Les atouts de Madagascar
Madagascar a, en effet, beaucoup d’atouts, comparé à bien des PMAs. Le pays n’est heureusement pas soumis à des conflits violents intérieurs et frontaliers, ni à des luttes inter – ethniques, ni aux problèmes de réfugiés, ni à une instabilité politique ni à des famines récurrentes sauf à des catastrophes naturelles. Madagascar possède un potentiel de ressources naturelles non négligeables, qui peut servir de base à des échanges internationaux fructueux. La main d’œuvre malgache est adaptable, et disponible pour travailler à des salaires très compétitifs sur le plan international. Un autre aspect positif est le nouveau dynamisme du secteur privé. Plusieurs associations interprofessionnelles et sectorielles (remplaçant les Chambres de Commerce défaillantes) sont très active, et entretiennent de très bonne relation entre elles et du dialogue ouvert avec l’Etat. Une des conséquences bénéfiques de la mondialisation est que de plus en plus d’entreprises, qui, autrefois, se contentaient du seul marché national –ou provincial- pourraient maintenant en collaborant avec des partenaires étrangers s’ouvrir et résoudre ensemble les problèmes de conquêtes du marché qui, par essence est très vaste.
L’absence de tradition commerciale
De prime abord, il faut tenir compte du fait que Madagascar est un pays dont l’histoire et la géographie ne l’ont pas bien préparé à la mondialisation. Pays insulaire qui a subi une longue coupure avec l’étranger, Madagascar n’a pas une tradition du commerce et d’esprit d’entreprise. La notion de base de l’économie de marché selon lequel « le client a raison », qui est considéré comme une évidence première dans de nombreuses sociétés, ne vient pas naturellement dans l’esprit malgache. Le monopole longtemps exercé par les sociétés d’Etat a complètement désorganisé le circuit de collecte et de distribution de produits exportables et entraîné une désarticulation totale entre la production et la commercialisation ; D’où absence de contrôle de qualité, le non-respect des normes, la réduction massive des Offres exportables à cause de la destruction de la production, de la démobilisation des paysans producteurs et du manque de financement aux campagnes de collectes.
Défaillances des infrastructures, notamment, du réseau routier :
L’infrastructure à Madagascar laisse à désirer dans plusieurs domaines en synergie aux activités commerciales, mais des progrès notables ont été enregistrés dans les secteurs tels l’électricité, les télécommunications et l’eau, secteurs, qui, tout en demandant des améliorations, ne présentent pas en général des problèmes majeurs qui freinent l’expansion des activités économiques et le commerce. Toutefois, le système de transport (réseau routier essentiellement) demeure très déficient, et s’est en fait dégradé, particulièrement dans les régions rurales où sévit souvent la plus grande pauvreté. Outre les difficultés d’accès aux services sociaux de base, pour la majorité de la population, cette déficience entrave le développement d’activités économiques, ne permettant pas la circulation nécessaire des intrants, la collecte des produits, l’acheminement des personnes, y compris l’accès au zones touristiques. Le Programme Agricole de Développement Rural (PADR) a un maximum d’impact dans la mesure où les communautés rurales pourront participer à la division nationale et internationale du travail. Ceci s’applique non seulement aux cultures de rente comme le café ou la vanille, mais aux productions ancestrales de riz ainsi qu’à celles des produits périssables comme les fruits, tout comme à l’élevage, pour lesquels la production de surplus locaux n’a d’intérêt que s’ils peuvent être écoulés en dehors des communautés qui les produisent. Plusieurs exemples de produits destinés à l’exportation, comme ceux du raphia ou du letchis, démontrent que les communautés rurales peuvent participer aux échanges avec succès –à condition d’être reliées par des voies d’accès qui permettent aux circuits commerciaux de fonctionner. L’avenir du travail de l’artisan et de l’emploi rural sera transformé quand un système de voie d’accès permettra à un nombre croissant d’entreprises de zones franches de sous contracter leurs commandes vers les régions rurales, à défaut de s’y « délocaliser ». Une discussion sur le commerce ne saurait passer en revue l’ensemble des problèmes de transport de Madagascar, mais certains projets d’infrastructure à fort intérêt commercial sont présentés parmi les projets prioritaires : Ports secondaires (Morondava), liaison ferroviaire Fianarantsoa – Manakara, route Antalaha – Sambava.
Un environnement des affaires favorable à l’émergence de nouvelles pratiques et de nouveaux acteurs
L’ouverture de l’économie a réduit les revenus réalisés par les situations de monopole ou de rente sur le marché intérieur. Leurs marges bénéficiaires ont chuté, et elles ont procédé à des investissements et à la modernisation de leurs méthodes de gestion, nécessaires à leur survie dans ce nouveau contexte. Néanmoins, la restructuration du secteur industriel va requérir de nouveaux acteurs et l’apport de nouveaux capitaux, ce qui à son tour va nécessiter l’appui d’un secteur bancaire concurrentiel et en bonne santé. A l’heure actuelle, ce n’est pas vraiment le cas. Des facteurs structurels comme la faiblesse de l’épargne intérieure et des dépôts à long terme limitent la capacité des banques à prêter à long terme sans violer les règles prudentielles. Un nombre de facteurs institutionnels comme la difficulté de trouver de garanties suffisantes, et la possibilité pour les banques d’obtenir un profit suffisant par le biais d’activité à faible risque (comme les opérations de changes et les prêts au secteur public) explique la faiblesse des niveaux de prêts aux petites et moyennes entreprises(PME). Il n’est donc pas surprenant que persiste à Madagascar la perception d’un secteur bancaire malgache excessivement conservateur lorsqu’il s’agit de consentir des prêts aux PME.
Liberté au secteur privé et appui aux secteurs porteurs
Le Gouvernement de Madagascar n’a pas la prétention de subroger à la place du secteur privé pour les initiatives qui relèvent du domaine de la production et de celui de la commercialisation. Compte tenu de la structure relativement déjà diversifiée des exportations, il n’y a même pas lieu pour le Gouvernement d’insister encore plus sur des mesures incitatives visant à la « diversification des exportations », qui est un objectif que poursuivent de nombreux pays en développement, mais plutôt d’instaurer un système fiable de contrôle de qualité et de normalisation. En dehors de son rôle dans la direction de la politique commerciale, il est dans la responsabilité de l’Etat : De contrôler la légitimité de l’ensemble des activités économiques et commerciales ; De jouer un rôle d’appui, d’incitation et de facilitation dans le développement du commerce et des activités de production qui y sont liées. Par conséquent, sans vouloir lui – même intervenir de manière trop directe, il lui incombe donc d’être à l’écoute des nouvelles contraintes et opportunités et d’accompagner le secteur privé dans ses menus efforts de promotion, ainsi que d’aider à mobiliser des ressources, notamment l’investissement direct et l’aide étrangère.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : ANALYSE CONTEXTUELLE DU COMMERCE
– L’OMC ET LE CADRE INTEGRE EN FAVEUR DES PMAs
– TENDANCES RECENTES DU COMMERCE EXTERIEUR
CHAPITRE II : OBSTACLES AU COMMERCE ET A L’INVESTISSEMENT
CHAPITRE III : POLITIQUES ET STRATEGIES EN MATIERE DE COMMERCE
ANNEXES : – LISTE DES PROJETS PRIORITAIRES POUR LESQUELS UN FINANCEMENT EST DEMANDE
CONCLUSION
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