La Corse au petit écran. Construction d’une identité méditerranéenne

Singularité d’un espace insulaire en Méditerranée

   La Corse est souvent vue que ce soit en histoire ou dans les médias comme un objet singulier. Longtemps les historiens ont privilégié l’étude des « particularismes ». Puis progressivement, l’île et ses singularités ont été examinées à travers une problématique méditerranéenne, grâce à l’intérêt des intellectuels pour les espaces limitrophes à l’île comme Antoine-Marie Graziani qui a réalisé en 2008 une Histoire de Gênes42, ou grâce aux orientations prises par la recherche en Corse avec la récente création de l’UMR LISA 6240 (Lieux Identités eSpaces et Activités) et enfin grâce aux programmes de recherche européens, de nouveaux champs de réflexion ont pu se développer révélant un attrait certain pour l’idée de Méditerranée en Corse. Cette idée trouve aussi une résonance à la télévision régionale qui en fait l’un de ses nouveaux enjeux. L’idée de Méditerranée est donc le résultat d’un long cheminement qui commence à peine à faire écho chez les insulaires. C’est ce cheminement dans la recherche en histoire, à la télévision puis chez les téléspectateurs que nous allons analyser.
 Le temps de l’oubli (1960-1970) et du repli identitaire : Le champ d’étude concernant l’histoire de la Corse est apparu dans les années 1970. La redécouverte de l’histoire corse est née de la volonté d’une partie de la jeunesse insulaire de redécouvrir ses racines et de se réapproprier sa culture. A ce moment là, l’île paraît pour de comme un espace « particulier » dans le bassin occidental de la Méditerranée. Fernand Ettori, ancien directeur du Centre d’Études Corses (CEC) à Aix-en-Provence et fondateur historique de l’Université de Corse, explique cette spécificité. Selon lui, elle se différencie par son espace : « De ses voisines, la géographie la distingue.  » Montagne dans la mer  » , elle est boisée et ruisselle d’eau à deux pas de l’aride Sardaigne » 43, l’histoire l’a marquée de traits originaux : « Tandis que la géographie l’avait placée au voisinage de la Sardaigne et l’avait reliée à la péninsule italienne par la voie de l’archipel toscan, l’histoire l’a séparée de la  relativement éloigné et dans une aire culturelle passablement différente». Cette culture était celle de l’Italie, en particulier la grande littérature italienne classique, celle de Dante, du Tasse, de l’Arioste, etc. De la mise entre parenthèses de cette culture, la culture insulaire a peut-être, néanmoins retiré un bénéfice : l’émergence de ce qui a été si souvent refoulé ou réprimé : le « folklore » à savoir, l’ensemble des productions collectives émanant du peuple et se transmettant d’une génération à l’autre par voie orale (contes, récits, chants, musiques, danses et croyances) ou par l’exemple (rites, savoir-faire). Tous ces points constituent donc une particularité, une spécificité de l’île. Celle-ci est d’autant plus aigüe du fait que l’insularité de la Corse induit une sorte d’« enfermement » qui permet de favoriser la préservation de ce « caractère ». En effet dans l’île, les traditions perdurent longtemps : « Soumise pendant deux siècles à un rythme d’évolution ralenti, elle est un paradis pour l’ethnologue qui y recueille des traits remontant à la plus haute antiquité méditerranéenne ». Elle doit ce caractère préservé à l’existence « marginale » qu’elle a mené durant le XIXe siècle et la première moitié du XXe , période pendant laquelle elle ne s’est pas développée. Car la Corse est pendant de nombreuses années, une île « endormie », comme l’affirme Jeanine Renucci47. Elle vit encore d’ailleurs au début des années 1950 sur une économie de type agro-pastoral et artisanal. Cette particularité est d’ailleurs très souvent soulignée à la télévision nationale naissante. Les journalistes découvrent alors une « terre préservée ». Pourtant, en ce début des années, les spécificités de l’île semblent menacées.
 Le temps de la réappropriation (années 1970-1980) : « L’endormissement » de l’île, puis le choc de la modernisation provoquent chez les insulaires le désir de redécouvrir et de protéger leur culture. Le « Riacquistu » est le fruit à la fois de facteurs historiques anciens et de circonstances récentes comme le réveil de la conscience identitaire chez les Corses49. Comme à la fin du XIXe siècle et au cours de l’entredeux-guerres, la revendication s’exprime d’abord sur le terrain culturel. C’est une forme de réponse plus ou moins conséquente et collective à l’accélération des processus d’assimilation ou d’agression à l’égard du milieu local, l’expression d’un rejet d’une image dégradante d’une Corse « folklorisée et transformée en produit de consommation qui se vend bien ». Ce réveil a lieu, dans un premier temps, dans le domaine du chant et de la musique qui permettent non seulement de ressusciter des traditions à demi oubliées ou méprisées, mais aussi de produire, dans un élan créatif, d’étonnants métissages en Méditerranée. Une fièvre de publications, souvent savantes, emplit les vitrines des librairies de livres nouveaux, chaque mois plus nombreux. En quelques années le nombre des travaux sur la Corse s’accroît significativement. En outre, la recherche prend de nouveaux visages. L’influence de l’École Française des Annales s’exerce sur les historiens corses, ce qui se traduit par de nouvelles méthodes et par le défrichement de champs nouveaux. L’histoire bénéficie des techniques modernes et est portée par un esprit d’innovation. Désormais, l’utilisation du matériel documentaire se trouve facilitée par le micro-filmage. Il s’agit d’entreprises systématiques de dépouillement et de micro-filmage d’archives médiévales, pisanes et génoises51. C’est le cas de la partie moderne des mêmes archives microfilmées par le Centre d’Études Corses d’Aix sous la direction de Francis Pomponi et des archives privées de l’île par le Père André Marie. Parallèlement, la tendance à l’histoire économique et sociale s’affirme avec Francis Pomponi ; Antoine Casanova, lui, explore les rapports entre techniques et société ou les confluents de l’histoire et de l’ethnologie ; François Joseph Casta étudie la place de l’histoire religieuse, et enfin Jean-André Cancellieri en tant que médiéviste, rend compte de toutes les richesses des registres des notaires génois. De même, à l’heure des synthèses, un public de plus en plus exigeant réclame des ouvrages d’histoire sérieux. Histoire de la Corse, tel est tout simplement le titre de l’ouvrage collectif publié chez Privat en 1971 sous la direction de Paul Arrighi57et de la synthèse de Francis Pomponi chez Hachette en 197958. Un vulgarisateur comme Pierre Antonetti garde, lui aussi, la même simplicité de titre59. Un véritable engouement pour l’histoire est né, relayé dès les débuts par la télévision régionale en 1980 avec la redécouverte de figures importantes de l’histoire corse comme Pascal Paoli ou Sambucucciu d’Alandu. Ainsi, ce courant, dès les années 1970, emprunte les voies de tous les médias, notamment l’audiovisuel. La télévision se fait l’écho des ouvrages historiques et des interrogations qu’ils suscitent. On peut citer les magazines corses des années 1970 (Magazine corse, Spécial Corse et Vita Corsa) qui soutiennent cet effort culturel. Au point d’ailleurs qu’aujourd’hui, cette culture est devenue, à la télévision régionale, « culture officielle ». Si les militants du « Riacquistu » ont redécouvert les spécificités insulaires, très rares sont ceux qui ont compris qu’en annexant la Corse au territoire français, le gouvernement de Louis XV avait, en fait, incorporé à ce territoire une pièce du Mezzogiorno italien. Même les Corses, y compris les chercheurs en sciences humaines, ont eu de la peine à prendre en compte la relative homogénéité de l’aire culturelle en question. Ce qui aurait permis une ouverture vers des problématiques méditerranéennes. Cependant, à la fin des années 1970, survient un bouleversement majeur dans le cadre de la recherche : l’anthropologie sociale anglo-saxonne formalise la notion de société méditerranéenne. L’attention est portée sur les valeurs qui régissent ces sociétés (méditerranéennes) comme l’honneur, la solidarité familiale ; valeurs inséparables des structures et des comportements sociaux : la parenté, le clientélisme, les rapports de propriété, le droit pénal coutumier, etc.63 Intégrée à ces recherches, la Corse retrouve toute sa place dans le monde méditerranéen. Ce développement de l’anthropologie sociale ouvre un dialogue avec les ethnologues travaillant sur d’autres secteurs de la Méditerranée, comme nous l’avons constaté dans de nombreux colloques, dont les actes ont été publiés dans la revue Études corses : « Femmes corses et Méditerranéennes » (1976) ; « La mort en Corse et dans les sociétés méditerranéennes » (1979) ; « Femmes et patrimoines dans les sociétés rurales de l’Europe méditerranéenne » (1987) ; « Banditisme et violence sociale dans les sociétés méditerranéenne » (1993). L’intégration de la Corse dans l’ethnologie méditerranéenne s’est ainsi trouvée consacrée. Il s’agit d’un premier pas vers une ouverture à l’autre.
 Le rôle des acteurs de la société civile (1980-1990) : L’ouverture sur le bassin méditerranéen est plus lente dans le domaine du politique ou encore de la société civile. Pourtant, selon Jean-Marie Colombani, les réalités insulaires sont avant tout méditerranéennes : « Les Corses ont subi, comme d’autres, un déclin proprement méditerranéen, dont l’épicentre se trouve à Naples et qui donne beaucoup de pauvres ; en somme, une noble misère ». Malgré tout, l’île ne semble pas trouver sa place au sein de l’espace méditerranéen géopolitique : « Les difficultés sont moindres à Paris lorsqu’il s’agit d’admettre des droits particuliers pour l’Alsace et la Moselle, pour encourager les liens de Lille avec Bruxelles, de Toulouse avec Barcelone. Mais on se refuse toujours à ce que l’île de Corse se dote d’un projet méditerranéen qui tienne compte de sa part d’italianité ». Cette idée ne trouve récemment qu’un écho assez faible. En revanche, au niveau de la télévision, des manifestations culturelles ou de la recherche en histoire, les avancées sont plus rapides. Cette ouverture sur le monde méditerranéen est un axe majeur de notre étude. Les médias sont fortement influencés par cette redécouverte d’une culture « corse-méditerranéenne ». Concernant la télévision, la création de la chaîne câblée France 3 Corse Via Stella va dans ce sens. Parallèlement, de nombreuses manifestations ont vu le jour ainsi que de nombreuses associations : rencontres autour du cinéma espagnol, italien, mais aussi des associations comme Arte e Mare (qui promeut l’art sous toutes ses formes) ou encore Vox Mediterranei (qui tente par le biais de débats et d’évènements culturels de promouvoir la place de la Corse en Méditerranée). L’ouverture vers la Méditerranée fait plus que jamais débat. Ce mouvement récent fait des émules dans la société corse avec l’organisation de journée comme celle organisée en mars 2009 par les membres du « Think Tank » Demain la Corse et animé par Jean-Louis Andreani, ancien éditorialiste au Monde, qui avait pour but d’exposer les intérêts économiques de la Corse et d’en discuter dans le cadre bien précis de l’Union Méditerranéenne. Le premier objectif du cercle est d’impliquer les pouvoirs publics et de mobiliser une véritable volonté politique afin de donner à la Corse un rôle clé au sein de l’Union Méditerranéenne, tant annoncé par Nicolas Sarkozy. La particularité corse peut désormais se réclamer d’un héritage méditerranéen.

Télévision régionale et télévision nationale

    Itinéraires Du jour où l’INA a été chargé de créer le dépôt légal pour la télévision, on a assisté à une « efflorescence » de recherches sur la télévision française. En effet, c’est à une histoire riche que nous avons affaire, les télévisions nationale et régionale ont connu des évolutions majeures en France depuis plus de cinquante ans d’existence. Nous dresserons, ici, un bref historique de l’installation et du développement de la télévision française. Cette histoire est principalement marquée par le passage du monopole d’Etat à l’explosion de l’offre télévisée privée. Sans vouloir résumer l’évolution de ce média, il est ici intéressant d’évoquer les différents aspects qui influencent la démarche de tout chercheur, par exemple la transformation des liens entre la Province et Paris. Dans le cadre de l’installation et du développement de la télévision dans l’espace culturel et politique en France, nous avons analysé les formes de contrôle de la télévision, ses discontinuités et le tournant politique des années 1965-1968. Dans cet espace culturel, nous avons également étudié la façon dont s’inventent rites et rassemblements. Parallèlement cette étude de la télévision nationale, est aussi celle de la télévision régionale. Dans les stations régionales françaises, les liens avec le centre sont considérables : les stations régionales n’agissent pas juridiquement en leur nom, mais en celui de la société tout entière. La télévision régionale en France n’est certes pas riche, comparée à certaines homologues européennes, pas plus en programmes, qu’en moyens, en autonomie ou en public. Son domaine d’action est limité, comme son autonomie.Différence de budgets, de centres d’intérêt, de publics, toutes ces interrogations constituent un point de départ à notre analyse. Les médias régionaux se situent en outre dans des territoires aux frontières géographiques diverses : la région, le territoire, le département, le pays. Dans une situation où les territoires paraissent se fragmenter et être en concurrence les uns avec les autres, les médias contribuent à leur différenciation et participent à la construction de leurs identités. Constater le retard de cette télévision, fille d’un pays à forte tradition jacobine, dans ses composantes infranationales, régionale, locale, de pays… est une vieille antienne. Après avoir représenté un modèle dans les années 60, puis à nouveau au début des années 80, la télévision régionale a perdu plus de la moitié de ses émissions. Depuis 2005 le groupe France Télévisions a réduit les tranches d’information et de programmes régionaux de près de la moitié sur la seule chaîne de télévision publique dont la vocation est précisément régionale. Malgré cela, on observe un renouveau très net de l’intérêt pour les programmes de proximité et de la revendication, sporadique depuis les années soixante-dix, d’une plus grande décentralisation dans l’audiovisuel. Ce réveil s’inscrit dans un contexte technique, économique et juridique en pleine évolution où l’on voit la demande des téléspectateurs rejoindre celle des acteurs, nationaux ou locaux. C’est donc un panorama du PAF (Paysage audiovisuel français) que nous avons souhaité développer. Contexte, genre et espace sont au centre de notre réflexion sur la construction d’un système de représentation concernant la Corse. Il nous faut alors étudier à travers le temps un certain nombre de paramètres comme les outils, les questions financières, les différents déterminants de la production télévisuelle (audience, programmation, politiques d’achats et de coproduction, soutiens financiers, contrats…), les modalités de conception, de production et de vente des programmes audiovisuels, en relation avec les stratégies des diffuseurs. Il nous semble en effet intéressant de connaître ces évolutions pour appréhender le traitement médiatique de la Corse.Le regard extérieur, interne puis supranational jeté par la Corse et sur la Corse ouvre de véritables pistes de réflexions qui seront les fils conducteurs de notre travail. Ainsi, pour ne pas en rester à une compréhension en termes d’originalité ou d’alternative de ce média, pour éviter les comparaisons qui ne traitent que d’opposition ou de reproduction et qui apportent une vision restrictive de la réalité, il est nécessaire de déplacer le regard, de s’interroger sur les stratégies mises en place par les acteurs et sur les évolutions des territoires. Le lieu de production a aussi son importance : on ne fait pas la même télévision en région qu’au niveau national. Les magazines et les documentaires sont par conséquent les fruits de leur époque et du lieu dont ils sont issus.
 Débuts de la télévision (années 50-60) : « Les premières années de la télévision, jusqu’à la fin des années 1960, ne laissent que des bribes d’images derrière elles ». Il faut dire, en effet, que la télévision met du temps à s’installer et à entrer dans les mœurs. Celle-ci se met en place à la Libération, en 1946. En région, elle s’implante lentement. Pourtant, très tôt, l’Etat affirme son monopole sur les télécommunications puis, en déclinaison, sur l’audiovisuel, comme nous l’avons souligné précédemment. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que dès leur invention, l’Etat leur a imposé d’incarner une République universelle une et indivisible. Le télégraphe de Chappe128, par exemple, a été investi de la charge de réaliser l’unité et l’égalité du territoire par l’information, une information non pas interactive, mais partant d’un centre (l’Etat) vers la périphérie (l’ensemble des citoyens). Ainsi, à l’instar de ce qui se passe dans la plupart des pays ouest européens, les lignes directrices de l’organisation du système de télévision français se basent sur des logiques publiques et unitaires s’inscrivant dans le cadre de l’Etat-nation. Les programmes sont conçus à partir d’une idéologie porteuse de projets volontaristes, culturels, pédagogiques, laïques et au bout du compte unificateurs dans leur célébration du « grand-public ». Partant souvent d’options généreuses et de visions incluant l’intérêt général ou collectif, l’action des pionniers de la télévision française, techniciens et réalisateurs, n’est pas sans évoquer à plusieurs égards le souvenir des « hussards de la République » de Jules Ferry. La réalisation de programmes régionaux est pourtant relativement rapide. Il faut en rechercher la raison dans des motivations politiques : c’est pour concurrencer une presse régionale jugée hostile au pouvoir que des centres d’actualités télévisées ont été créés à partir de 1963 et chargés de réaliser des journaux quotidiens régionaux d’information. La Corse est l’une des dernières régions à bénéficier de la télévision, même si elle fait partie de l’espace PACAC (Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse). L’installation de la télévision en Corse est alors déterminée par le développement de ce nouveau média dans le Sud. Dès son installation, la télévision doit tenir compte d’un certain nombre de paramètres : la région PACAC est très urbanisée : les communes rurales abritent moins de 10% de la population totale de la région, alors que la moyenne française est de plus d’un quart. Elle compte en effet des agglomérations considérables : Marseille (1 230 000 habitants), Nice (517 000), suivie par Toulon (437 000). Et c’est surtout une région vaste qui englobe huit départements, « 40 090 km² de décors naturels » et bien des pays, d’où la difficulté à créer des programmes adaptés à tous ». Les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes sont à peu près couverts, mais les sept autres départements de la région (Var, Vaucluse, Hautes-Alpes, Basses Alpes, Corse, Hérault, Gard) « n’ont que très rarement l’occasion de s’exprimer à l’écran ». Cela est lié aussi à un problème d’unité de la région, précédemment évoqué : « Donnez la parole aux Corses, aux Niçois. Marseille, la Grecque, ne peut prétendre être toute la Provence, plus latine, plus terrienne, moins marchande. A l’intérieur de la région, on retrouve les relations centre périphérie que cette périphérie supposée homogène dénonçait : c’est Nice dénonçant Marseille, la Corse dénonçant Marseille plus fort encore, et les villages dénonçant Marseille. Ainsi lorsque la télévision fait son apparition à Marseille, elle doit couvrir un espace considérable, de Montpellier à Nice en englobant les Alpes-de-HauteProvence et la Corse, d’où une difficulté à projeter une image acceptable de la région » . Dans cette grande étendue la Corse, très peu équipée, est loin d’être prioritaire. Elle cumule de sérieux retards. En effet, jusqu’en 1958, où la RTF (Radio Télévision Française) construit les premiers émetteurs, l’île ne reçoit que les images de la télévision italienne. Et il faudra du temps pour que l’île possède des téléviseurs. En 1963, l’île les espère encore dans ses écoles. En 1966, la deuxième chaîne y est inaugurée, deux ans après son démarrage officiel à Paris. A ces handicaps au niveau de la réception et de l’équipement, s’ajoute une très faible couverture médiatique. Seulement quelques magazines nationaux et régionaux traitent de la Corse. C’est le cas au niveau national avec l’exemple de 5 Colonnes à la Une qui réalise trois sujets sur la Corse, et en région le Provence Magazine. La Corse, dans un premier temps, est peu médiatisée et vue exclusivement de l’extérieur. Ainsi, pour les régions, la conséquence de ces Centres d’actualité est un amoindrissement de leur personnalité locale, notamment pour la Corse. L’autorité parisienne est renforcée en même temps qu’est instauré un contrôle de l’activité des stations de province. Ce contrôle n’est pas une originalité inhérente à l’île mais plutôt le résultat d’un contrôle de l’Etat sur ce nouvel organe. En Corse, ces difficultés seront largement exploitées par les mouvements contestataires. On a, en effet, affaire à une télévision très centralisée qui méconnaît les régions qui l’entourent, et cela s’en ressent au niveau du traitement médiatique. Le regard de la télévision nationale sur ses provinces est un regard que nous qualifions de « parisianiste », où l’on met en exergue un certain nombre de clichés dans chaque région. A l’époque une émission fait recette, il s’agit de A la découverte des Français, dont le but est de faire connaître l’ensemble des régions françaises à un public parisien qui en ignore tout. La région PACA par exemple est représentée par un certain nombre de clichés ; le pastis, l’image « pagnolesque »… En effet, la télévision n’aime pas l’originalité et le spectateur souhaite toujours retrouver les mêmes « choses à voir ». Et comme l’affirme Giono : « On appelle les choses à voir les choses très grosses : le mont Blanc, l’Atlantique sont des choses à voir ; les gorges du Verdon, la mer Méditerranée, la Tour Eiffel. Il y a des tours Eiffel partout et c’est ce que les gens veulent voir ». La Corse, du fait de ses traditions et de ses coutumes est un sujet intéressant pour ce genre d’émissions. Elle y apparaît comme exotique, étrange et mystérieuse, telle que pouvaient l’imaginer, les lecteurs du Colomba de Mérimée. Outre cette incompréhension, l’organe télévisuel est soumis au contrôle de l’Etat et forcément le traitement de l’actualité en pâtit. Cela explique en partie un attrait pour le folklore des régions. Cela permet d’occulter les sujets « difficiles ». Concernant la Corse, les premières violences qui surviennent à partir de 1965 sont très faiblement médiatisées. Mais l’exemple le plus probant à ce propos est le traitement médiatique de la guerre d’Algérie. Si, entre 1962 et 1992, la guerre d’Algérie a régulièrement été présente à la télévision, elle l’a été selon une approche diversifiée qui, par cette disparité, rejoint un traitement collectif dont l’absence de commémoration est un symptôme significatif. Non consensuel, l’événement est en effet diversement apprécié et mémorisé par les différentes communautés concernées, tant à propos des dates commémoratives que des lieux significatifs de l’événement. De Gaulle, arrivé au pouvoir en 1958, fait de la télévision le canal privilégié de sa propre communication, voyant que celle-ci entre dans les mœurs des français. Son ministre de la Communication Alain Peyrefitte réforme la télévision en 1964 en créant l’ORTF qui disparaîtra en 1974. La télévision est alors placée sous la tutelle du ministre de l’information. La censure est chronique, car l’ORTF est doté d’un conseil d’administration, nommé en majorité par le gouvernement. En province, cette censure est vivement ressentie. Des journalistes et des téléspectateurs parlent de « Radio-télévision-préfecture ». En mai 1968, ce contrôle devient insoutenable. L’ORTF est alors la cible des manifestants et la radiotélévision est dénoncée comme un instrument du pouvoir. Ce mouvement ébranle sérieusement cette conception d’une télévision d’Etat. Les premiers effets se font sentir dans les provinces. Les régions commencent à demander davantage d’autonomie, à l’instar de la Corse, incorporée dans un ensemble régional à l’intérieur duquel elle se sent étrangère.
 Premières tensions (années 1960-1970) : Dès le milieu des années 1960, les regards extérieurs posés sur l’île, à la fois par la télévision marseillaise et nationale, ne satisfont pas les téléspectateurs corses. Face à ces premiers mécontentements, les responsables de l’ORTF (Office de Radio Télévision Française) commencent à se préoccuper de la Corse. Le 1er septembre 1965, la Corse reçoit la visite du directeur général adjoint de l’ORTF, André Astoux qui explique longuement les efforts faits en faveur de l’île, à savoir l’amélioration de la réception et la création d’émissions spécifiques. Malheureusement, tout au long des années soixante, l’ORTF déploie des efforts qui demeurent en deçà des attentes, malgré la création du magazine hebdomadaire culturel Magazine corse en 1969. Il faut attendre le 16 mars 1970, pour que Robert Bellair, directeur de la station marseillaise de 1963 à 1977 annonce par lettre au préfet de Corse la prochaine visite du directeur général de l’ORTF pour discuter de « l’extension des programmes départementaux par l’installation d’un Centre d’actualités télévisées à Ajaccio » . Il précise que 85% de la population corse reçoit la première chaîne, 70% la deuxième, le coût de construction des réémetteurs dans les zones d’ombre étant particulièrement élevé, compte tenu du relief montagneux. Il soutient que la Corse doit disposer de programmes spécifiques. Les émissions continentales ne satisfont pas la population. Il évoque cette possibilité d’extension des programmes départementaux par la création d’un Centre d’Actualités télévisées à Ajaccio. En effet, le service public de Radio Télévision n’a pas les moyens d’assurer une vraie couverture de l’information corse et accuse un retard de dix ans par rapport aux autres régions. Par exemple, à la fin des années soixante-dix, la Corse ne compte qu’une trentaine de journalistes professionnels. Les choses commencent alors à évoluer. Le journal de Marseille donne à la Corse une place prépondérante. En 1972, les actualités provençales consacrent 15 à 20 minutes par mois à la Corse. Les 5 et 6 juin 1972, lors d’une réunion à Paris, des responsables de l’ORTF, envisagent la réalisation à terme de « 20 minutes quotidiennes (…) qui ne seront pas pour autant 20 minutes d’actualités, mais un rendez-vous quotidien pouvant comporter magazine, folklore, rediffusion de Marseille ou de Nice » : le Spécial Corse136. Cette même année, une cellule de montage et de mixage est installée à Ajaccio. La chaîne prévoit alors de bâtir un véritable centre de diffusion et de production autonome. Mais le centre du Scudo ne verra jamais le jour à cause des attentats qui le frappent. Ainsi, la politique de régionalisation de l’information télévisée se heurte au manque de moyens des stations régionales, tant techniques qu’humains. En effet les journalistes corses, pour pallier un manque d’infrastructures, doivent envoyer à Marseille des pellicules non développées et un plan de montage préétabli selon un commentaire, alors qu’ils ignorent tout de la qualité de leurs images. Bien souvent, ils retrouvent une partie de leurs sujets à l’antenne, remontés, sans qu’ils aient été consultés par les journalistes du  continent. Ainsi, venu en stage à Marseille en 1978-79, un pigiste de l’île n’apprécie guère, en conférence de rédaction, le traitement des sujets corses qui lui semblent servir de « bouche-trou » et qui sont parfois diffusés longtemps après leur envoi. Dès lors, concernant la Corse, on ne peut parler véritablement d’émission régionale. Comme l’explique l’ingénieur en chef de Marseille, Jacques Douin, le caractère régional d’une émission n’existe pas hors de son mode de fabrication : « Ce qui fait une émission régionale, ce n’est pas le sujet qui est retenu, ce n’est pas le contenu, ce ne sont pas les lieux où se déroule l’action, ce ne sont pas les méthodes de travail ; c’est tout simplement qu’elle soit conçue, réalisée, fabriquée par et avec les hommes de la région ». Le choix d’une production régionale résulte donc d’une volonté politique d’aménagement du territoire alors que l’information régionale « est irremplaçable et correspond à un besoin propre de la région ». Ainsi, le statut en tant que magazine régional du Spécial Corse diffusé depuis Marseille, reste discutable. Si, de fait, il s’agit d’un magazine régional puisque la Corse fait partie de l’ensemble télévisé marseillais, dans le cadre de l’espace-région, au sens strict, la Corse est devenue région à part entière depuis le début de l’année 1972 et n’appartient plus à l’ensemble PACAC. Par ailleurs, « l’actualité corse » paraît encore difficile à traiter de front, car alors que Nice ou Toulon ont leur propre JT, l’île, qui connaît alors une montée des contestations et le réveil du régionalisme, suscite la méfiance de l’Etat qui ne souhaite pas la prise en main de l’information par ces mouvements142. L’actualité insulaire est donc très contrôlée. En 1974, c’est la fin de l’ORTF. La loi du 7 août témoigne de la volonté de rupture du pouvoir. Le nouvel agencement du service public repose désormais sur l’installation d’unités indépendantes, placées pour plusieurs d’entre elles en situation de concurrence : TF1, Antenne 2, FR3… A partir de ce moment là, le traitement médiatique de l’espace région évolue : l’image de la Corse change… C’est avec la naissance de FR3 et de ses antennes locales que la télévision régionale peut enfin espérer, avec la création de la 3ème chaîne, accéder à une réelle identité. À partir du 6 janvier 1975, FR3 est à l’antenne et son PDG, Claude Contamine décide d’orienter la chaîne vers le cinéma (Cinéma de Minuit et Cinéma 16) puis en 1976 vers les débats et les décrochages régionaux. Le 22 mars 1976, la télévision régionale devient quotidienne. Cette chaîne compte alors sur les productions de 22 stations régionales pour se développer. Cellesci ont droit à 35 minutes de télévision régionale par jour. Dans cet éveil de curiosité régionale, la chaîne lance Les Jeux de 20 heures, permettant aux régions d’être successivement à l’antenne nationale, à l’occasion d’un duplex entre une station et le studio parisien duquel Maître Capello officie. Avec cette apparition progressive d’un contenu télévisuel plus spécifiquement régional, l’État entreprend très lentement la régionalisation administrative et économique du territoire français et les stations régionales rentrent progressivement dans ce nouveau cadre. Si les débuts des années 70 sont marqués par le thème de la déconcentration, sinon de la décentralisation, les projets restent limités. La critique du « parisianisme » tient lieu d’argumentation et s’accompagne toujours d’un discours utilitariste sur la province chargée d’une mission d’équilibre avec la capitale afin de contrebalancer les dérives d’un centralisme qui n’est d’ailleurs pas lui même fondamentalement remis en cause143. FR3, dès sa création, souffre de sa double nature, oscillant sans cesse entre ses missions régionales et sa programmation nationale qui est majoritaire en temps d’antenne et qui occupe les meilleurs créneaux d’audience. La programmation tend tout entière vers les programmes régionaux. Elle est une réponse aux attentes des publics de chaque région. En effet, au milieu des années 70, les régions redécouvrent leur particularité. Les spectateurs sont en demande d’images sur eux-mêmes, d’une langue et de l’actualité de leur région. Les stations régionales sont pourtant encore loin de connaître une réelle décentralisation de leurs programmes avec autonomie de production malgré la présence de la langue corse à l’antenne grâce à la création du Vita Corsa en 1975. Roland Cayrol, universitaire, ancien directeur de l’institut de sondage CSA (institut de sondage d’opinion en France), dressant le bilan de la décentralisation de FR3 en 1979 relève la présence « pour Strasbourg, Bordeaux, Rennes et Marseille d’émissions hebdomadaires d’une demi-heure en langue régionale : alsacien, basque, breton et corse ». De façon plus générale, il se montre sévère par rapport à la décentralisation qu’il juge véritablement absente, en montrant du doigt les faiblesses de FR3 : « très petit nombre de programmes décentralisés, droit permanent de regard de Paris sur ces programmes […], contraintes techniques du réseau national auxquelles sont rattachées les régions, contrôle budgétaire strict et détaillé auquel elles sont soumises, rôle politique qu’on entend faire jouer aux actualités régionales ». En fait, ainsi qu’a pu le faire remarquer Patrice Flichy, professeur de sociologie, il n’y a décentralisation que de la production (et encore celle-ci est modeste), et non de la programmation. Quant à la programmation, elle ne doit pas être trop « identitaire ». Le nouveau dispositif institutionnel qui préside à l’instauration d’une troisième chaîne puis d’une chaîne nationale des régions va subordonner à la fois la création artistique et les moyens de production en région. La direction de FR3, dès 1975, précise aux directeurs régionaux que « les productions doivent être échangeables et qu’il ne faut pas qu’elles s’enferment dans un cadre qui pourrait dissuader les autres régions de les programmer ». En effet, si les régions peuvent diffuser des programmes étrangers à leur propre région, la production et la création seraient de plus en plus abondantes et cela règlerait les difficultés de coûts et d’effectifs. Cette politique est réaffirmée lorsque la direction de France 3 s’adresse aux régions en leur conseillant de « sortir du huis clos de leur territoire », pour ajouter, « il n’y a pas une seule programmation ». Il ne fait aucun doute, en tout cas que les programmes régionaux doivent constamment prouver leur utilité et leur efficacité.

Polémiques et censure : des réalités et des tabous difficiles à dépasser

   C’est à partir des années 1980 que la présence des nationalistes à la télévision, suscite les débats les plus passionnés. Pourtant, l’heure est, il est vrai, au dialogue, avec la mise en place du Statut particulier, mais la « question corse » reste sensible. Nous avons choisi alors d’évoquer une année charnière : l’année 1982, où la Corse vient de changer de statut et où le climat politique semble s’apaiser. Mais en 1982, des émissions vont faire polémique au point de disparaître de l’antenne. Celle-ci démarre en février 1982 avec la diffusion sur l’A2 du Journal d’en France de Raoul Sangla et se poursuit avec la diffusion d’un reportage de 7/7 sur le FLNC, dénoncé par ses militants comme une supercherie. Tous les courroux vont cependant se concentrer sur les émissions Situation 82 et Les gens d’ici réalisées par Philippe Alfonsi. Ces émissions créent une situation explosive inédite. Elles vont déstabiliser les journalistes régionaux et nationaux. La chaîne Antenne 2 et FR3 Corse vont être aussi au cœur de cette affaire. De même, le monde politique mais aussi les téléspectateurs vont prendre part aux polémiques. Jamais, alors la liberté de la presse et le traitement médiatique du « problème corse » n’ont été autant au centre des débats. Nous avons donc tentés de savoir ce qui semblait être si choquant dans ces émissions. Il nous a fallu alors nous replonger dans le contexte de l’époque et, pour ce faire, nous avons consulté de nombreux articles de quotidiens comme Le Monde, Le Matin, ou encore Le Provençal.

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Table des matières

Introduction et Perspectives : la Corse au petit écran
Comprendre un système d’images et de discours à la télévision (1955-2007)
PARTIE I : HERITAGE
Cette partie tend à formaliser un état des lieux des apports historiques, historiographiques ou littéraires sur la Corse dans leurs relations avec les formes d’exposition au petit écran. A cette mise en perspective répond la méthodologie qui a sous-entendu la constitution du corpus de recherche.
Chapitre 1 : Généalogie d’une recherche
1/ Des territoires en jeu
1.1 Singularité d’un espace insulaire en Méditerranée
1.2 Des enjeux corses aux interrogations méditerranéennes
2/ La télévision : un autre regard
2.1 La prééminence de la mémoire
2.2 Télévision régionale et télévision nationale : itinéraires
Chapitre 2 : Représentations insulaires, identifications et logiques
1/ Une approche par l’histoire culturelle
1.1 Les contours d’une recherche
1.2 La télévision comme « lieu de représentation »
2/ Filiations et stéréotypes
2.1 L’impact du romantisme (fin du XIXe siècle, années 1960)
2.2 Le regard indigène : fabriquer un patrimoine corse
2.3 Le poids de la violence
Chapitre 3 : Objets de recherches, les échelles de l’analyse
1/ Exploration des archives
1.1 Justification des genres télévisuels
1.2 Utilisation des sources principales
1.3 Confrontations : les sources complémentaires
2/ Les formes de mise en visibilité
2.1 Traitement régional
2.2 Convergences
2.3 Traitement national
2.4 Documentaires : un œil plus juste ?
PARTIE II : MOTIFS INSULAIRES
Cette partie tente de mettre en valeur les principales thématiques qui forgent les représentations souvent figées ou stéréotypées, cependant récurrentes, de la Corse à la télévision. Elle présente l’émergence de revendications politiques particulièrement soulignées dans les médias
Chapitre 1 : Un imaginaire conventionnel
1/ L’imagerie des années 1950/1960
1.1 Un monde traditionnel moribond (1958-1965)
1.2 Mise en scène un monde « mythifié »
2/ Représentation d’un territoire entre folklore et identité (1969 à nos jours)
2.1 Une appropriation du folklore ?
2.2 Une quête de traditions ?
3/ La fabrique d’un « imaginaire touristique »
3.1 Construction d’une image touristique
3.2 Valorisation du patrimoine insulaire
3.3 Le tourisme : source d’interrogations
Chapitre 2 : Mutations et fragmentations du discours
1/ Le « problème corse » : un élément de rupture, une nouvelle grille de lecture médiatique
1.1 Invention ou reconnaissance d’un « problème corse » par la télévision ?
1.2 Le rôle de la télévision dans l’élaboration d’un récit régionaliste et nationaliste (années 1980-1990)
1.3 Emergence de la figure du « clandestin »
2/ Actualité et société : la Corse du quotidien
2.1 La Corse aujourd’hui
2.2 Traiter des réalités sociales
2.3 Traumatismes et catastrophes
PARTIE III : IDENTITES EN QUESTION(S)
Cette partie interroge la question des identités qui traversent les documentaires et magazines traitant de la Corse, en insistant sur les formes de changement, de controverses, de redéfinition ou d’ouvertures volontaristes.
Chapitre 1 : La Corse « autrement » ?
1/ 1965 et 1973 : temps forts d’une interrogation
1.1 « 5 Colonnes à la Une. Le tournant corse » (1965)
1.2 « Spécial Corse , Une île pour des Corses » (1973)
1.3 L’affirmation d’une identité culturelle à la télévision, un premier pas vers la reconnaissance d’une société en mutation
2 / Polémiques et censure : des réalités et des tabous difficiles à dépasser
2.1 Télévision et controverses
2.2 La télévision reçue : contestations
2.3 Le politique en difficulté ?
2.4 Perceptions d’un antagonisme
2.5 Une télévision fragilisée
3 / Des imaginaires reconfigurés
3.1 Traiter de la « clandestinité »
3.2 Revisiter l’histoire
4/ Une image apaisée : la « Parabole Corse, Credacci »
4.1 Expliquer l’identité, le pari de la Parabole corse
4.2 Croire en l’avenir, Credacci !
Chapitre 2 : Redéfinitions identitaires, repli, réappropriation ou ouverture ?
1/ Revendications identitaires ?
1.1 Du national
1.2 … au régional
1.3 Une « identité » télévisuelle est-elle possible ?
2/ Dire « l’identité » : le choix de la langue corse
2.1 Les aléas de la langue corse à la télévision
2.2 Le « retour aux racines » des années 1980 : de l’usage de la langue corse
2.3 Les risques d’un enfermement
3/ Filmer « l’identité » : les originalités culturelles
3.1 La « culture du Riacquistu »
3.2 Trajectoires collectives, trajectoires individuelles
3.3 « Ghjenti », la question identitaire au cœur d’un magazine
Chapitre 3: Ouvertures méditerranéennes ?
1/ Mediterraneo, le choix de la coopération
1.1 L’émergence de l’idée de Méditerranée à la télévision
1.2 Regarder vers la Méditerranée
1.3 L’invention d’un traitement médiatique en Méditerranée
2/La participation de la télévision à l’idée d’un patrimoine culturel méditerranéen commun
2.1 Une Méditerranée irénique ?
2.2 « Travailler ensemble » en Méditerranée
3/ L’espace méditerranéen : brassage et confrontation des perceptions
3.1 Premières approches
3.2 Déplacer la focale
PARTIE IV : UNE TELEVISION AU QUOTIDIEN. FAÇON DE FAIRE, FAÇON DE VOIR
Cette partie insiste sur la réception par les publics et les pratiques des professionnels, leurs engagements et leurs motivations. Elle étudie également la capacité de réflexivité du média
Chapitre 1 : Pratiques et réception
1/ La télévision en Corse, un engagement partagé
1.1 Des constantes dans la réception
1.2 Une insatisfaction latente
1.3 La télévision mise en accusation
2/ Une télévision corse pour des Corses
2.1 Une télévision menacée
2.2 Les critiques des insulaires : oublis et caricatures
2.3 Une télévision en crise
Chapitre 2 : « Quand la télévision parle de la Corse à la télévision »
1/ Emissions réflexives : analyse du traitement médiatique corse
1.1 « Arrêt sur images » et la Corse
1.2 Apprécier l’audience
1.3 Malaise collectif face à la télévision nationale
1.4 Récits individuels
2 / Faire de la télévision en Corse
2.1 Le témoignage de Sampiero Sanguinetti
2.2 L’expérience de Via Stella
Conclusion : La télévision en Corse et la construction d’une identité méditerranéenne : un défi pour l’avenir ?
Personnalités insulaires
Chronologie sommaire de l’histoire de la Corse de 1950 à nos jours
Lexique
Sources
Bibliographie

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