanitaire lié à la COVID-19, mon stage a commencé et s’est terminé en présentiel, avec une partie en télétravail pour le mois d’avril 2021. Il est important de préciser que la galerie n’a pas été ouverte au public pendant toute la durée de mon stage. Lors de mon arrivée le 12 janvier 2021, la galerie était fermée, et ce jusqu’au vendredi 12 février. La nouvelle annonce de confinement, à partir du 1er avril, a de nouveau fermé les portes de la galerie, jusqu’au 22 mai, date d’inauguration de l’exposition Blanc comme neige de François Germain.
Face à la crise sanitaire, l’organisation et la programmation de la galerie se sont donc souvent trouvées bouleversées, changeantes, voire imprévues.
Outre les trois types de missions qui vont être exposées ci-dessous, des missions annexes se sont mises en place naturellement pendant mon stage, notamment celles liées au fonctionnement de la galerie comme l’accrochage et le décrochage d’expositions, le remballage des œuvres. Je prends également en compte, dans mes missions, les investigations personnelles liées à la préparation du mémoire : les entretiens, les temps d’échanges, de discussions, avec divers professionnels, à la galerie et en dehors.
Les missions de communication
Les missions de communication ont constitué une grande partie des activités qui m’ont été confiées lors de mon stage. Cette branche professionnelle de la culture est celle qui m’intéresse le plus, et celle pour laquelle j’ai pu acquérir différentes compétences au fil de mes expériences professionnelles passées . Les acquis techniques que j’ai pu développer lors de ma formation en Licence Arts du Spectacle – Lettres Modernes et en Master Diffusion de la culture m’ont également permis d’aiguiller ma réflexion et de donner vie à mes idées.
Mes missions, en premier lieu, tournaient autour de la création de nouveaux supports pour l’Espace Vallès. L’équipe était d’ailleurs très ouverte à mes suggestions, qui ne correspondaient pas forcément aux supports habituels mais qui permettaient de voir la structure autrement. Dans cette idée, mes premières missions étaient de tourner et monter différentes vidéos de diverses natures. Par exemple, une vidéo donnant à voir les œuvres des trente artistes exposés pendant l’exposition 30 ans < 30 artistes, ou un diaporama vidéo montrant l’installation de l’exposition Blanc comme neige de François Germain. Ces vidéos étaient destinées à une diffusion à l’intérieur du lieu, sur la télévision à l’entrée de la galerie. J’ai également édité un trailer de l’exposition 30 ans < 30 artistes, qui mettait en lumière le thème et la richesse des domaines artistiques exposés. Varier les genres et les techniques des vidéos, suivant le public ciblé et le canal de diffusion qui allait être utilisé, m’a semblé pertinent dans la création de supports de communication, notamment digitale. Cette bande-annonce de l’exposition a ensuite été publiée sur le portail culturel de la ville, dans le but de faire patienter les visiteurs et de leur donner un avant-goût de l’exposition qui n’avait toujours pas été ouverte au public, la galerie étant fermée depuis novembre 2020. En termes de développement de supports, j’ai ensuite été missionnée pour écrire le dossier de presse de l’exposition Blanc comme neige de François Germain. En parallèle, mon aide a été demandée pour la création de la plaquette de saison 2021-2022 de la galerie. Depuis trente ans, l’Espace Vallès créait un catalogue par exposition, d’une dizaine de pages, qui était disponible sur place. Cette habitude va changer à partir de septembre 2021, puisqu’une plaquette annuelle est demandée par laDirection des affaires culturelles, à l’instar de toutes les autres structures municipales de la ville.
De cette manière, les usagers de l’Espace Vallès sauront directement quels artistes vont exposer pendant l’année, quels autres événements vont avoir lieu, quand et pour quels publics. C’est une centralisation de toutes les informations concernant la structure, ce qui fournit au public potentiel une vision plus globale et organisée de la programmation et des activités de la galerie.
J’ai donc travaillé de concert avec mes collègues en proposant une architecture pour la plaquette, qui correspond à chaque activité de la structure , mais aussi en écrivant certains textes. J’ai trouvé l’élaboration de cette plaquette de saison intéressante, mais difficile.
Puisqu’aucune plaquette n’avait vu le jour à l’Espace Vallès, je n’avais pas de modèle prédéfini à suivre, donc une certaine liberté dans la réflexion (le contenu, le design). Cependant, puisqu’il est nécessaire que chaque support de communication municipal passe entre les mains des graphistes de la ville avant d’être accepté et officialisé, je ne pouvais pas trop développer le côté design, créatif, car certains codes se doivent d’être respectés lorsque le développement et la gestion de la communication est centralisée. Ainsi, j’ai parfois dû apprendre à réfréner mon entrain et ambition créative. C’est une dynamique que je n’avais pas encore côtoyée et qui, je pense, a été très formatrice dans ma manière de travailler et de m’organiser.
Outre la création de support, j’ai eu l’occasion de gérer la communication en interne.
Dans l’idée d’enquêter sur les différents supports de communication et leur efficacité, la DAC avait créé un questionnaire papier qui avait été mis en place dans certains des équipements culturels municipaux, avant leur fermeture en 2020. Le but de cette enquête était de voir de quelle manière les supports utilisés par la mairie impactent les usagers des structures culturelles, et comment ils pourraient évoluer pour mieux correspondre aux publics visés dans les différents équipements. Puisque des sondages étaient déjà remplis par certaines structures sans que les résultats aient été étudiés, il me fallait créer des formulaires en ligne pour faciliter la diffusion des résultats en interne. J’ai donc été chargée de développer des formulaires Google Forms des cinq équipements culturels municipaux pour que chacun puisse rentrer les résultats du sondage intitulé “On aimerait mieux se connaître ». J’ai, dans le même temps, rentré les résultats de l’Espace Vallès, qui m’ont donné une bonne idée du public type de la structure , de ses habitudes et de leurs désirs particuliers concernant la diffusion des informations de la programmation de l’Espace Vallès.
Les missions liées au développement de l’artothèque
Outre les missions de communication et de médiation qui avaient été prévues dans la convention de stage, j’ai eu l’opportunité de participer à la création d’un nouveau service : l’artothèque Vallès. Un projet de cette ampleur a une grande incidence sur l’organisation de la structure. Pour introduire ce service, il a fallu voir un certain nombre de détails administratifs, techniques, matériels. Mon rôle dans cette nouvelle dynamique a été de créer les fascicules des œuvres présélectionnées pouvant faire partie du fonds d’acquisition de la future artothèque. Ces fascicules étaient en lien avec un bulletin de vote, que les usagers de la galerie pouvaient remplir avec l’objectif de nous indiquer quelles œuvres ils aimeraient voir à la future artothèque. Ainsi, lorsque j’accueillais les usagers dans la galerie, je leur expliquais le principe de l’artothèque, je leur montrais les œuvres exposées faisant partie de la sélection et je les invitais à voter. Entre les personnes qui ne savaient pas ce qu’était une artothèque et les personnes passionnées par le projet, l’interaction avec les différents publics était toujours enrichissante. À la fin de l’exposition 30 ans < 30 artistes – qui était prématurée, puisque la galerie a dû fermer dès le 3 avril alors que l’exposition se terminait le 24 avril – mes collègues et moi-même avons dépouillé et répertorié les votes dans l’idée de garder les œuvres les plus appréciées du public.
L’envie commune était de prendre au moins une œuvre par artiste, pour que chacun soit représenté. Grâce au budget alloué par la ville pour le lancement de l’artothèque en septembre 2021 – 10 000 € – cela a été possible.
Puisque la communication était mon champ de prédilection, Charles Quénard, mon tuteur de stage et directeur des affaires culturelles, m’a indiqué qu’il était important de penser la communication pour l’artothèque : quelle stratégie adopter avant septembre? Dans cette optique, élaborer un rétro-planning avec des dates et des moments clefs aurait été le mieux, mais cette mission a été mise à mal par le départ du chargé de communication qui s’occupait des différents plans de communication de la municipalité (en interne et en externe). Ma mission de communication s’est donc principalement axée sur l’information de Jean-Pierre Chambon – journaliste et écrivain dans Périphériques – sur les modalités d’ouverture de l’artothèque pour qu’il puisse l’évoquer dans ses articles avant l’été et ainsi tenir au courant les Martinérois de l’ouverture du service. D’autres articles, mailings, conférences de presse et démarches auprès des médias locaux sont prévus par l’équipe de la galerie à la rentrée. En attendant, mes collègues, Agnès Villard (chargée de communication à la direction des affaires culturelles) et moi-même avons réfléchi à l’arborescence du portail culturel, et à la manière d’y inclure l’artothèque dès son ouverture. Plus largement, j’ai apporté mon aide à mes collègues dans l’élaboration des documents officiels de l’artothèque, en restant à leur disposition pour d’éventuelles relectures et corrections de documents administratifs comme le règlement intérieur ou la fiche de prêt que les usagers de l’artothèque devront remplir et signer. Une fois les œuvres choisies, j’ai eu le privilège de participer à la mise en place de la politique d’acquisition des toutes premières œuvres de l’artothèque de l’Espace Vallès.
Toutes ces missions m’ont permis de mettre en pratique différents savoirs et diverses compétences. J’ai découvert le fonctionnement d’une municipalité, les échanges constants entre les services et les besoins spécifiques d’une galerie d’art contemporain.
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Table des matières
Remerciements
Déclaration anti-plagiat
Sommaire
Glossaire
Sigles et abréviations
Partie 1 – Compte rendu : un stage en galerie d’art pendant la pandémie COVID-19
Introduction au compte rendu
1.1. L’ESPACE VALLÈS À SAINT-MARTIN-D’HÈRES
1.1.1. PRÉSENTATION DU LIEU D’ACCUEIL
1.1.1.1. Les origines de l’Espace Vallès
1.1.1.2. Le fonctionnement de la galerie
1.1.1.3. L’ancrage territorial d’une structure d’art contemporain
1.1.2. UNE APPARTENANCE MUNICIPALE
1.1.2.1. L’affirmation d’une politique culturelle engagée
1.1.2.2. L’Espace Vallès et son identité singulière
1.2. COMPTE RENDU DES MISSIONS
1.2.1. LES MISSIONS DE COMMUNICATION
1.2.2. LES MISSIONS DE MÉDIATION
1.2.3. LES MISSIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT DE L’ARTOTHÈQUE
Conclusion intermédiaire
Partie 2 – La création d’une artothèque et ses enjeux : l’exemple de l’Espace Vallès à Saint-Martin-d’Hères
Introduction à la recherche
2.1. DÉMOCRATISER L’ART CONTEMPORAIN
2.1.1. UNE GALERIE D’ART DANS UNE VILLE OUVRIÈRE
2.1.2. LA MÉDIATION DE L’ART CONTEMPORAIN, UNE NÉCESSITÉ ?
2.1.3. VERS UNE DÉMOCRATIE CULTURELLE
2.2. CRÉER LES MOYENS D’UNE CIRCULATION DES PUBLICS
2.2.1. JEUX D’ACTEURS ENTRE L’ÉEQUIPEMENT ET LES PUBLICS
2.2.2. L’ÉLARGISSEMENT D’UN RÉSEAU INSTITUTIONNEL
2.2.3. COMPARAISON AVEC L’ARTOTHÈQUE DE GRENOBLE
2.3. SOUTENIR LA CRÉATION CONTEMPORAINE
2.3.1. AIDER À LA CRÉATION
2.3.2. VALORISER LES ARTISTES ET LEURS ŒUVRES
2.3.3. UNE DÉMARCHE DE LÉGITIMATION DE LA STRUCTURE
2.4. DÉVELOPPER DES SERVICES NUMÉRIQUES
2.4.1. POUR UNE MODERNISATION DE L’ÉQUIPEMENT
2.4.2. UNE STRATÉGIE POTENTIELLE DE COMMUNICATION NUMÉRIQUE
2.4.3. FAVORISER UNE MEILLEURE ACCESSIBILITÉ
Conclusion générale
Bibliographie
Sitographie
Tables des illustrations
Table des annexes
Annexes
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