La corrélation entre le type d’exploitation et la capacité de remboursement

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Les défaillances sur les conditions de remboursement :

Avant de déterminer les défaillances au cours de la campagne, il est intéressant de connaître les responsabilités prédéfinies pour tous les intervenants et les caractéristiques du crédit en dégageant les atouts et les contraintes sur lesquels nous avons apporté nos éléments d’analyse.

Les responsabilités de chaque intervenant au cours de la campagne saison 2005-2006 :

L’ OTIV :

Dans la convention bipartite de collaboration entre BV Lac et l’OTIV ; l’Union OTIV s’est engagé à :
– Fournir le service de crédit aux paysans ayant satisfait aux conditions requises.
– Fournir les formations nécessaires en matière de mutualisme et de culture de crédit.
– Procéder au recouvrement des crédits et surtout, collaborer étroitement avec les opérateurs techniques et fonctionnelles (BRL et BEST) et les paysans membres.
– Tenir informé le Projet de ses démarches de recouvrement.
– Transmettre un rapport contenant la situation de ce crédit au Projet.
Notons que durant la situation critique de la saison 2005-2006, l’OTIV a envoyé mensuellement l’état du remboursement depuis le mois de septembre et organisait des multiples rencontres avec le Projet en essayant de chercher une solution aux problèmes.
A l’intérieur de l’OTIV, les rapports « évolution des prêts en retard » et « l’historique de recouvrement des prêts » contiennent tous les renseignements relatifs à ce sujet, afin de déterminer les actions à entreprendre après une sensibilisation des opérateurs sur les engagements des adoptants avant l’échéance.

Le Projet :

Dans le cadre de la convention, le Projet pour sa part s’engage à :
– Fournir un appui technique (accompagnement, formations, réalisation des fiches techniques spécifiques, étude de rentabilité de l’activité à financer, appui au recouvrement) aux paysans bénéficiaires de crédits.
– Répondre à toutes les invitations de l’OTIV relatives aux questions de crédit que se soit une réunion ordinaire ou extraordinaire, mais le projet peut aussi inviter l’OTIV pour traiter les questions qu’il suppose relatives aux crédits.
– Résoudre les problèmes tendant à freiner la bonne marche du processus.
– Informer et à communiquer avec leurs collaborateurs c’est-à-dire fournir tous les renseignements nécessaires avec les remarques, à savoir la situation de crédit ou/et de la culture.
– Régler les éventuels différends à l’amiable.
– Suivre et évaluer la progression ou la régression de l’activité.

Les opérateurs :

Tous les opérateurs doivent se sentir responsable vis-à-vis de tous les résultats obtenus.
Donc, ils sont responsables :
– Du montage du PTA générateur de revenus (présentant une différence appréciable entre les coûts de production et la valeur estimée de cette production).
– Du suivi de la culture en exigeant sa conformité par rapport au PTA établi.

Les paysans :

Nonobstant de son adhésion dans le système de crédit, le paysan est le premier responsable de son exploitation. A ce titre il devra veiller à ce que cette dernière soit bien gérée, et que toutes les dispositions soient prises pour réduire les risques encourus par la production. Par rapport au crédit, ils doivent exécuter minutieusement toutes leurs obligations mentionnées dans le contrat d’octroi de crédit, entre autres, la mise en application du PTA et le respect des échéances de remboursement.
Par rapport au culture, ils sont recommandés d’assister à toutes les formations et les réunions dispensées par les opérateurs et de suivre soigneusement les recommandations des techniciens.
Bien que le calendrier de déblocage a été respecté dans la majorité des cas, grâce à la contribution du Projet pour l’appui à la formulation des demandes et à la satisfaction des conditions de déblocage, la somme débloquée par l’OTIV est satisfaisante, une partie importante du contrat, à savoir le respect de la date d’échéance a été très peu respectée.
En partant des résultats de constatation que nous avons exposé, nous pouvons avancer les différentes sources de problèmes suivants :

Défaillances liées au système de crédit :

Au niveau de la conception

Insuffisance de la considération des contraintes du crédit par rapport à ses atouts
Il parait juste que le crédit présente les atouts suivants :
– Procure une disponibilité de nouveau fonds pour le bénéficiaire sans passer par la vente des biens ni le recours aux usuriers pour développer l’exploitation, et générer ainsi un supplément de revenus.
– Spécifiquement pour l’étude, le crédit est un des moyens pour accélérer la diffusion, pour augmenter le nombre de paysans adoptants et/ou augmenter la superficie mise sous SCV.
– Permet aux emprunteurs de se familiariser avec la démarche de crédit pour se voir octroyer un crédit supérieur dans l’avenir.
– Ouvre une possibilité de l’épargne accumulée tout en ayant la possibilité d’acquérir un nouveau bien.
– Constitue une porte d’entrée vers une collaboration avec des Institutions d’appui et un espoir pour une « autonomie financière » des exploitations.
Cependant, plusieurs contraintes doivent être aussi considérées. Les points suivants pourront être mentionnés comme contraintes mais à moindre considération :
– Besoin d’une organisation bien posée : nécessite la présentation du dossier à temps, qui conduit au déblocage à temps, sinon l’emprunteur risque un rejet de demande, ou un décalage du calendrier cultural d’où le risque de diminution du rendement et une incidence certaine sur le remboursement.
– Obligation de suivi d’un itinéraire approuvé : une autodiscipline pour le bénéficiaire, et un suivi rigoureux en accompagnement pour les premières années de pratique de la part des organismes d’appui.
– Obligation de respect du contrat : constitution de FGM, paiement d’un intérêt, respect de la date d’échéance, acquittement préalable du droit d’adhésion, constitution de garantie,…..
– Besoin d’études préalables pour évaluer les risques et réduire l’incidence de ces derniers sur le remboursement
Insuffisance ou absence d’une clarification commune des rôles et attributions des opérateurs avant le démarrage
Sont identifiées comme parties concernées par cette démarche les suivantes : BRL et OTIV, et évidemment le Projet BV Lac. Si l’idée de mettre en place un tel système est issue des concertations entre les parties, une fois mis en place le système aura du bénéficier d’une mise en connaissance des responsabilités de chacun. Si le système a bénéficié d’une convention qui délimite les responsabilités, il a eu le défaut de ne pas disposer d’une définition des dispositifs à mettre en oeuvre.
Le rôle à jouer par le partenaire technique, qui est le BRL, à part l’appui à l’élaboration de la demande qui n’a pas été contracté, n’a pas été bien défini. Et cette insuffisance ou absence de définition est peut-être l’une des sources de problèmes car dans sa conception le crédit est un outil pour accélérer la diffusion, pour améliorer les capacités de production. Ce concept nécessite alors une implication du BRL dans le suivi des mises en application des objets de crédit : une vérification des déblocages, une orientation sur les applications de ces crédits, un suivi de la mise en oeuvre avec une collaboration avec la caisse OTIV concernée pour un compte rendu de suivi, ne serait-ce que les signalisations des cas de déviation à temps. De telles tâches sont à la portée du BRL qui connaît mieux ces paysans en tant qu’opérateur et détenant un dispositif de conseil technique qui est sensé mis en place et en contact avec ces paysans.
Dans le même ordre d’idée, la garantie de réussite et les risques à courir sur le suivi strict des PTA n’ont pas été si bien développé. Les probables impacts des aléas climatiques, les superpositions entre les calendriers culturaux, les probabilités de pics de besoins en main d’oeuvre qui tendent à rendre difficiles les gestions de ces exploitations paraissent ne pas avoir été ou très peu débattus avant la mise en oeuvre du système. A quel point le BRL conditionne et/ou cautionne le remboursement des crédits demandés et octroyés semble être la question qui reste en suspens. Est-ce que l’encadrement endosse une responsabilité en cas de défaillance d’un bénéficiaire ?
De son côté, l’OTIV qui selon son organisation dispose d’agents de crédit et de recouvrement qui devra être un « homologue » des agents techniques de BRL dans ce cadre. En l’absence d’une définition claire, les deux entités n’ont pu apparemment tissées les relations nécessaires pour la mise en oeuvre du système. Un système de communication aura du alors être mis en place entre les deux entités, entre eux et les paysans bénéficiaires du système de crédit dans ce sens.
En ce qui concerne les Groupements de Semis Direct, bien que le crédit soit individuel, nous nous demandons pourquoi le système de cohésion n’a pas été mobilisé pour être une « pression morale » sur l’individu, sans être une caution formelle (sinon nous nous retombons dans le système ACCS). Cette structure aura pu contribuer à l’identification des potentiels de remboursement (intégré ou en auxiliaire au comité de crédit de l’OTIV), ce qui aura pu contribuer pour améliorer la situation de remboursement.
Insuffisance de mise en application des recommandations issues de l’analyse du crédit individuel
Le système de crédit individuel a été déjà évalué avec les travaux de G. BELLONCLE (cf. 2.3.1). Les principes et recommandations issus de cette évaluation auront pu être exploités pour la mise en place entres autres :
1- La mise en place d’un « cautionnement moral » qui aura pu jouer un rôle de pression sociale sur l’individu. Ces groupes existent déjà, les GSD, mais dans la démarche de mise en place de crédit individuel, ils n’ont pas été exploités. En théorie, les membres de ces groupes se connaissent entre eux et la plupart du temps résident dans le même terroir. Ils auront pu identifier les individus qui ne sont pas solvables, interpeller les membres qui ont pratiqué des déviations de crédit, informer les agents techniques de ces déviations, agir sur les individus pour rappeler les remboursements.
2- Même si ce groupe ne constitue pas un ACCS, les membres ont du être impliqués dans le cadre d’une mise en connaissance des montants de crédit demandés et des PTA qui sont censés être réalisés avec ce crédit.
3- Le rôle de la formation sur le crédit sera vu mais nous pouvons avancer qu’en absence d’une formation et d’un suivi de cette formation en matière de gestion de crédit, les paysans n’ont pas eu assez de recommandations sur les utilisations des crédits et leurs intérêts.

Au niveau de la mise en oeuvre

Contraintes temps au cours de la préparation du dossier :
Pendant la préparation, cette dernière n’a pas permis aux équipes de porter une analyse rigoureuse sur les demandes du déblocage, car la préparation du dossier n’a pu commencé correctement qu’à la mi-novembre. L’analyse du dossier et l’enquête des membres n’ont pas été effectuées dans les normes. Pour la banque, après avoir été analysés par les commissions de crédit de la région, tous les dossiers doivent encore être visés par un spécialiste à Antananarivo. Mais cette procédure aussi n’a pas été sans effet sur la période de déblocage.
La démarche d’obtention de crédit à l’OTIV peut se présenter de façon simple comme nous la retraçons dans la figure suivante.
Figure 15: cheminement d’une demande de prêt durant la campagne 2005-2006 Malgré, la longueur de la procédure appliquée pour une demande de prêt (fig. 15), l’OTIV débloquait à terme tous les crédits.
Insuffisance de communication, d’information et de formation sur le crédit :
Bien que la zone d’action est une zone qui avait bénéficié de l’installation d’un crédit agricole depuis des années, de telle situation ne suggère point que le système est connu et surtout maîtrisé par la population. D’autant plus que certainement des paysans qui n’ont jamais eu des expériences en crédit sont recensés parmi ces bénéficiaires. Si la communication sur l’existence du crédit a été passée et exploitée, il semble que les informations sur les risques encourus avec le système (mise en application des textes en vigueur en matière d’abus de confiance, pertes des gages, exclusion sociale…) n’a été que très peu véhiculée.
Même s’il a été prévu dans la convention de mettre en place une formation des paysans bénéficiaires pour une « culture de crédit », cette dernière n’a pas été réalisée. Or cette formation aura pu faire comprendre aux bénéficiaires au moins les réflexes de base en matière de crédit : de réagir en tant que responsable d’un futur remboursement, et que les sommes empruntées devront être (nettement) inférieures aux profits générés pour réduire les risques de non remboursement.
Des incompréhensions (volontaires ou involontaires) autour du système semblent subsister. Elaboration du PTA effectuée par le BRL et les paysans
Formation du dossier de crédit accompli par les paysans
Contrôle du dossier complet effectué par le BRL et le Projet
Analyse de la commission de crédit de l’OTIV après avoir recoupé sur terrain la validation de la demande suivie d’une enquête de moralité
Décision par la commission de crédit basé surtout à la capacité du remboursement d’un emprunteur et détermination du montant au niveau de l’OTIV après l’approbation du dossier Formation des garanties (FGM) exécutées par les adoptants auprès de l’OTIV
Du côté des paysans, le crédit a été compris comme faisant partie du pack d’appui technique, comme les appuis techniques en SCV. A ce titre, compris comme devoir de l’appui, le fait d’en bénéficier n’engage pas le bénéficiaire mais engage l’appui, appelé le plus souvent le projet, et le non remboursement sera peut être toléré.
Certains paysans ont compris le système comme une manière de multiplier l’argent. En misant une somme (le FGM), ils obtiennent quatre fois plus (le crédit).
Mis dans une position d’assisté, le bénéficiaire de crédit relie les récoltes et le remboursement. Une très bonne récolte équivaut à un remboursement et une mauvaise non.
Et les mauvaises conditions de production (aléas climatiques) ou de commercialisation (baisse de prix, mévente) correspondent pour eux à des conditions de justification de non remboursement. Or, en matière de crédit, aucune possibilité de non remboursement n’est prévue. Ce qui ne fera que générer des conflits entre le bénéficiaire et l’IMF, qui même si elle dispose d’une marge de manoeuvre à travers les taux d’intérêts et de frais de gestion, ne devra pas accepter facilement des situations de recouvrement et encore moins de non remboursement.
En absence de formation en matière de crédit et gestion de crédit, le bénéficiaire ne peut qu’appliquer ses règles sur la gestion du crédit, qui est selon lui « son argent ». Pour les paysans, le SCV a été une porte d’entrée pour bénéficier un crédit. Ce qui n’est pas un mal en soi, si ce crédit a été intégralement utilisé dans le SCV et suivant le PTA qui a été établi.
Mais malheureusement des cas de déviation ont été recensés. Ils l’utilisent comme bon leur semble, et la plupart du temps vers des activités qui ne génèrent aucun profit. Et au final, ils ont des difficultés pour rembourser leur crédit.
Du côté des opérateurs, la mise en place du crédit a été définie comme un moyen d’accélérer la diffusion. Ce qui paraît juste. Mais pour atteindre un tel objectif, il fallait l’accompagner d’une conception et mise en place d’un système de suivi adéquat. Ainsi pour pouvoir suivre le système, les agents techniques auront du recevoir les informations et les formations nécessaires, entres autres les mécanismes de crédit, le rôle du crédit et les risques encourus par les emprunteurs, la méthode de suivi d’une opération de crédit individuel….
Ce qui prouve déjà l’importance des appuis assurés par BEST car le contenu de l’instruction traite davantage de la formation fonctionnelle et celle relative au crédit. En général, les attentes des participants durant les informations tournaient autour de :
– L’acquisition et la capitalisation du savoir faire et du savoir être en vue de devenir des partenaires à la hauteur des discussions qu’ils auront à engager avec les Institutions Financières.
– L’échange d’expérience entre les paysans formés et les formateurs afin d’éviter les dérapages des crédits accordés.
– La maîtrise des outils de crédit pour être efficaces et opérationnels et finalement être des professionnels ayant la capacité d’établir des dossiers de crédit.
Dès que le crédit est débloqué, le BEST suit de prés sa distribution, et assure la vérification de son fonctionnement.
La mobilisation du remboursement devient la préoccupation des bénéficiaires de crédit deux mois avant l’échéance.
Absence de suivi :
Comme il a été signifié en opus, une conception d’un système de suivi a fait défaut. Les informations obtenues relatent des superficies mises sous SCV, des bénéficiaires de crédits, mais aucune sur la manière de gestion de ces crédits, les problèmes rencontrés et les dispositions prises. Si bien que l’augmentation de superficies mises sous SCV et celle du nombre d’adoptants a été atteinte, les articulations entre les techniques de production et les crédits n’ont pas été matérialisés la plupart du temps que par le PTA établi lors de la demande. Au-delà de ce stade, beaucoup de paysans ont été « laissés libres » avec les conséquences que nous savons. Si ce suivi a été appliqué, nous pouvons en être sûrs que le taux de remboursement n’aura pas été ce qu’il était au mois d’août. Au moins les visites fréquentes de ces techniciens qui ont évalué la mise en oeuvre du PTA et les sanctions qui  auront pu être prises à titre d’exemple en cas de déviation auront pu limiter les risques de non remboursement.
Absence de la sensibilisation et retard du recouvrement :
Certainement, aucune action sérieuse n’est entamée avant l’échéance. La fragilité de la coopération entre les deux responsables de recouvrement (BRL, OTIV) serait en cause car l’attribution de chacune des parties n’était pas déterminée au départ. L’enquête nous confirme qu’aucune pré sensibilisation n’a été effectuée aux adoptants par l’OTIV. Ce qui prouve l’importance des actions du BEST en tant que socio-organisateur, responsable de sensibilisation et de recouvrement de crédit. Mais, les groupes en collaboration avec BOA a bénéficié de cette sensibilisation car le BEST n’entreprend ses actions qu’aux associations.
Ce qui nous amène à dire que le crédit BOA est plus organisé.
Notons que selon les agents de BRL, ils n’ont pas l’occasion d’avoir la situation de recouvrement qu’au mois de Septembre, c’est-à-dire un mois après l’échéance, et ce n’est qu’après cela que le recouvrement commun a pu débuter correctement.
Après constat des faits de non remboursement ou de remboursement partiel, l’OTIV a décidé d’entreprendre une série de procédure dans le but d’améliorer les résultats.
– Un premier avis, lancé 5 jours après le retard, mais en tout cas, ce démarche n’a que très peu changé la situation de remboursement. Cette absence de réponse peut traduire une mauvaise volonté. C’est pourquoi, il est important de poursuivre de façon systématique l’action avancée pour le recouvrement du crédit, d’expédier un deuxième avis.
– Une visite d’agent gérant, plus le comité de recouvrement est entamée au 31e jour de retard. Cette opération a pour but de réinviter le débiteur à régulariser sa situation. Cette initiative a pu améliorer la situation générale de l’OTIV, en passant de 40,14% (mois d’Août) à 64,17% au mois de Septembre. Sans atteindre l’objectif 100% de remboursement.
– 45e jour de retard, l’OTIV a distribué la lettre de mise en demeure, cette mesure a connu de succès mais l’évolution de la situation du remboursement de l’OTIV n’est pas encore satisfaisante, c’est-à-dire la moyenne a passé de 66,33% à 73,03% seulement entre le mois d’Octobre et de Novembre.
– Après ce stade, l’OTIV organise une réunion extraordinaire avec l’équipe du Projet à la date du 6 Novembre 2006 pour clarifier la situation générale du remboursement du crédit appuyé par le Projet à l’OTIV et pour rechercher des solutions correspondantes.
Dans une deuxième réunion du 22 Novembre 2006, on essaie d’entreprendre les mesures, prises les démarches suivantes pour que le dossier ne soit pas transmis aux contentieux :
Elaboration d’annonces à la radio pour sensibiliser les débiteurs.
Emissions de convocation par écrit et par radio pour tous les débiteurs.
Préparation et organisation d’une réunion pour la mise au point de la situation et l’élaboration d’un programme de remboursement au cours de chaque réunion.
Cette mission est sous l’égide des responsables de crédit agricole de l’OTIV et des personnels responsables du BEST et du BRL. Il est impératif de prendre cette mesure car la situation négative de recouvrement engendre une conjoncture essentiellement délicate.
Par la suite, la situation moyenne de remboursement a pu atteindre 90% au mois de Décembre.

Les procédures exceptionnelles :

Ce dernier recours dans l’action de recouvrement fait appel à des mesures, plus compliquées. Ce procédé paraît nécessaire si les efforts fournis par les débiteurs après toutes les interventions normales ne seraient pas satisfaisants.
Convocation de la police ou de la gendarmerie : avec les autorités, le caissier gérant devra être obligatoirement présent lors de cette rencontre et muni du dossier du ou des emprunteurs. Cependant, cette démarche n’est pas effectuée durant le recouvrement.
Poursuite en justice : 26 dossiers des grands débiteurs seulement sont passés auprès des autorités au moi de février. Jusqu’ à ce jours, l’action judiciaire n’est pas un bon moyen compte tenu de la lenteur du procès et surtout du paiement des droits et accessoires à coût elevé. Ceci confirme l’adage selon lequel « il vaut mieux un mauvais recouvrement qu’un bon procès ». Néanmoins, les dossiers des impayés sont déjà tous réunis en attente de la décision finale.
En effet, les débiteurs ont requis le report de la date d’échéance (extension du délai accordé) et le refinancement (renouvellement de crédit). Certes, ces deux pratiques visent le remboursement total du crédit. Ils sont très risqués, car
– les problèmes sont ignorés par les débiteurs et ils pourront se reproduire au prochain financement.
– le double payement à la prochaine campagne s’avère être trop lourd pour les débiteurs ayant le refinancement. En plus, ils sont des nouveaux membres, donc la confiance n’est pas encore bien entretenue entre les deux partenaires.
– l’exception effectuée en un ou deux membres peut entraîner le jugement des autres et les encouragent en revanche à cesser leurs remboursements en cours.
– ces mesures ont un impact négatif sur le programme des Institutions Financières.
Par conséquent, elles ne sont pas recommandées comme méthodes de récupération des impayés.

Défaillances liées au système de culture :

Prédominance des adoptants en première année:

En se referant dans le cas de la culture saison 2005-2006, le SCV en première année prédomine (65% des adoptants bénéficiaires de crédit). Les paysans ont eu à la fois à apprendre les deux techniques (SCV et crédit). C’est pourquoi, la technique n’est pas encore suffisamment maîtrisée. En d’autres termes, la saison correspond à une expérience pour la majorité des adoptants d’où, probablement, les difficultés rencontrées sur la maîtrise des techniques pendant la pratique culturale, surtout sur la gestion du crédit et des personnels.
Sans vouloir répéter, l’absence de formation spécifique et consistante sur la notion de crédit, l’utilisation de ce dernier et les risques encourus, avec un bon suivi de la mise en application, les adoptants ne succomberont pas à la tentation de déviation des crédits. Or, le crédit en soi est déjà sujet à risque : aléas climatiques, baisse de la production, variation des prix offerts à la récolte. Donc, si à ces facteurs s’ajoutera la spéculation, la situation ne se fera que se compliquer.

L’interrelation du calendrier cultural des adoptants et le remboursement:

L’approche de cette partie nous permet de voir les articulations et les possibilités d’interférences entre le calendrier du crédit au calendrier de la culture.
Interprétation et analyse :
Dans le premier tableau nous pouvons déduire que, compte tenu des conditions climatiques moyennes de la région, des caractéristiques des espèces végétales que l’on veut mettre en place et des expériences antérieures, les opérateurs se sont fixés une date limite de semis en saison le 15 décembre. Passé ce délai, les plantes peuvent ne pas boucler convenablement leurs cycles et les crédits sont exposés aux risques de non remboursement (absence ou insuffisance de production). Ce qui voudra dire qu’au moins un déblocage partiel devra survenir bien avant cette date pour les différentes opérations de préparation du semis (labour si année zéro, engrais de fond, semences et traitement de ces dernières, et le semis en soi) surtout pour les paysans qui ne disposent pas de moyens financiers conséquents pour y faire face.
En cas d’insuffisance de pluie, les paysans attendent pour semer, et, durant ce laps de temps, l’emprunteur est tenté d’utiliser l’argent du crédit pour d’autres fins.
Concurrence entre le SCV et la riziculture irriguée : calendrier, crédit, main d’oeuvre
Au vu de ces deux tableaux successifs, nous pouvons en tirer qu’une concurrence vive entre le SCV et la pratique de la riziculture irriguée, qui reste systématiquement priorisée par des ménages agricoles du Lac Alaotra, existe. Le chevauchement des calendriers culturaux, la concurrence du crédit avec les dépenses rizicoles sont considérés parmi les facteurs de l’échec des paysans qui n’ont pas pu rembourser à l’échéance leurs crédits. L’argent obtenu est le plus souvent affecté à la riziculture irriguée bien qu’il a été demandé pour le SCV. Or, dans un itinéraire technique donné, le respect des recommandations des techniciens et l’affectation des crédits demandés aux postes correspondants au moments définis conditionnent la réussite. Le PTA est établi dans ce sens. Ainsi tout manquement par rapport à ces indications techniques handicapera certainement les résultats obtenus. Les paysans ont des difficultés à choisir entre le SCV et la riziculture, et préfèrent plutôt investir dans la seconde. Ce qui semble logique car la riziculture est connue et « maîtrisée » tandis que le SCV est tout nouveau. D’autant plus que les paysans qui se trouvent dans ce cas ont déjà dépensé une bonne partie du crédit pour la préparation du sol en riziculture irriguée avant la mise en place du SCV.
La pénurie en main d’oeuvre pourrait retarder le semis de la culture pluviale surtout pour les paysans qui ont recours à l’emploi de main d’oeuvre extérieure. Il va de même pour l’entretien des cultures en SCV qui coïncident avec la période de repiquage du riz, donc la main d’oeuvre est chère à payer. Cette période correspond à la période de disette (mi-janvier, février, mimars).
Ce qui ajoute une tentation de plus pour le paysan de dévier le crédit pour l’achat de vivres pour sa famille.
Cependant, la pratique du SCV en culture saison nous permet d’avoir la production anticipée (bon prix) et de sauver les paysans durant la pénurie en riz en période de soudure mais la réussite dépend de la pluviométrie (fréquence, quantité, …), la disponibilité de semence, des produits phytosanitaires, des engrais, de la quantité et de la qualité de la couverture.
Difficulté entraînée par la durée de prêt (8 mois)
La durée assez longue entre la récolte et le remboursement de crédit tente les paysans à spéculer sur l’argent qu’il dispose, en espérant qu’il peut gagner dans cette spéculation. Un espoir entretenu par une hypothétique récolte de la riziculture irriguée pour ceux qui en font, mais qui ne se réalise toujours pas, surtout quand les rizières se trouvent dans des mauvaises conditions d’approvisionnement en eau.
Ces faits se répercutent probablement sur le remboursement.
Insuffisance des biomasses :
La disponibilité des biomasses a posé de difficulté durant l’application de la culture car son coût est déjà cher (Ar 5000/ charrette) et la demande en quantité abondante n’a fait qu’amplifier ce problème. C’est pourquoi le BRL a proposé le système à base d’herbicide mais ceci n’arrive pas à couvrir correctement le sol. Par conséquent, le coût du désherbage a été considérable.
Difficulté de maîtrise pour les rizières à Mauvaise Maîtrise d’eau :
Le risque est dit « accentué » sur la Rizière à Mauvaise Maîtrise d’Eau en système cultural que financier. Vraisemblablement, ce système est encore difficile à maîtriser car (i) on ne peut pas agir sur le climat, (ii) l’habitude de faire des semis tardifs est bien ancrée chez les paysans (cas d’Ambatosoratra). Pour les rizières hautes, qui ne sont alimentées que par la pluie, il faut attendre une pluviométrie décadaire de l’ordre de 100 à150 mm pour qu’elles puissent être mises en boue et repiquées. Pour les rizières de vallée ou de plaine, elles sont assez régulièrement inondées. Ces rizières peuvent avoir de l’eau pendant plusieurs semaines, parfois pendant deux à trois mois ; mais cette eau arrive souvent très tard (février), et la durée de submersion n’est pas suffisante pour obtenir un rendement significatif. En plus, ces durées d’inondation ne sont pas suffisantes en général pour éliminer les mauvaises herbes, en particulier le cynodon, que l’on rencontre dans la plupart des rizières pendant la culture, réclame de 3 à 4 fois le sarclage d’une parcelle et augmente le coût de la production.
Cette conjoncture est remédiée par le BRL en suggérant le semis précoce avec l’utilisation de la variété polyaptitude mais l’inquiétude réside encore au niveau des paysans sur la réussite.
Et ce phénomène se reproduit chaque année et pose des incidences sur le remboursement du crédit.
Face à la superficie étendue du RMME dans la région Lac Alaotra, il est intéressant de souligner que la culture sur RMME mérite encore d’être approfondie et les conditions de réussite doivent être réétudiées soigneusement.
Bref, le système de culture SCV a conditionné le remboursement des paysans car la maîtrise des conditions de réussite en SCV détermine la récolte.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. PRESENTATIONS
1.1. Présentation de la zone d’étude
1.1.1. Situation et localisation géographique des trois sites
1.1.2. Milieu physique
1.1.3. Milieu économique
1.1.4. Milieu humain
1.2. Présentation du Projet BV Lac
1.2.1. Généralité
1.2.2. Les menaces de la région et l’enjeu du Projet
1.2.3. Objectifs du projet BV Lac
1.2.4. Les principes du Projet
1.2.5. Les partenaires du Projet
1.3. Présentation du SCV
1.3.1. L’émergence du SCV dans la région Lac Alaotra
1.3.2. Situation 2005-2006
1.3.3. Les conditions de la réussite en SCV
1.3.4. Les systèmes de culture préconisés
1.3.5. Le BRL et l’évolution de la diffusion du SCV depuis 2000
1.4. Présentation de la MicroFinance
1.4.1. Définitions
1.4.2. Historique
1.4.3. Evolution
1.4.4. Vocation
1.5. Présentation du crédit agricole
1.5.1. Définition
1.5.2. Evolution du crédit agricole au sein du Projet
1.5.3. Les deux sources de financement des exploitations appuyées par BV Lac
1.5.4. Les Institutions Financières opérant le microcrédit dans la région
1.5.5. Les systèmes de crédit rural existant
1.6. Problématique
1.6.1. Objectifs de l’étude
1.6.2. Finalité de l’étude
1.7. Hypothèses
1.8. Méthodologie
1.8.1. Approche de travail
1.8.2. Population de référence
1.8.3. Choix des sites
1.8.4. Elaboration du questionnaire et technique d’enquête
1.8.5. Technique d’échantillonnage
1.8.6. Déroulement de la collecte des données
1.8.7. Traitement des données
1.9. Condition de réalisation de l’étude : facilités et difficultés
2. DIAGNOSTIC ET ANALYSES
2.1. La corrélation entre le type d’exploitation et la capacité de remboursement
2.1.1. Typologie des paysans
2.1.2. Corrélation entre les zones d’étude et la typologie
2.2. Les défaillances sur les conditions de remboursement
2.2.1. Les responsabilités de chaque intervenant au cours de la campagne saison 2005-2006
2.2.2. Défaillances liées au système de crédit
1. L’arrangement à l’amiable
2. Les procédures exceptionnelles
2.2.3. Défaillances liées au système de culture
2.2.4. Défaillances liées au cadre général
2.3. Les acquis issus de la BOA en matière de crédit
2.3.1. Expériences de la BOA avec le système individuel
2.3.2. Prise de décision avec le système de crédit à caution solidaire
2.3.3. Mise en comparaison des deux systèmes existants au cours de la campagne saison 2005-2006
3. RECOMMANDATIONS
3.1. . Recommandations pour les acteurs
3.1.1. Pour OTIV
3.1.2. Pour BRL
3.1.3. Pour le Projet
3.1.4. Pour les paysans
3.1.5. Pour BEST
3.2. Recommandations pour les catégories
3.2.1. Au sujet catégorie I
3.2.2. Au sujet catégorie II
3.2.3. Au sujet catégorie III
3.2.4. Au sujet catégorie IV
3.3. Recommandations pour les zones
3.3.1. Pour Amparafaravola
3.3.2. Pour Ambatosoratra
3.3.3. Pour Imerimandroso
3.4. Proposition de démarche appliquée pour passer à l’autonomie totale
CONCLUSION GENERALE

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