La contraception et interruption volontaire de grossesse : état des lieux

La contraception et interruption volontaire de grossesse : état des lieux

Rappels historiques 

La contraception se définit comme l’ensemble des méthodes ayant pour but d’empêcher une grossesse non prévue. Le contrôle de la fertilité est recherché par les femmes en fonction de leur projet parental depuis au moins l’Antiquité. Les textes de cette époque décrivent des méthodes comprenant surtout des préparations à base de plantes, une interruption du coït, des douches vaginales et des pessaires.

L’ancêtre du préservatif date du XVIème siècle mais il faudra attendre la découverte de la vulcanisation du caoutchouc en 1839 pour voir apparaître les premiers préservatifs. La cape cervicale en caoutchouc est réalisée également dans les suites de cette innovation. Le premier diaphragme voit le jour en Allemagne en 1882. C’est également dans ces années que l’on retrouve les premiers spermicides chimiques à base de quinine. Après plusieurs projets de dispositif intra utérin (DIU) à la fin du XIXème siècle, le DIU au cuivre est créé en 1970.

Au début du XXème siècle, la compréhension de plus en plus précise du cycle hormonal féminin permettra l’apparition de méthodes comme l’abstinence périodique, le mesure de la température corporelle ou encore l’étude de la glaire cervicale. La présentation d’expériences dans les années 50 montrant le blocage de l’ovulation par des doses importantes de progestatif finira par la commercialisation de la première pilule contraceptive en 1960 aux Etats-Unis.

L’accès à la contraception a été le cheval de bataille des femmes, surtout dans les années 60. En France, Lucien Neuwirth réussit à faire adopter un projet de loi autorisant la contraception en 1967. Un décret suivra en 1969 pour réglementer la fabrication et la prescription des contraceptifs. Ainsi la législation autorise progressivement l’accès à différents types de contraceptifs. Il ne faudra pas oublier le rôle fondamental de Simone Veil et la loi du 17 janvier 1975 autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG). En parallèle des changements des cadre institutionnels et légaux, la recherche permit d’aboutir à des contraceptions hormonales avec de meilleures tolérances cliniques et métaboliques. Le choix contraceptif s’élargit comme la mise sur le marché en 1995 du DIU délivrant des faibles doses de lévonorgestrel. Les années 90 ont ainsi vu l’arrivée de nombreuses autres formes de contraceptifs hormonaux comme l’implant, les patchs et les anneaux vaginaux. La contraception définitive ne sera autorisée qu’en 2001. Plusieurs crises médiatiques ont éraillé cette évolution des contraceptifs et notamment la plainte émise en 2013 d’une femme contre une pilule de 3ème génération pour accident thrombo-embolique veineux. Un changement de comportement des femmes vis-à-vis de leur contraception a été constaté. Ce changement peut également s’expliquer par la modification des recommandations de prescription. L’usage des DIU a été ouvert aux nullipares. L’accès à l’implant, à l’anneau et au patch contraceptif est plus facile que par le passé . De nouvelles lois ont permis le remboursement de certains contraceptifs et un meilleur accès à la contraception (notamment celle d’urgence).

Une forte prévalence contraceptive en France 

Les méthodes de contraceptions n’ont donc cessé d’évoluer en France. A ce jour, nous retrouvons comme méthodes de contraception existantes en France :
– les pilules oestroprogestatives et progestatives,
– les préservatifs internes et externes,
– les DIU au cuivre et hormonaux,
– l’implant,
– le patch et l’anneau vaginal,
– l’injection de progestatifs,
– le diaphragme et la cape cervicale,
– les spermicides,
– les méthodes dites naturelles (abstinence périodique, méthode des températures, symptothermie, le retrait).

Il existe, pour finir, la stérilisation à visée contraceptive par ligature des trompes pour les femmes qui souhaitent de manière définitive ne plus avoir d’enfant.

Pendant des années, le schéma de contraception est resté figé : préservatif au moment de l’entrée dans la sexualité, adoption de la pilule lors de la mise en couple et son remplacement par un DIU après avoir eu des enfants. Une norme contraceptive était installée et la pilule était la méthode de référence. (7) Le débat médiatique concernant la pilule oestroprogestative de troisième génération a quelque peu modifié ce schéma. Une étude Baromètre Santé 2016-Contraception permet d’étudier la répartition des méthodes contraceptives chez les femmes de 15 à 49 ans.(3) En 2016, plus de sept femmes sur dix (71,8%) recouraient à une méthode médicalisée pour assurer leur contraception (pilule, DIU, implant, patch, anneau, injection, stérilisation tubaire, vasectomie du conjoint). La pilule restait le contraceptif le plus utilisé (36,5%) suivi par le DIU (25,6%) et le préservatif (15,5%). Une baisse globale de l’utilisation des pilules contraceptives avec un report vers le DIU et le préservatif est tout de même constatée par rapport aux années précédant 2013 (année de la crise médiatique de la pilule). Ce sont les femmes de 20 à 29 ans qui modifiaient le plus leur type de contraception. Elles avaient moins recours à la pilule au profit du DIU et de l’implant. Ces modifications traduisent également un changement dans les habitudes de prescription de la part des professionnels de santé. Une autre dynamique concernant les femmes entre 20 et 29 ans appartenant aux classes sociales les plus précaires est retrouvée par rapport à 2013, celle de l’utilisation plus fréquente du préservatif à la place de la pilule. L’efficacité pratique du préservatif est inférieure à celle de la pilule.

Le recours à une méthode liée à l’acte sexuel (préservatif, méthodes locales ou naturelles) concernait 20,1% des femmes de 15-49 ans. C’était le moyen le plus utilisé pour celles de 15 à 19 ans. Il est à noter que 8% des femmes n’utilisaient aucune méthode de contraception. La contraception définitive restait peu utilisée (4,5%) même dans les tranches d’âge les plus élevées. (3) Les stratégies de remplacement se sont inscrites dans la durée et se poursuivent, parfois vers des contraceptifs ayant un taux d’échec plus élevé.

Echec de la contraception et conséquences 

La prévalence contraceptive élevée n’empêche pas un nombre important de grossesse « non prévue ». En France, selon la Haute Autorité de Santé (HAS) en 2013, une grossesse sur trois est déclarée non prévue. Parmi ces grossesses, un tiers des femmes n’avaient aucune contraception. De plus, même parmi les femmes non enceintes, environ 3% ne souhaitant pas l’être n’utilisaient aucune contraception. (7) Une part importante de ces grossesses non prévues risque d’aboutir à une interruption volontaire de grossesse (IVG). Une étude épidémiologique publiée en septembre 2022 donne le chiffre de 223 300 interruptions volontaires d’IVG enregistrées en France en 2021. Le nombre d’IVG oscille depuis le milieu des années 2000 autour de 225 000 par an. Le ratio d’avortement (rapport entre le nombre d’IVG et le nombre de naissances) a augmenté au cours des années 2010, mais également dû à la baisse du nombre de naissances.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. La contraception et interruption volontaire de grossesse : état des lieux
1.1. Rappels historiques
1.2. Une forte prévalence contraceptive en France
1.3. Echec de la contraception et conséquences
1.4. Freins à la contraception efficace
1.5. Préconisations pour favoriser une contraception efficace
2. Le smartphone et la santé
2.1. Vision globale de la santé mobile
2.2. Rôle dans la santé sexuelle et la contraception
MATERIEL ET METHODES
1. Objectifs de l’étude
2. Type d’étude
3. Population étudiée
4. Elaboration d’une application mobile : My Choice
5. Evaluation de l’application
5.1. Diffusion
5.2. Questionnaire de satisfaction
RÉSULTATS
1. Population étudiée
1.1. Diagramme de flux
1.2. Caractéristiques de la population
1.3. Contraception de la population étudiée
1.4. Moyens de découverte de l’application et raisons de son utilisation
2. Analyse du questionnaire de satisfaction
2.1. Satisfaction globale de My Choice
2.2. Pertinence de la création d’une application sur les contraceptions
2.3. Impact de l’application sur les utilisatrices
2.4. Évaluation de My Choice
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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