Pratique contraceptive des femmes et notamment en contraception d’urgence
Le moyen de contraception le plus utilisé est la pilule (62%). 7% des femmes interrogées utilisent des préservatifs, 23% utilisent d’autres méthodes (implant, DIU, SIU ou méthodes naturelles) et 8% n’utilisent pas de moyen contraceptif.
Une femme sur deux interrogée déclare avoir utilisé au moins une fois une CU. Dans le mémoire de Camille RANNOU, sur les connaissances et les pratiques des femmes face à l’oubli de pilule, le pourcentage de femmes ayant déjà utilisé une contraception d’urgence est de 46.6%, résultat similaire au nôtre. Nous ne pouvons pas comparer notre résultat à celui du Baromètre santé de 2016, puisque celui-ci a interrogé les femmes sur l’utilisation de la CU au cours des 12 derniers mois.
Ce taux d’utilisation de la CU peut paraître élevé dans notre société où les gouvernements successifs ont mis en place des campagnes pour informer et faciliter l’accès à la contraception. Ceci est à mettre en corrélation avec le fait que seulement 10% de femmes interrogées n’avaient aucun moyen de contraception au moment de la prise de CU. De plus notre population est dans le début de sa vie sexuelle. Le recours à la CU est majoritaire chez les femmes ayant oublié la prise d’un comprimé de pilule. La pilule au lévonorgestrel est le moyen de CU le plus utilisé. Même si le DIU est très peu utilisé comme méthode de CU (1%), 15% savent tout de même qu’il existe.
Il semble qu’il y ait une incompréhension sur la signification de la « consultation gynécologique » car les résultats ne sont pas cohérents. En effet à la question « Lorsque vous avez évoqué la contraception avec un professionnel vous a-t-il parlé des contraceptifs d’urgence et de quand les utiliser ? » seul 7% ont répondu n’avoir jamais abordé la contraception en consultation alors qu’une femme interrogée sur quatre (25%) dit ne jamais avoir consulté. Les femmes ont peut-être alors interprété qu’il s’agissait d’une consultation avec un examen gynécologique or celui-ci n’est jamais obligatoire. D’autre part nous n’avons pas retrouvé de recommandation sur les examens gynécologiques avant 25 ans, or c’est à cet âge qu’il est recommandé de débuter le schéma du dépistage contre le cancer du col de l’utérus et les examens mammaires annuels.
La prescription médicale
94% savent que la prescription médicale n’est pas obligatoire pour se la procurer. Notre population semble mieux informée qu’au niveau national (84,8%) . Toutefois si la majorité sait qu’elle peut être prescrite par des médecins généralistes (92%) ou des gynécologues (91%), et est dans ce cas remboursée la sécurité sociale .
Seulement 79% ont répondu que les SF peuvent la prescrire. Ce chiffre met en évidence que le rôle de la sage-femme n’est pas reconnu au même titre que les médecins. En effet depuis la loi HPST en 2009 les sages-femmes sont autorisées à pratiquer le suivi gynécologique de prévention et la prescription de tous les moyens de contraception chez les femmes en bonne santé . Dans l’étude de Alissone RICHARD, mémoire d’une étudiante sage-femme, sur le manque de connaissance du métier de sage-femme, seulement 28% avaient déjà consulté une sage-femme en dehors de leur grossesse et pourtant 84% savaient qu’elles pouvaient réaliser le suivi gynécologique . En 2017, Mme Curat, présidente du conseil de l’ordre des sages-femmes, rappelait que les rôles de la SF doivent être connus du grand public afin d’éviter les difficultés d’accès aux soins . La moitié des personnes interrogées ignorent que les pharmaciens et les infirmiers libéraux ne peuvent pas la prescrire. Seuls les infirmiers rattachés à un établissement scolaire et disposant un local permettant le respect de la confidentialité sont autorisés à administrer la contraception d’urgence . Lorsque que le pharmacien délivre une CU il doit informer et conseiller la femme sur la mise en place d’une contraception régulière, sur la prévention et le dépistage des IST. Il doit également l’orienter en cas de besoin vers un autre professionnel de santé adapté. Il peut aussi lui remettre un document avec les informations essentielles. Le pharmacien a un rôle important puisqu’il est souvent le seul interlocuteur qu’elle rencontre lors de sa demande de CU .
Les informations sur la CU
Le ministère de la santé préconise la mise en place de trois séances d’éducation à la sexualité par an dans les collèges et lycées par du personnel volontaire interne à l’établissement ou par des partenariats externes. Ces informations portent sur la prévention des violences sexuelles, le dépistage des IST, la contraception et la prévention des grossesses précoces non désirées. La CU doit également être abordée .
La majorité des participants (69%) affirme avoir déjà reçu des informations concernant la contraception d’urgence.
Les différents vecteurs d’informations sur la CU sont principalement les séances d’éducation à la vie sexuelle en milieu scolaire (70%) mais également par les professionnels de santé (CPEF : 15%, consultation : 34%), les recherches personnelles (34%), le bouche à oreille (26%) et les campagnes d’informations (15%). De façon évidente les femmes sont plus informées que les hommes au cours d’une consultation de suivi gynécologique de prévention ou au CPEF.
A la question « Auprès de quels professionnels peut-on trouver des informations concernant la contraception d’urgence ? » les personnes répondent à 63% auprès d’un médecin, 60% auprès des pharmaciens, 41% auprès des SF, 34% auprès des gynécologues, 23% auprès des infirmières et 18% en CPEF. Dans sa thèse, le docteur POTIER indique que les médecins généralistes sont peu formés à la CU lors de leur cursus .
Pour autant et malgré le fort pourcentage des personnes reconnaissant avoir reçu une information sur la CU, celle-ci semble insuffisante ou incomplète :
56% d’entre elles estiment avoir besoin d’éléments complémentaires pour une bonne utilisation de cette contraception.
52% considèrent que la prise de la CU présente un risque potentiel pour leur santé. Ce pourcentage est plus faible que celui de l’étude du Baromètre santé de 2016 (59,9%) qui étudiait les perceptions et les connaissances de la CU .
29% estiment également qu’elle peut rendre stérile. Ceci révèle un manque d’informations sur les risques encourus par la CU. Cette perception a probablement été accentuée par les débats médiatiques de 2012 sur les risques associés à l’utilisation des pilules de 3ème et 4ème génération.
70% des réponses considèrent la CU performante pour éviter une grossesse. Nous avons un pourcentage légèrement plus faible que celui de l’étude du Baromètre santé 2016 (74,2%) , mais une personne sur deux estime à tort que son utilisation trop fréquente nuit à son efficacité.
Pratiques contraceptives des femmes de notre population
A la question « Lorsque vous avez évoqué la contraception avec professionnel vous a-t-il parlé des contraceptifs d’urgences et de quand les utiliser ? » : 32% ont répondu « Oui », 50% ont répondu «Non», 11% ont répondu « Je ne sais plus » et 7% ont répondu « Je n’ai jamais parlé de contraception lors d’un rendez-vous ».
17% de nos participantes ont déjà eu une prescription de CU en complément d’une autre contraception. Cette prescription avait eu lieu dans 68% des cas lors d’une consultation de suivi gynécologique, dans 5% des cas lors d’une consultation à la suite d’une IVG, dans 2% lors de la visite de la sortie de maternité après un accouchement et pour 25% dans un autre contexte.
50% des femmes ayant répondu à notre questionnaire ont déjà utilisé une CU. Dans 91% des cas si les participantes ont à utiliser une CU elles en parlent à leur partenaire.
Dans 81% d’entre elles pensent que leur partenaire ne saura pas répondre à leurs interrogations.
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Table des matières
I. Glossaire
II. Introduction
III. Matériels et méthode
1. Objectif de l’étude
2. Type d’étude
3. Population de l’étude
a) Description de la population
b) Critères d’exclusions
4. Méthode
a) Élaboration du questionnaire
b) Diffusion et Recrutement
5. Analyse des données
IV. Résultats
1. Sélection des réponses
2. Description de notre population
3. Perception de la contraception d’urgence
4. Connaissances sur la contraception d’urgence
5. Information
6. Pratiques contraceptives des femmes de notre population
V. Discussion
1. Analyse de nos résultats – Comparaison avec les données de la littérature
a) Présentation de notre population
b) Perceptions et connaissances, comparaison de nos résultats avec ceux du baromètre santé 2016
c) Pratique contraceptive des femmes et notamment en contraception d’urgence
2. Pistes d’améliorations
3. Points forts et limites de notre étude
a) Les points forts
b) Les limites
VI. Conclusion
VII. Bibliographie
VIII. Annexes
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