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L’ethnie des Wolofs
Afin de mieux comprendre la présence de la langue du wolof dans cette œuvre littéraire sénégalaise, il semble nécessaire d’acquérir une certaine connaissance générale des Wolofs, ethnie ayant le wolof comme idiome. Parmi de nombreuses ethnies existantes sur le territoire sénégalais, la plus grande est celle des Wolofs, une ethnie musulmane, à l’origine un peuple d’agriculteurs. Celle-ci constitue en effet environ 40% de la population sénégalaise. Au moment de l’indépendance, étant donné que le wolof était largement répandu, il n’a éprouvé aucune difficulté à s’établir sur tout le territoire, devenant ainsi une langue véhiculaire. En effet, si l’ethnie des Wolofs représente 40% de la population, on compte cependant plus de 80% des Sénégalais qui parlent et comprennent cet idiome (Leclerc, 2015:s.p). Depuis 1971, le wolof peut également se proclamer « langue nationale ». Avec le français c’est la langue la plus comprise de toutes, et aujourd’hui le monde des affaires et le commerce se voient dominés par le wolof, en particulier dans les grandes agglomérations. Comme toute langue, le wolof s’est développé lui aussi, en se renforçant avec des mots en français, en arabe, mais aussi en d’autres langues nationales (Leclerc, 2015:s.p).
Le plurilinguisme
Le fait de parler plusieurs langues est dans la plupart des cas un avantage, car cela nous permet de communiquer avec un plus grand nombre de personnes, néanmoins cela peut parfois entrainer des perturbations linguistiques et une perte partielle de l’identité culturelle (Pairault 1982:89). L’indépendance du Sénégal a effectivement été un point de départ pour un nouveau mouvement linguistique car selon nous, il n’a plus été possible d’ignorer l’importance de la culture dans l’apprentissage des langues. Langue et culture sont en relation et forment ensemble des composants vitaux pour l’identité culturelle de chacun (Mouto Betoko, 2013:s.p). La politique linguistique du Sénégal tourne autour de deux pôles qui sont la promotion des langues indigènes afin qu’elles deviennent des bases culturelles et le maintien du français comme entité officielle et internationale (Daff, 1998:s.p). Comme la plupart des pays anciennement colonisés par la France, le Sénégal a conservé lors de son indépendance, l’unilinguisme du français même si cela va à l’encontre de la réalité sociale plurilinguiste du pays (Halaoui, 2002:353).
Un autre problème auquel les autorités sénégalaises sont confrontées, est que plus de la moitié de la population est encore analphabète. En effet, selon la directrice de l’Alphabétisation et des Langues nationales Madame Diof (citée par La vie sénégalaise, 2017:s.p), le taux de la population qui ne sait ni écrire ni lire s’élève à 54,6%, dont 67% de femmes. Pour les écrivains choisissant de rédiger un livre en une langue nationale, ceci pose également quelques problèmes. À cause du taux élevé d’analphabétisme et du pouvoir d’achat du Sénégalais moyen, cela devient une question économique pour les éditeurs – il n’y a pas un public suffisant. Le manque d’éditeurs devient alors décourageant pour les auteurs qui désirent écrire en langues nationales, et pour qui ceci est vu comme « un devoir citoyen et culturel, puisque sans production écrite, une langue risque de disparaître à long terme » (Gierczynski-Bocandé, 2005:136).
La politique linguistique: l’enseignement après l’indépendance
Peu de temps après l’indépendance, une tentative pour introduire les langues nationales dans l’enseignement a pourtant été faite par le président Léopold Senghor. Cependant, cette idée a dû être abandonnée rapidement, lorsqu’on s’est aperçu que les langues nationales souffraient généralement d’un manque grammatical aussi bien que lexical quant aux termes spécifiques utilisés dans les matières enseignées, comme par exemple les sciences. Le français, par contre, déjà établi dans l’enseignement par les colons, couvrait tout lexique et grammaire nécessaires dans toutes les matières. C’est donc pour cette raison que l’on a poursuivi avec le français comme langue dans l’éducation scolaire (De Halleux, 2018:s.p). D’un autre côté, le français véhiculait en même temps des mots étrangers à la culture africaine. A ce sujet, Pairault fait référence à des témoignages de quelques Ivoiriens qui ont eu le français comme langue à l’école et qui confirment la complexité de la langue française apprise en ce lieu, avec des mots comme : hiver, manteau, poêle, décrivant des situations ou des objets complètement inconnus du quotidien d’un Africain vivant en Afrique (Pairault 1982:90-91). Son article concerne différentes ethnies en Côte d’Ivoire, également une ancienne colonie française, mais selon nous, ce même sentiment d’aliénation a dû être partagé par les enfants sénégalais également. Fall (2010:s.p) nous donne un autre exemple illustrant comment la langue est liée à la culture : il est impossible pour un Sénégalais, qui n’a jamais vu la neige, de comprendre l’expression « blanc comme neige ». Pour le Sénégalais, ce qui signifie la blancheur ne va pas être la neige mais le coton auquel il peut se référer.
Alors, en 1971 les autorités sénégalaises ont commencé à se soucier réellement de la préservation aussi bien que de la valorisation des langues nationales. En conséquence, la question de comment faire pour être scolarisé dans sa langue maternelle a été soulevée. Or, c’est seulement en 1991 que ce but est atteint et confirmé par l’éducation nationale (de Halleux, 2018:s.p). Toutefois, dans ce même objectif, un premier pas en avant avait pourtant déjà été fait par le décret présidentiel du 21 mai 1971, dans lequel on a reconnu six langues vernaculaires comme langues nationales. Les plus importantes étant : le wolof, le sérère, le peul, le diola, le mandingue et le sarakolé, et elles sont suffisamment développées pour être introduites dans le système éducatif (Leclerc, 2015:s.p). Depuis ce temps, plusieurs progrès ont été faits à ce sujet. Par exemple un programme nommé Élan (École et langues nationales en Afrique) a été mis en place par huit états africains bilingues comme le Bénin, le Burkina-Faso, le Burundi, le Cameroun, le Mali, le Niger, la RDC et le Sénégal. Chacun de ces pays a son propre plan d’action linguistique basé sur sa propre politique éducative, même si le programme est piloté par l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) et les autorités françaises (Essono, 2012:s.p). L’objectif du programme Élan a été de favoriser l’enseignement bilingue en promouvant les langues africaines parallèlement au français. Des études montrent qu’en apprenant une langue nationale la première année et progressivement passer à une deuxième langue l’année suivante favorise l’apprentissage d’une langue étrangère, ou du français. Pour cette raison des bi-grammaires ont été instaurées afin de faciliter la pratique et l’enseignement en deux langues, la langue nationale, généralement officielle, d’une part et le français d’autre part (de Halleux, 2018:s.p).
D’un point de vue sociolinguistique, il semblerait être une nécessité de savoir lire et écrire dans la langue véhiculaire déjà parlée, plutôt que dans une langue étrangère. Selon Daff (1998:s.p), cela serait « le seul moyen de réconcilier l’élève africain avec son environnement social ». En somme, il s’est avéré difficile de comprendre sa culture par l’intermédiaire d’une langue étrangère. La société sénégalaise a donc demandé une école « plus enracinée dans ses valeurs et ses traditions » (Ba, 2014:s.p) et c’est ainsi que l’école sénégalaise se trouve en quête d’une nouvelle direction : faudrait-il refonder le système scolaire tel qu’il est ou faudrait-il faire un changement profond de tout le système éducatif ? Telles sont les questions relevées lors des Assises nationales sur l’éducation en 2014. Comment concilier un système éducatif qui laisse plus de place aux valeurs et aux traditions nationales, alors qu’en même temps, il faut rester ouvert aux modernités comme la technologie et les sciences ? (Ba, 2014:s.p). En tenant plus compte des langues nationales dans l’enseignement, il est pour certains question « d’améliorer le taux de réussite pour les enfants scolarisés », tandis que pour d’autres c’est une « question d’alphabétiser l’ensemble des populations en langue maternelle, du fait de l’inaccessibilité de tous à l’école de la langue officielle » (Mouto Betoko, 2013:s.p).
La liberté d’expression devient officielle
Depuis l’indépendance en 1960, et les efforts qui ont suivi afin d’accorder officiellement plus d’importance aux langues nationales, la liberté d’expression a par la même occasion été reconsidérée dans les débats. En effet, aujourd’hui cette dernière est inscrite dans la Constitution sénégalaise depuis 1978, comme dans la majorité des Constitutions africaines, alors que souvent ignorée pendant la période coloniale. De nos jours, la plupart des pays africains accordent cependant, selon une formulation propre à chaque pays, « la liberté de communiquer avec autrui, celle de donner son opinion, ou d’exprimer sa pensée, ou encore de s’exprimer par la parole, l’écrit, la plume ou l’image, ou par tout autre moyen de reproduction » (Halaoui, 2002:359). En somme, chacun est libre de s’exprimer dans la langue de son choix, et en conséquence, cela n’est pas forcément la langue officielle.
Le français au Sénégal d’aujourd’hui
La façon dont une langue va évoluer peut être étudiée par deux approches ; soit par des études de la langue avec des unités et des règles grammaticales bien précises, soit par le discours, prenant compte des usages sociaux (Maingueneau, 2009:27).
Suite à l’utilisation croissante du wolof dans de nombreux domaines, nous pouvons noter qu’une sorte de nouveau langage s’est développé. Un langage né du développement naturel de la langue, une production d’alternance codique de l’utilisation du français et du wolof, tissant et empruntant des mots à l’un ou l’autre selon les besoins. Ceci est probablement une conséquence et le produit d’une nouvelle vie beaucoup plus urbanisée. Une vie citadine où les objets et les situations n’ont pas de nomination dans la langue vernaculaire, tout simplement car ils n’existent pas dans la culture traditionnelle (Daff, 1998:s.p). Prenons l’exemple de la nouvelle technologie. Les téléphones portables et les ordinateurs – des nominations dans ces domaines n’existent surement pas en wolof (ou en d’autres langues vernaculaires), et par ce fait, pourraient illustrer ces cas typiques où le vocabulaire nécessite la co-alternance des deux langues.
Par le développement de la langue française, en parallèle avec le wolof, nous pouvons de nos jours définir trois sortes de français parlé dans les anciennes colonies en Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal. D’abord il y a le français académique, équivalent au français parlé en France par les intellectuels. Puis il y a le français dit « de variété locale », ayant un lexique et une grammaire tout à fait correcte, par rapport au français académique, mais où la différence consiste en l’apport renforcé au niveau sémantique et une intonation plus africaine (Halloui, 2002:349). Dans La grève des bàttu, nous trouvons effectivement quelques exemples de cette variété. Nous reviendrons à cela ci-après, dans l’analyse du roman. La troisième variété du français est le langage populaire, mélangeant le français et une autre langue vernaculaire et qui se parle en empruntant aussi bien lexique que syntaxe aux deux langues. Dans cette variété, les mots en langues vernaculaires sont très fréquents et l’on estime que celle-ci est la variété principalement parlée par les analphabètes (Halaoui, 2002:349). En ce qui concerne l’œuvre de Sow Fall que nous allons étudier, son langage est plutôt académique, avec l’appui des mots en wolof.
La corrélation entre la langue et la culture dans La Grève des bàttu
La littérature reflète la société et en cela diffère par sa nature et son expression dans les différents pays, sociétés et continents. Bref, elle diffère par la culture. Le Larousse (2018) définit le mot culture comme :
– « Ensemble des phénomènes matériels et idéologiques qui caractérisent un groupe ethnique ou une nation, une civilisation, par opposition à un autre groupe ou à une autre nation :……
– Dans un groupe social, ensemble de signes caractéristiques du comportement de quelqu’un (langage, gestes, vêtements, etc.) qui le différencient de quelqu’un appartenant à une autre couche sociale que lui :….
– Ensemble de traditions technologiques et artistiques caractérisant tel ou tel stade de la préhistoire ».
En conséquence, il ne serait pas possible de raconter une histoire qui se passe dans une ville sénégalaise, avec des habitants de diverses couches sociales sans que la culture ne colore la narration. La littérature sénégalaise ne peut se dissocier de la culture du pays, au contraire : avec les spécificités de la société africaine comme le plurilinguisme, la religion, le mysticisme et la polygamie pour mentionner quelques exemples, les auteurs africains produisent par ce fait une littérature qui a ses racines dans les spécificités que nous venons de citer. Leur littérature reflète simplement la vie sociale, culturelle et spirituelle africaine (Willane, 2018). Selon Willane, Aminata Sow Fall ne pourrait en conséquence pas écrire dans le même style qu’un écrivain français. L’écriture de chaque écrivain est un produit, voir une conséquence, de sa culture. Pour Sow Fall, son style de narration n’est donc pas un choix – il est plutôt imposé par l’univers dans lequel elle a été élevée. Aussi, comme noté par Robert (2009:s.p), la langue et la perception du monde du locuteur vont de pair. Le lieu de naissance est un élément important pour la personne que nous devenons. D’où nous venons affecte notre personnalité, nos pensées et le style de vie que nous menons. Dans son étude Robert compare un Napolitain et un Milanais mais cela aurait pu être un Dakarois et un Casamançais, ou pourquoi pas un Parisien et un Marseillais. Willane (2018) reconnaît au sujet de la forme de l’écriture que « la narration n’a pas besoin d’être rationnelle, comme sa forme africaine est une langue imagée et mythique ». En plus, la langue est restée longtemps orale avant de trouver sa forme écrite. Dans la société africaine, c’est à travers les paroles qu’ont été transmises les valeurs et les traditions, passées de génération en génération. En conséquence, « La tradition orale africaine remplit une fonction à la fois sociologique et politique » (Chevrier, 1986:25, comme cité par Muftau, 2004:s.p).
L’œuvre d’Aminata Sow Fall n’est pas une exception – elle n’échappe pas à la culture qui est son fondement. Au contraire, son roman reflète la société africaine avec ses traditions et ses valeurs dans laquelle s’intègre le bilinguisme.
Ci-dessous, nous allons regarder de plus près les situations où le wolof est utilisé ainsi que la forme de la narration dans La Grève des Bàttu. En mettant en lumière les aspects typiques de la société Sénégalaise, nous allons étudier comment la culture a pu influencer le texte.
Références verbales africaines
L’utilisation du wolof
Dans La grève des báttu, le wolof est fréquemment utilisé. Ci-dessous, nous pouvons voir la fréquence d’application du wolof par chapitre. Il faut noter que dans ces chiffres nous ne tenons pas compte de l’expression Inch’Allah, qui est empruntée à l’arabe.
La fréquence des mots en wolof par chapitre dans La gréve des bàttu.
Il est intéressant de constater que dans le chapitre 2, où le wolof est utilisé trente-huit fois, il sert à décrire des dialogues entre les bàttu, les mendiants, tandis que dans chapitre 11, l’un des deux chapitres où le wolof est utilisé seulement une fois, les dialogues décrits sont entre le personnage principal, cadre dans l’administration, et son assistant. Nous pouvons constater que ceci est symptomatique, lorsque le wolof est utilisé, la narration tourne en générale autour de salutations, du mysticisme, de la religion, des marabouts, des mendiants, des plats et des vêtements typiques pour le Sénégal. À l’inverse, toutes les conversations entre personnes dites instruites, comme les politiciens et les cadres, ainsi que les descriptions générales des lieux sont toujours narrés en français.
L’utilisation du wolof est parfois due au fait qu’il n’y a pas de dénomination équivalente en français, par exemple pour décrire des vêtements ou des plats typiques. Par contre, dans certains cas, le wolof semble être utilisé pour ne pas perdre le vrai sens ou la nuance recherchée d’un mot. Commençons par le titre de cette œuvre La grève des bàttu, qui fait appel aux mots vernaculaires car un bàttu veut dire en wolof calebasse, objet souvent utilisé par les mendiants pour demander l’aumône (Mone, 2017:s.p). Sow Fall parle également de boorom báttu, à savoir les mendiants avec leurs calebasses (Gb:24). Le titre veut donc dire la grève des mendiants. D’ailleurs ceci est presque un jeu de mots, étant donné que la signification du battu en français est tout autre, mais en même temps, ce mot pourrait bien correspondre au contexte. Par contre, à l’intérieur du livre, le titre est La grève des bàttu ou Les déchets humains. La traduction en français ne nous laisse donc aucune indication quant au vrai sens du titre, car ‘la grève des mendiants’ ne signifie pas la même chose que ‘les déchets humains’.
Sow Fall mentionne également un personnage qui « se convertit au boroom bàttu, mais sans bàttu, mais main tendue » (Gb:27). Est-ce qu’il aurait été possible de juste écrire qu’il s’est convertit en boroom ? Essayons de mettre cette même phrase en français, ce qui nous donne « Il s’est convertit en mendiant avec une calebasse, mais sans la calebasse, mais main tendue ». Ressentons-nous la phrase de la même façon en wolof qu’en français ?
Dans une autre phrase l’auteure a choisi d’utiliser des mots en wolof qu’elle explique en bas de page : ce sont des gens qui habitent loin, et plus précisément « ceux de l’Europe et des États-Unis » comme suit : « Voilà : maintenant les gens qui habitent loin, waa bitim rééw, les toubabs surtout, commencent à s’intéresser à la beauté de nos pays, ce sont des touristes » (Gb:38). Si cette phrase avait été écrite en utilisant la traduction de l’auteure comme les Européens et les Américains elle aurait probablement perdu une partie de son sens. Notons que le mot toubab est donc à l’origine un mot en wolof pour décrire « les Blancs », et ce mot a de nos jours trouvé une place dans le dictionnaire Larousse. « Pourtant cet homme, un vrai toubab qui se désaltérait de bière et se chauffait de whiskey, cet homme qui ne s’adressait à sa femme et ses enfants qu’en toubab…… » (Gb:50). Un dérivé de ce mot est « toubabisé », parlant d’une personne africaine ayant adopté un mode de vie occidental (Le Grand Robert, 2017).
Pour les expressions
Parfois le sens est expliqué directement dans la phrase, parfois il est jugé évident, ou il manque d’importance pour le lecteur français, car on ne trouve pas de traduction. Un exemple : le mot ndéysaan (Gb:46) : « ……il était resté couché dans un coin, derrière une salle commune dont les pensionnaires compatissaient à ses peines par d’éternels ndéyssan lorsque la douleur le tenaillait et qu’il geignait et se tordait ». Pourtant ce mot se trouve à une autre page où il est traduit en bas de page comme : « Interjection. Exprime ici la pitié » (Gb:28). Ce mot semble donc avoir plusieurs significations. Selon chaque situation il est peut-être difficile de trouver une traduction juste qui couvre tout son sens ? Un autre exemple de phrase sans traduction, pourtant relativement souvent utilisé dans les conversations est Céy yalla ! (Gb:38-39). Nous pouvons noter que ces mots sont toujours utilisés avec un point d’exclamation, en début de phrases qui peuvent avoir des significations diverses. Cette expression est-elle traduisible ? Ou est-ce quelque chose que l’on dit, mais qui ne veut rien dire ?
Nous trouvons aussi des exemples d’expression de connotation religieuse comme -Ey waay amiin !, qui veut dire que Dieu fasse cela ! (Gb:52). Maangi sant, qui signifie je remercie le Créateur (Gb:37), ou Laaxira, qui renvoie à l’au-delà (Gb:45). Pour ne pas mentionner l’expression Inch’Allah qui est utilisée très souvent, comme pour confirmer ce que l’on vient de dire et pour exprimer un souhait. La moralité s’exprime aussi en wolof : Aqu jigéen baaxul où la traduction en bas de page nous informe que cela veut dire : « ceux qui maltraitent les femmes seront châtiés » (Gb:58). Le personnage principal, Mour Ndiaye, et sa femme Lolli, sont très fiers d’avoir « réussi à inculquer à leur fille l’indispensable vertu de jom, qui constitue un frein à tout comportement répréhensible ». Jom est traduit en bas de page comme : « sens de l’honneur et de la dignité » (Gb:101).
Le français de variété africaine
En parcourant le roman nous trouvons certains termes ou expressions tout à fait corrects, mais plus tellement utilisés à l’oral dans l’hexagone de nos jours (Google Ngram Viewer, 2018). Regardons le mot enfanter dans les exemples qui suivent : « Ni les poudres, ni les breuvages, ni les incantations à la nuit noire au cœur de la brosse déserte d’hommes n’avaient réussi à combler le désir d’enfanter » (Cb : 99). Ici ce mot est utilisé pour décrire le désir d’avoir un enfant, de tomber enceinte, tandis que dans la phrase suivante il remplace le mot accoucher : « Car l’être que cette femme enfantera viendra de vous, il sera parmi vous, mais il ne sera pas de vous » (Cb : 100). Il y a également les mots costumé et cravaté pour expliquer que Nguirane Sarr portait un costume et une cravate : « Nguirane Sarr, costumé, cravaté continue de faire échapper de sa guitare des aires mélancoliques (…..) » (Cb:139).
L’emprunt de l’arabe
Comme constaté auparavant, le français aussi bien que le wolof empruntent non seulement des mots l’un à l’autre, mais aussi à l’arabe. Comme exemple nous avons l’expression « Inch’Allah », si Dieu le veut. Comme mentionné préalablement, cette expression est fort fréquente dans ce livre, et cela dans toute sorte de conversation, peu importe si elle se déroule en français ou en wolof. Ceci a bien sûr un rapport avec le Sénégal, pays musulman. En français il est peut-être plus courant de dire j’espère plutôt que si Dieu le veut.
Pour se saluer, les Sénégalais utilisent également des phrases en arabe :
-« Assalamu alleykum »
– « Malikum salam » (Gb:139)
Un langage né de la tradition africaine de conter
Selon Willane (2018), le langage africain peut être décrit comme poétique, car généralement il est très imagé et coloré par de nombreuses métaphores. Une explication possible serait que le langage a été utilisé uniquement à l’oral pendant très longtemps, et non pas à l’écrit (Mufutau, 2004:s.p). Ceci est certainement le même phénomène chez de nombreux peuples originaires de partout dans le monde, où toute communication s’est faite uniquement à l’oral pendant de longues périodes, et, où la tradition de conteur a eu une grande importance. Malgré le fait que le roman de Sow Fall soit essentiellement écrit en français, le langage utilisé est fortement influencé par la culture africaine. Peut-être s’agit-il du langage que Danièle Latin appelle « oralité africaine » dans un article dans Sudlangues (2002:s.p) dans lequel elle recherche un rôle plus valorisé pour la littérature africaine en français. D’après Latin (2002:s.p), celle-ci apporterait une « diversité linguistique » à la littérature francophone. Elle constate que « c’est à partir du transcodage des parlers vernaculaires dans la langue de la représentation littéraire que sont nées la plupart des littératures modernes d’expression française hors de France ».
Nous trouvons de nombreux exemples de ce langage poétique qui, en même temps fait référence à des objets ou des situations plutôt typiquement africaines dans La grève des bàttu. Ceci est surtout valable pour les descriptions des personnages et les milieux de vie. Prenons par exemple les phrases suivantes : « Son visage exprime toute la rage d’une lionne blessée. Son regard de fauve darde des rayons flamboyants sur le visage de Mour » (Sow Fall, 2011:61) ou encore « Un soleil d’hivernage, à l’heure où les djinns prennent leur bain de chaleur, enfonce des pointes de flamme dans les chairs déjà meurtries » (idem 2011:69). Notons que d’avoir l’air « d’une lionne blessée » ou mentionner des djinns accentue le coté africain du récit.
La palabre
Dans la société sénégalaise la palabre a une fonction socialement importante. Elle peut être vue comme des discussions sans fin, mais aussi comme un moyen démocratique de résoudre des problèmes dans la communauté. En général celle-ci se déroule à l’abri du soleil, sous un grand arbre et suit un processus à peu près identique dans chaque endroit où il se déroule. Le principe de la palabre est qu’en discutant, on trouve des solutions à tout, et comme cela l’harmonie et la solidarité dans la communauté peuvent être préservées. Ainsi chacun peut exprimer son opinion, et de ce fait, ces rassemblements peuvent durer pendant plusieurs jours, voire des semaines (Kondombo, 2014:1). A travers la palabre et avec l’aide des proverbes à base mythique ou religieux la moralité est transmise par les anciens dans le but de réveiller la conscience morale de l’individu. Le but recherché est de trouver un consensus acceptable pour le plus grand nombre (Djonoukou, 2009:s.p). La palabre serait pour nous une sorte de rassemblement démocratique voir même un tribunal. Dans l’œuvre d’Aminata Sow Fall, la palabre a également sa place, même s’il ne s’agit pas de palabre villageoise dans le sens décrit ci-dessus. Dans l’exemple ci-dessous, il s’agit plutôt d’une sorte de réunion des mendiants afin de débattre sur la violence dont ils sont victimes :
«- Nous ne sommes pas des chiens ! Vous le savez bien, que nous ne sommes pas des chiens.
Il faut qu’eux aussi ils en soient persuadés. Alors organisons-nous.
– Comment nous organiser ? Des mendiants s’organiser ! Tu rêves, Nguirane ! T’es jeune ! Laissons-les tout simplement avec le bon Dieu.
– Écoutez, on peut bien s’organiser. Même ces fous, ces sans-cœur, ces brutes qui nous raflent et nous battent, ils nous donnent la charité.
Le silence a brusquement envahi l’atmosphère. Les oreilles sont tendues ; des paupières tremblent sans pouvoir s’ouvrir. Petit à petit, le manteau crépusculaire se confond avec les ténébreuses silhouettes qui peuplent la cour de Salla Niang » (Gb:46-47).
Les salutations
Puis, nous avons les salutations africaines qui se distinguent des salutations occidentales relativement brèves.
« -Sokhna Lolli, Badiane, Badiane. Comment se portent les gens de la Ville ? -Sidibé, Sidibé, tout le monde en paix, Sidibé » (Gb:16).
« -Serigne, comment te portes-tu ?
– Maangi sant. Je remercie le Créateur. Jërejëf » (Gb:37)
« – Mba jamm ngéén am ? Avez-vous la paix ?
– Tabarak Allah ! Nous rendons grâce à Dieu ! » (Gb:140)
Ci-dessus quelques phrases de salutations vraisemblablement typiques à connotations religieuses. Nous pouvons noter que ces expressions participent à donner une authenticité culturelle aux rencontres décrites. En Afrique, et notamment au Sénégal, on porte en effet une grande importance aux salutations qui durent souvent un petit moment car il faut, par politesse, inclure des questions sur la santé, la famille et le travail du locuteur avant de passer à d’autres sujets (Maclachlan, 2017 :s.p).
L’héritage culturel africain
Pour les plats typiques
Quand l’auteure parle d’un baasi salte (Gb:74), elle aurait pu écrire un couscous royal des grandes cérémonies qui est sa traduction, mais cela devient bien plus lourd. Dans ce cas Sow Fall donne la traduction en bas de page, pour expliquer certains des mots ou phrases en wolof. Un autre exemple est laax, « quand ils nous invitent gentiment devant des calebasses fumantes et parfumées de laax…. » (Gb:72). C’est une pâte de mil qui se mange avec du lait caillé. Nous trouvons aussi le mot baraada, qui veut dire théière (Gb:51). En effet le thé a une grande importance dans la culture sénégalaise. L’ataya, un thé à la menthe sucré, est indispensable pour la palabre et comparable à l’apéritif en France. Il fait partie du concept d’hospitalité pour lequel sont connus les Sénégalais, la fameuse téranga. Boire du thé donne une occasion conviviale pour se voir, discuter, et palabrer. Avec l’aide du thé on crée des nouveaux contacts et on fait des rencontres (Kanté & Nicot-Guillorel, 2014:s.p).
Pour les vêtements
Les Sénégalais portent souvent des habits qui sont propres à la culture africaine. Il y a par exemple le boubou, sorte de large robe, porté par les femmes. « Elle a de jolis boubous, Salla, et elle sait bien les porter » (Gb:29). Ce mot est mentionné dans le livre sans traduction, comme la majorité des francophones connaissent sa signification, alors que nous apprenons qu’un becco veut dire « petit pagne qui se porte en dessous d’un plus grand pagne » (Gb:29). Comme nous pouvons le constater en regardant de plus près la phrase où le mot becco figure, nous pouvons comprendre que l’auteure a choisi d’utiliser le mot en wolof puisqu’il ne se traduit pas sans complication. Il y a également le mot turki (Gb:20) qui signifie aussi un habit, traduit en bas de page par « sorte de tunique, qui se porte sous le boubou ou le caftan ». Les dénominations d’habits sont donc en wolof car il n’y a pas de dénomination propre en français. Il y a des traductions certes, mais pas de dénominations.
Le mysticisme
Même si la société sénégalaise se modernise, la culture traditionnelle garde néanmoins une place importante pour les Sénégalais. Ainsi, dans les situations critiques et selon la tradition africaine, on va plutôt chercher de l’aide chez les marabouts, considérés comme des guides spirituels et comme des personnes ayant le pouvoir de protéger les gens du mauvais sort et de prédire l’avenir. Cela est valable également chez de nombreux responsables politiques, qui par peur de perdre leur pouvoir, consultent les marabouts ou devins traditionnels (Bujo, 2007 :s.p). Nous trouvons justement un exemple de cela dans le roman : « (….) il s’est contenté de demander aux marabouts de le protéger contre les mauvais sorts qu’on pourrait lui jeter et de l’aider à obtenir le plus rapidement possible ce poste de vice-président de la République tant convoité » (Gb:99).
Ainsi, le mysticisme a également sa place dans le livre La grève des bàttu, où le personnage principal consulte régulièrement un marabout, ou plutôt son marabout. Quand sa situation devient plus critique, à savoir quand le poste de vice-président de la République auquel il aspire est en jeu, il implore l’aide d’un autre marabout, « considéré comme celui à qui rien ne peut résister » (Gb:99). La solution pour obtenir ce que l’on veut se trouve en faisant des sacrifices.
« Ce que tu veux, tu l’auras, et très bientôt. Tu seras vice-président. Pour cela tu devras sacrifier un taureau dont la robe sera d’une couleur unique, de préférence fauve. La terre devra s’abreuver du sang de ce taureau ; tu l’abattras ici, dans la cour de cette maison ; tu en feras ensuite soixante-dix-sept parts, que tu distribueras à des porteurs de bàttu » (Gb:103)
La polygamie
La polygamie, faisant partie intégrante de la culture sénégalaise, se retrouve également dans ce roman. Occasionnellement mentionnée au passage comme « Dans la vaste cour de la maison, une des femmes de Serigne Birama est assise, (…..) » (Gb:37), d’autres fois celle-ci est décrite plus en détail. Nous avons l’exemple où le caractère principal annonce à sa femme qu’il va prendre une deuxième femme : « Voilà…Puisqu’il faut te le dire et que je veux te le dire moi-même par respect et par amour pour toi, voilà…On me « donne » une femme demain » (Gb:57). Sa femme n’accueille pas cette nouvelle avec enthousiasme, parce qu’elle a compris « en fréquentant le monde » que « les femmes n’acceptent plus d’être considérées comme des simples objets (…) » (Gb:59). Notons que ce roman est paru il y a presque 40 ans ! Aussi, la fille du couple cité ci-dessus, étudiante en sciences juridiques, « passait son temps à dire : ‘On devrait supprimer la polygamie ; c’est une pratique qui ne se justifie plus de nos jours’ » (Gb:60). En effet, après l’indépendance, de nombreuses femmes instruites s’opposaient à la polygamie, alors que de nos jours, nous assistons à un retournement des mentalités avec une acceptation de celle-ci. Cependant, selon des statistiques datant de 2013, le taux de ménages polygames au Sénégal baisse (Kan, 2018:s.p).
Discussion
En tenant compte de ce que nous savons maintenant sur l’histoire linguistique du Sénégal et en considérant l’importance culturelle de toute langue, on comprend mieux le choix de l’auteure Aminata Sow Fall d’alterner entre le français et le wolof dans son roman. Le choix du français est lié au fait qu’à l’époque de la parution de ce roman, c’était la langue de l’écriture. C’est également la langue dans laquelle l’auteur a appris à écrire pendant sa scolarité au Sénégal et plus tard en suivant des études supérieures en France. Il faut aussi prendre en compte le public vers lequel elle se tourne. Comme mentionné préalablement, le taux d’analphabètes reste élevé au Sénégal, c’est pourquoi le nombre de lecteurs aurait été beaucoup plus restreint si tout le texte avait été en wolof. Toujours est-il que comme l’a constaté Robert (2009:s.p), notre identité se construit en fonction de l’endroit où nous sommes nés. Pour cette raison, le wolof en tant que langue maternelle de l’auteure, confirme ainsi son identité. Le wolof se montre nécessaire pour décrire des dialogues typiques et pour dépeindre des paysages et des personnes.
La culture de Sow Fall se manifeste effectivement dans cette œuvre par trois choses en particulier : sa narration, le choix du sujet et le vocabulaire utilisé. La narration ayant ses racines dans la tradition de conter, elle est perçue comme descriptive et poétique, notamment grâce à l’utilisation de métaphores. Le choix des thèmes est certes un phénomène global : la pauvreté et l’avarice. Ils peuvent tous deux bien sûr s’appliquer à n’importe quelle société, mais toutefois nous y trouvons quelques traits qui sont typiques de la société sénégalaise, comme par exemple:
– l’importance de la religion dans chaque situation de la vie
– la croyance incontestable envers les marabouts et en conséquence, le pouvoir de ces derniers.
– les sacrifices demandés pour obtenir ses vœux
-la superstition générale de la population
– la polygamie
L’impression ressentie dans le livre d’Aminata Sow Fall, est que pour les Sénégalais les points mentionnés ci-dessus sont très importants. Notons que tous ces points n’ont ni la même place, ni la même importance dans la société contemporaine occidentale. Eventuellement trouve-t-on là une autre raison d’utiliser des mots en wolof plutôt qu’en français de façon à renforcer le côté traditionnel. Enfin, le vocabulaire utilisé est un mélange de français et de wolof. Elle se sert du français dans la majorité du livre et toujours lorsqu’il s’agit de retranscrire des discussions administratives et politiques. Pour les conversations entre bàttus- les mendiants- Sow Fall utilise souvent des mots en wolof. Le wolof se manifeste également pour nommer des plats et des vêtements typiques, pour les mots à connotations religieuses ainsi que dans les conversations avec les marabouts. Bref, le wolof est utilisé dans chaque situation que l’on pourrait qualifier de typique dans le quotidien sénégalais. Peut-être le wolof est-il utilisé dans ce roman parce qu’il avait été accepté comme langue officielle quelques années avant sa parution. La liberté d’expression inscrite dans la Constitution en 1978 a pu également jouer un rôle pour son utilisation dans les dialogues. Nous ne le saurons peut-être jamais, mais tenant compte de l’histoire linguistique du Sénégal, il est possible que ces changements politiques aient contribué à son utilisation.
Conclusion
Aminata Sow Fall nous montre dans son œuvre que les deux composantes, culture et langue sont étroitement liées. Elle illustre bien la culture sénégalaise par sa narration, le choix du sujet et le vocabulaire utilisé dans ce roman. Pour Sow Fall, le fait de mélanger le français et le wolof dans le roman, nous montre, d’une part la société sénégalaise telle qu’elle est, passant continuellement d’une langue à l’autre, et d’autre part le besoin éprouvé par les Sénégalais d’introduire d’avantage leur langue maternelle aussi bien dans l’éducation que dans la littérature. Tout cela dans le but de combler le fossé existant entre langue et culture. Le fait d’utiliser une langue vernaculaire dans la littérature est également un moyen de valoriser son identité culturelle. La bilingualité du roman reflète ainsi parfaitement le quotidien de l’auteure. Nous pouvons constater que lorsqu’elle parle des généralités, elle utilise le français et lorsqu’elle décrit des spécificités de la société sénégalaise, c’est à l’aide du wolof : soit par des phrases complètes, soit par mots isolés, ce qui apporte une véracité à la narration.
De nombreux écrivains éprouvent le besoin de s’exprimer dans leur langue maternelle, ce qui apporte une reconnaissance du public africain. Cependant, ce public est restreint, c’est pourquoi la majorité des écrivains doivent être publiés en français. La situation langagière est en effet très complexe au Sénégal comme d’un côté la maitrise du français est importante pour un grand nombre de raisons : elle est indispensable pour obtenir un poste dans l’administration ou dans l’enseignement, et en ce qui concerne les écrivains, le fait d’écrire en français est nécessaire pour toucher un plus large public. D’un autre côté, le français est présent à cause de la colonisation et rappelle aux Sénégalais une partie sombre de leur histoire. Le fait que ce soit une langue qui a été parlée par obligation au début et que cette dernière n’a rien à voir avec la culture africaine, semble être ce qu’on lui reproche.
En conclusion, nous pouvons constater que le fait d’avoir deux langues peut être vécu comme complexe par certains, mais toutefois cela a aussi des avantages puisque l’utilisation et le mélange des deux, sont nécessaires dans le quotidien Sénégalais – chacune correspondant à un besoin spécifique d’expression.
Il semble que la place du français comme langue principale au Sénégal tend à diminuer par rapport à l’émergence d’autres langues nationales et ce dans plusieurs domaines, notamment dans le système éducatif. Aujourd’hui langue officielle, quelle sera son importance dans le futur, vu l’avancement du wolof dans la société sénégalaise ? Voilà un sujet très intéressant à étudier dans l’avenir.
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Table des matières
But du mémoire
Méthode
1. Aperçu historique
1.1. Ancienne colonie française
1.2. L’ethnie des Wolofs
1.3. Le plurilinguisme
1.4. La politique linguistique: l’enseignement après l’indépendance
1.5. La liberté d’expression devient officielle
1.6. Le français au Sénégal d’aujourd’hui
2. La corrélation entre la langue et la culture dans La Grève des bàttu
3. Références verbales africaines
3.1. L’utilisation du wolof
3.2. Pour les expressions
3.3. Le français de variété africaine
3.4. L’emprunt de l’arabe
3.5. Un langage né de la tradition africaine de conter
3.6. La palabre
3.7. Les salutations
4. L’héritage culturel africain
4.1. Pour les plats typiques
4.2. Pour les vêtements
4.3. Le mysticisme
4.4. La polygamie
5. Discussion
6. Conclusion
OEuvre étudiée
Bibliographie
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