Si le Monde avant 1945 est déterminé par une division du bloc « Est-Ouest », après la seconde guerre mondiale, il est marqué par une disparité du monde « Nord-Sud », un écart entre les pays riches situés globalement dans l’hémisphère Nord et les pays pauvres, sous- développés de l’hémisphère Sud. Depuis une longue période, les dirigeants politiques de ces pays en voie du développement cherchent toujours des lignes de conduite pour affaiblir, voir endiguer la pauvreté dans leurs propres pays. Faisant parti du continent Africain, Madagascar est aussi concerné par ce fléau.
Depuis quelques années, les gouvernements successifs de ce pays jusqu’à l’heure actuelle ont contribué à la réduction de la pauvreté. Ainsi, l’élaboration du Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté constitue une première condition de l’aide des bailleurs de fonds à savoir le FMI et la Banque Mondiale. Effectivement le DCPE ou Document Cadre de la Politique Economique de Madagascar a été mis en œuvre depuis 1996. S’en suit le fameux DSRP de qui a été opérationnel durant le gouvernement de Tantely ANDRIANARIVO lors du 3ième République. A son tour, le gouvernement de Jacques SYLLA a introduit le MAP ou Madagascar Action Plan.
Malgré les différentes initiatives prises par les dirigeants politiques, les orientations mises en œuvre dans notre pays ont tendance à donner plus d’importance au capital physique au détriment du capital humain. Cependant, si l’on se réfère à la Nouvelle Théorie de la Croissance initiée par ROMER en 1980, ce dernier constitue le facteur endogène dans la croissance économique à long terme d’un pays. De plus, force est de constater que la pauvreté reste une réalité pour la plupart des ménages malgaches.
LA SITUATION DE LA FEMME MALGACHE DEVANT LA PAUVRETE
La pauvreté est une réalité concrète dans la vie socio-économique de Madagascar. Presque la totalité de la population malgache sont pauvres. Et cette pauvreté pèse encore plus sur la femme que sur l’homme. Face à cette situation, la femme sera amenée le premier à combattre étant donné que la pauvreté n’est pas une fatalité, « tsy lahatra akory ny fahantrana°» Pour ce faire, il sera utile d’avoir des connaissances sur la pauvreté avant de rendre efficace la contribution dans la lutte contre cette pauvreté.
La pauvreté à Madagascar
Quelques notions de la pauvreté
Définitions de la pauvreté
La pauvreté est un phénomène complexe et multidimensionnel. Et sa définition varie suivant le pays, en fonction du temps, et selon la société étudiée. De nombreuses définitions de la pauvreté sont utilisées par les statisticiens et les économistes. Parmi ces définitions, on peut citer :
o la pauvreté absolue : Les ménages ou les personnes pauvres sont ceux pour lesquels le niveau d’une variable comme le revenu, la consommation, ou autres est inférieur à un seuil qui est déterminé à partir d’un besoin minimum physiologique et/ ou d’un besoin social.
Par exemple à Madagascar, dans la consommation de riz des ménages, le seul de pauvreté est défini comme le revenu minimum requis pour satisfaire 50% des besoins calorifiques quotidiens correspondant à 297 grammes de riz par jour par tête d’après la FAO (Food and Agricultural Organization of the United Nations).
o La pauvreté relative : Il s’agit de définir le seuil de pauvreté d’une façon relative et abstraite. Elle est très utilisée dans les pays développés pour identifier les pauvres du point de vue du niveau de vie global de la société qui est lié à la redistribution du revenu ou des ressources à l’intérieure du pays.
Par exemple, une proportion de population qui se trouve au bas de l’échelle de distribution des revenus peut être considérée comme pauvre.
o La pauvreté monétaire : les normes internationales définissent les pauvres comme les individus dont les revenus sont insuffisants pour acheter, en plus des éléments non alimentaires indispensables (comme les vêtements et autres articles de première nécessité), la ration alimentaire (c’est-à-dire le nombre de calories nécessaire par jour pour maintenir le minimum vital). Il est à noter que cette approche en termes monétaire ne tient pas en compte des variables de bien-être, autre que la variable de revenu ou de consommation.
o La pauvreté objective : l’indicateur de pauvreté objective est déterminé à partir des situations objectives des ménages (revenus, consommation, emploi, composition démographique, confort et équipement du logement, etc.…) obtenues à partir des enquêtes auprès des ménages. La pauvreté objective peut être purement absolue (minimum psychologique), ou relative, ou encore absolue relative (c’est-à-dire composée d’un minimum absolu et d’un minimum social dépendant de la société étudiée).
o La pauvreté subjective : cette approche consiste à identifier la pauvreté par l’évaluation des degrés de satisfaction des différents besoins de chaque personne interrogée à partir des questions qualitatives. En principe, cette évaluation se fait en deux étapes successives : dans un premier temps, on demande à chaque individu de définir le revenu minimum nécessaire pour satisfaire les besoins fondamentaux et pour assurer les conditions de vie acceptées par la population et dans un deuxième temps, la question est de savoir « quel est le niveau minimum du revenu dont chaque individu interrogé devrait avoir pour qu’il vive dans une situation jugée normale ?
Les mesures de la pauvreté
Trois étapes sont à franchir dans toutes études visant à mesurer la pauvreté. La première étape consiste à définir un seuil de pauvreté au dessous duquel un individu est considéré comme pauvre, la seconde étape cherche à dénombrer le nombre des pauvres, et la troisième étape essaie d’établir l’intensité de la pauvreté, ainsi que les indices de la pauvreté.
• Le choix du seuil de pauvreté :
Appelé aussi « ligne de pauvreté », la détermination du seuil de pauvreté forme le point de départ de toute analyse du profil de pauvreté dans la phase d’identification. Par rapport à ce seuil minimal fixé par l’Etat en termes de parité du pouvoir d’achat (PPA), lequel se rapporte à la quantité de biens ou de service susceptible d’être acquis avec un niveau de revenu donné, un individu est considéré comme pauvre s’il ne dispose pas 1 $US ou 2$US par jour. Donc du point de vue du budget familial appréhender sur la base des variables de consommation (qui est fonction croissante du revenu), le seuil de pauvreté est le revenu minimum en dessous duquel un individu (ou une ménage) est dans l’impossibilité de satisfaire les besoins fondamentaux (notamment les besoins alimentaires par jour soit de 2133Kcalories par jour, et les besoins non alimentaires comme l’habillement, logement, etc.…) .
• Le comptage du nombre des pauvres
Après cette définition du seuil de pauvreté (identifier « qui sont pauvres ? »), il aura eu lieu de mesurer l’intensité de la pauvreté en comptant le nombre des personnes se trouvant en dessous de cette ligne de pauvreté prédéfinie. Par rapport à une période bien déterminée, cette mesure est appelée « Head count ratio » ou taux de pauvreté. Une autre mesure de la pauvreté utilisée est l’intensité de la pauvreté ou « Poverty Gap » qui représente l’écart agrégé des revenus de tous les pauvres par rapport à un seuil de pauvreté donné.
• L’établissement des indices de la pauvreté
Une fois que la ligne de pauvreté est adoptée et les personnes pauvres sont dénombrées, la mesure de la pauvreté peut se faire à l’aide des indicateurs de mesures de FOSTER-GREER-THORBECK (FGT) qui permettent d’obtenir des indices numériques de pauvreté suivant leur intensités et leur sévérités.
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Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre I : La pauvreté à Madagascar
Section 1 : Quelques notions de la pauvreté
Section 2 : Le Profil de la pauvreté à Madagascar
Chapitre 2 : La contribution de la femme malgache dans la réduction de la pauvreté
Section 1 : Historique de la participation de la femme malgache dans la société depuis la période de la Royauté
Section 2 : La place de la femme dans la famille et dans la société malgache
Section 3 : La vie socio-économique de la femme
Chapitre 3 : Aider les femmes malgaches à lutter contre les dimensions de la pauvreté indirectement économique
Section 1 : Les dimensions éthiques de la pauvreté
Section 2 : Les dimensions politiques de la pauvreté
Chapitre 4 : Aider les femmes malgaches à combattre les dimensions directement économiques
Section 1 : La promotion sur l’accessibilité des moyens de production
Section 2 : Le renforcement des potentialités
CONCLUSION
TABLE DES MATIERES
ANNEXES