La coordination régionale des mutuelles de santé de Thiès (CRMST)

FINANCEMENT DE LA SANTE

Comme toutes les autres régions du Sénégal, le financement des services de santé basés à Thiès est assuré principalement par :
− le budget de l’Etat alloué à la santé qui est de 9,5%du budget national en 2004 soit un montant de 2 milliards FCFA. Ce taux est au déla de la norme fixée par l’O.M.S. (9%). En effet les ressources affectées aux soins de santé croissent de 10%conformément aux orientations de la politique de Santé du Sénégal (21);
− les collectivités locales ;
− les comités de santé qui centralisent les recettes provenant des ménages grâce à la stratégie de l’Initiative de Bamako ;
− les bailleurs de fonds : essentiellement la France, l’USAID, l’Union
Européenne, la Banque Mondiale complétés par l’aide des organismes spécialisés comme l’OMS et l’UNICEF ;
− les organisations non gouvernementales (ONG) ;
− Institution de Prévoyance Maladie.
L’I.P.M. est obligatoire pour les entreprises privées et assure la prise en charge ou le remboursement partiel des frais médicaux, pharmaceutiques, chirurgicaux, les analyses médicales etles hospitalisationsengagés par les participants dans les limites du territoire national.
Les contributions se présentent sous forme de cotisations fixées par la loi et recouvrées par voie d’autorité après accordde l’autorité de tutelle. Ainsi les travailleurs participent mensuellement sur labase de 3% de leur salaire brut avec un plafond de 60 000 F.
L’employeur paye une cote part au moins égale au montant de l’ensemble des cotisations des employés.
Les IPM contribueraient pour 13 milliard de franc aux dépenses de santé du Sénégal, un montant qui couvre plus de 60 000 personnes (3).
– La protection maladie des retraités : c’est un régime de typecontributif avec une cotisation de 2% de la pension.
– Le régime des fonctionnaires et assimilés. C’est le système de protection des fonctionnaires et contractuels de l’Etat. Il permet un accès gratuit au centre médico-social des fonctionnaires, une prise en charge des soins médicaux et des frais d’hospitalisation avec un ticket modérateur de 20%. L’Etat rembourse les 80% de ces frais sur la base de la facturation et d’une lettre de garantie déposées par le patient au moment des soins. Les médicaments sont à la charge exclusive du malade.
– L’assurance maladie privée. C’est un système peu développé qui regroupe essentiellement les travailleurs exerçantdans les organismes et les banques.
-Les mutuelles de santé : Devant le constat de la distension et de l’effritement des relations sociales et la présence de plus en plus d’exclus, l’Etat a décidé de mettre la priorité sur la mise en place des mutuelles de santé.
Le but est de permettre aux sénégalaisquelque soit leur niveau de revenu d’accéder à des soins de qualité en cas de besoin. Pour y parvenir, il faut donc favoriser l’émergence des mutuelles de santé en zone rurale, urbaine et périurbaine.

LES affections bucco-dentaires

Les affections bucco-dentaires les plus couramment rencontrées sont : la carie dentaire, les parodontopathies,les anomalies orthodontiques et la fluorose dentaire.

LA CARIE DENTAIRE

Définition

Selon l’O.M.S « la carie dentaire est un processus localisé d’origine externe apparaissant après l’éruption des dents qui s’accompagne d’un ramollissement des tissus durs de la dent et évolue vers la formation d’une cavité. »
Selon Frank et ses collaborateurs, « lacarie est avant tout une maladie bactérienne multifactorielle au cours delaquelle des actions dieto-bactérienne
contribuent au développement de différents types de lésions carieuses par déminéralisation des tissus par les acides (24).»

Epidemiologie

La carie dentaire compte sans aucun doute parmi les maladies les plus répandues et les plus fréquentes à l’heure actuelle dans le monde. Elle atteint toutes les races, tous les sexes et peut apparaître aussi bien chez l’homme que chez la femme.
Au Sénégal, même si elle n’est pas inscrite comme cause de mortalité, elle se place au premier rang en terme de morbidité. Ainsi la prévalence de la carie dentaire est de 66% (28).
En 2002, dans une étude faite à Thiès, Fall A.  une prévalence de 68,30% chez les enfants de 12 ans (6).
Ailleurs en Afrique, au Maroc, une enquête menée par Zaouien 1996 révèle un indice CAO de 13,2 chez les adultes (36). Cette situation est presque identique à celle retrouvée au Sénégal chez l’adulte de 35 à 40 ans par Thiam D.A. soit un indice de 14,8 (33).
En outre une étude faite en Tunisie par Maatou donne une prévalence de 44% (16) tandis qu’une étude menée en Tanzaniepar Johansson a donné une prévalence de 32% (11).
Au Canada les taux de prévalence chez les enfants ont diminué de 33 à 50% depuis 20 ans et de nombreux enfants n’ont ni carie, ni obturation (12). En 1986 et en 1987, 50% des enfants de 5 ans à 17 ans, aux Etats-Unis, ne présentaient aucune obturation et leur dentition permanente était exempte de carie. La vitesse d’évolution des lésions carieuses vers une atteinte de l’émail et de la dentine a également ralenti (23). Par contre on observe une faible réduction du nombre des dents cariées, manquantes et obturées ainsi que du taux d’édentation (perte totale des dents) chez les adultes.

Etiologie 

La carie dentaire est une maladie infectieuse transmissible dans laquelle l’alimentation joue un rôle clé. C’est une maladie multifactorielle résultant de l’unité d’action entre trois principaux facteurs :
− l’hôte par l’intermédiaire des dents et de la salive ;
− la présence de micro-organismes cariogènes ;
− les carboxyhydrates fermenticides (26).
Un quatrième facteur a été introduit depuis 1987 par Konig cité par Poncho : le temps.

LA FLUOROSE DENTAIRE

Elle se définit comme étant une lésion dyschromique et structurale des tissus durs de la dent consécutive à une ingestion chronique de fluor supérieure à la dose optimale comprise entre 0,5 et 1,5 mg/l pendant la période de laformation de la dent. Les premiers cas de fluorose furent découverts en1916 dans le Colorado par Mac et Black (27) qui constatent des taches dentaires appelées ‘’émail moucheté’’ chez 80% des habitants. Ces dyschromies dentaires sont associées à une absence quasi totale de carie.
Le premier foyer de fluorose fut découvert au Sénégal en 1957, à Mont Rolland dans la région de Thiès (13).

Les Mutuelles de sante au Senegal

HISTORIQUE

L’émergence des mutuelles desanté est très récente auSénégal mais déjà trois phases se distinguent dont :
¾La phase de naissance des premières expériences mutualistes est initiée en milieu urbain sénégalais avec la création en 1973 d’une mutuellede santé par les travailleurs de la SOCOCIM. Celle-ci seradissoute avec l’avènement des IPM en 1975 ; elle est entrain d’être réactivée en 2003 avec l’appui de la Mutualité Française. La seconde initiative en milieu urbain viendra des corps constitués avec la création en 1985 de la mutuelle de l’Armée Sénégalaise. Il faudra attendre cinq ans après pour voir la naissance d’une mutuelle de santé en milieu rural avec la création de la mutuelle de santé de Fandène, appuyée par le Diocèse de Thiès et l’hôpital Saint Jean de Dieu. Celle-ci sera suivie entre 1990 et 1993 par l’essaimage des mutuelles de santé dans la région de Thiès, où certaines communautés, convaincues de l’expérience de Fandène, ont essayé et réussi à mettre sur pied leur propre mutuelle de santé.

Panorama des mutuelles de santé de Thiès (voir tableau en annexe)

Le tableau panoramique résume l’évolution et la situation actuelle des mutuelles de santé à Thiès.En effet la région de Thiès compte 27 mutuelles fonctionnelles, 2 mutuelles endifficulté, 6 mutuelles en gestation et 4 projets de mutuelles.
Le site d’incubation de la mutuelle dans la région de Thiès reste le département de Thiès qui compte 19 mutuelles de santé. Cependant, au cours des dernières années, la mutualité s’est répandue dans les départements de Tivaouane, qui compte 9 mutuelles de santé et deMbour qui compte aussi 9 mutuelles de santé.

LES INDICATEURS FINANCIERS

Taux de recouvrement des cotisations

Le taux de recouvrement des cotisationspermet d’apprécier le ratio des populations qui sont à jour de leurs cotisations. Plus ce taux est élevé, plus la mutuelle a plus de capacité de recouvrer ses cotisations. Sur le tableau ci-dessous, ce taux est relativement élevé à part la mutuelle de Sanghé (8% etla mutuelle de Jappo Saku wer (4%).

Prise en charge des soins bucco-dentaires

Parmi les 12 mutuelles de santé étudiées, seule la mutuelle de santé Xeweul gui prend en charge les soins bucco-dentaires.
Les onze autres mutuelles de santé ne prennent pas en charge les soins buccodentaires dont les principales raisons sont avancées dans la figure ci-après.

DISCUSSION

ETUDE DE L’ECHANTILLON

BLe taux de participation à l’enquête est faible au niveau de Jappo Saku Wer et de Sanghé car ces mutuelles ne sont pas très dynamiques. En réalité beaucoup
d’adhérents ont renoncé à s’acquitter de leur cotisation comme le montre leurs taux de recouvrement qui sont respectivement 4% et 8%.
BLa répartition de l’échantillon selon le sexe montreune prédominance des hommes 54,4% contre 45,6% pour les femmes.
Cette tendance masculine se justifie par le fait que ce sont souvent les chefs de famille qui adhérent à la mutuelle et qui en font bénéficier leurs progénitures.
C’est ainsi qu’il faut prendre avec précaution le nombre relativement élevé de
femmes (45,6%) car pour la plupart, il s’agit d’une grande famille éclatée en plusieurs carnets donc de membres ou defemmes dont les époux ne disposent pas de beaucoup de temps pour participer aux réunions.
BLa tranche d’âge [35-50] constituent la frange la plus importante avec 43,3%. La frange de moins de 35 ans c’est-à-dire les jeunes ne constituent que 17,6%. Ces résultats reflètent en général lasituation des mutuelles de santé car une étude menée au Sénégal par HYGEA (Cabinet d’Etude et de Recherche) montre que les jeunes sont faiblement représentés dans les mutuelles de santé avec un taux de 4% (18). Tandis que Sèye trouve 13% de moins de 35 ans (31).
C’est dire que les jeunes ne participent pas encoredans les mutuelles de santé. D’ailleurs dans notre échantillon, tousles jeunes enquêtés sont mariés ou ont
un enfant en charge et ils adhérent à lamutuelle davantage pour leurs familles que pour eux-mêmes. En outre cettesituation peut être expliquée par la rentrée tardive des jeunes dans la vie active, car ils sontsouvent sous la responsabilité de leurs parents qui prennent en charge l’essentiel de leurs besoins.
BL’activité professionnelle est en rapport avec le revenu de chaque mutualiste. Ainsi son étude montre que lamajorité des mutualistes n’ont pas un salaire mensuel. Ils sont pour l’essentiel des ménagères et des retraités (40%) ; 15% sont des paysans et 26% sontdans le secteur informel.
Séye dans une étude faiteà Thiès montre que 64,5%des adhérents n’ont pas de revenu substantiel c’est-à-dire supérieur ou égal au SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti). Ces chiffres témoignent du niveau socio-économique faible des membres dans leur grande majorité. En effet, seuls 35,5% des membres ont un revenu supérieur à 50 000 Fcfa (31). En plus une étude menée par le cabinet HYGEA montre que 70% des mutualistes ne sont pas des salariés avec un taux de morbidité élevé, ce qui peut avoir un impact négatif sur la situation financière desmutuelles de santé (18).
BL’étude du niveau d’instruction montre que les non alphabétisés constituent la frange la plus importante avec 34% suivis des membres qui ont abandonné à l’élémentaire (33%). Ces résultats confirment en général le niveau d’instruction peu élevé des mutualistes car au Sénégal une étude menée par le cabinet HYGEA montre que 26% sont analphabètes et 28% se sont arrêtés au niveau primaire (18).
C’est dire que les analphabètes sont très réceptifs à l’initiative mutualiste malgré leur niveau d’information un peu faible surtout par rapport au fonctionnement administratif et financier.
BPar ailleurs, le nombre moyen de bénéficiaires est engénéral plus bas dans les mutuelles urbaines (Faggu, Grand thialy, Werwerlé, Jappo saku wër) que dans les mutuelles rurales.
L’une des explications possibles à cette différence du nombre moyen de bénéficiaires est que la tailledes ménages des citadins est en général plus réduite que celle des ruraux. La deuxième explication serait que les liens de solidarité sont moins solides en ville.

LES PRESTATIONS OFFERTES

L’utilisation des services de santé par le canal des mutuelles de santé prise individuellement prouve bien que les soins de santé primaires sont les plus couverts. Cette situation est favorisée par le fait que laplupart des mutuelles de santé étudiées ont signé un contrat de convention avec les structures périphériques c’est-à-dire les postes de santé et centres de santé.
Les services offerts par ces structures périphériques comprennent
essentiellement les soins curatifs de base ambulatoires, les soins hospitaliers et les
soins préventifs. On y développe aussi des activités promotionnelles de la santé comme l’I.E.C. et l’hygiène.
Les structures périphériques ont aussi pour mission d’exécuter les programmes verticaux du Ministère de la santé.
La couverture importante des soins hospitaliers résulte du fait que la plupart des mutuelles de santé étudiées travaillent en collaboration avec l’hôpital Saint Jean de Dieu de Thiès qui appliqueun tarif hospitalier forfaitaire pour ces dernières. Ainsi les frais de séjour hospitalier passent de 7 000F CFA à 3 500F CFA. Ce tarif préférentiel accordé aux mutualistes est étendu aux coûts de l’ensemble des soins à l’hôpital Saint Jean de Dieu.
Les examens de laboratoire et la radiographie sont moins couverts par les mutuelles de santé étudiées. Le coût élevé deces derniers peut justifier leur faible couverture par les mutuelles de santé. Néanmoins certaines mutuelles de santé couvrent ces prestations à hauteur de 50%.
Par ailleurs, l’étude révèle que 77% des adhérents pensent que les services offerts ne sont pas adéquatsaux besoins et souhaitent voir leurs mutuelles couvrir d’autres prestations comme lachirurgie, les analyses, la radiographie et les soinsbucco-dentaires.

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Table des matières
INTRODUCTION 
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I- Présentation de la région de Thiès
I.1-Données géographiques
I.1.1-Données physiques
I.1.2-Données démographiques
I.1.3-Données administratives
I.2-Données socio-économiques
I.3-Données sanitaires
I.3.1-Organisation générale
I.3.2- Organisation dentaire
I.3.2.1- Les Infrastructures
I.3.2.2- Les ressources humaines
I.3.3- Les indicateurs desanté de la région
I.4- Financement de la santé
II- Les affections bucco-dentaires
II.1-La carie dentaire
II.1.1- Définition
II.1.2- Epidémiologie
II.1.3- Etiologie
II.1.4- Traitement
II.2- Les parodontopathies
II.2.1- Définition
II.2.2- Epidémiologie
II.2.3- Etiologie
II.2.4- Traitement
II.3- Les anomalies orthodontiques
II.4- La fluorose dentaire
III- Les mutuelles de santé au Sénégal
III.1- Historique
III.2- Définition
III.3- Typologie
III.4- Mode de fonctionnement
III.5- La disponibilité des serviceset le mode de dispension
III.6- Situation des mutuelles de santé à Thiès
III.6.1- La coordination régionale des mutuelles de santé de Thiès (CRMST)
III.6.1.1- Les organes de la coordination
III.6.1.2- Les objectifs de la coordination
III.6.2- Panorama des mutuelles de santé de Thiès
DEUXIEME PARTIE : ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE
I- Problématique
II- Objectifs
II.1-Objectif général
II.2-Objectifs spécifiques
III- Méthodologie
III.1- Cadre de l’étude
III.2- Type d’étude
III.3- Population d’étude
III.4- Critères de sélection
III.5- Echantillonnage
III.5.1- Taille de l’échantillon
III.5.2- Procédure d’échantillonnage
III.5.3- Limites de l’étude
III.6- Variables et indicateurs utilisés
III.6.1- Variables socio-économiques
III.6.2- Les indicateurs financiers
III.7- Collecte de données
III.7.1- Instrument de collecte des données
III.7.2- Procédure de collecte des données
III.7.3- Instrument d’analyse
IV- Résultats
IV.1- Répartition de la population d’étude
IV.1.1- Selon les mutuelles
IV.1.2- Selon le sexe
IV.1.3- Selon les tranches d’âge
IV.1.4- Selon l’activité professionnelle
IV.1.5- Selon le niveau d’instruction
IV.1.6- Selon le nombre moyen de bénéficiaire
IV.1.7- Taux de couverture actuelle des mutuelles de santé
IV.2- Les indicateurs financiers
IV.2.1- Taux de recouvrement des cotisations
IV.2.2- Répondant à jour pour les cotisations
IV.2.3- Montant annuel des cotisations par mutuelle
IV.2.4- Méthode de contrôle des risques
IV.2.5- Dépenses annuelles des prestations couvertes
IV.3- Les prestations couvertes
IV.3.1- Identification des prestations
IV.3.2- Perception des servicesofferts par les adhérents
IV.3.3- Nombre de bénéficiaire de soins
IV.3.4- Services complémentaires sollicités par les mutualistes
IV.3.5- Prise en charge des soins bucco-dentaires
IV.3.6- Souhait des mutuelles à couvrir les soins bucco-dentaires
IV.3.7- Répondant prêt à augmenter leur cotisation pour bénéficier des soins buccodentaires
V- Discussion
V.1- Etude de l’échantillon
V.2- Les indicateurs financiers
V.3- Les prestations offertes
VI- Recommandations
CONCLUSION
REFFERENCES

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