La contribution des institutions de micro-finance mutualistes dans l’économie

Quelques définitions

1. La micro-finance : Il existe un certain nombre de définitions de la micro-finance qui reprennent toutes les mêmes idées.
a- La micro-finance est une pratique financière qui permet de donner des services financiers de base (tels que l’emprunt, l’épargne, le transfert d’argent et la micro-assurance) à une population pauvre généralement exclue du secteur financier traditionnel.1
b- Monah ANDRIAMBALO, secrétaire général de l’Association Professionnel des Institutions Mutualistes de Madagascar (APIFM), définit la notion de micro-finance comme suit: « Pour pallier les carences du système bancaire classique dans la fourniture de services financiers adaptés aux besoins des populations à faibles revenus, Madagascar a opté, depuis les années 90, pour une politique de développement de systèmes financiers de proximité pour adresser les besoins en financement des petites exploitations agricoles familiales et des microentrepreneurs du secteur informel ».
c- Définition conformément à la loi bancaire malgache : Selon la loi n°-2005-016 du 29 Septembre 2005 relative à l’activité et au contrôle des institutions de micro-finance :
Art 3 : « Est définie comme activité de micro-finance, l’offre à titre habituel de services financiers de proximité à des personnes physiques ou morales n’ayant généralement pas accès au système bancaire traditionnel. Ce sont des services d’épargne et de crédit qui sont nécessaires pour promouvoir ou soutenir des activités génératrices de revenus permettant à cette catégorie de la population d’améliorer son niveau de vie ; d’atteindre une meilleure intégration sociale et d’accéder à un développement humain durable. »
Art 4 : « Les institutions de micro-finance, en abrégé IMF, sont des personnes morales qui effectuent à titre habituel les activités de micro-finance telles que l’octroi de microcrédit, la collecte de l’épargne et les services connexes à l’activité de microfinance (…..) ».
2. Le microcrédit : Le concept de microcrédit peut se définir comme suit :
a- Art 5 de la loi n°-2005-016 du 29 Septembre 2005 : « constitue une opération de crédit tout acte par lequel une institution de micro-finance met ou promet de mettre des fonds à la disposition d’un tiers(…) ».
b- Le microcrédit est un moyen pour les banques de toucher une clientèle solvable mais jusquelà en marge bancaire. Le microcrédit a fait son apparition dans les années 70 au Bangladesh avec la création de la Grameen Bank5 par le professeur Muhammad YUNUS6, prix Nobel de la paix 2006, qui souhaitait permettre aux femmes pauvres de son pays de développer de petites activités. Le microcrédit constitue un des moyens de sortie de la pauvreté. La méthode de microcrédit intègre un socle de 16 valeurs morales7, éthiques et de gestion de la vie courante qui se résument par la Discipline, l’Unité, le Courage et le Travail dans toutes les circonstances de la vie.
c- En France, le microcrédit est présent sous deux formes : Le microcrédit personnel accompagné8 qui est un prêt d’un montant généralement inférieur à 3000Euros accordé avec un taux d’intérêt faible (3,5% en moyenne) et ayant pour objectif de financer des petits projets conçus par des clients avec des ressources qui ne leurs permettent pas de prétendre à un crédit à la consommation. Le microcrédit personnel est appelé aussi microcrédit social. Le microcrédit professionnel9 qui est un prêt d’un montant généralement inférieur à 25000 Euros destinés à des personnes désirant créer ou reprendre une entreprise mais dont les ressources sont insuffisantes pour pouvoir prétendre à un prêt  classique.
3. Le taux d’intérêt : Avant de définir ce que c’est qu’un taux d’intérêt, il est préférable de définir d’abord ce qu’est le taux directeur.
a- Les taux directeurs10 sont les taux d’intérêts au jour le jour fixé par la Banque Centrale d’un pays ou d’une union monétaire et qui permettent à celle-ci de réguler l’activité économique. Il s’agit d’un taux de refinancement minimum, un principal outil dont dispose la Banque Centrale pour influer l’octroi de crédit et moduler l’inflation. Cet instrument est indispensable dans le secteur bancaire. Les banques qui veulent se refinancer à court terme peuvent le faire en payant un intérêt sur la somme qu’elles empruntent auprès de la banque centrale de leur pays. Cet intérêt est calculé d’après le taux en cours de la Banque Centrale. Plus ce taux est fort, plus les banques limitent leurs crédits car elles savent que le refinancement sera couteux ; et elles auront le comportement inverse si ce taux est faible.
b- Le taux d’intérêt d’un prêt ou d’un emprunt fixe est la rémunération du capital prêté versé par l’emprunteur au prêteur. Le taux et les modalités de versements de cette rémunération sont fixés lors de la conclusion du contrat de prêt. Ce pourcentage tient compte de la durée du prêt (échéance) ; de la nature des risques encourus et des garanties offertes par le prêteur. L’usage de ce taux d’intérêt s’applique dans divers domaine que ce soient instruments financiers, produits d’épargne, et obligation…
c- Définitions selon des théories économiques
 Les économistes de l’Ecole Néo-classique définissent le taux d’intérêt comme étant la rémunération de l’abstinence. En effet, selon eux, celui qui prête renonce à une consommation immédiate pour épargner. Le taux d’intérêt devient donc le prix du temps, la récompense de l’attente.
 John Maynard KEYNES11, quant à lui, définit le taux d’intérêt comme étant  un instrument de mesure de la répugnance des détenteurs de monnaie à céder leur droit d’en disposer à tout moment car il conduit les agents à choisir entre la détention d’actifs liquides et leur placement consenti contre une rémunération. C’est donc le prix à payer au prêteur pour qu’il renonce à sa préférence pour la liquidité.
d- Taux d’intérêt nominal et taux d’intérêt réel12
 Le taux d’intérêt est dit nominal quand il correspond au taux tel qu’établi au moment de la conclusion du prêt.
 Le taux d’intérêt est dit réel s’il mesure la charge d’intérêt qui s’applique en réalité au prêt concerné compte tenu de l’évolution des prix.

Les institutions de micro-finance de niveau 2 ou IMF 2

               Ces institutions octroient des crédits à court et moyen termes dans la limite des plafonds fixés par instruction de l’autorité de supervision des établissements de crédits. Leur autorisation d’exercer prendra la forme d’« agrément ».C’est une autorisation préalable accordée en vue d’exercer à titre habituel, les activités de micro-finance en cohérence avec son niveau. Les IMF 2 mutualistes ne peuvent pas collecter de dépôts du public, par contre celles dites non mutualistes peuvent recevoir des fonds du public lorsqu’elles sont constituées de société anonyme à capital fixe à plusieurs actionnaires. L’une et l’autre peuvent quant à elles effectuer toutes les opérations connexes à la micro-finance. Comme exemples d’opérations connexes à la micro-finance, il y a les opérations de virement interne pour le compte de clientèle. Ces opérations de virement sont effectuées au sein même d’une institution de microfinance ou au sein d’un réseau mutualiste. Puis, les institutions de micro-finance sont aptes à mettre en location des coffres forts ; il y a aussi les prestations de conseil et de formation ainsi que des virements de fonds, non libellés en devises avec les établissements de crédits habilités à effectuer ces opérations.

Les IFM et l’économie malgache

               De récentes études ont montré que presque 80% de la population malgache vivent avec un Produit Intérieur Brut (PIB) ne dépassant pas 1Dollar par jour par habitant. De plus, la crise économique mondiale et la crise politique de 2009, marquée par le départ du président élue, ont mis à mal l’industrie touristique, en transformation forcée. L’industrie textile, par exemple, a du mal à résister à la concurrence chinoise et plusieurs usines sont fermées. Dans ce contexte, les IFM permettent de développer des activités complémentaires et non localisables : commerce, artisanat et agriculture, pour ne citer que trois des secteurs financés par le microcrédit. Elles permettent aux Malgaches de vivre malgré les difficultés, de sortir éventuellement de l’économie informelle, et de transmettre le lien social et la solidarité traditionnelle malgaches. Malgré le développement et la croissance des IMF à Madagascar, beaucoup de gens ne peuvent pas se permettre d’emprunter de l’argent à travers ces institutions. Nombreux en sont les causes mais une des plus fréquentes est l’importance du taux d’intérêt pratiqué par ces institutions financières.

La finance aux femmes

               Les femmes constituent une très bonne cible puisqu’elles sont habituées à gérer le budget de la famille et font en sorte qu’il reste de l’argent à la fin du mois pour les enfants. Le microcrédit a donc un impact plus positif sur elles car elles gèrent le budget, connaissent bien les besoins et éduquent les enfants. Elles sont plus patientes et prendraient moins de risque comparé au retour sur investissement. Le microcrédit et la micro-finance vont permettre aux femmes d’être indépendantes de leur mari, de leur père et de gagner leur propre source de revenu. Cela va leur apporter une dignité et une vraie autonomie. Certains économistes vont même dire que le microcrédit les conduirait à investir plus pour leur santé ou l’éducation et à réduire la discrimination contre les femmes et les petites filles. Ainsi, il y aura plus d’autonomie et d’indépendance des femmes donc l’économie va automatiquement s’améliorer.

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Table des matières

Introduction
PARTIE I : Notions et concepts de micro-finance
CHAPITRE I : Quelques notions sur la micro-finance
Section I : Quelques définitions
Section II : Les institutions de micro-finance
Chapitre II : Types d’institutions de micro-finances
Section I : Les institutions de micro-finance mutualistes
Section II : Les institutions de micro-finance non mutualistes et les banques territoriales
Section III : Classification des institutions de micro-finance
Chapitre III : Les institutions de micro-finance et l’économie à Madagascar
Section I : Historique et présentation de quelques IMF mutualistes
Section 2 : Relation entre Institutions de Micro-Finance et Investissements Directs Etrangers
Section 3 : Le contexte économique à Madagascar
Partie II : EVALUATION DE LA CONTRIBUTION DES IMF SUR L’ECONOMIE MALGACHE
Chapitre I : Classification et recensement des IMF à Madagascar
Section I : Les IMF et Etablissements de Crédits exerçant des activités de micro-finance à Madagascar
Section 2 : Evolution des activités des IMF à Madagascar
Chapitre II : Récapitulation de la classification et du recensement des IMF à Madagascar
Section I : Tableau récapitulatif
Section II : Construction de modèle économétrique montrant l’existence d’un lien entre les crédits et les épargnes dans les IMF
Section III : Répartition des points de services dans les régions de Madagascar
Chapitre III : Solutions et recommandations pour améliorer l’économie malgache
Section I : Solutions et recommandations pour les IMF
Section II : Relance grâce à une politique économique
Conclusion

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