La contribution de la microfinance dans le developpement rural

Des conditions physiques et humaines caractéristiques des Hautes Terres centrales 

Des conditions physiques propices aux activités agricoles

« Des toutes les activités humaines, les activités agricoles sont certainement celles qui dépendent le plus étroitement des conditions du milieu écologique. Il leur sert de cadre, leur offre certaines possibilités, leur impose certaines contraintes » . En partant de cette constatation, on peut dire que parmi les éléments du milieu, le relief tient une place forte considérable dans cette activité car le paysage agraire s’inscrit suivant ses formes. Mais, le climat et l’hydrographie ne sauraient être oubliés du fait qu’ils peuvent influencer la pratique de certaines spéculations.

Un relief varié et accidenté mais permettant l’agriculture 

Du point de vue général, les aplanissements successifs du socle sur les Hautes Terres centrales apparaissent à travers trois surfaces :
– la surface de niveau supérieur se trouvant à une altitude supérieure à 1600m correspond au niveau du Tampoketsa.
– la surface de niveau intermédiaire repérable entre 1300 et 1600m d’altitude.
– la surface de niveau inférieur qui se trouve à une altitude inférieure à 1300m.

Par ailleurs, par sa structure géographique, la commune de Sabotsy Namehana s’incline de l’Est à l’Ouest. Dans ce sens s’échelonnent des plaines, des reliefs résiduels et des surfaces planes, constitués principalement par le socle cristallin de nature granitique. En général, la zone d’études fait partie de l’extrême nord de la plaine de Betsimitatatra. Ces unités morphologiques s’étalent uniformément à une altitude voisine de 1250m.La plaine est plus vaste à l’Ouest par rapport à l’Est. Le territoire communal comprend donc des groupes de vallées, des plaines et des plateaux. A l’état naturel, comme l’ensemble des plaines d’Antananarivo, les plaines sont marécageuses et couvertes de « zozoro » (cyperus madagascariensis), espèces de jonc. Mais actuellement, elles semblaient présenter des étendues cultivables les plus vastes. Outre ce cadre général constitué par les plaines, les collines et les buttes situées en contre bas dominent le paysage communal. Ces éléments du relief nous ont permis de dégager que le relief, bien qu’il soit varié et accidenté dans la zone d’études est un relief permettant l’agriculture : pratique de la riziculture irriguée, cultures maraîchères,… Ainsi, l’existence de ce relief varié et accidenté justifie le recours au microcrédit puisqu’elle était et demeure encore le domaine de la culture vivrière et commerciale à Sabotsy Namehana. Plus que les composantes du relief, le climat tient également une place importante que déterminante dans la possibilité de la pratique des différentes cultures dans un espace donné.

Des conditions climatiques satisfaisantes pour les activités agricoles

Le climat de la région fait partie des Hautes Terres centrales, un climat tropical d’altitude marqué par deux saisons nettement différentes : 6 mois de saison pluvieuse et 6 mois de saison sèche. Le diagramme ombrothermique vérifie la situation.  Cette alternance de saison pluvieuse et de saison sèche reste le caractère fondamental du climat. Toutes ces caractéristiques montrent que le climat de Sabotsy Namehana est favorable aux activités agricoles. Les paysans peuvent donc pratiquer différents types de cultures en fonction du climat : les cultures maraîchères, les cultures de contre saison, et la riziculture. Ainsi, le développement ou l’amélioration de ces différents types de cultures nécessite la contribution des institutions de microfinance.

La rivière Imamba, un réseau hydrographique « important » mais mal maîtrisé 

La commune rurale de Sabotsy Namehana est traversée par une seule rivière « importante » : Imamba. Cette dernière, long de 39,3 km prend sa source au nord est de l’agglomération et traverse la plaine de Betsimitatatra dans sa partie nord avant de rejoindre l’Ikopa. Elle draine les bassins versants situés à l’extrême nord de la CUA (Commune Urbaine d’Antananarivo). Sur sa partie en aval, Imamba draine trois bassins versants constitués chacun d’un lac de retenu à Ivato aéroport, sur le lac d’Ambohibao et sur le lac d’Andranotapahina. Par ailleurs, la rivière Imamba arrose de grandes superficies. Elle tient une place « importante » pour les activités agricoles de la Commune. « Importante » car elle constitue l’élément vital pour le besoin en eau de la région étudiée. Mais d’après les services hydrologiques, les rivières qui ne sont pas surveillées par des stations de contrôle ne figurent pas dans la classe des rivières importantes. Imamba ne figure pas dans cette catégorie. Elle est classée parmi les petits cours d’eau .

Malgré cela, Imamba est le seul réseau hydrographique « important » de la zone. Ainsi, pour assurer l’irrigation de ses bassins versants et pour protéger la Route Nationale n°3 auquel Imamba traverse, un barrage hydraulique a été construit au sud-ouest de la Commune. Toutefois, les crues généralement dues aux précipitations exceptionnelles liées aux cyclones tropicaux, spécialement dangereux entraînent la non maîtrise de l’eau. En effet, en période cyclonique, Imamba occasionne des dégâts énormes en raison de ses débordements. Le cas du cyclone Giovanna en février 2012 illustre bien la situation. Ainsi, la commune rurale de Sabotsy Namehana a figuré dans la « Une » des mass-médias malgaches au lendemain de l’inondation qui a dévasté 400 hectares de rizières . Le même scénario se présente également en février 2015 où le cyclone Chedza fait ravage à Sabotsy Namehana. La Route Nationale n°3 est temporairement impraticable due au débordement de l’Imamba . Certes, la commune rurale de Sabotsy Namehana n’est pas à l’abri de l’inondation pendant les périodes cycloniques.

En somme, le relief de Sabotsy Namehana est varié et accidenté mais permettant les travaux agricoles. Sous un climat tropical d’altitude, la rivière Imamba représente plus un avantage qu’un handicap pour cette zone étudiée.

Si les conditions physiques de la région favorisent le développement de telles activités rurales, quelle est la place de l’histoire et la population ?

Sabotsy Namehana, une zone à très forte densité démographique 

Une occupation « ancienne » de l’espace 

Sous le règne d’Andrianampoinimerina (1787-1810), la région étudiée faisait partie de Tsimiamboholahy . Ce roi avait divisé le royaume Merina en six grands territoires : Avaradrano, Vakinisisaony, Vonizongo, Marovatana, Vakinankaratra, Imamo. Sabotsy Namehana se trouvait dans le territoire d’Avaradrano. Mais l’origine de la toponymie de la zone étudiée a pris deux versions :

❖L’une dit qu’autrefois, Namehana s’appelait « Nanehana » ou « Niantsoana », c’est-à-dire « on y appelait » ou « on y fait venir ». Le roi Andrianampoinimeina a fait venir dans cette localité ses subordonnés pour habiter ce lieu qui était alors inhospitalier. Particulièrement, il avait mis en place un Rova, un lieu de marché, instauré à Ambohiboasary . C’était un des marchés d’Avaradrano là où étaient publiés les lois et décrets par le roi. C’était le lieu où tout le monde s’informait au rapporteur royal mais également où l’on recueillait les aspirations du peuple . Le marché était aussi considéré comme des « lapa » : il y fit régner la sécurité. Plus tard, lorsque le marché, que le roi a créé à Ambohiboasary, se fut agrandi, il déplaça sur l’actuelle place à « Sabotsy » (samedi) jour du marché hebdomadaire ; d’où l’appellation Sabotsy Namehana.

❖L’autre version raconte que lorsque les soldats du roi Andrianampoinimeina atteignirent l’effectif de 1000, ils furent pressés d’occuper la colline de Namehana. « Presser » signifie en Malgache « Manaika » ou « Nahamehana ». Plus tard, l’écriture par simplification a changé « Nahamehana » en « Namehana ». Ainsi, le lieu s’appelle Namehana. Et Sabotsy ou samedi, le jour du marché de Namehana, fut devenu le nom de la place du marché. Les deux noms assemblés ont donné Sabotsy Namehana.

Mais les deux versions ont affirmé que Namehana est une des 12 collines sacrées de l’Imerina où repose la dépouille de Rabodo (une des douze épouses du roi Andrianampoinimerina). Durant l’époque royale, Sabotsy Namehana était séparée en deux communes : l’une Namehana, lieu de résidence des « Andriana », l’autre Sabotsy, lieu de marché. Vers l’arrivée des colonisateurs, la construction des routes reliant la ville et les autres zones « stratégiques économiques », Anjozorobe (partie orientale de la région Analamanga), a permis le déplacement et la migration des habitants de Namehana pour s’approcher de la Route Nationale n°3 traversant Sabotsy. A l’époque coloniale, Namehana était un chef lieu de Canton. Depuis 1946, il a été transféré à Sabotsy. Ce dernier s’est développé grâce au commerce. A partir de cette époque, le marché du samedi drainait toute la région ainsi que quelques commerçants d’Antananarivo dont cette valeur du marché est encore gardée jusqu’à nos jours.

En somme, l’occupation humaine de Sabotsy Namehana remonte dès le 18ème siècle, sous le règne d’Andrianampoinimerina. La toponymie de la région révèle deux versions. Sabotsy Namehana est donc issue de deux mots « Sabotsy » et « Namehana ». L’évolution de l’installation humaine a été fragmentée en deux périodes : la période royale et la période coloniale. Cette occupation ancienne de la population, avec l’existence du marché, constitue un dynamisme économique de Sabotsy Namehana. L’intervention de la microfinance est donc nécessaire.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : SABOTSY NAMEHANA : UN MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN FAVORABLE A L’INTERVENTION DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
Premier chapitre : Des conditions physiques et humaines caractéristiques des Hautes Terres centrales
I/ Des conditions physiques propices aux activités agricoles
A- Un relief varié et accidenté mais permettant l’agriculture
B- Des conditions climatiques satisfaisantes pour les activités agricoles
C- La rivière Imamba, un réseau hydrographique « important » mais mal maîtrisé
II/ Sabotsy Namehana, une zone à très forte densité démographique
A- Une occupation « ancienne » de l’espace
B- Une démographie caractéristique des villes des pays sous-développés
C- Une population inégalement répartie dans l’espace
Deuxième chapitre : L’OTIV et la CECAM, deux institutions de microfinance œuvrant à Sabotsy Namehana, poussées par une forte potentialité économique
I/ Sabotsy Namehana, une zone à forte potentialité économique
A- Une économie basée sur le secteur agricole
B- Les autres activités économiques dans la zone étudiée
II/ Le microfinancement à Madagascar et à Sabotsy Namehana : aperçu historique
A- Historique de la microfinance à Madagascar
B- L’OTIV et la CECAM : leurs particularités
C- Le microfinancement de l’OTIV et de la CECAM : un phénomène encore récent à Sabotsy Namehana
Conclusion de la première partie
DEUXIEME PARTIE : L’OTIV ET LA CECAM, DEUX IMFS « CONCURRENTS », PERMETTANT D’AMERLIORER LES CONDITIONS DE VIE DE LEURS MEMBRES
Premier chapitre : Etude comparative du dynamisme de l’OTIV et de la CECAM vis-à-vis de leurs membres vu à travers les services offerts
I/ L’OTIV, une institution de microcrédit en cours de reconversion de la vocation à Sabotsy Namehana
A- Le crédit commercial : un appui fort nécessaire des activités commerciales
B- Le crédit ordinaire et le crédit habitat : deux piliers de la construction
C- Une faible demande du crédit paysan
II/ La CECAM, une institution de microfinance à vocation agricole et rurale préservée
A- Le crédit PRO et le GCV : des coups de pouce au secteur agricole
B- Une demande du crédit COI relativement faible
C- Les autres types de crédit, parfois inadaptés aux besoins des membres
Deuxième chapitre : Etude comparative de l’impact de l’OTIV et de la CECAM vis-à-vis de leurs membres vue à travers les produits offerts
I/ Les changements positifs apportés par le réseau de microfinancement de l’OTIV
A- Des revenus des membres créditeurs nettement augmentés par rapport à ceux des non membres
B- Un niveau d’épargne contrasté des membres créditeurs de l’OTIV et des non membres
C- Des revenus et dépenses relativement faibles des épargnants par rapport à ceux des créditeurs et relativement élevés par rapport à ceux des non membres
II/ La CECAM, une aide financière utile pour le monde rural
A- Un apport de ressources significatif pour l’économie des membres
B- La CECAM, un service rénovateur d’épargne de ses membres
C- Des impacts contrastés à deux directions : épargnants-créditeurs/épargnants-non membres de la CECAM
Conclusion de la deuxième partie
TROISIEME PARTIE : SABOTSY NAMEHANA, UNE COMMUNE ENCORE EN GRANDE DIFFICULTE POUR JOUIR L’IMPACT DE L’OTIV ET DE LA CECAM ET LES SOLUTIONS A ENVISAGER
Chapitre I : Des problèmes sociaux alarmants
I/ Des contraintes sociales considérables
A- Une déperdition scolaire précoce
B- Des infrastructures sanitaires incomplètes
C- Des problèmes propres aux paysans
II/ Des obstacles au niveau de la CECAM et de l’OTIV eux-mêmes
A- Des critères d’octroi de crédits jugés « lourds » par les sociétaires de la CECAM
B- Des taux d’intérêt accablants et des difficultés d’accès au microcrédit, des problèmes inhibant la microfinance
C- L’OTIV et la CECAM : deux institutions « mutualistes » à « effets pervers »
Chapitre II- Les solutions à envisager
I/ Des solutions sociales adéquates
A- Un effort sur la scolarisation à double sens
B- Une amélioration nécessaire des infrastructures sanitaires et orientation sociale de la microfinance
C- Une solution pérenne aux problèmes fonciers
II/ Des solutions proposées à l’OTIV et à la CECAM
A- Des critères d’octroi et de période de remboursement de crédits à réviser
B- La diminution des taux d’intérêt, un effort à continuer… mais à soutenir
C- Des campagnes de sensibilisation, formation et encadrement techniques des membres à renforcer
Conclusion de la troisième partie
CONCLUSION GENERALE

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