La contribution des habitants et des usages à la production des espaces publics

Existe-il un espace public spontané ?

     Cet espace public spontané est propre aux habitants et se caractérise par leur capacité à accueillir des pratiques, des sensations, des émotions, des intérêts et des opinions qui sont couramment mis à l’écart au sein des espaces publics traditionnels, mais qui sont pourtant rendus publics par le biais de ces espaces d’exposition alternatifs. Notre intérêt pour l’analyse de ces espaces publics produits spontanément par les habitants, est complété par l’analyse des actions qui parviennent à transformer l’espace public officiel. Pour ce faire, les habitants s’organisent entre eux, se soutiennent, recherchent les moyens de donner une visibilité à leurs causes et de trouver des appuis techniques et de négocier. Nous appellerons « des espaces publics spontanés » des espaces publics physiques et politiques nés des expériences quotidiennes et sensibles des habitants. Ces espaces publics physiques et politiques produits collectivement auraient trois caractéristiques principales : (1) ce sont des espaces publics d’échange et de partage ; (2) ce sont des espaces contenant des aspects sensibles nés du rapport entre l’habitant et leur espace habité ; (3) ce sont des espaces produits spontanément par les habitants qui peuvent disparaître de manière tout aussi spontanée.

La prise en compte de l’habitant dans l’urbanisme

     La compréhension de l’usager ou de l’habitant en tant qu’acteur clé de la production de la ville a été largement absente de la pensée urbaine et de ses réalisations. C’est seulement au début du XXe siècle, que sont apparues les premières critiques de l’urbanisme de modèles pour associer l’étude de l’homme réel dans la planification des villes. Patrick Geddes, biologiste, historien et sociologue, est un de pionniers des études urbaines à intégrer l’articulation du passé et de l’avenir. Son approche évolutionniste voit la ville comme un espace d’évolutions de la société urbaine. Pour Geddes l’urbanisme, la science des villes ou Civics « est cette branche de la sociologie qui traite des villes – leurs origine et distribution ; leurs développement et structure ; leur fonctionnement, interne et externe, matériel et psychologique ; leur évolution, individuelle et collective. Vu à nouveau du côté pratique, celui de la science appliquée, l’urbanisme [Civics] doit se manifester, par des efforts expérimentaux, dans l’art de plus en plus concret d’améliorer la vie de la cité et d’accélérer son évolution »38. Geddes révèle la nécessité des habitants de participer aussi à la création de leur cité. Le civics est une étude réalisée à travers une sociologie concrète et descriptive. Cette caractéristique vient d’une approche empirique et d’abord propre aux biologistes et aux approches ethnologiques de l’époque. Geddes va introduire la méthode des sociological surveys, qui correspond à une étude préalable à la conception, portant sur la complexité de la ville. Geddes appelle à la pluridisciplinarité dans la création urbaine : « C’est le moment où le géographe doit collaborer avec l’hygiéniste et tous les deux avec le sociologue du concret »40. La principale caractéristique des Surveys est leur ancrage spatial. Ce sont des études géographiques, historiques et sociales situées dans le territoire. Au-delà des surveys sur la matérialité de la ville, Geddes appelle aussi à un survey psychologique des citoyens41. Ainsi, le civics incite à l’observation du local et de sa complexité et à l’implication des citoyens et de leur histoire dans le processus de conception. Le disciple de Geddes, le sociologue et historien Lewis Mumford, sera le continuateur de cette critique au moment des réalisations progressistes. Leurs théories ont exercé une forte influence dans les études urbaines du monde anglo-saxon. Même si Geddes est considéré comme un précurseur de l’introduction des sciences sociales dans la planification urbaine, cette critique s’est accentuée à l’avènement du mouvement de l’urbanisme moderne. La condamnation de ce courant par la sociologie, l’histoire et l’anthropologie, a été interprétée comme un signal d’alerte à l’attention des architectes et des urbanistes pour la prise en considération des retombées de leurs projets sur la vie des personnes. À partir des années 1950, les sciences sociales et humaines ont commencé à considérer l’expérience des sociétés urbaines. Chombart de Lauwe est un des premiers à appliquer la méthode ethnographique à l’étude des habitants de la ville, notamment de la classe ouvrière urbaine43. Dans les années soixante, il va travailler autour de la notion d’« aspiration »44. Il pensait que l’aménagement de la ville devait prendre en compte et répondre aux besoins et aspirations des habitants. Aux États-Unis, suite à la révolution des Urban Studies, de nouveaux auteurs clés dans l’implication de l’habitant à la réflexion sur la société urbaine et à la forme des villes, sont venus de la psychologie sociale, la psychiatrie et la psychanalyse. Ils ont critiqué les effets des formes urbaines progressistes sur les problèmes sociaux des villes. Ils dénoncent les formes des cités jardins et des villes radieuses, protestant contre l’hygiène de ces formes urbaines qui n’assurent pas l’hygiène mentale des sociétés45. Des auteurs comme Leonard J. Duhl46 et Jane Jacobs ont recentré la valeur dans la complexité propre de l’homme et de la ville47. Jacobs dans The Death and Life of Great Americain Cities, propose un retour à la ville dense et à la rue comme mode de vie publique qui encourage une sociabilité active et préviendrait les effets psychologiques pervers propres aux formes urbaines de l’urbanisme progressiste. Jacobs, avec sa description des villes américaines, le psychiatre Leonard J. Duhl, avec son regard sur la santé psychique en milieu urbain et, plusieurs années avant, Patrick Geddes, tous ces chercheurs appellent l’implication des hommes face aux changements de leur ville et incitent à rompre l’inertie de l’habitant face aux décisions qui le touchent. Ce courant de pensée remarque le « caractère traumatisant et amoindrissant d’une planification qui met l’habitant devant le fait accompli et conduit à le traiter en véritable objet ». Une autre prise en considération de l’homme dans les processus de conception des villes est issue des approches phénoménologiques, qui cherchent à comprendre de quelle manière la ville est perçue par les consciences qu’y habitent. Ainsi, selon ces approches, la connaissance optimale de la ville est possible si on se positionne à la place de l’habitant. Sous cet angle, le concepteur a besoin du regard de l’habitant pour concevoir l’espace urbain. Kevin Lynch a cherché à évaluer comment cette perception de la ville s’organise, à travers l’identification des éléments typologiques qui structurent la perception de l’espace urbain : les points de repères, les voies, les limites, les quartiers et les nœuds. La combinaison de ces cinq éléments forme pour Lynch l’« imagibilité », c’est-à-dire la capacité de l’espace à marquer la perception des habitants, qui permet d’accroître sa lisibilité et offre ainsi aux hommes la faculté de se repérer dans cet espace, et finalement de se l’approprier49. L’analyse de la perception de l’espace urbain de Lynch se réfère plutôt à la perception visuelle des éléments et des formes urbaines. Les autres sens ne sont pas sollicités dans l’expérience de l’espace. Par contre, une notion plus récente, la notion d’ambiance née dans les années 70 en architecture et en urbanisme, va comprendre le monde matériel à partir de l’analyse des autres sens et de leur rapport avec l’expérience spatiale. La notion d’ambiance est développée à partir des travaux de Jean François Augoyard sur les cheminements quotidiens. Il nomme « climats » ou « atmosphères » ce qui va qualifier l’espace urbain pendant les cheminements des habitants.

L’espace public comme espace sensible

     Dans le partage de certaines qualités éprouvées dans les espaces publics, se déclenchent des processus collectifs d’identification et de familiarisation des lieux et se forment des groupements d’intérêt commun. La construction de l’opinion des hommes face aux actions d’un État, provient non seulement des analyses expertes ou des argumentations rationnelles de la réalité, mais aussi des expériences vécues en tant qu’êtres sociaux et corps sensibles. Par ailleurs, l’exposition d’une diversité de participants à l’espace public peut déclencher des émotions diverses. La présence de l’autre, familier ou étranger, dans l’espace public, ainsi que sa disposition à être un lieu de croisements et de côtoiements, correspondent aussi aux expériences sensibles de l’espace public. Cependant, il n’est pas toujours possible de livrer un témoignage fidèle des vécus et des conséquences de l’expérience sensible, parce qu’ils ne sont pas toujours transmissibles ; ils sont de l’ordre de l’intime et ils dépendent de variables subjectives. Isaac Joseph voit l’expérience sensible comme forme d’apprendre l’espace partagé comme source de ressources et des vulnérabilités. « Dire que l’espace public c’est un espace sensible, c’est prendre au pied de la lettre la formule de la visibilité qui constitue son ressort majeur. Mais cette visibilité n’est pas le surcroît de manifestation qui surviendrait pour une action ou une identité dès lors qu’elle franchirait le seuil du privé : ce n’est pas l’apparence que l’on se donne en sortant de chez soi ou le masque que l’on emprunte dans telle ou telle circonstance, c’est le bain de visibilité dans lequel se situent et se construisent les rencontres, le milieu qui les organise et les rend intelligibles »69. Cette réflexion de Joseph s’appui dans la thèse de Gibson et de son néologisme d’ « affordance » qui désigne la richesse sensible qui permet que le monde visible soit un monde de disponibilités, des offres et de prises. Nous allons étudier des observations et des critiques produites par des définitions de la sphère publique ou de l’espace public. La production des espaces publics découle de la vie quotidienne, des actions qui prennent place dans des espaces concrets et accessibles au public. Nous voulons donner une lecture de la notion d’espace public en tant qu’espace sensible et en tant qu’espace de sensibilités. Pour cela, il nous faut d’abord effectuer une revue des diverses conceptions qu’a renfermé la notion d’espace public. Cette approche sensible à l’espace public est un regard théorique à partir des variantes sensibles et plurielles propres à l’expérience vécue. L’espace public est un terme qui ne bénéficie pas d’une définition unique. Il s’agit en effet d’un concept flou doté de significations et interprétations hétérogènes. Joseph remarque son caractère hybride : « Signifiant zéro de l’urbanité, il permettrait de franchir a bon compte les frontières pourtant réelles entre civilités et civisme, entre espace de circulation de la ville et l’espace de communication de la citoyenneté, entre la cadre écologique des activités et le cadre participatif, moral ou politique, d’un engagement ». L’espace public est étudié par différentes disciplines et à partir de regards variés. Les sciences sociales ont étudié les interactions dans l’espace public, et les valeurs acquises à travers diverses pratiques et usages. L’espace public physique, en tant qu’espace ouvert à tous, doit être partagé, donc il doit produire, selon les cultures et les habitants, ses propres formes d’organisation pour profiter de ses conditions particulières et à la fois éviter des conflits potentiels liés à ce partage. L’architecture et l’urbanisme ont contribué à doter d’une dimension matérielle cet espace public partagé. Pour les sciences de la ville, l’objectif principal dans la recherche sur l’espace public physique était d’échapper à sa définition juridique pour le considérer comme un espace commun partagé qui apporte du dynamisme, des échanges et une qualité de vie à la ville. Il est considéré comme l’espace urbain par excellence. Le Dictionnaire de la ville et l’urbain de Pumain, Paquot et Kleinschmager71 décrit bien la complexité du terme en tant qu’espace public physique : « En ce que concerne l’urbanisme, la notion d’« espace public » qui se substitue à « place publique », « lieu public », est récente (1960) et peu précise. Elle superpose à un statut juridique de propriété un usage particulier, ainsi à l’espace public correspondrait un usage public, mais comment délimiter ce qui relève du ʺ commun ʺ, du ʺ collectif ʺ, et pas seulement du ʺ public ʺ ? Et que dire des usages privés de certains morceaux de territoires publics et d’usages collectifs de certains domaines privés ? ». Sur la frontière entre « privé » et « public », Thierry Paquot précise qu’elle « varie d’une culture à une autre, d’un sexe à un autre, d’une génération à une autre. Dans certains cas, la porosité entre ces deux entités va de soi, alors que dans d’autres cas c’est l’étanchéité qui se révèle absolue. Quoi qu’il en soit, ce couple exige, chaque fois, une étude spécifique et interdit toute généralisation » 72 . Il en est de même pour les caractéristiques propres de chacun de ces espaces (public et privé). À titre d’exemple, certaines notions comme la visibilité, l’échange ou l’accessibilité n’ont pas les mêmes valeurs en fonction des cultures ; ainsi, dans les villes orientales, « la vie privée et publique s’interpénètrent »73 contrairement à nos villes occidentales où la séparation entre le public et le privé est assez claire. Le même écart de sens et de valeurs se produit quand on étudie le même espace public dans des périodes historiques différentes. Nous constatons comment les moyens existants auparavant en termes d’échange et de rencontre dans les lieux urbains, ont évolué pour donner place à un espace public caractérisé aussi par une multiplicité de réseaux de communication à travers la massification d’internet. Un autre regard traité par les sciences sociales, par les sciences de la communication et par les sciences politiques, voit l’espace public en tant que sphère publique, où la notion de public revêt un sens abstrait, symbolique et politique. En résumé, la sphère publique accomplirait la fonction démocratique de faire participer la société civile, à travers la considération de leurs intérêts. Pourtant, au sein de cette approche politique cohabitent des postures contradictoires en rapport à la fonction, à la construction et au contenu de la notion. La pensée de l’espace public en termes politiques a été traitée par Hanna Arendt en 1958 dans The Human Condition, ouvrage traduit en français en 1961 sous le titre « Condition de l’homme moderne ». Arendt y analyse à travers l’Histoire les divers rapports entre domaine public et domaine privé. Pour Arendt, l’espace public se constitue lors de sa naissance à Athènes au Ve siècle av. J.-C. Elle place la condition d’égalité et la distinction entre vie publique et vie privée au centre de l’idéal d’espace public. La figure du citoyen représente des êtres égaux et l’espace public désigne le lieu physique de l’apparence et du débat libre entre citoyens en opposition à la sphère obscure de la vie privée. La formation historique et les transformations du concept sont analysées aussi dans la thèse d’habilitation de Jürgen Habermas, en 1962, dans laquelle il étudie l’apparition d’une sphère publique bourgeoise et sa transformation dans le contexte socio-politique de l’Angleterre, la France et l’Allemagne, entre le XVIIe et le XIXe siècle. La notion de sphère publique développée par Habermas est un référent incontournable pour aborder la communication entre la société civile et l’État. Cet ouvrage a été traduit tardivement de l’allemand : en 1978 est apparue la première édition française ; en 1981 l’édition espagnole ; et il n’a été traduit en anglais qu’en 1989. La sphère publique bourgeoise d’Habermas serait l’espace d’exercice de la démocratie délibérative face aux États autoritaires. Cette sphère publique se veut ouverte à tous, conformée par des hommes privés avec pour objectif qu’à travers l’usage public de la raison va naître « l’opinion publique ». Le concept d’opinion publique suppose l’idéal d’atteindre un consensus du bien commun, pour s’opposer avec des fondements rationnels aux décisions autoritaires de l’État. Ce consensus est possible grâce à la communication entre des participants privés et tend vers l’universalité. Suite à l’apparition de la traduction anglaise de « L’espace public », titrée « The Structural Transformation of the Public Sphere » (1989), Craig Calhoun fait une révision critique, en 1992, de la sphère publique théorisée trente ans plus tôt par Habermas74. Cet ouvrage collectif est issu de la conférence « Habermas and the Public Sphere » organisée la même année que celle de l’édition de la traduction anglaise de la thèse d’Habermas, à l’Université de North Carolina Chapel Hill, et à laquelle ont participé des auteurs de diverses disciplines dont Jürgen Habermas lui-même. Dans l’introduction, Craig Calhoun analyse les contradictions entre d’une part la double constitution de la catégorie habermasienne de sphère publique, composée d’une discussion critique et rationnelle de qualité destinée à être complètement ouverte à la participation, et d’autre part le déclin moderne de la sphère publique bourgeoise, que Habermas présente comme un produit de l’élargissement de la sphère publique suite au développement de mass medias 75 . Pour Richard Sennett l’affaiblissement de l’espace public est produit d’une vision intimiste de la société propre de l’époque moderne, où l’homme se penche vers l’intérieur, vers ses propres sentiments. « Et c’est justement cette absorption – en – soi – même qui nous empêche de cerner la notion même de « privé » »76. Nous allons débattre des théorisations autour de la notion qui représentent un problème pour l’approche sensible à l’espace public : l’universalité d’accès, l’intérêt général et les formes de séparation entre le public et le privé. Ensuite, nous lirons l’espace public physique comme espace de croisement de sensibilités.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. L’espace public spontané : la production sensible de l’espace urbain et l’espace public sensible comme une production perpétuelle
2. La production et contribution des espaces publics des habitants à la conception d’un plan de reconstruction post-catastrophe
3. Questionnements et hypothèses de recherche
3.1. Existe-il un espace public spontané ?
3.2. Est-ce que la catastrophe conforme un observatoire pour l’étude de la contribution des habitants à la production de l’espace public ?
3.4. Est-ce que l’espace public des habitants peut devenir une représentation des rapports sensibles entre l’habitant et son lieu ?
4. Le plan du document
PREMIÈRE PARTIE : Une approche sensible des espaces publics par les victimes d’une catastrophe
Chapitre 1. L’implication de l’expérience sensible de l’espace. Une lecture des espaces publics
1.1. La prise en compte de l’habitant dans l’urbanisme
1.2. L’expérience sensible de l’espace
1.3. L’expérience sensible comme moyen de familiarisation avec l’espace public
1.4. L’espace public comme espace sensible
1.4.1. L’universalité d’accès, l’intérêt général et la distinction entre public et privé
1.4.2. L’espace de croisement de sensibilités
Chapitre 2. La démarche de terrain
2.1 Méthodologie du travail de terrain
2.1.2 La phase d’imprégnation
2.1.3. Phase d’observation et d’entretiens
DEUXIÈME PARTIE : Contexte de l’enquête
Chapitre 3. La catastrophe comme observatoire des espaces publics
3.1 La catastrophe, « crise révélatrice » de la société
3.1.1 Déclencheur d’opportunités et observatoire des possibles urbains
3.1.2 Les espaces publics de l’après catastrophe
Chapitre 4. La société civile chilienne et la participation
4.1. L’hétérogénéité de la notion de société civile
4.2. Les moments de la société civile au Chili
Chapitre 5. La catastrophe du 27 février 2010 au Chili
5.1 Catastrophe, urgence et reconstruction. Une revue des faits
5.2. La politique de reconstruction urbaine
5.3. Deux villes, deux études de cas : la ville de Talca et le village de Dichato
5.3.1 La ville de Talca
5.3.2. Le village de Dichato
TROISIÈME PARTIE : Enquête sur les espaces publics de Dichato et de Talca
Chapitre 6. Les espaces publics physiques
6.1. L’espace public urbain dans l’urgence
6.2. Les espaces publics vécus à Dichato
6.2.1. Les supports sensibles et la dimension esthétique des espaces publics d’ici et d’ailleurs
6.2.2. Micro-pratiques quotidiennes dans les espaces publics du campement El Molino
6.3. Les espaces publics de Talca
6.3.1. Les dimensions esthétiques et sensibles des espaces publics de Talca
6.3.2. La reconstruction et le changement des espaces publics
6.3.3. La notoriété des problèmes de Talca
Chapitre 7. L’espace public politique face à l’urgence et la reconstruction 
7.1. Les pratiques et les initiatives des habitants du campement El Molino
7.1.1. Les négociations et les manifestations publiques des habitants victimes de Dichato
7.2. Les mouvements des citoyens et leurs manifestations. Le cas de la ville de Talca
7.2.1. Les institutions et organisations de soutien aux processus organisationnels des habitants de Talca : articulation et compétences
Conclusions 3ème PARTIE : L’espace public spontané
a. L’irruption d’un concept
a.1. Les espaces publics, contenants du sensible
a.2. L’espace public comme un accueil de l’imprévu, une hospitalité de l’autre et une ressource fonctionnelle
b. Les espaces publics spontanées et leur valeur démocratique conditionnelle
QUATRIÈME PARTIE : Vers une implication des espaces publics spontanés au projet
Chapitre 8. L’intime : l’espace public face aux risques après une catastrophe
8.1 La vulnérabilité et la production de l’intime
8.1.1. Précarité et vulnérabilité psycho-sociale dans l’urgence
8.1.2 Être une victime. Exposition et reconstruction de soi
8.1.3. L’intime comme fissure dans l’espace public
8.1.4. Une marginalité de résistance à l’espace public officiel
8.2. La reconstruction d’un espace de représentation : le chez soi
8.2.1. Le changement de références socio-spatiales
8.2.2 La mémoire de l’expérience vécue
8.2.3. La maison et les choses
8.3. Conclusion partielle : Les formes de contribution de l’intime dans la production de l’espace public spontanée
Chapitre 9. Espace public de résilience : la visibilité, la parole et les femmes
9.1. La visibilité et la publicité : des formes d’agencement des identités et vulnérabilités
9.2 Le rôle résilient de la parole et la rumeur
9.3. L’espace de confrontation des opinions : la neutralité de l’espace en question
9.4 L’espace privé est féminin, l’espace public est masculin
9.4.1. La résilience des femmes face à une situation de catastrophe
9.5. Conclusion partielle : La contribution de la résilience dans la production de l’espace public spontané
Chapitre 10. Un espace public de résistance et de création après une catastrophe
10.1. Le droit à la ville
10.2. L’espace public oppositionnel de Oskar Negt
10.3 La spontanéité des espaces publics de résistance
10.4 La production créative des habitants. Lefebvre et De Certeau
10.5 L’autogestion et l’auto-construction
10.5.1. Les compétences internes et les appuis externes
10.6. Conclusion partielle : La contribution de la résistance et de la création dans la production de l’espace public spontané
L’Espace Public Spontané comme tiers inclus pour un processus renouvelé de conception urbaine. Conclusions Générales
1. Le concept d’« espace public spontané » : une représentation des rapports sensibles entre l’habitant et son lieu
a. Vocation signifiante : un espace de production sémantique
b. Vocation utilitaire : un espace de rencontre, de partage et d’exposition de soi et des autres
c. Vocation gestionnaire : un espace critique de négociation et un gardien de l’hospitalité publique
d. Vocation militante : un espace de résistance face à la montée des inégalités, à la perte de la mémoire ou à la dégradation du cadre de vie
2. La catastrophe comme observatoire de la contribution des habitants à la production de l’espace public ?
2.1. L’intime dans les espaces publics post-catastrophe
2.2. La reconstruction chilienne : un découplage politique entre l’expertise technique et l’expertise habitante
3. La résistance, la résilience et la création : trois formes de contribution de « l’espace public spontané » à la conception urbaine
3.1. Vers un espace commun d’expression du sensible ?
BIBLIOGRAPHIE

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