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ANALYSE CONCEPTUELLE
Nous avons choisi certains ouvrages en rapport avec notre thรจme de recherche : Prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH (PTME). Nous essayerons de voir lโรฉvolution de ce concept, en faisant recours ร certains sites internet, ร certains auteurs et ร certaines organisations internationales ou nationales.
Accรจs et accessibilitรฉ aux soins :
Les deux termes sont souvent utilisรฉs comme synonyme. Il convient toutefois de faire une diffรฉrence puisque lโaccessibilitรฉ est une composante de lโaccรจs.
Lโaccessibilitรฉ de mรชme de la disponibilitรฉ, lโadaptation, la capacitรฉ financiรจre, est une des composantes qui dรฉfinissent la notion dโaccรจs et ses nuances (de lโaccรจs potentiel ร lโaccรจs rรฉel ou rรฉalisรฉ).
Lโaccessibilitรฉ peut รชtre spatiale (couverture sanitaire, distance, modรจle gravitationnel ou social (rรฉseau social). La rencontre entre les deux utilisateurs (potentiels) des services et le systรจme de santรฉ se dรฉcline ainsi sous ces diffรฉrents aspects ยซ Drame F. M. 2006 ยป.
La disponibilitรฉ des services de santรฉ, mesurรฉe ร travers lโanalyse du volume des activitรฉs et des types de services proposรฉs, mais รฉgalement ร travers lโanalyse du volume et du type de besoins des populations. Ce qui peut conduire ร des situations excรฉdentaires ou dรฉficitaires ยซ Drame F.M. 2006 ยป.
Lโaccessibilitรฉ mesurรฉe au travers de la localisation des services rapportรฉe ร la localisation des patients. Ce qui implique des mesures de distances (distance-temps ; distance-coรปt, etc.)
Lโacceptabilitรฉ : c’est-ร -dire la rencontre entre les caractรฉristiques socio dรฉmographiques des patients leurs attitudes, les attitudes du personnel de santรฉ et les caractรฉristiques des structures de santรฉ ยซ Drame F.M. 2006 ยป.
La couverture : La Couverture est dรฉfinie par la proportion de population qui bรฉnรฉficie dโune intervention, par rapport ร tous ceux qui en ont besoin. La couverture est influencรฉe par lโoffre des services et la demande des personnes nรฉcessitant ces services ยซ Guide sur les indicateurs pour le suivi et le bilan de la riposte du secteur de la santรฉ au VIH/Sida, 2010 ยป.
Le recours aux soins
La deuxiรจme รฉtape de lโรฉtude du systรจme de soins concerne la mesure de son activitรฉ. Elle permet de cerner lโincidence dโune desserte mรฉdicale sur le recours aux soins des populations. Il sโagit de mettre en corrรฉlation lโespace mรฉdical des structures de soins et lโespace sanitaire des populations qui correspond ร leur aire de recours aux soins. Cette comparaison devrait permettre de dรฉterminer les zones de concentration, de polarisation et de marginalisation dans le systรจme de soins. Les statistiques sanitaires recueillies dans les structures de soins peuvent servir ร cerner le recours aux soins modernes. Ces donnรฉes permettent gรฉnรฉralement de mesurer : les volumes dโactivitรฉs des services de santรฉ par le taux dโutilisation et lโattractivitรฉ des structures par le taux dโattractivitรฉ.
Le taux dโutilisation
Il est le rapport entre le nombre de consultant sur la population cible (femmes รขgรฉes de 15 ร 49 ans). Il sert ร mesurer lโactivitรฉ des services de santรฉ maternelle.
Aire de recrutement
Elle est lโespace polarisรฉ par une structure de soins. Elle correspond ร lโaire effective dโexercice dโune structure. Cโest un indicateur de mesure de lโattractivitรฉ des services de santรฉ maternelle.
LA Prรฉvention de Transmission Mรจre-Enfant du VIH :
La prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH (PTME) est aujourdโhui un programme qui fait lโobjet dโune attention toute particuliรจre, surtout, ร lโรฉchelle internationale.
Le Fonds mondial de lutte contre le sida , la tuberculose et le paludisme vient dโailleurs de lancer une campagne mondiale Born HIV Free 2qui รฉgrรจne le message principal suivant : ยซNous pouvons stopper la transmission de la mรจre ร lโenfant du VIH ร lโhorizon de cinq ans, soit en 2015. Un monde oรน tous les enfants naissent sans le VIH est maintenant possible. ยซ Meda N. 2010 citant le fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ยป.
En effet, Nicolas Meda ne gรฉnรฉralise pas le problรจme mais dit que cโest au niveau des pays moins avancรฉs que les enfants naissent avec le VIH-Sida.
Cette รฉpidรฉmie pรฉdiatrique ร VIH est, surtout, un problรจme des pays en dรฉveloppement. En effet, c’est en Afrique (90 % des cas) et dans une moindre mesure en Asie du Sud et du Sud-Est (7 % des cas) que se trouvent la majoritรฉ des enfants nรฉs avec l’infection ร VIH ยซ Meda N. 2010 ยป. L’รฉpidรฉmie pรฉdiatrique ร VIH3, essentiellement de type 1, est surtout le rรฉsultat de la transmission mรจre-enfant du virus. Cette transmission peut survenir durant la grossesse, pendant la pรฉriode pรฉrinatale4 et au cours de l’allaitement maternel ยซ Meda N. 2010 ยป.
Les รฉpidรฉmiologistes, disent que lโรฉlimination de la transmission mรจre-enfant du VIH-Sida est bien possible mais il faut la mobilisation de toutes les parties prenantes.
Le concept รฉpidรฉmiologique de contrรดle de l’รฉpidรฉmie pรฉdiatrique ร VIH semble plus valide. Il correspond ร la rรฉduction de l’incidence ร un niveau tel qu’il ne soit plus possible de considรฉrer l’infection pรฉdiatrique ร VIH comme un problรจme de santรฉ publique.
Ce contrรดle reste possible d’ici 2015. Mais cela suppose que les partenaires techniques et financiers, les gouvernements nationaux, les professionnels de la santรฉ et les acteurs communautaires se mobilisent davantage. Ils disent : ยซ On a besoin pour contrรดler l’รฉpidรฉmie
2 Born HIV Free = Naรฎtre sans le VIH
3 L’รฉpidรฉmie pรฉdiatrique ร VIH3 = la transmission mรจre-enfant du VIH
4 Pรฉrinatale = phase qui prรฉcรจde et suit la naissance de lโenfant, soins qui accompagnent cette pรฉriode pรฉdiatrique ร VIH d’encore plus d’investissements et d’encore plus de gestion axรฉe sur la performance, en particulier, la chaรฎne logistique des approvisionnements.
La situation de rupture de stocks en intrants pour la PTME semble รชtre devenue une norme dans de nombreux programmes nationaux. Nous avons besoin d’accorder plus de considรฉration ร la dรฉmotivation des professionnels de la santรฉ dans un systรจme de santรฉ dรฉliquescent, d’encore plus de dรฉlรฉgations de tรขches, d’encore plus de communication pour des comportements favorables ร la santรฉ. Nous avons besoin d’encore plus de lutte structurelle et opรฉrationnelle contre la stigmatisation et la discrimination et d’encore plus de lutte contre la pauvretรฉ ยป.
Toutefois, Isseu Diop et al, รฉvoquent quelques obstacles qui freinent la prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH (PTME).
La PTME reste victime de lโapproche verticale utilisรฉe durant les premiรจres annรฉes de son introduction. Lโabsence de ressources humaines qualifiรฉes peut aussi รชtre รฉvoquรฉe comme obstacle ร la dรฉcentralisation des services PTME. La faible attention accordรฉe ร la qualitรฉ des services offerts ne permet pas dโassurer une prise en charge continue des femmes et des enfants. Dโoรน une perte importante le long de la cascade de prise en charge.
Lโinsuffisance des ressources financiรจres, qui proviennent essentiellement de lโaide extรฉrieure, ne permet pas aux populations de bรฉnรฉficier de services de qualitรฉ au moment opportun. Il en rรฉsulte une faible utilisation des services de SMNI (service maternel nรฉonatal et infantile), et une multiplication des occasions manquรฉes ยซ Diop Tourรฉ I. et al, 2013 ยป.
La prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH (PTME) se donne pour objectif de rรฉduire le risque dโinfection ร VIH de la mรจre ร lโenfant. Elle contribue รฉgalement ร la rรฉduction de la morbiditรฉ et de la mortalitรฉ infantile.
La revue documentaire
Elle occupe une place importante dans tout travail dโรฉtude et de recherche. Cette revue constitue une รฉtape dรฉterminante aprรจs le choix du thรจme dโรฉtude et consiste ร lโexploitation des diffรฉrents documents qui sont en rapport avec le thรจme de recherche. En effet, la revue documentaire, nous a menรฉ dans diffรฉrents centres de documentations dont : la salle de travail du dรฉpartement de gรฉographie, du dรฉpartement de sociologie, ร Enda tiers monde, ร la direction de la santรฉ, division de lutte contre le sida et IST, ร lโANSD (agence nationale de la statistique et de la dรฉmographie) ainsi que des articles publiรฉs en ligne.
Les documents institutionnels sur le VIH-Sida :
Au niveau international, les documents consultรฉs sont ceux de lโOnu-sida de 2001, de 2006 et de lโAfrique relance vol 15, juin 2001.
Le sida est considรฉrรฉ non comme un problรจme de santรฉ isolรฉ ; mais comme une question de dรฉveloppement humain aussi grave que les autres problรจmes auxquels le monde est confrontรฉ aujourdโhui ยซ Onu sida, 2006 ยป.
Et selon Peter Piot, ยซ en Afrique australe, comme partout ailleurs sur le continent africain, l’รฉpidรฉmie de sida n’est pas seulement une crise sanitaire. C’est รฉgalement ยซย une grande menace qui pรจse sur le dรฉveloppement et la sociรฉtรฉ humaineย ยป. La maladie ne s’en prend pas seulement aux gรฉnรฉrations actuelles, elle met รฉgalement en pรฉril l’avenir, en fragilisant les รฉconomies et les sociรฉtรฉs africaines, souvent de faรงon insidieuse ยป. ยซ ONU-SIDA, 2001 ยป.
En effet, Jeffrey Sachs, a fait remarquer que le VIH/sida dรฉtruit les sociรฉtรฉs de la mรชme faรงon qu’il dรฉtruit le corps humain : il commence par s’en prendre aux รฉlรฉments de base de la sociรฉtรฉ, les femmes et les soutiens de famille qui font vivre et protรจgent l’ensemble de la communautรฉ. Mais si ร terme, le sida compromet la croissance รฉconomique et nuit au dรฉveloppement, c’est surtout au niveau ยซย cellulaireย ยป, c’est-ร -dire dans les foyers africains, que ses effets se font d’abord sentir ยซ Afrique relance vol 15, juin 2001 ยป.
Ainsi, au niveau national, nous avons consultรฉ les travaux de lโEDS III, lโEDS IV et lโEDS MICS 2010-2011, ceux de la Confรฉrence Internationale pour la Population et le Dรฉveloppement et ceux du Ministรจre de la Santรฉ de la Prรฉvention et de lโAction Sociale, 2009.
Elle est tantรดt qualifiรฉ (sic) de fรฉminine. Au Sรฉnรฉgal, les rรฉsultats de lโEDS IV (enquรชte dรฉmographique de santรฉ) montre quโau niveau national, la prรฉvalence globale est de 0.7% ; les femmes avec une prรฉvalence de 0.9% sont plus infectรฉes que les hommes (0.4%) dโoรน un ratio femme / homme de 2.25 qui confirme une fรฉminisation de lโรฉpidรฉmie.
Certaines revues spรฉcialisรฉes sur les questions de santรฉ sexuelle ou de santรฉ reproductive ont abordรฉ le thรจme dans leurs recherches. Ainsi, le rapport de LโE.D.S III (enquรชte dรฉmographique de santรฉ) rรฉvรจle la prรฉcocitรฉ des sexualitรฉs des jeunes et la faible utilisation des mรฉthodes contraceptives modernes qui les exposent ร lโinfection du VIH sida.
En matiรจre de reproduction ; un autre rapport celui de C.I.P.D (Confรฉrence Internationale pour la Population et le Dรฉveloppement) souligne certains phรฉnomรจnes qui favorisent lโรฉclosion et la progression du sida. Ces phรฉnomรจnes sont : le chรดmage ; la crise รฉconomique ; la forte urbanisation des villes et la vulnรฉrabilitรฉ des femmes face ร la montรฉe du sida.
L’analyse de la prรฉvention du VIH, ร travers diffรฉrentes sources montre une รฉpidรฉmie de type concentrรฉ. Elle est basse dans la population gรฉnรฉrale et รฉlevรฉe chez les populations clรฉs les plus exposรฉes au risque du VIH comme les travailleuses de sexe (TS) (19,9%) ยซ ENSC. 2006 ยป et les MSM (21,8%) ยซ Elihos. 2007 ยป.
La prรฉvalence globale de l’infection ร VIH (tous sexe confondus) est de 0,7%5. Chez les femmes enceintes, cette prรฉvalence a รฉvoluรฉ de 1, 3 %.
Les rรฉsultats annuels du dรฉpistage des femmes enceintes dans la PTME ont montrรฉ des taux de sรฉropositivitรฉ de 0,7% en 2008 et 0,73% en 2009 .Ces rรฉsultats collectรฉs ร partir des sites de consultation prรฉnatale de presque tout le pays conforte la prรฉvalence faible et stable dans la population gรฉnรฉrale.
En ce qui concerne la sรฉroprรฉvalence par milieu de rรฉsidence, il n’y a pas de diffรฉrence significative entre milieu urbain (0,7%) et le milieu rural (0,7%). Cette faiblesse de la prรฉvalence cache quelques disparitรฉs rรฉgionales. Aussi bien chez les hommes que chez les femmes, des prรฉvalences plus fortes sont observรฉes dans les rรฉgions du sud ร Ziguinchor (3,4% pour les femmes et 0, 8 % pour les hommes) et ร Kolda (2,7 pour les femmes et 1,1 pour les hommes)6.
A l’inverse, on observe des taux plus faibles au niveau des rรฉgions du centre. Diourbel (0,1 % pour les femmes et 0,0 % pour les hommes) et Thiรจs (0,4% pour les femmes et 0,3 % pour les hommes ยซ EDS IV. 2005ยป.
Les prรฉvalences les plus รฉlevรฉes sont notรฉe entre 40-49ans. Chez les femmes c’est ร partir de 25ans que la prรฉvalence atteint des taux รฉlevรฉs (1,5 %.) chez les jeunes sur le plan comportemental, les rรฉsultats de l’EDS4 de 2004 montrent que 10 % des jeunes ont eu des rapports sexuels avant lโรขge de 15ans et 19 % des jeunes filles ont commencรฉ leur vie fรฉconde entre 15 et 19ans. Seul 22,7 % des jeunes entre 15 et 24ans ont des connaissances correctes sur la prรฉvention du VIH. Entre 7% (15-19 ans) et 11 % (20-24ans) pratiquent le multi partenariat sexuel et seulement 52 % ont dรฉclarรฉ avoir utilisรฉ le prรฉservatif au cours des rapports sexuels ร haut risque.
Ainsi, pour relever ces nouveaux dรฉfis et maintenir le niveau stable de lโรฉpidรฉmie, le gouvernement du Sรฉnรฉgal sโest engagรฉ dans une vision stratรฉgique dโaccรฉlรฉrer lโaccรจs universel aux services de prรฉvention et de prise en charge et dโatteindre les OMD en rapport avec le VIH/SIDA. A cet effet, il a รฉlaborรฉ le Plan Stratรฉgique national de Lutte contre le Sida (PSLS) 2007-2011 et un cadre de dรฉpense ร moyen terme sur le VIH/SIDA (CDMT) 2012-2014 ; axรฉs sur le renforcement des stratรฉgies de prรฉvention des nouvelles infections, lโamรฉlioration de la prise en charge des PVVIH, des OEV, des MSM et des TS (travailleuses de sexe), et la promotion dโun Environnement favorable ร la rรฉponse.
Lโaccรจs aux services de qualitรฉ de CDV (conseil dรฉpistage volontaire) est devenu une rรฉalitรฉ au niveau de tous les districts sanitaires. La dรฉcentralisation des services de conseil dรฉpistage au niveau des postes de santรฉ et les stratรฉgies avancรฉes et mobiles ont permis de dรฉpister 207 053 personnes en 2009, soit une augmentation de plus de 38%7 par rapport ร 2008 avec lโouverture de 251 nouveaux sites de CDV en 2009.
La PTME a รฉgalement connu des progrรจs importants au Sรฉnรฉgal. Lโannรฉe 2009 a รฉtรฉ marquรฉe par la vulgarisation du changement de protocoles marquant le passage de la bithรฉrapie ร la trithรฉrapie dans le cadre de la prophylaxie chez les femmes enceintes avec lโAZT+3TC+NVP (passage d’un traitement de deux ร trois molรฉcules ARV) et ร Lโallaitement maternel protรฉgรฉ pour celles qui auront fait ce choix. Une Enquรชte Nationale sur lโutilisation du papier buvard dans le diagnostic prรฉcoce des enfants nรฉs de mรจre sรฉropositive a permis de faire lโanalyse situationnelle au niveau de 18 sites.
Les rรฉsultats vont permettre dโamรฉliorer et de vulgariser cette stratรฉgie. La PTME a รฉtรฉ Boostรฉe et a atteint une couverture de 43,5% ยซ MSPAS, 2009 ยป. On note une amรฉlioration sensible de la couverture du paquet de services PTME avec 166 830 femmes enceintes dรฉpistรฉes en 2009, soit une performance de 156% par rapport ร lโobjectif fixรฉ, malgrรฉ la Persistance des gaps (de 90% en 2008 ร 92,1% en 2009 pour la proposition du test, 71 % dโacceptation, 78,6% de rรฉalisation, qui est passรฉe de 28,5% de femmes enceintes en CPN1 dรฉpistรฉes en 2008 ยซ MSPAS, 2009 ยป.
En outre, 520 agents 8(Techniciens de laboratoire, points focaux PTME, Sages-Femmes, Personnel chargรฉ de la PEC des enfants, de Consultation des nourrissons de consultation de tri, travailleurs sociaux etc.) Ont รฉtรฉ Formรฉs sur la technique dโutilisation du papier buvard et 35 nouveaux sites ont รฉtรฉ ouverts et sont fonctionnels.
Le nombre de sites est ainsi passรฉ de 28 sites en 2008 ร 65 sites en 2009. Au Sรฉnรฉgal, le diagnostic prรฉcoce des enfants nรฉs de mรจres sรฉropositives ayant bรฉnรฉficiรฉ ou non de PTME par la technique de prรฉlรจvement sur papier buvard a dรฉbutรฉ en 2007. Ces prรฉlรจvements sont acheminรฉs au niveau du LBV (laboratoire de biologie vรฉgรฉtale) pour la PCR (polymรฉrase chaine reaction). 588 prรฉlรจvements ont รฉtรฉ effectuรฉs en 2009.
Le nombre de malades Traitรฉs par ARV passera de 56% en 2008 ร 12 249 patients sous ARV (11 455 adultes et 794 enfants) en 2009, soit 75% des besoins de traitement. Sur les 12 249 patients vivants avec le VIH suivis en 2009, 7 392 sont pris en charge dans les rรฉgions soit 60,3% contre 39,7% ร Dakar ce qui dรฉmontre une bonne รฉvolution de la dรฉcentralisation depuis 2004 ยซ MSPA, 2009 ยป.
Les travaux de recherche sur la transmission mรจre-enfant du VIH
Nous avons consultรฉ la thรจse de Elise Arrivรฉ, option รฉpidรฉmiologie et intervention en santรฉ publique. Les rรฉsultats de son recherche montrent que la plupart des enfants vivants avec le VIH acquiรจrent cette infection par la transmission mรจre-enfant (TME) qui peut avoir lieu pendant la grossesse, le travail et lโaccouchement ou pendant lโallaitement.
Une dรฉtection de lโARN viral plasmatique ou de lโADN viral cellulaire dans les trois premiers jours de vie permettent de diagnostiquer une infection acquise in utero ยซ Elise A. 2007 citant World Health Organization, 2006 ยป. La dรฉtection dโARN viral plasmatique ou lโADN viral Cellulaire ร 4-8 semaines de vie alors quโil รฉtait indรฉtectable trois jours aprรจs la naissance caractรฉrise une infection acquise pendant lโaccouchement. Le diagnostic dโune infection ร VIH chez lโenfant par sรฉrologie (type test ELISA) ne peut se faire quโร partir de 18 mois, รขge auquel lโenfant a รฉliminรฉ les anticorps maternels ou six semaines aprรจs lโarrรชt de lโallaitement (les anticorps maternels รฉtant transmis par le lait ร lโenfant).
En l’absence d’intervention, le risque de TME lors de la grossesse et lโaccouchement est de 15-30% parmi les populations non-allaitantes, dont 10-20% 9pendant lโaccouchement. Lโallaitement par une mรจre infectรฉe par le VIH augmente le risque absolu de transmission de 5-20% soit un risque cumulรฉ de 20-45% ยซElise A, 2007 citant De Cock, 2000 ยป. Le risque de TME peut รชtre rรฉduit ร moins de 2% grรขce ร des interventions qui combinent une prophylaxie ARV donnรฉe aux femmes pendant la grossesse, le travail et ร l’enfant dans les premiรจres semaines de la vie, une cรฉsarienne programmรฉe (avant le dรฉbut du travail et de la rupture des membranes), et une alimentation de remplacement ยซ Elise A, 2007 citant Cooper 2002, European Collaborative Study 2005, Mandelbrot 2001 ยป. Grรขce ร ces interventions, les nouvelles infections pรฉdiatriques par le VIH deviennent de plus en plus rares dans quelques rรฉgions du monde, en particulier dans les pays ร hauts revenus. Dans les pays ร ressources limitรฉes, la cรฉsarienne programmรฉe nโest pas un acte pouvant รชtre rรฉalisรฉ partout dans de bonnes conditions de sรฉcuritรฉ pour la mรจre ยซ Elise A, 2007 citant Stanton, 2006 ยป et lโalimentation de remplacement nโest รฉgalement pas partout abordable financiรจrement, durable et sรปre ni dโailleurs culturellement acceptable ยซ Elise A, 2007 citant World Health Organization, 2006ยป.
Dans ces conditions, les efforts pour prรฉvenir la TME par le VIH se sont concentrรฉs autour de la pรฉriode du travail et de lโaccouchement, qui explique ร elle seule deux-tiers des cas de TME dans les populations non allaitantes. Le principal facteur de risque pour la TME est la charge virale plasmatique maternelle ยซ Elise A, 2007 citant European Collaborative Study 2005, Garcia 1999 ยป. Ainsi, les ARV sont depuis une douzaine dโannรฉes une composante primordiale des stratรฉgies de PTME.
Les travaux sur la prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH
A lโรฉchelle internationale, le concept รฉpidรฉmiologiste de contrรดle de lโรฉpidรฉmie pรฉdiatrique ร VIH semble plus valide. Il correspond ร la rรฉduction de lโincidence ร un niveau tel quโil ne soit plus possible de considรฉrer lโinfection pรฉdiatrique ร VIH comme un problรจme de santรฉ publique. Cela suppose que les partenaires techniques et financiers, les gouvernements nationaux, les professionnels de santรฉ et les acteurs communautaires se mobilisent dโavantage.
Ainsi, Isseu Diop Tourรฉ et al (2013) : Prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH sida en Afrique Sub-saharienne, rejoignent les รฉpidรฉmiologistes dans ce sens. Ils montrent que lโabsence de personnel qualifiรฉ peut aussi รชtre รฉvoquรฉe comme obstacle ร la dรฉcentralisation des services PTME. Ils soulignent รฉgalement que la faible attention accordรฉe ร la qualitรฉ des services offerts ne permet pas dโassurer une prise en charge continue des femmes et des enfants. Aussi, ils parlent de lโinsuffisance des ressources financiรจres qui proviennent essentiellement de lโaide extรฉrieure. Cette aide ne permet pas aux populations de bรฉnรฉficier de service de qualitรฉ au moment opportun. Et cela se traduit gรฉnรฉralement par une faible utilisation des SMNI (Service Maternel Nรฉonatal et Infantile) et une multiplication des occasions manquรฉes. Cet article nous a permis de saisir bien que les communautรฉs internationales et les dirigeants des pays africains se soient engagรฉs ร รฉliminer les nouvelles infections pรฉdiatriques dues au VIH et ร rรฉduire la mortalitรฉ chez les femmes infectรฉes dโici 2015, de nouveaux enfants รฉtaient encore infectรฉs par le VIH.
Cet article a pour objectif de passer en revue les progrรจs rรฉalisรฉs par les pays de lโAfrique au sud du Sahara en matiรจre de (PTME), et par consรฉquent ceux de la Rรฉgion africaine de lโOMS en vue dโidentifier les dรฉfis et les actions que les nations doivent entreprendre pour une gรฉnรฉration sans VIH.
Nous retenons aussi, lโarticle de Nicolas Meda (2010) : Prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH-sida : Etat des lieux et nouvelles stratรฉgies transcriptases No143. Cet article nous a permis de mieux situer cette รฉpidรฉmie pรฉdiatrique ร VIH qui est dโaprรจs lui un problรจme des pays en dรฉveloppement (Afrique 90% des cas, Asie du sud et du sud-est 7% des cas).
Ainsi, Au Sรฉnรฉgal, les documents institutionnels qui ont abordรฉ ce thรจme sont celui de : de lโAgence National de la Statistique et de la Dรฉmographie (2012-2013), Ndeye L Niang (2012-2013), Aida Tall (2007) et celui de Desclaux A. (2012).
Le Sรฉnรฉgal a rรฉussi ร mettre un focus sur la PTME et ร lโรฉtendre ร toutes les structures sanitaires ceci grรขce ร une vision stratรฉgique et un engagement politique au plus haut niveau. La politique nationale de PTME vise ร contribuer ร la rรฉduction du risque de transmission du VIH de la mรจre ร lโenfant selon les axes stratรฉgiques :
๏ง Intรฉgration du ยซconseil et test du VIH ร lโinitiative du prestataireยป en consultation prรฉnatale
๏ง Conseil de suivi de la femme enceinte sรฉropositive et sรฉronรฉgative
๏ง Prophylaxie ARV chez la femme enceinte sรฉropositive
๏ง Prise en charge globale de la mรจre sรฉropositive
๏ง Prise en charge de lโenfant nรฉ de mรจre sรฉropositive
๏ง Hygiรจne en milieu de soins et prรฉvention des accidents dโexposition au sang
๏ง Promotion des services de PTME.
Cependant, malgrรฉ les efforts consentis depuis 2000 (annรฉe de dรฉmarrage de la phase pilote), plusieurs tรฉmoignages de prestataires font รฉtat de difficultรฉs dโacceptation du test par les femmes. Du fait de la forte stigmatisation prรฉvalant au sein des communautรฉs ร propos de la grossesse et du VIH / SIDA et la trรจs faible communication au sein des couples sur le VIH, la grossesse et la prรฉvention ยซ Niang N. L. 2012-2013 ยป.
Nous avons consultรฉ le document de lโANSD (2012-2013) : Enquรชte continue sur la prestation de service de soins de santรฉ (ECPSS) du Sรฉnรฉgal, rapport premiรจre annรฉe. Ce document nous a permis de saisir les opportunitรฉs pour lโinitiation du conseil et dรฉpistage du VIH par le prestataire en PTME qui se dรฉcline en quatre phases (avant la grossesse, pendant la grossesse, aprรจs la grossesse et pendant lโallaitement).
Nous avons รฉgalement consultรฉ les travaux dโAida Tall (2007) : Etude รฉvaluatrice de la prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH au niveau des districts sanitaires de Mbao et de Rufisque (Sรฉnรฉgal), bibliothรจque Ised, code de classement : 05.03.14.07.
Cet article nous a permis de connaitre le niveau de connaissance des populations de Mbao et de Rufisque concernant la PTME, les modes de transmission du VIH-Sida et les modes de prรฉvention.
En effet, les recommandations nationales en matiรจre de PTME mettent en avant lโimportance du suivi et de lโaide ร lโobservance.
Les situations rapportรฉes sont trรจs diffรฉrentes pour les femmes qui viennent de dรฉcouvrir leur infection par le VIH et pour celles, de plus en plus nombreuses, qui en รฉtaient dรฉjร informรฉes avant leur grossesse. Par exemple celles qui avaient appris leur statut au cours dโune grossesse prรฉcรฉdente, ยซsous PTMEยป. Les premiรจres doivent acquรฉrir rapidement beaucoup de connaissances ร propos du VIH, du traitement et du systรจme de soins, sโadapter sur le plan psychologique ร lโinformation de leur situation, et mener le ยซ travail domestique ยป de gestion de lโinformation concernant leur statut VIH, le diagnostic et la prรฉvention pour leur partenaire et leurs enfants.
Les secondes ont dรฉjร certaines connaissances, ont gรฉrรฉ le ยซ partage du statut ยป dans le foyer, ont lโexpรฉrience du systรจme et รฉtabli des relations notamment avec les associations, avec des personnes ressources vivant (sic) avec le VIH ou des soignants, ce qui leur permet dโanticiper ou de surmonter les obstacles ; elles ont, aussi dans la majoritรฉ des cas, eu un enfant non infectรฉ, ce qui les rend confiantes.
En dehors de quelques structures perรงues comme ยซ spรฉcialistes du sida ยป, les femmes font lโobjet de discours moraux plus ou moins explicites des soignants quโelles perรงoivent comme offensants. Ces รฉpreuves semblent expliquer certaines interruptions du suivi par des femmes qui ne reviennent pas en consultation postnatale ยซ Desclaux A, 2012 ยป.
Et face ร cette dรฉperdition, les acteurs communautaires jouent un rรดle dรฉterminant pour la complรฉtude dans le recours aux soins.
Dans les services qui assurent des consultations prรฉ et postnatales, lร oรน les associations dโappui aux personnes vivantes avec le VIH sont prรฉsentes, des mรฉdiatrices de santรฉ jouent le rรดle de guides pour les femmes dรฉpistรฉes positives, assurent leur information, le conseil et leur suivi, en les accompagnant notamment auprรจs des soignants de services quโelles doivent consulter, en organisant des groupes de parole ou en faisant la recherche de perdus de vue.
De plus, en protรฉgeant lโallaitement par les antirรฉtroviraux, les recommandations de 2010 ont allongรฉ la durรฉe de lโintervention en PTME pour atteindre dix-huit mois (six mois pendant la grossesse et douze mois dโallaitement). Ce qui a augmentรฉ la durรฉe de lโincertitude concernant le statut VIH de lโenfant, compte tenu de la persistance dโun risque rรฉsiduel qui รฉtait annulรฉ par lโutilisation du lait artificiel.
Les femmes sont sensibles ร lโangoisse de la transmission du VIH en allaitant, mรชme si le niveau de risque est minime, et lโimportance du rรดle des mรฉdiatrices pour les accompagner sur le plan psychologique sโen trouve accrue.
Enfin, le diagnostic prรฉcoce ร six semaines qui permettait avant 2010 de rassurer les mรจres dont lโenfant nโavait pas รฉtรฉ contaminรฉ pendant la grossesse et lโaccouchement, ne le serait pas sous allaitement artificiel. Il nโa plus dรฉsormais quโune valeur provisoire, ce qui le rend difficile ร annoncer pour les mรฉdecins, les mรฉdiatrices rรฉpondent aussi ร ces prรฉoccupations ยซ Desclaux A, 2012 ยป.
Les obstacles au programme de prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH
Certains auteurs ont pu identifier quelques difficultรฉs liรฉes ร la PTME. Il sโagit de Desclaux A, (2012), de Meda N, (2010) et dโIsseu Diop Toure et al, (2013).
Les instances nationales du programme ont proposรฉ plusieurs stratรฉgies pour favoriser lโaccรจs des femmes au dรฉpistage en consultation prรฉnatale, leur acceptation du test et le maintien du suivi.
En amont des services de santรฉ maternelle et infantile, des actions de sensibilisation et de plaidoyer sont menรฉes principalement par les associations, et par divers publics tels que les autoritรฉs villageoises, les hommes, et des leaders religieux, รฉlus locaux, groupements fรฉminins, medias, artistes, communicateurs traditionnels, comitรฉs de sante (sic) [6]. Une expรฉrience originale est celle de lโimplication des ยซ Badjenou Gokh ยป, (dรฉfinie comme un effort de bรฉnรฉvolat dans la communautรฉ oรน les femmes รขgรฉes mentor[ent] (sic) de jeunes femmes en matiรจre de techniques qui peuvent les aider ร mener une vie plus saine, pour eux-mรชmes et leurs familles ). Ces interventions variรฉes, multiples et trรจs diversement menรฉes selon les sites par des organisations plus ou moins spรฉcialisรฉes en santรฉ et VIH, sont censรฉes complรฉter la dรฉcentralisation du programme jusquโaux postes de santรฉ.
Dans le cadre des consultations prรฉnatales, le test doit รชtre proposรฉ aux femmes aprรจs la dรฉlivrance dโinformations au cours de causeries รฉducatives, puis dโun conseil individuel, suivant la stratรฉgie du ยซ conseil et dรฉpistage ร lโinitiative du Prestataire ยป et en assurant ยซ confidentialitรฉ, sรฉcuritรฉ, consentement รฉclairรฉ ยป [6] ยซ Desclaux A, 2012 ยป.
Mais les obstacles existent pour lโacceptation du test de dรฉpistage. En premier lieu, le conseil nโest pas rรฉalisรฉ systรฉmatiquement auprรจs des femmes enceintes : dans certains services, le VIH peut รชtre รฉvoquรฉ avec la majoritรฉ des femmes mais les contraintes de temps limitent le conseil qui est essentiellement pratique en post-test uniquement auprรจs des femmes sรฉropositives ; dans dโautres services, le VIH nโest รฉvoquรฉ quโauprรจs de certaines femmes, selon des critรจres et modalitรฉs variables et avec des effets sociaux mal connus [7] ยซ Desclaux A, 2012 ยป.
Le second constat concerne lโรฉtonnement des femmes dรฉpistรฉes positives, dont la plupart ne croyaient pas pouvoir รชtre infectรฉes par le VIH. Leur rรฉaction atteste de lโinefficacitรฉ des stratรฉgies dโinformation et de prรฉvention destinรฉes ร la population gรฉnรฉrale.
La prรฉsence dโintervenants communautaires dans les services de soins, bien que destinรฉe ร aider les femmes, ne les rassure pas toujours : des mรฉdiatrices ont rapportรฉ quโelles craignaient quโun rรฉsultat positif soit divulguรฉ par les ยซ Badjenou Ghor (sic) ยป. La proximitรฉ sociale qui a prรฉsidรฉ au choix des ยซ grands-mรจres ยป pour sensibiliser les populations sโest rรฉvรฉlรฉe porter un risque sous-estime de rupture de la confidentialitรฉ. ยซ Desclaux A, 2012 ยป.
Le contexte social constitue aussi un obstacle au programme de prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH (PTME).
Jusquโร prรฉsent, lโimplication des pรจres dans la PTME, souhaitรฉe par les acteurs sanitaires, repose sur le partage par la femme de son statut sรฉrologique avec son conjoint. Les รฉtudes et lโexpรฉrience des acteurs montrent que les femmes ont des difficultรฉs ร annoncer leur statut ร leur conjoint, surtout pendant la grossesse, mรชme si lโaccรจs ร un traitement que permet dรฉsormais le diagnostic rend le partage moins difficile quโau dรฉbut des annรฉes deux mille.
De plus, dans les foyers polygames, les femmes craignent la divulgation consciente ou involontaire de leur statut ร des coรฉpouses susceptibles dโattitudes hostiles ร leur รฉgard ยซ Desclaux A, 2012 ยป.
En effet, les recherches de ยซ Meda N, 2010 ยป, montrent quโune rรฉelle chance d’รฉlimination de la transmission mรจre-enfant du VIH existe dans les pays du Nord. Il n’en est pas de mรชme dans les pays en dรฉveloppement, oรน d’รฉnormes obstacles empรชchent la montรฉe en puissance des programmes nationaux de PTME de sorte que les taux de transmission mรจre-enfant du VIH stagnent toujours autour de 20 %. Le premier obstacle est l’accรจs au test VIH et la faible performance de la cascade PTME lorsque les femmes enceintes accรจdent au test VIH. Prenons le cas spรฉcifique du programme PTME du Burkina Faso en 2009 dans lequel la Nevirapine รฉtait le rรฉgime prophylactique de rรฉfรฉrence. Sur 609 632 grossesses attendues, 310 583 femmes enceintes ont rรฉalisรฉ le test VIH et 4 479 ont รฉtรฉ dรฉpistรฉes porteuses d’anticorps anti-VIH. Toutefois seuls 2 084 couples mรจre-enfant ont eu accรจs ร la Nevirapine ร la maternitรฉ. Au cours du suivi destinรฉ ร mesurer l’impact du programme PTME, seuls 199 enfants ont eu accรจs ร un diagnostic prรฉcoce ร l’aide d’une rรฉaction en chaรฎne par polymรฉrase10 (PCR) et 423
ร un dรฉpistage sรฉrologique de l’infection ร VIH ร 18 mois. Au total, le suivi aura concernรฉ moins de 10 %11 de la cohorte mรจre-enfant, ce qui interdit de fournir le moindre rรฉsultat crรฉdible de l’impact du programme national PTME.
Par ailleurs, lโun des goulots dโรฉtranglement est dโordre social, avec ses lourdeurs et croyances socioculturelles mariages prรฉcoces et viols de jeunes filles vierges, par exemple qui augmente les risques dโexposition au VIH. La stigmatisation, la crainte de violence conjugale et le faible statut social des femmes poussent ces derniรจres ร cacher leur statut lorsquโelles sont infectรฉes.
Cette situation favorise la propagation de lโรฉpidรฉmie, surtout au sein de la population fรฉminine, et constitue un obstacle ร lโutilisation appropriรฉe des services de santรฉ de la mรจre, du nouveau-nรฉ et de lโenfant, et les pratiques dโallaitement et dโalimentation appropriรฉes des nourrissons et des jeunes enfants dans le contexte du VIH.
Et lโautre difficultรฉ est dโordre institutionnel, avec des services de santรฉ dont lโaccรจs et lโutilisation limitรฉe ne permettent pas de rรฉpondre aux besoins des populations, surtout en zones rurale (sic). Lโabsence de dispositions politiques et rรฉglementaires rendant les services PTME systรฉmatiques dans certains pays, notamment en Afrique occidentale et centrale, peut aussi รชtre une des raisons de la faible performance observรฉe. Le mode de gestion et lโorganisation de lโoffre de service ne permettent pas aux structures de soins de santรฉ maternelle, nรฉo-natale et infantile (SMNI) et de santรฉ de la reproduction de fournir un paquet de services de qualitรฉ intรฉgrant la PTME ยซDiop Tourรฉ I. et al, 2013 ยป.
La santรฉ maternelle : Une amรฉlioration positive des connaissances des facteurs de risque.
Nous avons eu ร consulter lโarticle dโAminata Niang Diรจne (2013) : Les services ร base communautaire : Une alternative pour lโamรฉlioration des connaissances et des pratiques en santรฉ maternelle au Sรฉnรฉgal. Cet article permet de documenter lโexpรฉrience du projet de service ร base communautaire de santรฉ et de la reproduction (SBC/SR) mis en ลuvre par le fond des nations unies pour la population (FNUAP) dans les zones de Goudiry, Kรฉdougou, Vรฉlingara. Cette stratรฉgie vise ร rรฉduire les inรฉgalitรฉs dans lโaccรจs aux services de santรฉ de la reproduction.
Il nous a รฉgalement permis de connaitre le niveau de connaissance des femmes en รขge de reproduction, des facteurs de risques du non recours ร la consultation prรฉnatale (CPN). Cet article nous a aussi permis de saisir quโil yโa des amรฉliorations du taux dโachรจvement des CPN (les quatre visites recommandรฉes qui sont passรฉes de 39% ร 52% dans la zone dโexpรฉrimentation (Goudiry, Kรฉdougou, Vรฉlingara). Ces progrรจs ne peuvent รชtre imputรฉs uniquement au projet car les donnรฉes du systรจme de soins et des enquรชtes dรฉmographiques et de santรฉ (EDS), montrent que le nombre de femmes enceintes qui pratiquent la visite prรฉnatale augmente rรฉguliรจrement au Sรฉnรฉgal.
En outre, les donnรฉes de cet article rรฉvรจlent รฉgalement que la proportion de naissance pour lesquelles la mรจre a bรฉnรฉficiรฉ dโune consultation prรฉnatale est passรฉe de 83% en 1997 ร 93% en 2010. Et que le nombre de mรจres ayant effectuรฉes les quatre visites recommandรฉes est passรฉ de 17% ร 50% dans la mรชme pรฉriode.
En effet, M. Kourouma (2007) citรฉe par Niang N. L. (2012-2013), montre, ยซ Bien que des progrรจs aient รฉtรฉ rรฉalisรฉs sur le plan mondiale en terme dโรฉlargissement de lโaccรจs et lโaccroissement de lโutilisation des consultations prรฉnatales, la proportion des femmes qui bรฉnรฉficient du minimum de CPN reste encore faible ยป.
Cependant, ร la diffรฉrence de M. Kourouma en 2007, les rรฉsultats positifs enregistrรฉs dans la zone (Goudiry, Kรฉdougou et Vรฉlingara) en 2013, montrent une amรฉlioration dans lโaccรจs aux services de santรฉ maternelle des mรจres.
Nous avons consultรฉ le mรฉmoire de Ndeye Lena Niang (2012-2013) : Offre et accรจs aux soins de santรฉ maternelle dans la commune dโarrondissement de Diamaguรฉne Sicap Mbao. Elle y montre que le dรฉficit en infrastructure et personnel de santรฉ qualifiรฉ constitue un des obstacles du bon fonctionnement de lโoffre de soins en santรฉ maternelle dans la commune dโarrondissement de Diamaguรฉne Sicap Mbao. Au cours de son รฉtude, elle montre รฉgalement que le volume dโactivitรฉ des structures de soins de santรฉ maternelle est un indicateur de la qualitรฉ de lโoffre et illustre aussi lโinfluence socio-รฉconomique dans lโaccรจs aux soins des femmes en รขge de reproduction.
Par ailleurs, la distance est gรฉnรฉralement reconnue comme barriรจre significative ร lโutilisation des services de santรฉ dans plusieurs pays trรจs diffรฉrents (aussi bien en Amรฉrique, en Europe quโen Afrique ou en Asie). Des recherches ont validรฉ lโhypothรจse dโune relation nรฉgative entre lโutilisation des services et la distance ร parcourir, notamment en milieu rural et pour les hรดpitaux ยซ Drame F. M. 2006, citant loi de Jarvis prรฉsentรฉe par Shannon and Dever, 1974 in Richard J-L. 2001 ยป
En somme, lโexploitation, la synthรจse et lโanalyse de ces documents ont รฉtรฉ rendus possible avec la visite des diffรฉrents centres de documentation dont : La salle de travail du dรฉpartement de gรฉographie, du dรฉpartement de sociologie, dโ Enda tiers monde, ร la direction de la santรฉ, division de lutte contre le Sida et les IST et ร lโANSD.
Cette รฉtape consiste ร collecter le maximum dโinformation sur le VIH-Sida, la prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH (PTME), la gรฉographie de la santรฉ maternelle etc.
La collecte des donnรฉes sanitaires
Cette phase de notre travail dโรฉtude et de recherche sโest dรฉroulรฉe de septembre ร dรฉcembre 2014 dans le district sanitaire de Ziguinchor.
Nous avons procรฉdรฉ pour cela ร la collecte des donnรฉes quantitatives de (septembre ร octobre 2014). Il sโagissait essentiellement ร lโexploitation des registres de consultation prรฉnatale de 2013, et qualitatives (en dรฉcembre 2014). Il sโagissait essentiellement de lโenquรชte auprรจs des femmes enceintes aprรจs 2005, de lโentretien avec le personnel mรฉdical et municipal).
Lโexploitation des registres de consultation prรฉnatale :
Les postes de santรฉ, le centre de santรฉ et le centre hospitalier sont nos sources de donnรฉes sanitaires. Nous avons choisi comme รฉchelle temporelle 6 mois (de janvier ร juin) et lโannรฉe 2013 a รฉtรฉ retenue. Pour chaque structure sanitaire, nous avons collectรฉ les donnรฉes des registres de consultation prรฉnatale. Lโexploitation de ces donnรฉes, nous a permis de saisir le recours ร la consultation prรฉnatale (CPN) grรขce au taux dโutilisation des structures sanitaires, au taux dโachรจvement des CPN et lโaire de recrutement des points de prestation de service (PPS).
Les registres de consultation prรฉnatale nous ont permis de situer lโaccรจs au programme de prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH (grรขce ร lโanalyse de lโactivitรฉ du service de conseil et dรฉpistage ร travers le taux global de proposition du test, au taux global dโacceptation et au taux global de dรฉpistage du VIH des femmes en รขge de reproduction dans les districts sanitaire de Ziguinchor au premier semestre 2013.
En effet, les registre de consultation prรฉnatale contiennent des informations sur lโรขge, lโadresse, la gestitรฉ (nombre de grossesse), la paritรฉ (nombre dโenfant), le nombre de consultation prรฉnatale effectuรฉe (rang), les prรฉventions (MII, VAT, FER), (proposition, acceptation, dรฉpistage) pour la PTME. Elles contiennent รฉgalement des informations concernant la date de visite, le poids, la taille, la tension etc.
โข Les indicateurs des donnรฉes enregistrรฉes dans le district sanitaire de Ziguinchor :
Pour comprendre le recours aux services de consultation prรฉnatale (CPN), on รฉtudiera le taux dโutilisation des points de prestation des services (PPS), le taux dโachรจvement des consultations prรฉnatales et lโaire de recrutement des points de prestation de service (PPS) du district sanitaire de Ziguinchor.
Pour analyser lโaccรจs au programme de prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH (PTME), on รฉtudiera la disponibilitรฉ des services PTME, lโacceptabilitรฉ des services PTME et la couverture du test de dรฉpistage du VIH/Sida pour les femmes enceintes.
Cependant, certains renseignements tels que le niveau dโinstruction, la situation matrimoniale, le revenu รฉconomique des patientes ne sont pas inclus dans les registres de consultation prรฉnatale. De ce fait pour comprendre le niveau de comprรฉhension des femmes en รขge de reproduction (FAR) des facteurs du non recours ร la CPN, nous sommes obligรฉs de procรฉder ร des enquรชtes auprรจs de celles-ci. Ces donnรฉes vont complรฉter celles des registres de consultation prรฉnatale.
Les rรฉsultats de ces indicateurs vont nous permettre de confirmer ou dโinfirmer notre hypothรจse de dรฉpart.
Lโenquรชte auprรจs des femmes ayant eu recours ร la consultation prรฉnatale aprรจs 2005 :
Au cours de cette recherche de donnรฉes qualitatives, au dรฉpart nous avions voulu allez vers les diffรฉrentes structures sanitaires pour rencontrer notre population cible (femmes ayant eu recours ร la consultation prรฉnatale).
Mais pour ne pas crรฉer des biais dans le rรฉsultat, nous nous sommes obligรฉ de les retrouver chez elles.
Un questionnaire leur a รฉtรฉ soumis devant nous renseigner sur leur caractรฉristique dรฉmographique (รขge, adresse, la situation matrimoniale, lโethnie, la religion, le niveau dโinstruction ou dโanalphabรฉtisme, le choix de la structure sanitaire, le suivi de la grossesse, le dรฉroulement de lโaccouchement, lโimportance de la consultation prรฉnatale (CPN), du dรฉpistage etc.
โข Lโรฉchantillonnage
La sรฉlection dโun รฉchantillon vise ร obtenir la reprรฉsentativitรฉ la meilleure possible. Nous avons dรฉcidรฉ dโinterroger 150 femmes enceintes aprรจs 2005 (correspondant ร lโintรฉgration du programme de prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH dans les activitรฉs courantes de consultation prรฉnatale). Nous avons utilisรฉ 9% des femmes en consultation prรฉnatale, vu le temps qui nous ait impartie et les moyens dont nous disposons. Cโest qui donne 139 femmes en รขge de reproduction ร interroger. Et pour une meilleure couverture spatiale, nous avons arrondi ร 150 FAR.
Nous avons orientรฉ nos questions vers les femmes habitant dans les quartiers oรน le taux de refus du dรฉpistage est statistiquement significatif (tableau 02). Parmi ces quartiers, nous avons choisi ceux dont le taux de refus est supรฉrieur ร 6%. Ce qui donne le tableau suivant .
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Table des matiรจres
AVANT PROPOS
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
I. OBJECTIFS DE RECHERCHE
1.1 OBJECTIF GENERAL
1.1.1 Objectifs spรฉcifiques: Il sโagit
II. ANALYSE CONCEPTUELLE
2.1 Accรจs et accessibilitรฉ aux soins :
2.2 Le recours aux soins
a) Le taux dโutilisation
b) Aire de recrutement
2.3 LA Prรฉvention de Transmission Mรจre-Enfant du VIH :
III. HYPOTHESES DE RECHERCHE
Hypothรจse Gรฉnรฉrale
Hypothรจse Spรฉcifique 1
Hypothรจse Spรฉcifique 2
IV. METHODOLOGIE
4.1 La revue documentaire
Aยฐ) Les documents institutionnels sur le VIH-Sida :
Bยฐ) Les travaux de recherche sur la transmission mรจre-enfant du VIH
Cยฐ) Les travaux sur la prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH
Dยฐ) Les obstacles au programme de prรฉvention de la transmission mรจre-enfant du VIH
4.2 La collecte des donnรฉes sanitaires
4.3 Lโexploitation des registres de consultation prรฉnatale :
4.4 Lโenquรชte auprรจs des femmes ayant eu recours ร la consultation prรฉnatale aprรจs 2005 :
4.5 Enquรชte auprรจs du personnel de santรฉ et municipal :
4.4.2 Le traitement des donnรฉes :
PREMIERE PARITIE LE RECOURS AUX SERVICES DE CONSULTATION PRENATALE
CHAPITRE I : LA COUVERTURE EN CONSULTATION PRENATALE (CPN)
I.1 Le volume dโactivitรฉ des points de prestation de service (PPS)
I.2 Lโachรจvement de la consultation prรฉnatale (CPN)
I.4 Niveau de connaissance des mรจres des facteurs de risque du non recours ร la consultation prรฉnatale (CPN)
I.5 Croisement niveau dโรฉtude et consultation prรฉnatale (CPN)
CHAPITRE II : Lโaire de recrutement des points de prestation de service du district sanitaire de Ziguinchor
Conclusion partielle :
DEUXIEME PARTIE LโACCES AU PROGRAMME DE PREVENTION DE LA TRANSMISSION MEREENFANT DU VIH
CHAPITRE I : LA DISPONIBILITE DES SERVICES PTME DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE ZIGUINCHOR
1. Le paquet minimum de service disponible dans le district de Ziguinchor
1.1 La disponibilitรฉ des services PTME selon le point de prestation de service (PPS)
1.2 La disponibilitรฉ selon la qualification du prestataire de soins
1.3 La disponibilitรฉ des services PTME selon l’aire gรฉographique
CHAPITRE II : LโACCEPTABILITE DE LA PTME DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE ZIGUINCHOR:
2. Acceptation du test de dรฉpistage du VIH dans le district de Ziguinchor
2.1 LโAcceptabilitรฉ du test de dรฉpistage selon les points de prestation de service (PPS)
2.2 LโAcceptabilitรฉ du test de dรฉpistage selon la qualification du prestataire de soins
2.4 LโAcceptabilitรฉ du test de dรฉpistage selon l’aire gรฉographique :
CHAPITRE III : LA COUVERTURE DU TEST DE DEPISTAGE DU VIH-SIDA POUR LES FEMMES ENCEINTES DANS LE DISTRICT DE ZIGUINCHOR
1. Le recours au test de dรฉpistage du VIH chez les femmes en consultation prรฉnatale
3. 1 La couverture du test de dรฉpistage selon les points de prestation de service (PPS)
3.2 La couverture du test de dรฉpistage selon lโรขge de la cliente
3.3 La couverture du test de dรฉpistage du VIH selon la gestitรฉ
3.4 La couverture du test de dรฉpistage du VIH selon la paritรฉ
3.5 La couverture du test de dรฉpistage du VIH selon l’aire gรฉographique
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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