LA CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Définition de l’IDE

              Selon le FMI1, en 1990, l’IDE désigne « les investissements qu’une entité résidente d’une économie (l’investisseur direct) effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise résidente d’une autre économie (entreprise d’investissement direct). Par intérêt durable, on entend qu’il existe une relation à long terme entre l’investisseur direct et l’entreprise. Les IDE comprennent non seulement la transaction initiale, qui établie entre l’investisseur et l’entreprise, mais aussi toutes les transactions ultérieures entre eux et entre les entreprises apparentées, qu’elles soient ou non constituées en sociétés et donc dotées d’une personne morale distincte. D’une manière générale, les investisseurs directs étrangers qu’on appelle habituellement IDE, constituent un financement privé et direct fourni par des investisseurs étrangers. Ils signifient non seulement la participation des investisseurs privés étrangers au capital de l’entreprise ou la détention d’une partie du capital de l’entreprise par des intérêts étrangers, mais en même temps ils donnent aux investisseurs le droit de participer à la gestion de l’entreprise. Le droit de contrôle à la gestion de l’entreprise est lié à la participation majoritaire au capital. Et selon le FMI, le capital détenu par un investisseur étranger atteignant les 10% et plus le fonds propres de l’entreprise procure à cet investisseur le droit de contrôle sur la gestion de l’entreprise. C’est pour cela que 3 types d’IDE découlent d’après cette définition.

L’entreprise d’IDE

           L’entreprise d’IDE est l’entreprise dans laquelle un investisseur direct étranger détient au moins 10% des actions ordinaires ou de droit de vote dans le cas d’une filiale ou d’une société affiliée ou l’équivalent s’il s’agit de succursale ou d’un siège d’exportation :
– une filiale est une entreprise dotée de la personnalité morale dont l’investisseur contrôle directement ou indirectement par intermédiaire d’une autre filiale plus de 50% de droit de vote des actionnaires ou a de droit de désigner ou de révoquer une majorité de membres du conseil d’administration du directeur ou du conseil de surveillance.
– une société affiliée est une entreprise dans laquelle, l’investisseur direct de ce filiale contrôle 50% au plus mais 10% au moins des actions avec le droit de vote ou possède un pouvoir de décision effectif dans la gestion de l’entreprise.
– une succursale est une entreprise n’ayant pas la personnalité morale dans le pays d’accueil.
Pour bien fonder notre analyse on va voir un peu l’évolution du nombre des entreprises d’IDE à Madagascar dans le tableau suivant durant les années 2004 à 2007. Les entreprises affiliées en 2007 ont représenté 42% de l’ensemble des nouvelles créations. Ces entreprises ont surtout été répertoriées dans les branches de commerce, activités mobilières et services aux entreprises et dans les activités industrielles et miniers dont 81% ont été constituées sous forme de SARL. Selon l’origine des investisseurs, les Français ont été les premiers en nombre à investir dans ce type d’entreprise, suivis par les Mauriciens qui représentent respectivement 45% et 23% de l’ensemble des investisseurs étrangers. Ces entreprises d’IDE ont leurs stratégies d’activités dans le pays qu’elles reçoivent.

L’aide publique au développement : APD

              Elle désigne l’ensemble des contributions effectué par les administrations publiques des pays développés aux pays en voie de développement. Elle comprend l’aide sous formes de dons, les apports financiers conditionnés par un taux d’intérêt largement inférieur au taux réel appliqué sur le marché, les allégements de la dette et la coopération technique.

La théorie de croissance de Roy Forbes Harrod

           Harrod (1982) a mis en évidence trois types de croissance avec des différents facteurs déterminants. Ce sont :
– la croissance effective, celle qui se réalise réellement,
– la croissance garantie, déterminée par l’équilibre entre l’investissement et l’épargne
– et la croissance naturelle ou la croissance de plein-emploi résultant de l’accroissement de la population et du progrès technique.
Mais en réalité, selon les keynésiens l’économie ne s’arrange pas automatiquement, l’intervention de l’Etat est très important car l’investissement public forme un appui aux investissements privés (infrastructure routière, énergie…). Et Keynes a conclut que l’insuffisance de demande globale (demande de consommation et demande d’investissement) est la source principale de sous développement et d’une crise économique grave. Finalement, pour lui, la politique d’investissement accrue devrait permettre aux pays en voie de développement d’atteindre les conditions nécessaires pour la réalisation d’une croissance économique. Toutes ces différentes théories montrent que l’investissement est un facteur clé et dynamique de la croissance économique et selon la statistique mondiale, il existe une corrélation entre l’investissement et la croissance économique. Autrement dit, si un pays veut atteindre un niveau de croissance économique, il faut investir plus. Par exemple, Madagascar a un taux d’investissement de 18%, en 2005 qui lui donne un taux de croissance économique inférieur de 4%¨et un taux d’investissement de 11% n’engendre qu’1% de taux de croissance économique. On constate que sur les 53 pays d’Afrique subsaharien, 48 ont un taux de croissance économique inférieur à 4% et leur taux d’investissement inférieur à 17% qui est encore faible par rapport aux pays asiatiques.

La théorie de double déficit

           Premièrement on sait que, en générale dans les PED il y a un écart important entre l’épargne et investissement c’est-à-dire que l’épargne est largement inférieure à l’investissement. Mais, le problème c’est que pour atteindre un niveau de croissance économique par exemple de 8%, il faut un taux d’épargne de 30% dans le PIB. Dans ce cas, il y a un déficit d’épargne par conséquent l’investissement semble insuffisant. Deuxièmes dans la réalité afin d’importer de bien : biens d’équipements, biens de consommation, biens de production ou services de l’étranger, il faut une quantité importante de devises, or à Madagascar comme dans les pays d’Afrique les devises sont encore insuffisantes, inférieurs à la valeur des biens demandés à l’étranger. Pour se développer, il faut combler ces déficits donc on doit chercher de devises ailleurs. L’IDE est un moyen qui a la capacité de combler ce double déficit car l’IDE est des capitaux constituant d’épargne et de devises. A part cette importance de l’IDE, on va citer quelques avantages qu’on peut tirer aussi de celle-ci : les IDE sont moins couteux, un moyen de transfert de technologie, permet un accès au nouveau marché international, un effet de démonstration et d’imitation. Les IDE démontrent la profitabilité d’un secteur d’activité, augmentent le degré de concurrence… L’étude de particularité, des autres sources de financements, la notion juridique et théorique d’IDE nous donne un certaines connaissances sur celle-ci, il important d’analyser l’évolution de flux d’IDE rentrant à Madagascar durant quelques années.

Développement de la sous-traitance

         La bonne articulation des IDE dans l’économie locale incite le développement de la sous-traitance dans bon nombre de secteur, toutes branches d’activités confondues. Généralement, du côté de la demande, il est remarqué que la place des activités de soustraitance est encore faible, étant donné que peu d’entreprises a recours au procédé de soustraitance. En 2007, 24,7% des entreprises formelles ont sous-traité une partie de leurs productions évaluées à 850 millions de dollars. Ce qui représente moins de 7% de la production industrielle et moins de 8% des intrants 30, en revanche, du côté de l’offre on constate une progression de cette activité dans plusieurs secteurs industriels formels : agroindustriel, industries extractive, industries alimentaire, boisson – tabac, corps gras, industries textile, industrie du bois, papeterie et édition, industries chimique, industries diverses, énergies et BTP.

Les composantes de la balance des paiements

              La balance des paiements est égale à la somme de la situation de balance courante (compte courant) et celle de la balance des capitaux (compte financier). La balance courante est égale à la somme du solde de la balance commerciale, du solde de la balance des services, du solde des transferts sans contre partie privés et du solde des revenus (reçus moins payés). Par exemple, le déficit de la balance courante s’est amélioré en enregistrant une baisse de 13,1% suite à une augmentation de 21,2% des recettes touristiques en 2006 par rapport à l’année précédente. La balance commerciale est égale aux recettes d’exportation moins les dépenses d’importation. La balance des services est égale aux recettes moins les paiements liés aux frets, assurance et transports, voyages, services privés, et les services publics (comme par exemple le frais de voyages et les dépenses relatives aux voyages des citoyens à l’extérieur et les dépenses de l’ambassade). La balance des biens et services est égale à la somme de la balance commerciale et de la balance des services. Le transfert courant est égal au solde des transferts sans contrepartie officiels plus le solde des transferts sans contrepartie privés. Les revenus nets sont constitués par la somme du solde de la rémunération des salariés et du solde des revenus des investissements (comme les intérêts publics par exemple). Et la balance des capitaux est égale à la somme du solde des transferts de capitaux publics (par exemple les capitaux à titre de Programme d’investissements publics), du solde des transferts de capitaux privés (par exemple les capitaux à titres des investissements directs étrangers) et du solde de compte financier (tirages sur emprunts extérieurs tels que tirages sur projets et tirages à titre de financements exceptionnels tels que Crédits d’Ajustement Structurel –PAS etc.). Les investisseurs étrangers contribuent à l’amélioration de la balance des paiements à travers leurs dynamismes dans la balance commerciale, la balance des services et la balance des capitaux.

L’investissement sur le filière textile : cas de l’Entreprise Franches

              Depuis 2001, Madagascar a maintenu un rythme de croissance annuelle moyenne de l’ordre de 4%. Le secteur secondaire enregistre une tendance baissière pour la période 2001- 2005, avec une contribution moyenne annuelle de 12% au PIB, la part du secteur des EF a par contre progressé, tout en restant faible avec un niveau de valeur ajoutée de l’ordre de 1 à 2% environ du PIB contre 10% du reste du secteur industriel et 6% des entreprises d’IDE en 2006. Sur le plan économique, la situation du secteur des EF est caractérisée par les principaux aspects suivants :
– Les investissements dans le secteur des EF durant les 5 dernières années sont évalués autour de 110 millions de US$. Ces investissements forment à peu près le tiers des investissements réalisés à Madagascar durant les 5 dernières années.
– La contribution des EF en terme d’exportation est prépondérante par exemple les exportations se sont établis à 668 milliards en 2006 une hausse de 11,1% par rapport en 2005 et en 2007 on a enregistré une hausse de 8,1% soit 728 milliards d’ariary, malgré le fait que le secteur ne représente qu’une faible partie de la valeur ajoutée nationale. En effet, la part du secteur des EF dans la valeur des exportations totales est de 56% et la branche « textile et confection » reste prédominante dans les exportations (70% des exportations du secteur des EF en 2006).
– Les importations des EF constituent les ¾ de l’approvisionnement total du secteur des EF ; cette situation se trouve entre autres à l’origine de la faible intégration du secteur des EF dans l’économie nationale, mettent ainsi en évidence sa position marginale dans la création de la valeur ajoutée nationale.
– Pour la période 2001-2005, le secteur génère toujours un solde commerciale excédentaire, avec un taux de couverture atteignant jusqu’à 15,7%. C’est l’importance du secteur des entreprises franches (SEF) en tant que pilier contributif à la croissance et pourvoyeur d’emplois est reconnu que le secteur franc est un secteur porteur.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : LES ASPECTS DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGER A MADAGASCAR
Chapitre 1 : Généralités sur l’investissement directs étrangers (IDE)
Section 1 : Particularités des IDE par rapport aux autres financements extérieurs
1-1-Définition
1-2-Différents types d’IDE
Section 2 : Les entreprises d’IDE et ses stratégies
2-1-L’entreprise d’IDE
2-2-Stratégies des entreprises d’IDE
Section 3 Les autres financements externes
3-3-L’investissement de portefeuille
3-2-Investissement ou flux au titre de la dette privée
3-3-L’aide publique au développement
3-4-La dette publique
Chapitre 2 : Notion théoriques de l’IDE
Section 1 : Théorie sur l’investissement et la croissance
1-1-Investissement et croissance selon les libéraux
1-2-Investissement et croissance selon les keynésiens
Section 2 : Théorie sur les avantages de l’IDE
2-1-L’IDE en tant que fond privé
2-2-Le droit de contrôle sur les apports des investissements étrangers
Section 3 Théorie du double déficit
Chapitre 3 : L’évolution de flux d’IDE à Madagascar avec leurs pays d’origines
Section 1 : Le flux d’IDE du Canada
Section 2 : Le flux d’IDE de la France
Section 3 : Le flux de Maurice et de Luxembourg
PARTIE II : LES IMPACTES DE L’INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER : IDE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LE DEVELOPPEMENT DE MADAGASCAR
Chapitre1 : L’IDE favorise la croissance économique
Section 1 : Créations d’emplois et de revenu
1-1-Revenu
1-2-Création d’emploi
1-3-Création d’un pôle de développement
Section 2 : Amélioration de dettes publiques
2-1-Contribution aux recettes fiscales
Section 3 : Amélioration de balance de paiement
3-1-Les composantes de balance de paiement
3-2-Les impacts positifs
Chapitre 2 : Analyse et exemple sur l’importance de l’IDE
Section 1 : L’investissement sur le filière textile : cas de l’entreprise Franche
Section 2 : L’investissement étranger sur la filière extractive et perspective dans l’avenir : QMM et Shérrit
2-1-Le projet de Taolagnaro et de Fort Dauphin réalisé par le QMM
2-2-Le projet d’Ambatovy réalisé par le Shérrit
2-3-Le projet de Bemanevika réalisé par le KRAOMA SA
Section 3 : Les actions de l’Etat vis-à-vis de l’IDE
Chapitre 3 : Limites des IDE
Section 1 : Faible intégration à l’économie
Section 2 : Critique du FISEMA
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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