L’origine du mot « informel »
Le terme « économie informelle» est conçu dans la théorie économique de développement avec les premiers travaux du programme mondiale de l’emploi entrepris par le BIT au début des année 70. Une conférence internationale du travail par laquelle on étudie les causes du chômage dans les pays en développement. En 1972, H. Singer nous a révélé, par une enquête sur le Kenya (Afrique), que sur les pays envoi du développement, le principal problème n’est pas le chômage mais l’existence d’une grande majorité de la population active mais indigente c’est-à-dire très pauvre. Cette catégorie de la population occupe un emploi dans la vie quotidienne mais l’emploi ne supporte qu’un minimum de revenu.
Le deuxième âge de l’économie informelle (1986-1994)
Les migrants vers les villes se multiplient en Egypte, Maroc, en Algérie, plus tard Venezuela. Ceux qui augmentent les prix de produit de premier nécessité. Face à cette situation, les agents économiques imposent un revirement sur le secteur informel : ce n’est plus un rôle productif mais un rôle social. Ainsi que l’économie informelle en particulier les microentreprises peuvent se substituer les grandes et moyennes entreprises grâce à leurs faibles coûts salariaux et à leurs flexibilités. L’économie informelle doit avant tout créer des emplois et des revenus, même si elle est très faible et non fiscalisée. Comme la présidente du Fonds d’action communautaire écrivait (dans O Norte, du 1er Août 1993) : « l’Etat du Paraíba ne peut que tirer profit de l’économie informelle ; même si cette économie ne paie aucun impôt, en revanche elle génère des emplois et garantit à l’Etat la présence de gens qui se consacrent à la production ». La crise de 1983 en Amérique Latine a supprimé de 10% à 20% des emplois salariés formels. Par conséquent, les chômeurs cherchent des petits boulots non enregistrés c’est-à-dire de l’informel. Le taux d’emploi non déclaré a augmenté dans les grands pays d’Amérique Latine et la Tunisie. Bref, l’économie informelle joue un rôle social, elle est un moteur de développement économique grâce à son cout de travail moins chère. Plus l’emploi formel baisse, plus l’emploi informel augmente. Autrement dit, le risque du secteur informel est une fonction décroissante du secteur formel. En Afrique Subsaharienne, le secteur informel s’est développé au rythme de 6,7% par an entre l’année 1980 et 1989 (source : PNUD, 1993), soit une création annuelle de 1,2 million d’emploi contre 100 000 pour le secteur moderne. De même en Amérique Latine, la part de l’emploi passe de 25% en 1980 à 31% en 1990. A la différence du premier âge de l’économie informelle, le deuxième âge est causé par la crise de 1983 en Amérique Latine. Depuis cette crise, beaucoup des salariés ont perdu leurs emplois et cherchent une solution dans l’activité informelle.
La mobilité en longue période
A partir d’une définition de l’emploi informel qui le situe dans les unités de dix personnes au plus. Hugo Lopez le décompose dans les catégories suivantes : salariés et aides familiaux des micro-entreprise, domestiques, indépendants, petits patrons. Alors que l’emploi formel est divisé en emploi public et privé. Ainsi que l’emploi peut être classer selon l’âge des actifs. Les jeunes commencent majoritairement leurs carrières comme travailleurs dépendants (aides familiaux, salariés des micro-entreprise, domestiques) dans l’économie informelle. Puis vers 20 ou 25 ans, une grande partie d’entre eux passe dans le secteur moderne. Dès l’âge de 40ans, ils commencent à en sortir vers le travail indépendant ou les positions de petits patrons. Tout cela explique le « modèle de mobilité triphasé ». Ce modèle montre que la période initiale est une occasion d’apprentissage pour améliorer la période au sein du secteur moderne dans le futur. Un même salarié peut mobiliser leur activité vers une économie informelle et/ou une économie informelle tout au long de cycle de vie. Nous tenons à remarquer que le secteur informel joue un rôle de substitut à un système d’assurances sociales, particulièrement en matière de retraite.
Les critères de non-respect de la loi
Les unités de production informelles ne respectent pas la loi. Tout d’abord, concernant la loi entre les activités illicites et activités licites menées hors du cadre réglementaire de l’activités économique. Les activités informelles ont une nature délictueuse ou criminelle. A l’exemple de l’Ouganda, des années quatre-vingt, il ne survit leur économie que grâce à la contrebande (le magendo en swahili), pourtant illicite (Nabuguzi en 1992). Ainsi, certaines entreprises formelles dans le monde entier ont des activités illicites comme les exportations d’armes officiellement interdites. Ensuite, à propos du critère de la légalité, même si les activités sont licites mais certaines lois ne sont pas respectées. Il s’agit du paiement des impôts ou celui des cotisations de sécurité sociale, de réglementation des conditions de travail, de l’hygiène et de la sécurité, de lois délimitent des espaces où peut s’exercer une activité, de plan d’occupation des sols. Une activité informelle est celle qui ne respecte pas ces critères. Par exemple, une micro-entreprise qui n’est pas inscrite dans registres de l’administration fiscale ne paiera pas d’impôts. Le problème reste toujours parce que la plupart des petites entreprises n’est pas mentionnée dans les registre de l’administration. A Mexico, en 1987, 5% des unités de moins de dix actifs sont inscrites dans les registres fiscaux, 5% dans les registres de la sécurité sociale et 52% dans les registres municipaux, 19% à la Direction de la statistique, 18% à la chambre de commerce et 34% au ministère de la santé (Roubaud,1991). Un autre type de non-respect de la loi est inventé par Jean Pierre Lachaud et Marc Penouil en 1985 concernant l’Afrique noire. Ils choisissent le critère d’inexistence d’une comptabilité normalisée (suivant le plus comptable national). Les statisticiens brésiliens ajoutent un autre critère comme la non-déclaration auprès de la sécurité sociale (qui se traduit pour les salariés par la non signature du carnet de travail, la carteira).
Revenus d’activités élevés dans l’administration publique
En 2012, le revenu d’activité moyen mensuel est de 55300 Ariary. Dans l’administration publique, les revenus mensuels moyens s’élèvent à 259000 Ariary, soit sept fois plus que le revenu moyen mensuel dans les entreprises informelles agricoles (34 400 Ariary). Les actifs occupés ont un salaire mensuel moyen de 184300 Ariary dans les entreprises formelles (entreprises privées, zones franches, etc.) et de 124500 Ariary dans les entreprises associatives. La stabilité des revenus du secteur formel (notamment le secteur public) explique les écarts de revenus perçu dans les entreprises informelles agricoles. La plupart des travailleurs des administrations publiques sont des fonctionnaires bénéficiant d’une hausse de salaire annuelle et d’avantages sociaux. Dans les entreprises informelles, ces avantages n’existent pas. Le tableau ci-dessous nous représente un écart de revenu important au profit des hommes dans les entreprises informelles agricoles. Dans les régions d’Analamanga et de DIANA, les revenus d’activités mensuels moyens sont les plus élevés : respectivement de 100400 Ariary et de 96500Ariary. Les revenus moyens mensuels les plus bas se retrouvent dans les régions Vatovavy Fitovinany, Vakinankaratra et Amoron’i Mania (moins de 32000 Ariary). Le revenu moyen mensuel est le plus élevé dans les branches de « l’Administration publique » et de la « Santé » : respectivement 320300 Ariary et 207200 Ariary. Ensuite, le revenu moyen mensuel d’activité diminue à 185000Ariary dans la branche « éducation » et 148300 Ariary dans la branche « BTP ». Quelle que soit la branche d’activité, le niveau des revenus moyens mensuels en milieu urbain est toujours plus élevé qu’en milieu rural.
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Table des matières
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE SUR L’ECONOMIE INFORMELLE
I. Un peu d’histoire sur l’économie informelle
II. Complémentarité de l’économie formelle et informelle en augmentant le pouvoir d’achat des ménages
III. Limites de l’économie informelle
PARTIE II : CAS DE MADAGASCAR
I. Les facteurs explicatifs de l’économie informelle
II. Économie informelle et le revenu familiale de la population malgache
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