La craniectomie décompressive. Généralités

La craniectomie décompressive. Généralités

Historique

La craniectomie décompressive (CD) est une procédure chirurgicale qui consiste à enlever une grande partie de l’os de la voûte crânienne. Les CD sont utilisés en médecine dans des diverses situation pathologiques à l’origine d’un œdème cérébral, pour diminuer la pression intracrânienne (PIC), et ainsi éviter les lésions cérébrales secondaires à une hypertension intracrânienne (HTIC) (Vahedi et al., 2007 ; Taylor et al., 2001). L’ablation chirurgicale d’une partie du squelette du crâne (voûte) ou la réalisation d’un trou de trépan est connue sous le terme de trépanation. Les premières traces archéologiques datent d’environ 6000 ans, soit la période péruvienne précolombienne, l’âge de bronze en Europe et Néolithique africain. D’autres données historiques anciennes sur la CD datent de l’époque des incas, 4000 ans avant JC. Des donnes apparaissent à l’époque de l’Egypte et Grèce antique (Martin 2000). Les premières découvertes étaient représentées pas des instruments chirurgicaux, défaut osseux crâniens voir mêmes des cranioplasties (El Gindi 2002). Les Grecques de l’époque antique n’avaient pas de connaissance concernant la trépanation. Elle n’était pas décrite à l’époque quand Homer a écrit l’Iliade (VIII e siècle AJC). Pourtant des soins pour des blessures crânienne de guerre apparaissent dans cette épopée (Martin, 2000). Le premier manuscrit concernant les traumatismes crâniens et la chirurgie crânienne date de l’époque de Hippocrate (400 AJC). Cependant plusieurs auteurs pensent que ce n’était pas Hippocrate lui-même qui a écrit le livre. Les chirurgiens à l’époque étaient formés à l’école d’Hippocrate. Ils proposaient à l’époque une trépanation dans les premiers jours suite à un trauma crânien avec un double but, évacuer le sang et éviter les infections, surtout partant de l’idée que le sang représentait un foyer et un facteur prédisposant d’une infection. Hippocrate considérait à l’époque que la chirurgie crânienne doit se limiter au niveau osseux et jusqu’à la méninge.

Des trépanations ont été décrites dans des sociétés tribales du Pacifique du Sud ou Africaine pour le traitement de l’épilepsie ou pour des céphalées. D’autres raisons de réaliser des trépanations étaient pour libérer des démons ou des esprits chez des personnes possédées.

Il y avait trois techniques décrites, la technique du grattage ; la technique de hachures avec des entailles parallèles suivi d’une craniotomie ; la réalisation de trous qui étaient ensuite interconnectés (Figure 1, Goodrich 2014). Une première description des techniques chirurgicales cérébrales a été mentionné par Paul of Aegina (625–690 ad), un médecin grec du VIIe siècle. Les manuscrits chirurgicaux ont commencé à se développer pendant l’époque grécoromaine (environ 450 avant JC–6e siècle) et ont subi peut de modification jusqu’à la Renaissance. Certaines techniques chirurgicales se sont développées à l’époque de guerres et de campagnes militaires. Pendant l’époque gréco romaines, Galien de Pergamon (130 AD–200 AD), un anatomiste et chirurgien grec, a développé et écrit de nombreux travaux de chirurgie et médecine. Il a décrit la trépanation pour des fractures avec embarrure, fractures avec des hématomes et des fractures comminutives (Galien, Goodrich 2014). Des manuscrits détaillés nous sont parvenus du scientifique Aulus Aurelius Cornelius Celsus (25 AJC–AD 50) qui a recommandé la trépanation chez des patients ayant développés des symptômes après des traumas crâniennes et en absence de fracture. A l’époque Byzantine deux figures notamment Avicenna (980–1037 AD) et Albucasis (Abul Qasim, 936–1013 AD) ont continué de codifier les traitements chirurgicaux et la pratique médicale pour les chirurgiens (Goodrich 2014).

Pendant l’époque Médiévale les techniques chirurgicales sont restées basées sur les concepts Hippocratiques et l’école Islamique. Les instruments étaient un marteau et un ciseau (Goodrich 2014). En Europe le chirurgien était un chirurgien barbier, qui voyageait d’une ville à l’autre. Pour les procédures chirurgicales une anesthésie minimaliste était possible.

Au XVIe siècle est apparue la tréphine tripode, illustré dans le livre de Hans von Gersdorff’s (1455–1529) book on surgery (1517) . Berengario da Carpi, un médecin italien à l’université de Bologne, à décrit en 1518 untraitement chirurgical d’une fracture de la voûte chez Lorenzo de Medici. Il présentaitunefracture occipitale suite à un impact balistique « Tractatus de fractura ». C’est le premier manuscrit ou est décrite une craniectomie décompressive (Carpi 1518). La craniectomie à os perdu était très populaire le 18ème siècle. Un de chirurgiens renommés était William Hey, F.R.S. (1736–1819), qui a développé une scie crânienne. Il a également décrit une technique ou il réalisait une série de découpes parallèles au niveau de la voûte pour ensuite enlever un volet rectangulaire (Goodrich 2014). Vers la fin des années 1800 Paul Broca a émis l’hypothèse que cette ancienne pratique chirurgicale de trépanation était la première évidence chirurgicale de contrôle d’une pression intracrânienne élevée (Schirmer et al., 2008).

Une étape importante dans l’évolution de la chirurgie crânienne a été le concept d’asepsie par Sir Joseph Lister (1827–1912). Pour la première fois l’équipement utilisé dans la salle de chirurgie devrait être stérilisé dans de l’eau bouillante ou du liquide caustique comme l’acide carbonique. Le volet pédiculé ostéoplastique a étéintroduit et largement utilisé à partir du milieudu XIX siècle, un de pionniersétant Wilhelm Wagner (1848–1900) (Wagner 1889, Goodrich 2014). La technique de craniotomie a été ensuite significativement amélioré par des découpes osseuses plus fines grâce à la scie de Gigli, une scie flexible développée par Leonardo Gigli (1863–1908). Une modification de la scie de Gigli a été réalisée par le chirurgienParisien Eugène-Louis Doyen (1859–1916), qui a conçu un système de protection durale entre la scie et la dure mère, en développant par la suite une scie électrique (Figure 4, Goodrich, 2014).

La première description détaillée d’une CD a été faite en 1896 par Charles Adrien Marcotte dans sa thèse en Médicine et Chirurgie, nommé l’hémicraniectomie Temporaire. La technique a été décrite dans des cas de méningite et consiste en la réalisation d’un large volet osseux fronto-temporo-pariétal, avec l’os adhèrent au périoste, au muscle temporal, au tissu sous-cutané et au scalp. Ce type de volet pédiculé limite la résorption osseuse et les défauts de cicatrisation et a été utilisé pour diminuer la pression intracrânienne (PIC) (Marcotte et al. 1896, Rossini et al, 2019).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
1 La craniectomie décompressive. Généralités
1.1 Historique
1.2 Principe et technique
1.3 Indications de la craniectomie décompressive
1.4 Complications de la craniectomie décompressive
1.5 La cranioplastie
2 La craniectomie décompressive en pathologie neurovasculaire
2.1 L’accident vasculaire cérébral
2.1.1 Généralités
2.1.2 Historique
2.1.3 Epidémiologie AVC
2.1.4 Sous-groupes d’ AVC
2.2 L’Accident vasculaire cérébral ischémique
2.2.1 Physiopathologie de l’ischémie cérébrale
2.2.2 Prise en charge et traitement des AVC ischémiques
2.2.3 La thrombolyse intraveineuse
2.2.4 La thrombolyse par voie endovasculaire
2.2.5 La transformation hémorragique (TH) d’un infarctus cérébral chez l’homme
2.2.6 L’accident vasculaire cérébral ischémique malin
2.2.7 La craniectomie décompressive dans les accidents vasculaires ischémiques
2.2.8 L’AVC ischémique dans la recherche préclinique
2.2.9 La transformation hémorragique d’un infarctus dans la recherche animale
2.3 L’Accident vasculaire cérébral hémorragique
2.3.1 Généralités
2.3.2 La CD dans d’autres types d’AVC chez l’homme
2.3.3 La CD dans les hémorragies cérébrales
2.3.4 La CD dans des modèles d’hémorragie cérébrale
3 La craniectomie décompressive dans les traumatismes crâniens
3.1 Traumatismes crâniens généralités
3.1.1 Historique
3.1.2 Incidence
3.1.3 Classification
3.1.4 Physiopathologie du traumatisme crânien
3.1.5 Prise en charge de traumatisés crâniens
3.2 La craniectomie décompressive dans le traumatisme crânien grave chez l’homme
3.3 La CD dans la recherche préclinique dans des modèles de traumatismes crânien
3.3.1 Les modelés de traumatisme crânien dans la recherche animale
3.3.2 La craniectomie décompressive dans des modèles de traumatisme crânien
4 Physiologie du liquide cérébro-spinal. Système glymphatique et l’impact de la craniectomie décompressive
4.1 Généralités
4.2 Études de l’impact de la CD sur la physiologie cérébrale chez l’homme
4.3 La craniectomie décompressive et son impact sur la physiologie cérébrale chez l’animal
4.4 Le système glymphatique
4.4.1 Généralités et définitions
4.4.2 Méthodes d’évaluation
4.4.3 Mecanismes impliqués
4.4.4 Rôle des Aquaporines
4.4.5 Implication du système glymphatique dans le sommeil
4.4.6 Le système glymphatique en conditions pathologiques
4.4.7 Controverses
Objectifs
Résultats
Article 1 Cranioplasty reverses dysfunction of the solutes distribution in the brain parenchyma after decompressive craniectomy
Article 2 Impact of decompressive craniectomy on hemorragic transformation in malignant ischemic stroke in mice
Discussion
1. Impact de la CD sur le système glymphatique
2. Impact de la CD sur la TH dans les AVC ischémiques
3. Perspectives
Conclusion
Bibliographie

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *