La contribution des jer (jeunes entrepreneurs ruraux) au développement de l’agriculture

Madagascar possède des atouts appréciables pour favoriser son développement économique en général, et son développement agricole en particulier. En outre, notre pays dispose aussi d’une population jeune, dynamique, souvent en quête d’emploi. Et de nombreux diplômés de l’enseignement agricole sont sousemployés ou au chômage. Ainsi, la majorité de ces jeunes devra s’orienter vers le secteur rural qui est la source de revenu de 76% de la population malgache. De plus l’agriculture demeure encore la source importante de nouveaux emplois. Par exemple, les cultures maraîchères, l’aviculture, des activités à haute intensité de main d’œuvre pourraient se développer très rapidement. La capacité de l’agriculture à absorber de la main d’œuvre n’en reste pas moins limitée. Par ailleurs, compte tenu de l’étendue du pays et de la dispersion de l’habitat, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) pourraient aussi tenir une place importante dans la création d’emploi.

LE CADRE GENERAL DU MILIEU RURAL

La pauvreté est un phénomène qui sévit surtout le milieu rural. A Madagascar, en 2002, 76% de la population habitent le milieu rural et 86,4% des ruraux sont considérés comme pauvres . Ainsi, pour lutter contre elle, il faut a priori passer par le développement du milieu rural. C’est un processus complexe qui exige pour sa réussite un développement de la production agricole, une gestion durable des ressources naturelles, des institutions adaptées, des infrastructures économiques et sociales, des financements et des politiques sectorielles.

APPROCHE THEORIQUE DE BASE SUR LE MILIEU RURAL 

Concept théorique

La place du milieu rural

a – L’éducation agricole pour le développement rural :
Passer d’une agriculture de production durable et mettre en exergue le développement rural représentent des choix difficiles pour les systèmes d’éducation agricole traditionnels. Beaucoup d’institutions à travers le monde ont répondu aux multiples interrogations sur l’efficacité de la formation agricole traditionnelle. Il y a eu une évolution d’une formation agro technique pure vers une plus grande concentration sur la gestion, la conservation des sols et de l’eau et l’agrobusiness. Il est devenu évident que la formation universitaire agricole traditionnelle ne peut à elle seule satisfaire les exigences futures du monde rural. Le document stratégique de la Banque Mondiale sur le développement rural, intitulé : « From Vision to Action » (1997) indique que « la stratégie du secteur rural se concentre sur la totalité du système de production rural. L’allocation des ressources en eau et la gestion complète du bassin hydrographique incorporent l’irrigation et le drainage. La gestion des ressources naturelles en systèmes de production continus considère l’agriculture, la sylviculture et la conservation des espèces animales et végétales comme faisant partie d’un système élargi. Le développement du capital humain, les infrastructures et le développement social sont intégrés dans les programmes et stratégies de développement rural ». La Banque Mondiale proclame aussi qu’ « il nous faut améliorer l’efficacité avec laquelle nous utilisons l’eau, la terre et les engrais chimiques si nous avons à cœur de nourrir la population du monde qui dépassera huit (8) milliards de personnes en 2005, et cela sans détruire l’environnement ». Wallace (1997) suggère qu’en plus de connaissances spécifiques, les ruraux recherchent également une éducation de développement humain comprenant le développement du leadership, de l’assurance et l’aptitude à résoudre des problèmes. Falvey (1996) suggère que la double inquiétude pour la protection de l’environnement d’une part et d’autre part pour la nécessité d’augmenter la production alimentaire fournit un cadre pour l’avenir de l’éducation agricole… L’impératif de la production alimentaire va continuer à se faire aux dépens de l’environnement naturel .

b – Le rôle du secteur agricole :
– L’agriculture est le seul secteur à produire de l’alimentation. Pour survivre, l’humanité peut se passer d’acier, de charbon ou d’électricité, mais pas de nourriture. Il existe des produits de remplacement pour la plupart des articles manufacturés, mais non pour l’alimentation. Un pays doit ou bien assurer lui-même sa production alimentaire ou bien l’importer.
– « L’agriculture joue un rôle central dans le développement économique parce que la majorité des habitants des pays pauvres tirent leur subsistance du sol. Le seul moyen dont disposent les dirigeants réellement soucieux du bien-être de leurs concitoyens, pour améliorer la situation du plus grand nombre d’entre eux, est de les aider d’abord à accroître la productivité de leurs cultures alimentaires et commerciales et, ensuite, à élever les prix auxquels elles sont payées aux agriculteurs. Le secteur agricole peut également constituer une source majeure de capitaux pour une croissance économique moderne. Certains auteurs ont même laissé entendre que l’agriculture était la principale, voire la seule source de capitaux durant les premières phases du développement » .
– « Seule l’agriculture est en mesure de produire un surplus au-delà des matériaux utilisés, c’est-à-dire un produit net. L’industrie est tout de même utile puisqu’elle fournit à l’agriculture des biens de production que les Physiocrates nomment « avances » et dont l’utilisation permet d’augmenter les rendements. Les avances,qui comprennent l’investissement et les biens intermédiaires, permettent le progrès agricole ».
– Nurske considère que le développement agricole est un préalable nécessaire à une croissance industrielle harmonieuse.

Les facteurs liés à l’agriculture

a – La terre :
– « Les dépenses de la culture consistent à donner aux terres les préparations les plus propres à les rendre fécondes. Or, il s’en faut beaucoup que le succès de ces préparations, dont dépend la production, soit proportionné à la dépense ».
– « Ricardo souligne, quant à lui, que le rendement de la terre elle-même est décroissant. Il affirme qu’en raison de l’augmentation de la population, il est nécessaire de mettre en culture de nouvelles terres. Mais comme les parcelles les plus fertiles ont été cultivées les premières, chaque nouvelle terre a des rendements plus faibles que la terre précédente. On retrouve donc cette fameuse loi des rendements décroissants » .

b – Le travail :
Il peut être nécessaire de distinguer avec Kuznets « ce qui rend la croissance possible », c’est-à-dire les facteurs de production (le travail et le capital), de « la manière dont elle se produit effectivement » . En effet, certains facteurs sont nécessaires à la production et déterminent la croissance réelle. Le niveau de la production dépend de la quantité et de la productivité des facteurs de production (ou inputs) que sont le travail et le capital. Le manque d’investissement et la malnutrition limitent la productivité du travail.

c – Le capital :
– L’investissement induit une augmentation de la demande totale et donc de la production. Il induit aussi un effet de capacité, appelé parfois ex-post ; il permet d’augmenter la quantité de capital, c’est-à-dire la capacité productive. L’effet de capacité de l’investissement dépend du coefficient technique (Y/K) qui indique la capacité productive d’une unité de capital. Donc, « l’investissement augmente la capacité de production et crée du revenu… ».
– « Becker avait énoncé sa théorie du capital humain, qui présentait l’éducation et la formation professionnelle comme des investissements que des individus rationnels cherchaient à optimiser… L’accumulation du capital humain résulte de stratégies individuelles, mais aussi de la stratégie de la collectivité. Effectivement, l’accumulation du capital humain a des conséquences externes car le niveau d’éducation d’un individu joue non seulement sur sa propre productivité, mais aussi sur celles de ses partenaires. Par effet de réseau, un effet d’éducation est d’autant plus efficace qu’il permet d’interagir avec d’autres personnes présentant ce même niveau. On conçoit alors clairement que la productivité sociale de la formation est supérieure à sa productivité privée » .

d – L’insertion de jeunes dans le milieu rural :
Avec l’accord de Berlin du 25 Mars 1999 sur la réforme des principales communes et la réorganisation des finances communautaires, le développement rural est devenu le second pilier de la PAC. Le règlement met en œuvre vingt deux (22) mesures que l’on peut regrouper en (4) catégories telle le renforcement du secteur agricole par l’installation des jeunes agriculteurs entre autres. L’objectif des aides aux jeunes agriculteurs est de faciliter leur installation et de permettre l’adaptation des structures d’exploitation grâce à une prime unique d’un montant maximal de 25.000 euros et une bonification d’intérêt des prêts contractés pour l’installation pour un montant maximal identique. Pour en bénéficier, le jeune agriculteur doit s’établir en tant que chef d’exploitation, avoir moins de quarante (40) ans, posséder des compétences suffisantes et s’installer pour la première fois. L’exploitation doit, à terme, être économiquement viable et respecter des conditions minimales environnementales, d’hygiène et de bien-être des animaux .

Le mobile du chef d’entreprise dans la théorie classique et néoclassique est le profit. La théorie néoclassique considère que le coût marginal (coût de production d’une unité supplémentaire) est croissant à partir d’un certain seuil, et donc que le chef d’entreprise rationnel doit produire tant que le prix de vente est supérieur au coût marginal. Le profit total est maximal lorsque le coût de la dernière unité produite est égal au prix. Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950) considère que la recherche du profit de la part de l’entrepreneur est au cœur de la croissance du système capitaliste. Afin d’augmenter ce profit, « le rôle de l’entrepreneur consiste à réformer ou à révolutionner la routine de production en exploitant une invention ou, plus généralement, une possibilité technique inédite (production d’une marchandise nouvelle, ou nouvelle méthode de production d’une marchandise ancienne, ou exploitation d’une nouvelle source de matières premières ou d’un nouveau débouché, ou réorganisation d’une branche industrielle, et ainsi de suite) .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LE CADRE GENERAL DU MILIEU RURAL
CHAPITRE 1 : APPROCHE THEORIQUE DE BASE SUR LE MILIEU RURAL
Section 1 : Concept théorique
Section 2 : Le secteur agricole de Madagascar
CHAPITRE 2 : LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL A MADAGASCAR
Section 1 : Des stratégies de développement rural
Section 2 : Illustration de projets de développement rural
CHAPITRE 3 : LA SOUS-PREFECTURE DE TSIROANOMANDIDY
Section 1 : La monographie de Tsiroanomandidy
Section 2 : Les caractéristiques agricoles
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES INTERVENTIONS DES JER DANS L’AGRICULTURE DE LA SOUS-PREFECTURE DE TSIROANOMANDIDY
CHAPITRE 1 : LE CADRE LOGIQUE DU PROJER
Section 1 : Présentation du projet
Section 2 : Les travaux effectués
CHAPITRE 2 : LES IMPACTS GLOBAUX
Section 1 : Les apports du PROJER
Section 2 : Les apports des JER
CHAPITRE 3 : DES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT
Section 1 : Les problèmes et difficultés
Section 2 : Solutions
CONCLUSION

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